Romains 8 :
26
De même aussi l'Esprit vient au
secours de notre faiblesse, car nous ne savons pas ce qu'il convient de
demander dans nos prières. Mais l'Esprit lui-même intercède par des soupirs
inexprimables ; 27
et celui qui sonde les cœurs sait à
quoi tend l'Esprit : c'est selon Dieu qu'il intercède en faveur des
saints.
Si Dieu abandonnait le monde à la responsabilité
des humains et qu’il laissait à ceux-ci le soin d’en assurer le destin, il y a
bien longtemps que l’espèce humaine se serait autodétruite tant l’esprit de
domination qui règne dans le cœur des hommes aurait accomplit son œuvre au
grand damne du reste des êtres vivants. L’esprit de domination qui habite les
humains évoluant de proche en proche aurait eu raison de leur intelligence qui
se serait avérée incapable de se protéger elle-même contre elle-même. Évidemment, il est impossible d’en apporter la preuve.
Cependant
les plus anciens mythes babyloniens
connus (Gilgamesh), ainsi que plusieurs textes bibliques laissent entendre que depuis que l’homme est
en état de penser il a été confronté avec cette idée selon laquelle, il
était capable de provoquer
l’anéantissement de l’humanité. Le récit du déluge, alors qu’un tel drame
n’était pas encore envisageable, nous dit qu’il s’en est fallu de peu que l’espèce humaine disparaisse par sa faute. Aujourd’hui hélas, une telle
éventualité est devenue de l’ordre du possible.
Pourtant cela n’est pas dans l’ordre de ce que Dieu envisage
pour l’humanité. Les récits parlant de création suggèrent même le contraire, ils
affirment que Dieu aurait confié à
l’homme la charge de gérer la planète et de permettre l’évolution harmonieuse
de tout ce qui existe. De ces premières constatations, nous concluons que l’homme est habité depuis son origine par une
double tension. D’une part il exaspère Dieu par son comportement égoïste et
insupportable, d’autre part il a l’intuition d'avoir un rôle à jouer dans
l’évolution de tout ce qui vit. A regarder
les choses d’un peu près, l’équilibre entre ces deux tensions ne semble pas
respecté aujourd’hui et le fléau de la balance parait pencher dangereusement
dans le sens où il pourrait
dramatiquement basculer.
Les espèces vivantes, nous disent les
professionnels, sont bel et bien
menacées et les hommes avec elles. Pourtant on peut se demander comment il se fait que jadis, alors que rien ne
semblait vraiment mettre en danger l’équilibre
de la planète, Dieu a mit au cœur des écrivains sacrés l’idée que l’espèce humaine avait reçu de lui
mission de sauvegarder tout ce qui vit
et que l’humanité pourrait être
mise en danger à cause du mauvais
comportement des humains ? Le dilemme était déjà inscrit dans les gènes de l’homme. C’est comme si, depuis l’origine de toute
chose, Dieu avait en lui-même l’intuition que la création souffrirait de
l’homme dans son évolution. Pour que l’évolution s’accomplisse heureusement, il fallait que
l’homme lui-même, prenne conscience du danger
qu’il portait en lui pour la
collectivité des vivants.
L’esprit divin était déjà à l’œuvre. Aussi
loin que l’on puisse remonter dans l’histoire de l’humanité, les textes nous rapportent ce projet divin de contrecarrer
l’action néfaste des hommes sur leur semblables et de se
servir de leur intelligence pour
permettre leur épanouissement en dépit du penchant des plus puissants à asservir
les plus faibles pour les mettre à leur service et de
courir ainsi le risque de leur disparition. (Controverse de Valladolid)
Dieu a donc décidé de ne pas laisser les hommes seuls face
à leur destin. Il leur prodigue depuis toujours les effets bénéfiques de son esprit qui fonctionne sur
eux comme s’ils étaient équipés de capteurs qui leur permettraient de percevoir
la volonté de Dieu et de la mettre à exécution. Mais bien peu d’humains sont
capables d’entrer dans ce fonctionnement. Peu d’entre eux acceptent de recevoir les messages de Dieu et
peu nombreux parmi ceux qui les perçoivent se sentent concernés et encore moins
nombreux sont ceux qui se sentent capables de les mettre en pratique.
Au cas où aucun homme pourrait porter ce poids que se passerait-il ?
Le
récit de Noé nous dit que malgré les réticences généralisées des hommes, il
s’est quand même trouvé un être humain,
dans la multitude de ceux qui habitent la terre, pour être capable de percevoir
le message divin et de mettre tout en œuvre pour sauver l’humanité. Il nous
est dit ailleurs que même lorsque le message de Dieu est correctement perçu par l’ultime représentant de l’humanité, celui-ci
manque parfois de cœur au dernier moment.
C’est alors que Dieu, à force de
patience cherche à le convaincre afin
qu’il court le risque. Ce fut le cas de
Jonas qui nous montra que la patience de Dieu était plus active en l’homme que
les forces contraires.
Dieu ne cesse d’envoyer son esprit sur les
hommes, pour que parmi ces êtres munis d’intelligence et de capacité
de réflexion l’un d’entre eux soit
toujours capable de mettre ses messages en pratique et d’en devenir les
instruments audacieux. Certes, chacun est libre d’écouter cette voix qui vibre
en lui, il est libre de refuser de
l’entendre, mais Dieu dans sa patience aura toujours assez de relais pour
passer ses messages.
En fin
de parcours, ceux qui sont sensibles à
l’inspiration de l’esprit trouvent en Jésus
celui qui les confortent dans les
messages qu’ils reçoivent de Dieu. Il se tient sur leur chemin. Il devient leur compagnon de route. Il les saisit par la main et leur confirme que la
bonne voie sur laquelle Dieu les oriente est toujours celle qui invite les
hommes à prendre les autres en charge.
L’Apôtre Paul qui nous inspire ces réflexions
a bien compris que l’homme qui se croit fort, reste un être vulnérable s’il ne
laisse pas l’esprit de Dieu se poser sur lui et faire son œuvre en lui. L’Esprit nous fait prendre conscience de
notre nature humaine. Nous savons que
pour nous protéger dans notre faiblesse des dangers que la nature met sur notre chemin, nous n’avons qu’un seul recours, celui de notre
inventivité. Notre propre histoire personnelle nous montre que chacun est
capable de prodiges pour se sortir de situations parfois bien difficiles.
Mais l’histoire nous dit aussi que nous
ne sommes pas protégés pour autant contre nous-mêmes, nous sommes capables de
détourner à notre seul profit les bienfaits que nous procure notre cerveau
génial et nous permettre d’exploiter les
autres et d’en tirer avantage.
L’Esprit qui souffle les souhaits de Dieu sur nous tous,
a soufflé avant nous sur Jésus
qui nous a révélé les bienfaits du partage. C’est ainsi que le souffle
de l’esprit, appuyé sur l’enseignement de Jésus nous révèle le mystère de notre
destin qui consiste à mettre au profit
de tous ce que Dieu donne à chacun.
Arrivés à ce constat nous entendons Paul à nouveau nous parler. Il nous apprend
que l’esprit ne souffle pas à sens unique car c’est lui qui inspire nos
prières. Ayant soufflé sur nous, il
retourne à Dieu chargé du désir de lui plaire qu’il nous a inspiré. Ne croyez
donc pas que nos prières soient le
produit de notre invention personnelle,
elles expriment seulement notre acquiescement au désir de Dieu. Par elles, nous disons
amen à ce que l’esprit nous a
donné de comprendre. Elles sont l’expression de notre adhésion à ce que Dieu nous a
demandé. L’apôtre continue en nous disant que nos mots sont inutiles, car Dieu,
bien au-delà des mots, comprend que nos soupirs expriment sans même
le dire notre adhésion à son désir de participer à l’évolution de l’humanité
vers le meilleur de ce à quoi elle est destinée par le créateur.
l
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