Exode 17,8-13
Alors Moïse dit à Josué: Choisis-nous des hommes, sors, et combats Amalek; demain je me tiendrai sur le sommet de la colline, la verge de Dieu dans ma main.
Josué fit ce que lui avait dit Moïse, pour combattre Amalek. Et Moïse, Aaron et Hur montèrent au sommet de la colline.
Lorsque Moïse élevait sa main, Israël était le plus fort; et lorsqu'il baissait sa main, Amalek était le plus fort.
Les mains de Moïse étant fatiguées, ils prirent une pierre qu'ils placèrent sous lui, et il s'assit dessus. Aaron et Hur soutenaient ses mains, l'un d'un côté, l'autre de l'autre; et ses mains restèrent fermes jusqu'au coucher du soleil.
Et Josué vainquit Amalek et son peuple, au tranchant de l'épée.
A l’image de celle du peuple
Hébreux, la route du croyant n’est pas
tracée à l’avance, au travers du désert qui est sa vie. Le désert réserve des
embûches à quiconque entreprend de le traverser et la présence de Dieu devient
pour lui source de sérénité. Mais comment
s’assurer de l’efficacité de cette aide, comment entendre la voix de ce
Dieu qui, croyons nous, nous conduira fidèlement jusqu’au terme de notre
vie ? Cette symbolique du désert qui
figure notre vie se retrouve dans de nombreux passages de la Bible.
C’est dans le désert que les Hébreux ont trouvé la voie qui mène à Dieu. Jésus
lui-même ne commencera son ministère qu’après être sorti victorieux
des pièges qui se dressèrent devant lui au désert et qui traceront en grande
partie le visage du Dieu qu’il tentera
de nous faire connaître. C’est ce même Dieu dont nous cherchons sans cesse le
profil pour construire avec lui notre vie en vérité.
Dieu ne se révèle pas à nous
comme une évidence si bien que nous nous posons de nombreuses questions à son sujet. Il ne s’impose pas à
nous mais il nous provoque comme pourrait le faire le vent dans le désert qui
peut souffler en bourrasques et construire des dunes de sables qui se
dresseraient sur notre route. Il peut
aussi nous caresser le visage
comme ce souffle tiède qui nous donne
des sensations agréables ou qui assèche les oueds et laisse les marcheurs assoiffés.
Il peut aussi provoquer des pluies qui transforment en torrent ces mêmes oueds dont les eaux emportent tout sur leur
passage. Si Dieu se laisse percevoir
dans toutes ces manifestations du désert, il n’en est pas l’auteur. Il
se tient cependant tout proche pour nous faciliter la tâche. Mais comment
agit-il ?
Cette question amène notre esprit à suspendre parfois le cours de sa
réflexion pour se demander si Dieu ne
vient pas habiter notre désert comme une puissance agissante qui nous prendrait
en charge pour guider nos pas. Nous nous
demandons aussi s’il n’y a pas un moyen
de discerner sa trace comme le font les oies sauvages qui
savent repérer les courants ascendants
qui les emportent sans encombre vers la destination de leurs migrations.
N’y aurait-il pas pour les humains des
secours invisibles qui les prendraient en charge comme cela se produit pour les
grands oiseaux migrateurs et derrière lesquels on pourrait percevoir une
emprise généreuse de Dieu qui les guiderait. Dieu agirait-il alors
en nous par des truchements invisibles mais efficaces ?
Si les oiseaux sont
mentalement équipés pour lire leur route dans les étoiles, s’ils savent se
laisser porter par les courants ascendants, il n’en est pas de même pour la
relation de l’homme avec Dieu, car cette relation ne fonctionne pas comme des automatismes bien réglés. Il ne vous
a sans doute pas échappé que dans ce petit récit la seule intervention de Dieu
est de dire à Moïse de consigner par écrit la relation de cette aventure car
c’est à partir d’aventures vécues par les hommes qui nous ont précédés que Dieu
nous permet de repérer comment il agissait en n’agissant pas vraiment et
comment il se rendait présent sans qu’on le remarque. C’était sa façon de
mettre de l’énergie dans la vie des hommes
qu’il fallait repérer. Il leur laissait percevoir l’espérance qui se
dégageait de chaque situation et dans laquelle il manifestait sa présence
Dans le désert où nous sommes,
nous savons qu’il y a des dangers cachés
dans les dunes. Ces dangers, telle la présence d'Amalec peuvent prendre des apparences humaines et
tromper notre. Il se tiendra désormais dans le désert, toujours
prêt à bondir comme un chacal. Mais Dieu se tient en éveil. Il ne reste pas insensible au danger qui nous
guette. Ici Moïse mobilise ses forces et son armée contre lui. Mais si
Moïse veille, Dieu ne semble pas agir. Face au péril Moïse se tient le bâton à la
main. C’est ce bâton qui sépara la mer
en deux. C’est ce bâton qui impressionna le pharaon qui refusait d’ouvrir les portes du désert à ce peuple avide de
liberté. C’est ce même bâton qui leur produisit de l’eau.
Mais Moïse est fatigué, le bâton n’exerce
aucune magie, le miracle ne se produit pas et personne ne parle de Dieu.
Certes, Moïse assis sur son rocher tient fermement le bâton levé en l’air pour
que le peuple le voit en combattant et participe de loin à sa prière qui ne
peut avoir lieu que si Aaron et Hour y participent à leur tour en le soutenant.
On peut penser que Dieu exauce cette
prière collective en diffusant une forme d’énergie qui les stimule quand tous ensemble ils participent à cette forme de
prière, les uns en combattant et les autres en levant les mains. C’est en
réponse à la faiblesse et à la foi de Moïse que cette force venue d’en haut se fait communicative. Apparemment
Dieu ne fait rien, c’est le peuple lui-même qui agit par la foi et gagne le
combat. Le bâton levé agit comme un étendard qui communique à ceux qui
combattent cette force étrange qui émane de Dieu. Pour le moment Dieu reste invisible, il
n’exerce aucun action personnelle il
n’existe que par l’énergie que manifeste les combattants.
Nous découvrons alors comme un
début de réponse à la question que nous posions en commençant pour savoir
comment il était possible de percevoir la présence de Dieu. Il n’est présent
que dans la vaillance dont font état les soldats de Josué. Ceux qui nous ont
transmis ce texte ont bien compris l’importance qu’il avait pour témoigner de
Dieu, c’est pourquoi ils ont rapporté que Dieu demanda à Moïse de conserver par écrit la relation de cet épisode, tant ce témoignage leur
semblait nécessaire. Ainsi ce texte devient la norme pour parler de la relation
entre Dieu et les hommes. En devenant un texte écrit, sur l’ordre de Dieu, ce
récit devient comparable au texte de la
Loi qui sera bientôt écrite pour servir de code de la foi auprès des croyants.
Désormais, toutes les initiatives des hommes à la recherche de la vérité sur Dieu et sur eux-mêmes seront
menées à la manière de ce qui est dit dans ce passage. C’est ainsi que Dieu
accompagne chacune et chacun de nous sur le chemin qu’ils doivent suivre. Mais
si chacun fait confiance à Dieu pour éclairer sa route, il doit aussi
comprendre que c’est dans l’espérance qu’il puise en Dieu que réside sa
force. Dieu suscitera en lui l’énergie nécessaire pourvu qu’il se place
lui-même dans sa main pour devenir lui-même l’instrument de l’énergie qu’il lui
donne.
Nous avons bien compris
que cette histoire trouvera sa
conclusion dans l’enseignement que Jésus
nous donne dans son Evangile. C’est lui qui désormais vient habiter l’espérance
dont Jésus se fait le témoin. Cette espérance est alors pourvoyeuse d’énergie
et de vitalité.
(1)Dieu en est bien conscient. Pourquoi fallait-il se méfier d’Amalec ? Rien ne nous le dit vraiment. Son peuple était un lointain cousin des Hébreux, Jacob était son ancêtre, mais rien n’y fait, il se classait désormais dans les rangs des ennemis traditionnels
(1)Dieu en est bien conscient. Pourquoi fallait-il se méfier d’Amalec ? Rien ne nous le dit vraiment. Son peuple était un lointain cousin des Hébreux, Jacob était son ancêtre, mais rien n’y fait, il se classait désormais dans les rangs des ennemis traditionnels
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire