samedi 27 octobre 2012

Marc 13: 24-32

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. Marc 13 :24-32 La fin des temps- la fin d'un temps - dimanche  18 novembre 2018.

Je reprends à peu de modifications près le sermon que j'avais proposé à la même date en 2012. J'attire cependant votre attention sur l'actualité catastrophique de la situation en Californie.

24  Mais en ces jours-là, après cette détresse-là,
le soleil s'obscurcira,
la lune ne donnera plus sa clarté,
25 les étoiles tomberont du ciel,
et les puissances qui sont dans les cieux seront ébranlées.
26 Alors on verra le Fils de l'homme venant sur les nuées avec beaucoup de puissance, avec gloire. 27 Alors il enverra les anges et rassemblera des quatre vents, de l'extrémité de la terre jusqu'à l'extrémité du ciel, ceux qu'il a choisis.

28 Laissez-vous instruire par la parabole tirée du figuier : dès que ses branches deviennent tendres et que les feuilles poussent, vous savez que l'été est proche. 29 De même, vous aussi, quand vous verrez ces choses arriver, sachez qu'il est proche, aux portes.
30 Amen, je vous le dis, cette génération ne passera pas que tout cela n'arrive. 31 Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront pas.
Dieu seul connaît le moment de la fin
32 Pour ce qui est du jour ou de l'heure, personne ne les connaît, pas même les anges dans le ciel, pas même le Fils, mais le Père seul.


Jésus avait-il la même conception que nous de la fin des temps ? Voyait-il le déroulement de l’histoire de la même manière que ses contemporains?

- Sans doute pas.  Nous allons nous aventurer ce matin sur un terrain glissant dont les sectes se sont emparées : celui du grand jour final.  Discrètement nos  églises, leur ont laissé la place. Pourtant, de temps en temps il est bon que l’on fasse le point sur la question. En fait, qu’en est-il de cette question? 

Notre vision des choses finales est faite de craintes et d’inquiétudes  car nous avons pris l’habitude de croire que le monde courrait vers  une fin catastrophique. A force de l’imaginer et de le croire  nous avons fini par  être persuadés  que telle était la vision de Jésus lui-même. Pour nous conforter dans cette idée là, nous avons fini par sélectionner dans l’Ecriture les textes qui confortaient l’hypothèse d’une fin violente et nous avons ignoré les autres. Or dans ce passage l’Evangile utilise plusieurs interprétations qui ont été plus ou moins volontairement  entremêlées par les auteurs, même si elles sont   en contradiction les unes avec les autres.

L’auteur de l’Evangile emprunte d’abord une vision à Esaïe qui décrit des événements cosmiques inquiétants : « la lune s’obscurcira, les étoiles tomberont... » puis il cite le prophète Daniel disant qu’alors viendra le fils de l’homme. Ensuite l’auteur raconte comment en bon observateur des choses le croyant  peut repérer la venue du Fils de l’homme seulement en regardant les rameaux verdir au printemps.

A la fin du récit, l’auteur prête à Jésus des propos plus inquiétants en suggérant  une fin tragique pour le monde  avant  la fin de cette  génération. Vu le mélange des genres rassemblés ici en quelques lignes, on peut se demander si Jésus pense à une fin tragique du monde  ou s’il suggère  que le mode est en train d’accomplir calmement son destin ?  Vous avez déjà compris, que je ne vais pas trancher sans avoir vraiment compris de quoi Jésus parle. Il dit encore que nul ne connaît ni le jour ni l’heure, pas même le Fils, c’est-à-dire qu’il n’y a pas urgence à s’inquiéter.  Cette question ne nous concerne donc pas  directement et nous n’avons donc pas à nous la poser.

Mais alors de quoi est-il question quand  l’Evangéliste Marc  emprunte à Esaïe cette histoire d’étoiles qui tombent ou de ciel qui s’obscurcit, et pourquoi dit-il encore que c’est aussi évident que la venue du printemps ? En fait il ne parle pas de la fin des temps ou de la fin du monde, mais de la venue du Fils de l’homme, et c’est nous qui avons mêlé les deux événements. C’est nous qui dans notre logique avons fait du retour du Christ la condition nécessaire pour que se produise la fin des temps.

Les théologiens, contemporains de Jésus nous ont maintenus dans cette confusion. En effet certains textes bibliques mêlent la bonne nouvelle de la résurrection et l’attente du Messie. Les deux événements se confondaient dans leur esprit. Pour la pensée juive, le Messie devait  arriver à la fin des temps, et nous avons fait entrer cette conviction dans notre propre manière de penser en disant simplement que  le retour du Christ dans la pensée Chrétienne correspondait  à la venue du Messie pour les juifs.  Mais était-ce la bonne manière de voir les choses ?

C’était un peu simpliste. En effet si la foi chrétienne affirme que le Christ sera présent à la fin des temps, elle affirme aussi, et c’est l’essentiel de notre foi  que depuis la Pentecôte, le Christ ne cesse pas d’être présent parmi nous. A partir de cet événement, il est dans l’état d’un perpétuel retour.

Ainsi Jésus ne répond pas dans ces textes à la question qui nous hante: Comment  tout cela va-t-il finir,  mais il  nous interroge pour savoir comment nous percevons sa présence dans le monde, et il nous donne des points de repère.

Reprenant les grandes prophéties d’Esaïe, il fait allusion à des événements catastrophiques comme nous pouvons déjà en avoir déjà vécus, ou comme nous pouvons en avoir eu des témoignages et il nous interpelle au niveau de notre foi : « Savez-vous discerner la présence du Christ »  nous dit-il à partir de la prophétie sur les étoiles qui palissent et sur le ciel qui s’obscurcit « quand des catastrophes incompréhensibles s’abattent sur le monde et font des milliers de victimes ?

 Même dans ces conditions, nous dit Jésus,  même dans les moments les plus obscures, le Christ reste présent pour rassembler et soutenir ceux qui croient en lui. Il nous exhorte alors au milieu des catastrophes pour nous rappeler que quand les violences sont déchaînées, quand les atrocités voilent pour un temps la vision du Christ et quand les cris d’horreur couvrent sa voix, le Fils de l’homme c’est à dire Jésus Christ n’en reste pas moins maître de notre situation.  Si des événements contraires sèment la terreur et la mort sur leur passage le Christ continue à maintenir ouvertes les portes de son Royaume pour ceux qui brutalement cessent de vivre.  Même quand  la mort semble victorieuse, le Christ  se présente toujours comme le vainqueur de la mort. Jésus n’a jamais caché que notre vie n’était pas seulement de ce monde.

 Il nous a habitués à croire que nous étions promis à la résurrection et il ne veut pas que nous perdions cette assurance quand la folie des hommes ou des éléments s’empare pour un temps de l’histoire.  Dieu laisse les hommes conduire l’histoire du monde, c’est pourquoi il parait parfois absent, mais il continue silencieusement à inspirer, conduire et diriger ceux qui se confient en lui. Seuls les croyants ont alors le privilège de le reconnaître et de l’entendre, et c’est parce qu’ils l’entendent qu’ils ne cessent d’espérer.

Ne croyez pas que je prenne la voie de la facilité pour dire cela. J’exprime ici mes convictions les plus profondes qui me poussent à croire que dans les événements les plus destructeurs, le Christ reste maître de la situation, même si on ne le voit pas.

Mais les événements ne sont pas toujours violents, la vie s’écoule bien souvent d’une manière plus paisible. Les jours succèdent aux jours et on va de Noël à Pâques sans heurt et sans histoire, si bien que dans ces situations là aussi, on est amené à se poser la même question que précédemment : « Le Christ est-il visible parmi nous? »
Or il ne semble pas à première vue qu’il soit vraiment encore présent?

Les messages issus des milieux religieux ne présentent rien de pertinent et ne répondent pas  aux inquiétudes des peuples en quête d’interventions divines significatives. Malgré le calme apparent, des bruits de guerres se font plus précis et inquiètent,  les humains qui se demandent où va le monde. 

Pourtant la présence bienveillante de Dieu est visible à l’œil  nu prophétise Jésus. Il est visible dans tous les gestes d’amour, dans les gestes de tendresse naïve ou maladroite, dans cette poignée de main donnée qui réconforte l’homme abandonné, ou dans ce regard amical adressé au condamné qui se désespère. Il est visible dans ce baiser que l’on vous donne et que l’on n’attend pas, dans ce sourire qu’un inconnu vous adresse au moment où le courage vous quitte. Il est dans ces relations de tous les jours qui mettent du soleil dans la vie. Toutes  ces choses  peuvent être mièvres ou à peine perceptibles, elles n’en sont pas moins des signes discrets par lesquels le Christ  est bien de retour parmi nous et qu’il nous réconforte.  Il nous faut apprendre ainsi à discerner dans le quotidien tous les petits miracles qui frémissent de  la présence du Christ.

Nous devons retenir de ce message de Jésus aux siens pour qui  sa présence effective au monde ne se voit pas forcément. Il faut que chacun apprenne à porter sur les êtres qui l’entourent ce même regard que Jésus porte sur eux afin que ceux qui doutent et qui désespèrent puisse discerner la présence de Dieu et de son Christ dans le monde.  Sa présence ainsi repérée chaque jour nous entraîne doucement avec lui jusqu’au jour du grand face à face qui sera le premier d’une nouvelle série, mais nul n’en sait ni le jour ni l’heure.


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