La venue du
Fils de l'homme
25Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les
étoiles, et, sur la terre, une angoisse des nations qui ne sauront que faire au
bruit de la mer et des flots ; 26les humains rendront l'âme de terreur
dans l'attente de ce qui surviendra pour la terre habitée, car les puissances
des cieux seront ébranlées. 27Alors on verra le Fils de l'homme venant sur une
nuée avec beaucoup de puissance et de gloire. 28Quand cela commencera
d'arriver, redressez-vous et levez la tête, parce que votre rédemption approche.
L'approche
du règne de Dieu
29Il leur dit encore une parabole : Voyez le
figuier et tous les arbres. 30Dès qu'ils bourgeonnent, vous savez de
vous-mêmes, en regardant, que déjà l'été est proche. 31De même, vous aussi,
quand vous verrez ces choses arriver, sachez que le règne de Dieu est proche.
32Amen, je vous le dis, cette génération ne passera pas que tout cela n'arrive.
33Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront pas.
La nécessité
de veiller
34Prenez garde à vous-mêmes, de
peur que votre cœur ne s'alourdisse dans les excès, les ivresses et les
inquiétudes de la vie, et que ce jour n'arrive sur vous à l'improviste, 35comme
un filet, car il viendra sur tous ceux qui habitent la surface de toute la
terre. 36Restez donc éveillés et priez en tout temps, afin que vous ayez la
force d'échapper à tout ce qui va arriver et de vous tenir debout devant le
Fils de l'homme.
L’être humain est une bien faible créature en
dépit de ce qu’il croit. Il est dépourvu
de moyens de défense naturelles contre ses agresseurs. Il n’a ni ongles, ni
griffes ni dents redoutables pour se
protéger de ceux qui l’attaquent. Il n’a ni poils ni plumes ni fourrure pour se
prémunir contre les agressions du froid, de la chaleur et de la pluie. En dépit des
performances olympiques de ses champions,
il n’est pas un coureur assez rapide pour échapper à ses prédateurs. Il
ne sait pas voler pour échapper à ses poursuivants, et ce n’est pas en nageant
qu’il peut attraper des proies et s’en nourrir.
Seul dans un monde hostile, l’homme a
cependant réussi à conquérir la planète. Il
s’est imposé à tout ce qui faisait obstacle à sa prodigieuse évolution,
grâce à son intelligence et à l’habileté de ses mains. Il a laissé la trace de
ses exploits dans des écrits, qui ont été lus de générations en
générations et qui ont renforcé pour ses
descendants la certitude que l’homme est invincible. Hiéroglyphes, cunéiformes
ou autres ont raconté ses alliances avec les dieux et ont assurés à ses descendants qu’il avait une histoire commune avec eux . De
tout temps il a cherché à s’approprier les faveurs de puissances extérieures à
lui et il les a divinisées. Les mythes
les plus anciens racontent ses tentatives de devenir encore plus
performant grâce à la complicité des puissances
célestes.
Mais il ne peut pas tout. Il n’a pas réussi, malgré ses tentatives
nombreuses, à séduire les puissances hostiles
qui habitent les mers et déclenchent les ouragans, ni à éradiquer les maladies qui détruisent des populations entières. Il y
a des forces de la nature qu’il ne comprend pas et il accuse la colère des
dieux de s’en prendre à lui. Même quand sa pensée à évolué au point
d’abandonner le polythéisme lié aux forces de la nature pour adorer le Dieu
unique créateur de tout chose, il croit encore
que les mouvements de la nature
qui lui sont hostiles ont quelque chose à voir avec ce Dieu.
Toute une théologie biblique a été construite
sur ce mythe et le peuple d’Israël a
continué à croire pendant longtemps que les catastrophes qu’il subissait
étaient liées à la colère de Dieu qui lui reprochait son infidélité. C’est ainsi qu’on a raconté
le déluge. C’est ainsi aussi que l’on a expliqué la prise de Samarie
en 723 et la chute de Jérusalem en 586.
C’est ainsi qu’on a expliqué le retour
de l’exil parce que la colère de Dieu se apaisée.
Mais une théologie trop simpliste ne
satisfait plus les penseurs. Les penseurs bibliques pour approfondir les choses se sont écartés des chemins de la facilité. Ils
ont cherché à donner une image de Dieu plus appropriée à la situation. Les Ecritures ont laissé entendre qu'un Messie devait venir. On s'est alors plu à espérer à l'aube du premier siècle en la venue d'un roi céleste. En
attendant les légions romaines qui occupaient le pays imposaient une loi implacable
et contraire au monothéisme que pratiquaient fidèlement les Hébreux. Qui avait armé le bras romain pour dominer la
terre ?
C'est alors, que rempli de ces réflexions, Luc, l’écrivain de l’Évangile a repris les propos de Jésus et a raconté ses exploits pour les
transmettre, aux générations suivantes. L'actualité politique apportait des éléments à ses propos. En effet, la guerre des juifs qui avait suivi la mort de Jésus avait accrédité l'image de l'abomination de la désolation . La Ville Sainte avait été détruite ainsi que son
temple. La question devenait
cuisante pour tous : qui pouvait bien se cacher derrière une telle
force qui semblait laisser croire que Dieu était vaincu dans son propre camp ? La
question reste pertinente aujourd’hui,
et la comparaison avec l’actualité est toujours possible.
Dans ce contexte nous reprenons les propos de
Jésus. Son discours semble donner
raison aux thèses catastrophiques selon lesquelles un fatalisme
règne sur le monde qui entraînera sa destruction et la venue d’un Royaume de paix, mais nous trouvons que ce temps
d’attente est bien long. Faut-il voir les choses autrement ?
L’idée de la colère de Dieu est abandonnée
par Jésus. Il le laisse en dehors du coup. En effet, on comprendrait mal l’idée que Dieu consente à tant de souffrances pour provoquer une fin du monde qui n’arrive toujours pas, car après l’épisode évoqué ici, l’histoire du monde va
continuer et je ne donne pas la liste des horreurs qui se sont déroulées sur notre planète
depuis 2 000 ans et dans lesquelles l’Église n’a pas toujours joué un joli
rôle.
S’appuyant sur les événements présents et passés,
évoquant un avenir proche ou lointain, Jésus n’hésite pas à répondre aux
inquiétudes des hommes et même à les amplifier. Il en rajoute même une
couche envisageant même que la planète
n’y résistera pas. Trop, c’est
trop. En fait Jésus veut nous entraîner ailleurs, sur une
autre voie car sa pensée ne relève pas de cette logique.
Curieusement, il ne fait aucune allusion à Dieu,
Je l’ai déjà dit, qui ne semble pas directement impliqué dans cette affaire.
Face à ces moments difficiles qu’il
évoque, face à la réalité terrifiante que vivent les peuples menacés, Jésus
nous recommande seulement de veiller et
prier. Mais prier, nous le faisons bien et ça ne semble pas marcher. Prions-nous comme il le souhaite ? Il n’empêche que c’est dans cette action qu’il faut concentrer notre intelligence et
exercer notre sagesse.
Par ces
deux recommandations il fait appel à l’esprit inventif de l’homme,
celui de veiller. Il fait aussi appel à sa
foi, prier. Il nous rappelle ainsi que la prière n’a pas pour objet
l’attente passive d’une délivrance
de la part de Dieu et qu'il ne s'agit pas de voir évoluer la terre sans rien faire. Notre prière doit être une supplique faite à Dieu pour
que son esprit nous visite et que sous son
action, nous mettions en œuvre notre intelligence.
C’est Dieu qui par sa sagesse éclaire notre
pensée et nous aide ainsi à inventer des solutions car il n’y a pas de
solutions toutes faites pour résoudre des problèmes qui ne sont pas encore posés.
Dieu fait confiance aux humains pour qu’ils inventent eux-mêmes les bonnes
solutions. C’est en nous rendant inventifs que Dieu répond à nos prières. Ainsi en
nous poussant à une action réfléchie, Dieu
agit-il sans se substituer à nous.
Éclairés par l’Évangile qui est au cœur de notre foi, nous pouvons déjouer
les mauvais instincts qui habitent les hommes tels l'égoïsme et l'esprit de domination. . Dans ce
type de situation j’espère en Dieu pour qu’il nous aide à devenir de bons veilleurs et pour
stimuler ceux qui agissent dans ce monde pour qu'ils soient être des hommes de foi.
Illustrations: Tintin :l'étoile mystérieuse
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