mercredi 25 juin 2014

Matthieu 13:44-52 - le Royaume - 27 juillet 2014


Matthieu 13: 44-52 Le Royaume – dimanche 27 juillet 2014


Matthieu 13: 44-52 Le Royaume - dimanche 24 juillet 2011 dans sermon img045
Matthieu 13 :44-52

La parabole du trésor caché

 44 Voici à quoi le règne des cieux est semblable : un trésor caché dans un champ ; l’homme qui l’a trouvé le cache et, dans sa joie, il va vendre tout ce qu’il a pour acheter ce champ-là.
 La parabole de la perle
 45 Voici encore à quoi le règne des cieux est semblable : un marchand qui cherchait de belles perles. 46 Ayant trouvé une perle de grand prix, il est allé vendre tout ce qu’il avait pour l’acheter.
La parabole du filet
47 Voici encore à quoi le règne des cieux est semblable : un filet jeté dans la mer et qui rassemble des poissons de toute espèce. 48 Quand il est rempli, on le tire sur le rivage, puis on s’assied, on recueille ce qui est bon dans des récipients et on jette ce qui est mauvais. 49 Il en sera de même à la fin du monde. Les anges s’en iront séparer les mauvais du milieu des justes 50 et ils les jetteront dans la fournaise ardente ; c’est là qu’il y aura des pleurs et des grincements de dents.
L’ancien et le nouveau

51 Avez-vous compris tout cela ? — Oui, répondirent-ils. 52 Il leur dit : C’est pourquoi tout scribe instruit du règne des cieux est semblable à un maître de maison qui tire de son trésor des choses nouvelles et des choses anciennes. 

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Le petit texte que nous venons de lire fait état de trois paraboles parlant du Royaume: Le Royaume est semblable à un trésor caché, à un marchand qui cherche des belles perles, à un filet de pêche. Qu’y a-t-il de commun à ces trois paraboles ? En quoi nous permettent-elles de dire ce qu’est le Royaume des cieux? Cela nous interpelle d’autant plus que ces trois paraboles font partie d’un ensemble qu’on appelle les paraboles du Royaume et que Matthieu ne mentionne pas moins de 22 fois le Royaume des cieux dans la totalité de son Evangile. Chaque fois, il donne une image différente de la précédente. Cette abondance de textes sur le Royaume des cieux, tous aussi différents les uns que les autres complique les choses plus qu’elle ne les simplifie. Mais nous n’allons pas nous priver du plaisir d’essayer de comprendre.

Si dans notre jargon chrétien, le Royaume désigne un idéal de vie en compagnie de Dieu. Ce mot n’a nullement ce sens dans la vie courante. Pour ceux qui vivent dans notre société occidentale la première image qui nous vient spontanément à l’esprit est celle du Royaume Uni, avec ses princes eimg046%2B-%2BCopiet ces princesses obsolètes. Pour d’autres la notion de Royaume est une réalité du passé qui resurgit dans notre temps par le truchement du théâtre et de l’opérette ou des contes pour enfants. En fait le mot ne fait pas très sérieux.

Pourtant le Nouveau Testament surabonde de textes sérieux qui nous parlent du Royaume des cieux. Une telle remarque ne rend pas les choses plus faciles puisque la notion de Royaume ne fait plus partie de nos références habituelles, et personne, en dehors des milieux de croyants ne nous écoutera quand on parlera d’un Royaume, fut-il céleste. Ainsi avons-nous l’impression en utilisant le langage de la Bible de manier une langue codée, qui ne concerne que les chrétiens et dont seuls les initiés seraient sensés connaître la portée.

Ce qui me trouble c’est que pour les contemporains de Jésus la notion de Royaume correspondait à ce petit Royaume de Galilée, dont le souverain, un fils d’Hérode n’était pas populaire, c’est lui qui fit exécuter Jean Baptiste et qui visita Jésus à Jérusalem par curiosité lors de son arrestation. Quand au souvenir laissé par son père, Hérode le Grand, il était détestable. La notion de « royaume » renvoyait plus à une image redoutable qu’à un pays de délices. Pourtant, Jésus utilise justement cette expression de Royaume de Dieu pour désigner la quintessence de son message.

Ce message devient donc pour nous difficile à recevoir et à transmettre, puisque l’on ne sait plus très bien ce que signifient les notions qui le désignent. Doit-on alors se demander si le Christianisme n’est pas redevenu une religion secrète, comme il le fut à l’origine et dont il fallait connaître les subtilités du langage pour y participer? Malgré tout, nous nous accommodons fort bien de cette réalité. Est-ce normal car le message du Christ a une prétention universelle ? Il doit être reçu par tous les hommes, compris par eux et acceptable par tous.

Si le message chrétien concerne la planète toute entière, il n’est cependant pas facile à recevoir aujourd’hui. On faisait les mêmes reproches à Jésus. On se plaignait de ne pas le comprendre, et Jésus disait qu’il le faisait exprès, il disait volontiers que c’est à dessein que ses paraboles étaient incompréhensibles, il se mettait à la suite des grands prophètes à qui Dieu disait : «endurcis leurs oreilles afin qu’il n’entendent pas! » (Es 6 :10)

De tout temps les messages les plus subtiles de Dieu ont toujours eu du mal à se faire comprendre. Jérémie s’en plaignait et exprimait son amertume à Dieu! Jésus fut si mal compris qu’il en périt. Il avait voulu rendre l’accès de Dieu possible à tous et bien peu comprirent son intention, c’est pourquoi, ses contemporains après l’avoir condamné pour blasphème l’exécutèrent pour avoir offensé Dieu. Chose étrange, il semble que cela faisait partie du projet de Dieu. Il fallait qu’il meure, sera-t-il dit dans les Ecritures. Cette volonté de Dieu ainsi exprimée nous rend encore les choses plus difficiles à comprendre. En fait, on a éliminé Jésus non pas parce qu’il était incompréhensible, mais parce qu’on ne voulait pas comprendre la portée img046%2B%25282%2529de son discours.

Il est plus facile de dire qu’on ne comprend pas, plutôt que de changer sa vie pour mettre en œuvre ce que l’on a compris. Jésus a été rejeté à cause de l’aspect provoquant de son message qui mettait en cause les privilégiés de la religion aussi bien que les privilégiés de la vie civile en affirmant l’égalité de tous devant Dieu. Et pourtant, certains croyaient vraiment qu’il était dans l’erreur et qu’en le tuant on défendait la cause de Dieu.

Tout cela est quand même compliqué à comprendre. Nous n’y arriverons que si nous faisons un effort car Dieu réclame notre participation intellectuelle pour saisir ce qu’il veut nous dire, sans quoi nous ne pouvons pas formuler de pensée cohérente sur Dieu ou sur le sens du salut. Dieu ne nous prend pas pour des marionnettes, mais pour des êtres pensants. Or les humains, répugnent à l’effort en matière de foi. Ils ont toujours recherché des règles simples et contraignantes, à suivre à la lettre pour organiser leur vie afin de respecter la volonté de Dieu et d’attirer sur eux les faveurs du Seigneur. Mais Dieu n’entend pas les choses ainsi.

Dieu ne cherche pas, par le message qu’il confie à Jésus, à arracher quelques privilégiés au destin que leur humanité leur réserve. C’est cela que prêchent les religions, chacune à leur manière. Elles prétendent donner un enseignement simple pour obtenir l’immortalité. Mais Jésus lui, veut nous entraîner dans une autre direction. Il veut nous ramener à nous-mêmes pour que nous découvrions que le Royaume des cieux est au dedans de nous. Cette découverte doit fonctionner en nous comme si nous avions découvert un vrai trésor, c’est pourquoi Jésus a choisi le mot de Royaume pour exprimer l’accomplissement de son message. Ce mot est chargé de tous nos rêves et de tous nos fantasmes, et malgré tout il reste près de notre réalité quotidienne.

Jésus nous apprend à découvrir en nous les secrets de notre propre vie. C’est pourquoi il nous propose de travailler sur nous-mêmes. Il nous demande faire l’effort nécessaire pour découvrir qu’il nous est possible d’avoir une relation personnelle avec Dieu. L’Esprit que Jésus a soufflé sur ses apôtres et qu’il continue à souffler sur nous, nous permet de découvrir que la réalité de note foi est dans la découverte de notre vie intérieure en relation avec Dieu.

Il y a en nous des richesses tellement importantes qu’il est inutile d’en chercher d’autres ailleurs. De même que le laboureur qui découvre un trésor dans son champ, consacre tous ses biens à l’exploitation de son trésor qui devient le centre de ses activités, de même devons-nous nous émerveiller de ce que Dieu nous invite à découvrir en nous. Si Jésus utilise un mot obsolète, aussi bien pour ses contemporains que pour nous, pour désigner l’essentiel de son Evangile, c’est pour nous entraîner à réfléchir afin que nous fassions l’effort nécessaire qui nous fait passer de la religion à la foi. C’est ainsi que l’amour de Dieu prend place en nous.

L’amour de Dieu pour les hommes se manifeste dans le fait qu’il n’accepte aucune barrière entre lui et eux. Il considère les hommes, tous les hommes, comme ses intimes. Même si les événements qui se produisent ont pu entasser des monceaux d’obstacles entre lui et nous, il les écarte. Aucun événement aussi monstrueux soit-il, ne peut faire obstacle à la présence du Seigneur, même si les hommes tuent le fils de Dieu, Dieu leur maintiendra son amour et les entraînera malgré tout dans son Eternité
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Cette découverte ne se trouve pas dans les religions, elle se trouve dans l’exploration de notre vie intérieure. Elle repose sur la découverte que Rien dans notre vie ne peut faire obstacle à la bénédiction de Dieu pour nous. Cela est difficile à concevoir dans le contexte cartésien où nous vivons. Le Royaume nous fait toujours rêver de quelque chose d’inattendu, d’inaccessible et d’utopique. En fait, il nous entraîne à une réalité inimaginable: l’éternité est ouverte à tous sans réserve. L’amour de Dieu rend la chose possible. Comprenne qui le pourra ou qui le voudra : amen.

 Ce sermon est une reprise légèrement modifié de celui publié le 25 juillet 2008

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