Thomas et la résurrection Dimanche 03 avril 2016- déjà publié et 2012 et
modifié en 2016
Jésus apparaît à ses disciples
19 Le soir de ce jour-là, qui était le premier de la semaine, alors que les
portes de l'endroit où se trouvaient les disciples étaient fermées, par crainte
des Juifs, Jésus vint ; debout au milieu d'eux, il leur dit : Que la paix soit
avec vous ! 2 0Quand il eut dit cela, il leur montra ses mains et son côté. Les
disciples se réjouirent de voir le Seigneur. 21 Jésus leur dit à nouveau : Que
la paix soit avec vous ! Comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie. 22
Après avoir dit cela, il souffla sur eux et leur dit : Recevez l'Esprit saint.
23 A qui vous pardonnerez les péchés, ceux-ci sont pardonnés ; à qui vous les
retiendrez, ils sont retenus.
Thomas et le ressuscité
24Thomas, celui qu'on appelle le Jumeau, l'un des Douze, n'était pas avec
eux lorsque Jésus vint. 25 Les autres disciples lui dirent donc : Nous avons vu
le Seigneur. Mais lui leur dit : Si je ne vois pas dans ses mains la marque des
clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous et ma main dans son
côté, je ne le croirai jamais ! 26 Huit jours après, ses disciples étaient de
nouveau dans la maison, et Thomas avec eux. Jésus vient, alors que les portes
étaient fermées ; debout au milieu d'eux, il leur dit : Que la paix soit avec
vous ! 27 Puis il dit à Thomas : Avance ici ton doigt, regarde mes mains,
avance ta main et mets-la dans mon côté ! Ne sois pas un incroyant, deviens un
homme de foi ! 28 Thomas lui répondit : Mon Seigneur, mon Dieu ! 29 Jésus lui
dit : Parce que tu m'as vu, tu es convaincu ? Heureux ceux qui croient sans
avoir vu
Le but de ce livre
Merci Thomas d’être celui que tu es, car tu poses les vraies questions et tu nous aides à approfondir notre foi. En effet, la foi chrétienne est toute entière centrée sur la résurrection. "Si les morts ne ressuscitent pas notre foi est vaine" a dit l’apôtre Paul » dans l’épître aux Corinthiens. Paul insiste sur cette vérité incontournable selon laquelle la foi chrétienne n’aurait aucun sens si la résurrection n’en était pas l’élément central.
Pourtant,
nous savons que les sondages d’opinion ne confirment pas les convictions de
Paul. Seulement 58 % des catholiques font référence à la résurrection dans
l’expression de leur foi ; 10% croient en la résurrection des morts, 8 % à la
réincarnation, 26% croient qu’il n’y a rien et 53 % pensent qu’il y a quelque
chose mais ne savent pas quoi. Ces chiffres sont ceux du « Monde des Religions
» publiés il y a déjà quelques années. A quelques variantes près on devrait
avoir un pourcentage identique chez les protestants. Il semble donc qu’il y a
un sérieux décalage entre ce que nos catéchismes enseignent et ce que les
fidèles croient. En fait il semblerait que les chrétiens ne savent
plus très bien en quoi consiste la notion de résurrection.
Thomas
l’incrédule va nous guider ce matin sur le chemin initiatique de la foi
chrétienne pour nous aider à affiner nos questions et nos réponses sur le thème
de la résurrection. Il nous apparaît comme un homme particulièrement « branché
», comme on dit aujourd’hui, car il refuse de croire ce que les autres disent
sans en apporter la preuve. Il est rationnel dans ses pensées. A y regarder
d'un peu près, il n’y va pas de main morte. Sans s'en prendre directement à
Dieu, il met les autres aux défit de créer en lui une certitude qu’il n’a pas.
En fait, il invite Dieu à relever le défi.
Pourtant qui est-il ce Thomas dont les Évangiles parlent peu ? Il ne fait pas partie des apôtres de premier plan. L’Évangile le mentionne seulement une autre fois pour dire qu’il a déjà douté, de la capacité de Jésus à ressusciter Lazare. La tradition l'a l’enfermé dans le personnage de celui qui doute. Dans le cas précis, il prend ses distances par rapport aux autres Apôtres. Pour ma part, je vais vous encourager ce matin à faire de même, en dépit de ce que disent les textes fondateurs. Contrairement à Thomas, ces textes s’appuient sur le témoignage des apôtres à commencer par Paul pour étayer leurs affirmations sur la résurrection, mais ne nous invitent pas à tenter l’expérience.
Pourtant qui est-il ce Thomas dont les Évangiles parlent peu ? Il ne fait pas partie des apôtres de premier plan. L’Évangile le mentionne seulement une autre fois pour dire qu’il a déjà douté, de la capacité de Jésus à ressusciter Lazare. La tradition l'a l’enfermé dans le personnage de celui qui doute. Dans le cas précis, il prend ses distances par rapport aux autres Apôtres. Pour ma part, je vais vous encourager ce matin à faire de même, en dépit de ce que disent les textes fondateurs. Contrairement à Thomas, ces textes s’appuient sur le témoignage des apôtres à commencer par Paul pour étayer leurs affirmations sur la résurrection, mais ne nous invitent pas à tenter l’expérience.
Thomas nous montre par anticipation que si nous ne faisons pas de la
résurrection une affaire personnelle, notre foi ne s’appuie pas sur de vrais
fondements. Elle, ne peut être que le résultat d’une expérience personnelle
avec Dieu, à l’issue de laquelle nous découvrons ce qu’est vraiment la
résurrection : une autre manière d’aborder la vie. C’est alors que Jésus
ressuscité se manifeste à nous, qu’il nous parle et qu’il s’empare de notre âme
en venant vers nous. Il se propose de partager notre vie et il nous invite à
partager la sienne. C’est au cours d’une telle rencontre que nous faisons
l’expérience de la résurrection et qu’elle s’impose à nous. Mais encore faut-il
faire cette expérience.
Nous avons
une fâcheuse tendance à croire que l’expérience des croyants peut aider les
autres à croire quand ils n’ont pas encore la foi. C’est une erreur d’imaginer
que l’expérience des uns peut provoquer la foi chez les autres. Les non
croyants n’ont pas forcément envie de suivre la voie de ceux qui se donnent à
eux en exemple. Ils ne se sentent généralement pas au même niveau spirituel
qu'eux. Au lieu de les amener à croire, cela provoque plus un sentiment de
frustration qu’une envie de les imiter. On leur dit que la foi est un don
gratuit de Dieu. Alors pourquoi ne l’ont-ils pas ? Le chercheur de Dieu, celui
qui ne sent pas la foi monter en lui comme une sève de renouveau ne trouve pas
son compte dans de tels exemples.
Cette frustration est bien celle de Thomas qui ne comprend pas pourquoi il est tenu à l’écart par son Seigneur et il considère le témoignage de ses frères comme un défit qu’il ne peut pas relever.
Cette frustration est bien celle de Thomas qui ne comprend pas pourquoi il est tenu à l’écart par son Seigneur et il considère le témoignage de ses frères comme un défit qu’il ne peut pas relever.
Certes dans
le monde des croyants, c’est une autre affaire. Le témoignage des uns aide les
autres à purifier leur foi par comparaison et ils s’édifient ainsi les uns les
autres, mais la foi des autres ne sert pas à l’acquérir pour ceux qui ne l’ont
n’a pas, puisque elle est le résultat d’une intervention que Dieu fait en eux.
C'est un acte créateur que fait Dieu pour chacun de ceux qui croient.
Le chemin de
la résurrection leur est-il fermé? Certainement pas !
On s’est
interrogé pendant des siècles sur cette question sans donner de réponse
satisfaisante. Je sais, pour ma part, que celui qui a le désir de rencontrer
Dieu ne sera jamais privé de l'intervention de celui-ci, mais il devra attendre
parfois longtemps et cette attente est frustrante. Celui qui désire cette
rencontre avec Dieu doit se mettre dans une situation telle qu’il sera capable
de recevoir le souffle créateur et d’être transformé par lui. Est-ce à dire
qu’il y a un blocage en Thomas qui l’empêche de croire, comme chez tous les
chercheurs infructueux de Dieu? Sans aucun doute.
Nous le
rejoignons 8 jours après. Il n’a toujours pas cédé à la pression des autres et
il attend que Dieu agisse en lui. Mais vous vous rappelez certainement que
c’est lui qui a fixé les critères de la rencontre. Il a défini de quelle
manière Jésus ressuscité devait venir vers lui. C’est alors qu’il toucherait
ses plaies, mettrait ses doigts dans la marque des clous, voilà ce qu’il veut.
Le Jésus qu’il veut, celui auquel il pense, est encore un Jésus terrestre, un
homme qui reste dans le prolongement de ce qu’il a déjà vécu avec lui, un homme
qui n’est pas vraiment ressuscité puisqu’il porte encore les marques de son
supplice et auquel sont encore attachés les lambeaux de la croix. Thomas n’est
pas capable d’imaginer une autre réalité qui ne soit au-delà de la vie
terrestre.
Pourtant, si
Jésus est vraiment ressuscité il doit être revêtu d’un corps nouveau qui ne
porte plus les marques de son supplice. Le Jésus ressuscité qu’il espère et
auquel il ne croit pas encore devrait être un être recréé par Dieu, d’une autre
nature que l’être mortel qu’il a vu pendre lamentablement accroché par des
clous au bois de la croix.
Beaucoup de
croyants figent leur réflexion en matière de résurrection à ce niveau là. Ils
se limitent à un miracle qui serait la réanimation d’un corps, comme si la vie
se trouvait enfermée dans une conception matérielle de l’existence. Oserai-je
dire que Thomas par sa conception rigide redoute la manifestation de Dieu en
lui. C’est le cas de beaucoup de ceux qui se refusent à croire en autre chose
que ce que leur propre imagination leur dicte. Ils rangent la foi qu’ils n’ont
pas encore dans des catégories de pensée aux quelles il ne veut pas avoir
recours.
Dieu est patient, il attend le temps nécessaire pour que chacun soit capable
d’accepter Dieu comme Dieu veut être perçu. Pour lui la résurrection n’est pas
une vie améliorée, mais une vie recréée. « Crois-tu cela Thomas ? » Thomas est
ébranlé par la longue attente. Huit jours est-il dit. Jésus vient, comme il le
souhaitait. Il se présente à lui comme ce mort régénéré qu’il attendait. Dieu
quand il se manifeste à nous tient compte des limites de nos capacités à le
recevoir. Mais en même temps il nous aide à les dépasser. Jésus lui présente
ses membres meurtris. Thomas ne les touche pas. Il ne met pas ses mains dans
son côté. La résurrection n'est plus pour lui liée à l'aspect matériel du mort
qu’il avait connu. Il a dépassé la logique humaine et peut entrer dans celle de
Dieu.
« Mon
Seigneur, et mon Dieu » dit-il ! Tout a basculé dans le divin. Dans celui qui
se présente à lui, il reconnaît Dieu, pas besoin de le toucher, surtout pas !
Pas même besoin de le voir ! Impossible d’exprimer l’inexprimable. Il sait en
cet instant que Dieu a créé pour lui une réalité nouvelle. Il est désormais
habité par la plénitude du divin. Inutile de voir ou de toucher pour croire. Il
suffit de se laisser pénétrer par l’esprit qui crée en lui, comme en nous une
réalité nouvelle. Heureux, désormais ceux qui, comme Thomas feront ce parcours,
tel un parcours initiatique, car ils pourront croire sans avoir vu..
Le
doute.
Je n’ai rien trouvé à
corriger à ce sermon écrit il y a trois
ans et que je laisse en l’état, mais je me suis permis une longue réflexion sur
le doute pour accompagner le lecteur qui
a du mal à entrer dans l’univers de Dieu.
En ce matin de printemps où tout semble
nouveau et où l’espérance s’empare de l’avenir, je regarde, au-delà de
la transparence du ciel et au-delà des
nuages qui habillent l’horizon. Ma pensée dépasse tous ces infinis pour penser
à Jésus Christ qui est ressuscité par un matin de printemps comme celui-ci, alors que personne de ses
proches ne s’y attendait. La vie s’imposait comme terme ultime de l’existence
humaine. Dieu qui semblait assoupi
depuis si longtemps s’imposait au monde
comme le garant de la vie et faisait à
nouveau son entrée dans l’histoire des hommes.
Mais en quoi suis-je concerné par ce sursaut de vie et qu’en
est-il, pour moi, maintenant de la réalité de ce Dieu ?
Est-il dans cet au-delà de l’au-delà, si
lointain que les astronomes n’arrivent pas
à atteindre avec leurs lunettes les plus
sophistiquées ou est-il plus simplement niché dans les pensées de ceux
qui le cherchent ailleurs au fond de leur être intérieur? Dans ce cas, il serait tout près, alors qu’on est enclin à le chercher si loin. En fin de compte on se demande s’il
existe vraiment. Voila que le doute qui périodiquement nous visite fait à
nouveau intrusion dans nos pensées et met en cause tout ce que nous
croyons savoir sur Dieu. Ce doute qui s’oppose
en ce moment à la pertinence de Dieu n’est-il pas un autre aspect de cette même chose on appelait le péché originel dans
les siècles passés car l’un et l’autre remplissent la même fonction, celle de nous séparer de Dieu ?
Mais, loin de nous écarter de Dieu, le fait de douter n’est-il constructif de notre pensée et ne nous
entraîne-t-il pas à une rencontre
plus profonde et plus réelle de
Dieu ? Pourtant, à l’inverse on peut se demander aussi si le doute qui
s’empare de nous ne détruit-il pas les ultimes
lambeaux qui retiennent encore vivante notre foi en ce Dieu qui
voudrait se rendre maître de notre vie.
Face à ce questionnement, la Bible n’épargne
personne et loin de nous apporter des
solutions simples pour renforcer notre foi, elle s’acharne à étayer les
arguments qui construisent notre doute.
C’est à cet exercice que se livre l’Évangéliste Jean quand il nous rapporte cette aventure de Thomas et il
insiste sur la valeur pédagogique du doute qui a accaparé son âme pendant huit jours jusqu’à ouvrir à sa foi un chemin inattendu qu’il
n’avait pas prévu. Cette histoire nous
explique que l’opinion unanime de tous n’a aucun pouvoir de persuasion sur les
arguments que forge notre raison. Thomas reste seul avec ses questions face à
ses amis qui n’arrivent pas à le convaincre par leurs arguments. Ainsi l’opinion de la majorité n’est pas pour
lui, porteuse de vérité.
Les autres sont heureux d’avoir fait une
expérience de foi qui les a rassérénés, mais
cela n’est d’aucun effet sur le pauvre Thomas. Chacun a beau raconter
les merveilles qui l’ont amené à croire, cela n’a aucune incidence sur ceux qui
ne croient pas. C’est une mauvaise méthode d’évangélisation que de se valoriser soi-même, pour amener les autres à
croire. Ici, elle ne porte aucun fruit. Les expériences de foi des uns ne sont
pas normatives pour les autres. Pour les uns,
comme ce fut le cas de Paul
Claudel il fut saisit d’une extase inénarrable, qui n’eut de valeur que pour
lui. D’autres ont put avoir une vision
ou même un contact physique, avec Jésus ressuscité, peut-être même l' ont- ils
touché, heureux
sont-ils ! John Wesley, Saul de
Tarce, Marie Madeleine, Martin Luther
King… La liste est bien longue de ceux dont on a rapporté l’expérience et dont
le récit nous a rendus jaloux parce que
nous n’arrivions pas à leur niveau spirituel, mais rien n’y fait ! De tels
récits ne font que renforcer notre doute
et ne le suppriment pas. Pire, les doutes s’accumulent et viennent se
rajouter aux autres.
En fait, ne douterions-nous pas de ce que
nous savons déjà ? Si la question de Dieu nous travaille et que nous
doutons de sa réalité, c’est que nous en
avons déjà constaté les effets et que c’est de la pertinence de ceux-ci que
nous douterions. En fait c’est de
nous-mêmes que nous douterions et non pas de Dieu et de son action dans le
monde. Le doute qui habite notre esprit ne serait-il pas alors la dernière
étape de notre pensée en quête de certitude ? L’argument est trop facile, pour qu’on lui accorde trop de valeur.
Le doute ne dissimule-t-il pas en fait notre impatience, tant nous aimerions
vraiment croire à ce dont nous doutons encore. C’est alors que nous rejoignons notre ami Thomas qui ronge son frein depuis une
semaine au moins alors que les autres
continuent à le mettre à l’épreuve en lui racontant les richesses de leurs
propres expériences. Le doute fait
l’économie de la foi en cherchant à
valoriser le génie de la raison humaine, car tant que nous doutons, nous
rejetons ce qu’il y a d’irrationnel dans la foi, et Dieu n’y trouve pas sa
place. En fait tout cela ressemble à un
procès au cours duquel, pour trouver la vérité, les avocats rivalisent
d’arguments pour faire peser le doute sur
les évidences afin que le prévenu soit
innocenté faute de preuves.
Y aurait-il un procès entre nous et Dieu et
le doute y tiendrait-il le rôle de la défense en prouvant la réalité de
Dieu à coups d’arguments rationnels? C’est ce que l’on a vraiment cru pendant
longtemps et c’est ainsi qu’on a envoyé
au bûchés tant d’hérétiques qui pour
avancer sur le plan de la foi se permettait de douter.
Mais la foi fait basculer tous ces arguments
et ne se construit qu’en dénonçant les
arguments qui viseraient à rendre Dieu crédible. Plus on cherche à démontrer la toute
puissance de Dieu, plus on cherche à affirmer sa divinité, plus le doute
s’empare de nous car ce sont les
arguments qui s’appuient sur sa faiblesse, sur son amour et son pardon qui
séduisent notre âme.
Tous ces doutes que nous émettons au
sujet de Dieu ne font qu’étayer les arguments en fonction desquels il n’y a
pas d’arguments pour démontrer la réalité de Dieu, si non des émotions
intérieures que l’on éprouve sans pouvoir les démontrer. C’est ce qui arrive à Thomas qui abandonne en un instant tout les arguments
que le doute l’avait aidé à construire.
Pour le chercheur de Dieu aujourd’hui, c’est
dans l’humain qu’il rencontre Dieu et non pas dans le divin. Il découvre Dieu
quand il s’empare de la souffrance et de la mort pour les pousser à leur
paroxysme et les transformer en vie, c’est alors que le doute prend une telle
puissance négative qu’il est détruit par
l’espérance qui ne peut avoir de réalité qu’en Dieu. Heureux sommes-nous
alors si c’est le visage de Jésus Christ qui au cours de nos hésitations nous
révèle celui de Dieu.
Tout ce que nous avons dit faisait partie du
chemin solitaire de Thomas qui dans la seule présence de Jésus a découvert la réalité
de Dieu. Était-ce dans son âme ou dans une
autre réalité, nul ne le sait car
s’il a vu avec ses yeux, il n’a pas touché avec ses mains mais son âme a
été saisie. Si le doute continue à jouer
un rôle, ce n’est plus chez lui que ça
se passe mais chez les autres qui peuvent se demander si leurs certitudes
naïves recouvraient la même réalité inexprimable que celle que Thomas vient de
découvrir.
Sculpture
de Louis Henri Cordier Buenos Aires
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