dimanche 18 août 2019

Luc 13/22-30 La porte étroite dimanche 25 août 2019








Luc 13: 22-30





22 Il traversait les villes et les villages, et il enseignait en faisant route vers Jérusalem. 23 Quelqu'un lui dit : Seigneur, n'y aura-t-il que peu de gens sauvés ? Il leur répondit : 24 Efforcez-vous d'entrer par la porte étroite. Car, je vous le dis, beaucoup chercheront à entrer et ne le pourront pas. 25 Dès que le maître de maison se sera levé et aura fermé la porte, et que, restés dehors, vous commencerez à frapper à la porte et à dire : « Seigneur, ouvre-nous ! », il vous répondra : « Vous, je ne sais pas d'où vous êtes. » 26 Alors vous commencerez à dire : « Nous avons mangé et bu devant toi, et tu as enseigné dans nos grandes rues ! » 27 Et il vous répondra : « Vous, je ne sais pas d'où vous êtes ; éloignez-vous de moi, vous tous qui commettez l'injustice ! » 28 C'est là qu'il y aura des pleurs et des grincements de dents, quand vous verrez Abraham, Isaac, Jacob et tous les prophètes dans le royaume de Dieu, et que vous serez chassés dehors. 29 On viendra de l'est et de l'ouest, du nord et du sud pour s'installer à table dans le royaume de Dieu. 30 Ainsi, il y a des derniers qui seront premiers et des premiers qui seront derniers.






Les portes du salut se fermeront-elles à tout jamais devant les pas de celui qui cherche à se sauver par lui-même,  c’est le problème posé ici par les interlocuteurs de Jésus. Ce n’est pas en accumulant des actes qui sont sensés plaire à Dieu que l’on gagne son salut ! Les bonnes actions et les dévotions font partie de toutes ces actions vides d’avenir si elles n’ont d’autre but que d’attirer l’attention de Dieu sur celui qui les commet. Depuis longtemps l’Ecclésiaste a attiré l’attention du lecteur biblique pour le mettre en garde contre la vanité des entreprises humaines qui ne visent qu’à valoriser leur auteur.



Ces réflexions blasées devraient aider le lecteur à comprendre ici les propos de Jésus qui semblent confirmer l’affirmation selon laquelle celui qui cherche à être sauvé par ses propres moyens ne fait qu’entreprendre une vaine poursuite du vent qui le mène à la vanité et non pas au salut. Sans doute faut-il que celui qui cherche le salut comprenne que ce n’est pas une chose qu’il peut acquérir mais c’est une chose qui lui est donnée sans qu’il cherche à s’en saisir. Encore faudra-t-il qu’il découvre ce que signifie « être sauvé » ! Quel danger le menace-t-il pour qu’il cherche à en être sauvegardé et contre lequel il devrait être protégé ? Où donc est le péril ?





Cette recherche est vide de sens si on ne dit pas ce que l’on redoute. Ainsi sommes-nous entourés de gens qui ont peur de quelque chose qu’ils n’arrivent pas à définir. Ce n’est pas un travers du Moyen Âge contre lequel la Réforme a essayé d’apporter des solutions, ce n’est pas un travers contemporain qui serait alimenté par l’angoisse causée par l’avenir de la planète ! Cela existait déjà du temps de Jésus. Et Jésus essaye de répondre à cette préoccupation en dénonçant le mal fondé de leurs angoisses. Il a longuement dénoncé ces angoisses qui reposaient sur la crainte d’un jugement de Dieu. Il a voulu rassurer ceux qui au dernier jour redoutaient que les bons soient séparés des mauvais comme l’on sépare les brebis d’avec les boucs ou le blé de l’ivraie.



Si aujourd’hui la crainte du jugement s’est estompée, les hommes cherchent toujours à tirer inconsciemment profit de leurs bonnes actions si bien que quand un coup du sort les frappe, ils expriment leur incompréhension en disant qu’ils ne méritaient pas cela.



Bien que Jésus ait formulé des réponses claires, les humains ne semblent pas les entendre et cherchent inconsciemment à faire du bien pour que cela leur soit porté à crédit. Pourtant ils savent que les critères de Dieu ne sont pas les mêmes que les leurs. Jésus nous montre que pour Dieu tous les hommes entrent dans la même catégorie, car aucun ne serait capable de se tenir devant lui à cause de l’excellence de ses vertus. Cependant Dieu ne fait pas d’exception, il aime tous les hommes et propose à chacun d’entre eux de partager leur vie et de cheminer sur la même route qu’eux. Le salut n’est donc pas réservé au petit nombre des vertueux, mais il consiste à savoir que Dieu habite en nous et travaille notre esprit pour que nous nous impliquions dans un mode de vie qui lui convient.



Les premiers visés sont sans doute tous les gens de la communauté de ceux qui ont suivi Jésus et qui n’ont toujours rien compris bien qu’ils rompent le pain avec lui et partagent sa coupe tous les jours. Ils ont beau communier régulièrement, ils ont beau écouter la prédication de l’Évangile, ils ont beau venir au culte le dimanche, ils continuent à ne rien comprendre. Ils se croient supérieurs aux autres parce qu’ils font partie des intimes du Seigneur. Ils ont tort. Leur compagnonnage avec le Seigneur ne les rend pas meilleurs que les autres et ne leur garantit en rien leur salut, puisque le salut ne correspond à aucun critère de vertu.



Jésus semble avoir ouvert ici la boîte de Pandore en mettant à mal tous les arguments de ceux qui se croient sauvés par leurs propres vertus. Il évoque dans cet enseignement qui paraît un peu décousu tous les personnages qui nous sont déjà rendus familiers par les paraboles que Jésus a racontées.



Il commence par parler de la porte étroite. Il fait peut être allusion à une des portes de Jérusalem qui était si étroite que l’on devait décharger les chameaux pour qu’ils puissent la franchir. Jésus s’est sans doute servi de cette particularité pour en tirer un enseignement selon lequel il était plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le Royaume de Dieu. Il signifiait par là qu’aucune qualité humaine ne permettait de s’approprier le Royaume de Dieu, pas même la richesse grâce à laquelle on pouvait faire de nombreuses générosités et améliorer le sort des plus démunis.



En parlant de la porte fermée au nez des amis, on reconnait la parabole des cinq vierges sages et des cinq vierges folles ? Les vierges folles qui n’ont pas d’huile ne pourront s’en procurer nulle part ni l’échanger avec leurs copines. L’huile signifierait-elle la foi qui ne peut se monnayer en aucune façon ? Les bonnes grâces de Dieu ne s’achètent pas elles nous sont données dans une relation toute personnelle avec Dieu. Cette relation est toujours possible sauf au cas où la vie s’arrête. A ce moment-là nul ne peut dire la suite de l’histoire qui nous est suggérée par la parabole du pauvre Lazare et du riche inconscient. Ce dernier arrivé dans l’au-delà ne peut accéder à Dieu malgré sa bonne volonté, et c’est malgré lui qu’il voit Lazare en compagnie d’Abraham et des patriarches jouissant de la béatitude éternelle.



Bien évidemment ce n’est pas la fin de ces paraboles qu’il faut retenir comme enseignement, mais l’impossibilité d’acquérir par ses propres moyens les faveurs de Dieu. En faisant allusion d’une manière plus ou moins voilées à des paraboles déjà prononcées Jésus veut rappeler qu’il a de nombreuses fois prêché sur ce même type d’enseignement. Les hommes ont en effet du mal à comprendre que c’est Dieu lui-même qui vient à leur rencontre. C’est Dieu lui-même qui multiplie les occasions pour que chacun d’entre nous réalise que c’est lui qui frappe à la porte de notre cœur et qui nous sollicite pour que nous lui ouvrions.



Les valeurs sont complètement renversées. Ce n’est pas l’homme qui cherche Dieu, c’est Dieu qui le cherche. Ce n’est pas l’homme qui trouve Dieu, c’est Dieu qui trouve l’homme. L’initiative n’appartient pas à l’homme mais à Dieu. Le salut est donc l’état de celui qui sait que Dieu l’a trouvé et qui a su répondre à cette situation. On ne gagne pas son salut, mais on découvre que l’on est sauvé.



Dans ce récit, Jésus ne ferme la porte à personne pour le priver de son salut, mais il ferme la porte à toutes les mauvaises idées qui nous passent par la tête et que nous croyons bonnes pour attirer Dieu sur notre chemin. Ce n’est donc pas pour être sauvés que nous faisons de bonnes actions, c’est parce que nous savons que nous sommes visités par Dieu, qu’il habite en nous et qu’il nous inspire les bonnes actions que nous faisons. Nous pouvons d’ailleurs être visités par lui sans en avoir encore pris conscience. Nous sommes donc invités à voir les choses d’une toute autre manière. C’est pour cela que l’Évangile de Matthieu commence par les béatitudes qui proposent une lecture des événements de ce monde en contradiction totale avec la réalité apparente de nos sociétés :




« Heureux les pauvres en esprit, car le Royaume des cieux est à eux, Heureux ceux qui pleurent, ils seront consolés, Heureux ceux qui sont doux car ils hériteront la terre, Heureux ceux qui ont faim et soif de justice car ils seront rassasiés, Heureux les miséricordieux car ils obtiendront miséricorde, Heureux les cœurs purs car ils verront Dieu, Heureux ceux qui procurent la paix car ils seront appelés fils de Dieu, Heureux ceux qui sont persécutés, car le Royaume des cieux est à eux, Heureux serez-vous lorsque l’on vous insultera, car votre récompense sera grande dans les cieux. »


mardi 6 août 2019

Luc 12/49-53 Jéssus face à la réalité de son ministère dimanche 18 août 2019


Luc 12/49-53


49 Je suis venu jeter un feu sur la terre ; comme je voudrais qu'il soit déjà allumé ! 50 Mais il y a un baptême que je dois recevoir, et quelle angoisse est la mienne, tant que je ne l'ai pas reçu ! 51 Pensez-vous que je sois venu pour apporter la paix sur la terre ? Non, mais la division. 52 En effet, à partir de maintenant, s'il y a cinq personnes dans une famille, elles seront divisées trois contre deux, et deux contre trois. 53 Le père sera contre le fils et le fils contre son père ; la mère contre sa fille, et la fille contre sa mère : la belle-mère contre sa belle-fille, et la belle-fille contre sa belle-mère.

54 Puis, s'adressant de nouveau à la foule, Jésus reprit : Quand vous voyez apparaître un nuage du côté de l'ouest, vous dites aussitôt : « Il va pleuvoir », et c'est ce qui arrive. 55 Quand le vent du sud se met à souffler, vous dites : « Il va faire très chaud », et c'est ce qui arrive. 56 Hypocrites ! Vous êtes capables d'interpréter correctement les phénomènes de la terre et les aspects du ciel, et vous ne pouvez pas comprendre en quel temps vous vivez ? 57 Pourquoi aussi ne discernez-vous pas par vous-mêmes ce qui est juste ? 58 Ainsi, quand tu vas en justice avec ton adversaire, fais tous tes efforts pour t'arranger à l'amiable avec lui pendant que vous êtes encore en chemin. Sinon, il te traînera devant le juge, celui-ci te remettra entre les mains des forces de l'ordre qui te jetteront en prison. 59 Or, je te l'assure, tu n'en sortiras pas avant d'avoir remboursé jusqu'à la dernière petite pièce.



Sans doute Jésus était-il lucide sur lui-même. Il ne s’est pas laissé prendre  au succès apparent qu’il obtenait   auprès de la poignée de ses fidèles qui partageaient  en partie sa vie. Il savait que ses amis se posaient des questions à son sujet et que certains avaient même cessé de le suivre. Mais il savait aussi que l’Evangile qu’il voulait proclamer en était le prix. Il rendait témoignage à un Dieu au nom duquel certains prophètes avaient perdu la vie avant lui. Esaïe en en fait le portrait dans les chants du serviteur souffrant à qui on avait même arraché la barbe.  Jérémie  avait douté de ce même Dieu et de la charge qu’il lui avait confiée et avait maudit le jour de sa naissance. Jonas quant à lui, tourna le dos à la mission qu’il lui avait été assignée, croyait-il.


 Jésus ne s’opposait pas vraiment au Dieu que la loi de Moïse avait révélé, mais il contestait ce que la religion en avait fait.  Il s’intéressait d’abord et avant tout au prochain et le prochain c’était l’autre quel qu’il soit. Dans les rapports humains, c’était toujours l’autre qui devait avoir  priorité. L’autre n’était pas forcément le pauvre en opposition au riche. Jésus ne  demandait pas forcément de changer les rapports sociaux, mais c’est à l’autre, à tous les autres à qui Dieu donnait priorité. Le mendiant n’était pas plus que le roi, mais le roi  n’était pas plus que le mendiant. Celui qui avait priorité, c’est celui  avec qui chacun était en relation immédiate. La hiérarchie qu’il préconisait, c’est que l’autre devait passer avant moi. La femme avant l’homme, l’enfant avant l’adulte.


En commençant mon propos, je crains  que vous ne soyez  choqués par ce que je vais dire au sujet de Jésus, car en voulant être fidèle à ce texte, vous allez  découvrir que je ne vais pas tracer de Jésus un portrait avenant, conforme à celui que la tradition a retenu.  Il était lui-même bien conscient que son enseignement allait créer des dissensions parmi ses amis et  que même sa propre famille allait le rejeter.( voir la série d’articles que Réforme consacre actuellement à Jacques frère de Jésus). Il ne se priva pas lui-même de prendre ses distances par rapport à sa mère et ses frères.  Sans savoir si je m’y prends bien je vais prendre  la défense de Jésus quand il paraît excessif, mais je vais en même temps prendre le parti de ses amis quand ils seront tentés de le trahir et de le rejeter. 


En écoutant ce texte avec attention, nous réalisons que Jésus a créé un climat de discorde et  de suspicion autour de lui. Il a entraîné ses disciples à faire des gestes  provoquant qui ont choqué les hôtes de Jésus, comme le fait  de ne pas se laver les mains avant les repas. Il a lui-même invité des hôtes  non recommandables à la table de ceux qui l’invitaient à partager leurs repas. Comme ses amis nous sommes tentés de le désapprouver quand il semblait  choquer gratuitement. Nous allons  être tentés de rejoindre ceux qui ont trouvé qu’il allait trop loin et qui l’ont trahi. En fait,  c’est ce qu’on fait tous ses  lors de son arrestation.  Même si c’était un faux prétexte pour ne pas faire cause commune avec lui, ils se sont enfuis. Ils avaient peur de l’autorité qui  le faisait  l’arrêter, d’autant plus que  c’était en partie la garde du temple à la solde des grands prêtres. Ils avaient peur que les grands-prêtres les accusent de partager ses idées dont ils se désolidarisèrent ce soir-là. Puisque les soldats se  chargeaient du mauvais travail, autant laisser faire !  On agirait plus tard si c’était possible ! On nous raconte que Pierre osa le suivre de loin, et malgré ce geste courageux, qu’il fut le seul à faire, c’est lui qu’on accusa de trahison !


Pour le moment rejoignons Jésus sur les chemins de Galilée au printemps ! Pourquoi au printemps ? Parce qu’en bonne logique il devait prendre ses quartiers d’hier sur le bord du Lac dans la maison de Pierre, car il était nécessaire de  se mettre à l’abri quand le temps était froid.


Dès que le printemps arrivait, Jésus se mettait en route avec quelques-uns de ses disciples qui le suivaient en profitant de ses enseignements. Il était parfois accueilli chez quelques fidèles amis qui lui offraient le gîte et le couvert  tel Lazare et ses sœurs. Certains bourgeois le retenaient parfois pour le repas du soir. De nombreux textes attestent de cette éventualité, mais il n’était sans doute pas  rare qu’il établisse un campement pour la nuit. Certains passages le laissent entendre aussi. On peut facilement imaginer que quelques adeptes restaient  avec son petit groupe pour la nuit. Ils mangeaient avec eux ce qu’il y avait, partageaient sans doute les provisions qu’ils avaient apportées avec eux. C’était festif et récréatif. Les évangiles le racontent dans les 5 récits de la multiplication des pains. Pour la nuit, quand celle-ci était fraiche, c’était leurs manteaux qu’ils partageaient ou la couverture. Le matin, les uns repartaient à leur occupations habituelles, Jésus quant à lui, avec sa poignée d’amis reprenait son chemin jusqu’au soir où le rejoignaient d’autres amis, et cela se faisait au fil des jours. C’était sans doute difficile à vivre. Pour les hôtes occasionnels,  cela se faisait une fois, mais pour Jésus et ses disciples, c’était tous les jours. 


Eclairés  par cette vie austère l’enseignement de Jésus se colorait d’une manière singulière. Quel aspect pouvait prendre ce Royaume qu’il annonçait ? Était-ce cette vie de nomade  où tout le monde était le bienvenu,  où il fallait parfois, mendier son pain et se méfier à tout instant de la police de l’occupant ? On pouvait rêver mieux. Était-ce vraiment ce que Dieu leur demandait ? Ce Dieu était-il vraiment celui qui  allait tout changer  miraculeusement ?  Les disciples  pouvaient-ils construire leur foi naissante avec si peu ?


C’est dans ce contexte, et dans ces conditions que sont nés les Evangiles. On se doute bien que tout cela n’était pas sans leur poser de questions et Jésus s’en rendait compte. Il entendait et comprenaient leurs  désaccord. Il comprenait leur tentation de tout quitter et de revenir à leur vie d’avant, comme l’ont fait les deux disciples d’Emmaüs quand ça a mal tourné. A mesure que les jours passaient la tentation était sans doute de plus en plus forte de de tout abandonner si  Jésus ne changeait pas ses méthodes.


On a reproché à la foule qui suivait Jésus d’être fluctuante et versatile, mais elle partageait tous ces questionnements que l’on vient d’évoquer, Jésus le savait et  ne songeait pas à changer. Le Dieu d’amour qu’il proposait voulait-il faire d’eux d’éternels mendiants ? Tout cela  était-il porteur d’avenir ?  Sans doute faisaient-ils secrètement à Jésus le reproche  d’attirer les enfants à lui, de les cajoler, de donner des conseils à leur sujet, mais qu’en savait-il, lui qui n’avait pas d’enfants ? « Laissez venir à moi les petits enfants » ! Etait-ce cette vie de mendiants qu’il préconisait pour eux ? Il y avait de quoi s’inquiéter ! Le Royaume dont il faisait l’apologie ressemblait à un camp de réfugiés, et sans doute personne ne voulait-il de ça. 


Jésus savait bien que l’on n’attire pas les mouches avec du vinaigre, mais les foules, amadouées par ses propos, avides  des miracles qu’ils faisaient ne partageaient pas le quotidien de ses amis et Jésus sentait monter les hostilités. C’est ce qu’il exprime  ici dans ce passage.


Certes, j’ai pris beaucoup de libertés, mais j’ai essayé de dire dans quel contexte l’Evangile est né et quel portrait de Dieu en ressortait. Si la personne du prochain, c’est-à-dire de n’importe quel autre avait priorité dans les soucis de Jésus, il faut prendre conscience que ce prochain est le  compagnon imprévu de notre quotidien : Soldat, paysan, pharisien, samaritain. C’était ce que Dieu nous demandait ! Selon lui, Dieu était l’inspirateur silencieux de nos attitudes provocatrices,  justifiant le bien fondé de nos conduites surprenantes. Il visait à nous proposer un Royaume sans roi, sans privilège, sans dominant, impossible à réaliser avec seulement notre bonne volonté, mais révélateur de projets que Dieu inspire à ceux qui voient en lui celui qui nous donne l’audace de penser autrement.


C’est alors que la mort de Jésus et sa résurrection se sont chargées de nous révéler que toutes les utopies de Jésus n’étaient possibles que si Dieu s’en mêlait. C’est lui qui nous donne la possibilité de voir et de vivre  les choses autrement. Il met sur notre chemin  le prochain à aimer, sans se soucier des  conditions de notre rencontre, ni de conséquences qu’elle peuvent   entraîner. C’est lui qui décide de nos changements d’attitude et qui nous entraine à construire son Royaume, ce lieu où tous les prochains sont frères.