dimanche 11 février 2018

Marc 1:12-15 La tentation - dimanche 18 février 2018



Marc 1 : 12-15

12 Aussitôt l’Esprit pousse [Jésus] au désert.
13 Il est dans le désert quarante jours, tenté par le Satan.
Et il est avec les bêtes sauvages et les anges le servent.
14 Après que Jean ait été livré, Jésus vient dans la Galilée.
Il proclame l’Évangile de Dieu.
15 Il dit:
Le temps est accompli! Le Règne de Dieu est proche.
Convertissez-vous et ayez foi dans le message du bonheur.


Tout commence dans le désert !  C’est là que les esclaves Hébreux s’organisèrent sous la conduite de Moïse et formèrent un  peuple libre. Depuis ce moment là, cet épisode du désert, a été régulièrement évoqué par les écrivains bibliques pour rappeler que ce moment  figure comme une des époques fondatrices de l’histoire du peuple Hébreu (Osée  2/16) . La  relation avec Dieu se  faisait cœur à cœur  et ils partageaient avec lui avec lui  la même vérité. 

Abraham, ce grand Seigneur du désert y construisit sa personnalité et y  trouva, loin de son clan familial la liberté de s’entretenir face à face avec Dieu qui en fit son ami. Bien plus tard, c’est au désert que Jésus se réfugiait pour prier et recevoir de Dieu l’inspiration et l’énergie dont il avait besoin pour poursuivra sa journée au contact des humains ses semblables.

Certes, pour le lecteur familier des Évangiles, le désert est le lieu de la tentation de Jésus. C’est là qu’il affronta le diable et où il eut raison de lui. C’est également au désert que nous avons à notre tour à affronter le tentateur. Quand nous nous croyons bien protégés par la présence de Dieu, c’est à ce moment là qu’il nous attaque sournoisement. C’est en effet, quand nous nous croyons sous la protection bienveillante de Dieu que nous devenons le plus  vulnérable à la tentation et que nous devons mener un combat contre nous-mêmes pour laisser Dieu prendre possession de ce que nous sommes.

Nous oublions trop souvent que pour laisser Dieu agir en nous, nous devons mener un combat contre nous-mêmes. Il est en effet trop facile de croire que c’est Dieu qui mène le combat à notre place  et que nous n’avons qu’à le laisser faire. Il est trop facile de penser que Dieu va nous libérer de tout ce qui est mauvais en nous et  que c’est lui qui mène la bagarre alors que nous n’avons plus rien à faire.

Certes, Dieu donne force et énergie, il  stimule notre volonté, il crée en nous le désir de nos surpasser, mais il n’empêche pas, celui qui  face  à lui  nous attaque à visage caché de nous éprouver. C’est lui  qui se dissimule derrière les hasards de la vie. C’est ainsi que nous sommes pris au dépourvu par  l’accident imprévu, la maladie sournoise, les revers de fortune. Il se sert du fatalisme pour nous dire que c’était la volonté de Dieu, et c’est de cette manière qu’il fait naître en nous le doute et qu’il nous provoque pour  mettre en cause notre foi.


Le doute, agit en nous comme cette  voix redoutable qui  s’appuie sur la toute puissance de Dieu pour mettre en cause son amour. Si nous  éprouvons du chagrin et que nous nous sentons malheureux,  c’est que l’amour de Dieu ne serait pas assez fort et  si Dieu a capacité d’intervenir  et qu’il ne le fait pas, c’est  que son amour n’est pas la dominante de son action. La tentation  consiste donc à mettre Dieu en cause  et de nier sa capacité à réellement agir en nous.

Mais en fait où nous  est-il dit  que Dieu ferait de nous des privilégiés capables de surmonter victorieusement tous les obstacles de la vie ? S’il le faisait, l’histoire du monde serait différente et l’homme serait un être sans personnalité propre, incapable d’agir et de réagir.  En fait,  Dieu ne s’oppose pas à la création dont il est le maître et n’invente pas de nouvelles règles de fonctionnement de la nature à chaque prière qu’il  serait appelé à exaucer. Si c’était le  cas,  s’il arrêtait les inondations ou  intervenait contre la sécheresse c’est que l’homme serait devenu le maître de Dieu et que Dieu interviendrait à sa discrétion.

C’est maintenant, à la suite de ces quelques remarques que Dieu  prend son vrai visage. Nous devons alors constater que si Dieu ne change rien à l’ordre de fonctionnement du monde, et que nous continuons cependant à croire en lui, c’est qu’il reste, vis-à-vis de nous, cette puissance qui donne du sens à tout ce qui existe sur terre. Nous constatons alors qu’il y a en lui une capacité d’inciter les hommes  à faire évoluer les choses  pour le mieux être de chacun. C’est cette qualité qui le caractérise et  par laquelle il reste en contact avec tout être pensant  que nous appelons l’amour.

L’amour nous apparaît alors comme cette faculté mystérieuse que Dieu a de répandre  sur   tous les êtres pensants, le désir d’aimer les autres. C’est elle qui  nous pousse à éprouver de l’intérêt pour autrui.  C’est ainsi que se manifeste son action sur les hommes. C’est par elle qu’il influe sur nous et qu’il devient notre   inspirateur. Il y a donc une force qui émane de Dieu et qui nous pousse à faire le bien, mais en même temps cette force est  confrontée à d’autres forces, que nous subissons et qui agissent en nous. Elles  s’opposent  à ce désir de vouloir du bien   aux autres et  nous rendent sourds  aux  pulsions d’amour  qui nous viennent de Dieu. Nous sommes ainsi continuellement  mis au défi d’agir dans un sens ou de faire son contraire.

Le combat que nous menons contre ces forces qui nous entraînent à faire le contraire de ce que nous désirons se passe dans  notre désert intérieur. Nous sommes continuellement tentés de leur résister  et continuellement tiraillés par le désir de les laisser faire et de croire que faute d’être efficace en nous, l’esprit de Dieu sera efficace sur d’autres.


Inutile d’en rajouter, chacun sait bien ce qui se passe à l’intérieur de lui-même et quel crédit il accorde aux forces qui s’affrontent en lui. Pour les combattre efficacement, Jésus se réfugiait dans le désert  au petit matin pour prier, c'est-à-dire pour permettre aux forces d’amour que Dieu déverse sur  tous les humains d’avoir un effet positif sur lui, car ces forces, pour être efficaces doivent  recevoir de  Dieu qui les inspire la même autorité que celle que pourrait avoir  un Père sur nous.  C’est pourquoi  Jésus appelle Père celui qui le rend capable de bien faire.


Aucun commentaire: