Jean 3 : 14-21
Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, il faut, de même, que le Fils de l’homme soit élevé, 15 pour que quiconque croit ait en lui la vie éternelle. 16 Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, pour que quiconque met sa foi en lui ne se perde pas, mais ait la vie éternelle. 17 Dieu, en effet, n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que par lui le monde soit sauvé. 18 Celui qui met sa foi en lui n’est pas jugé ; mais celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu’il n’a pas mis sa foi dans le nom du Fils unique de Dieu. 19 Et voici le jugement : la lumière est venue dans le monde, et les humains ont aimé les ténèbres plus que la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises. 20 Car quiconque pratique le mal déteste la lumière ; celui-là ne vient pas à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient dévoilées ; 21 mais celui qui fait la vérité vient à la lumière, pour qu’il soit manifeste que ses œuvres ont été accomplies en Dieu
Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, il faut, de même, que le Fils de l’homme soit élevé, 15 pour que quiconque croit ait en lui la vie éternelle. 16 Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, pour que quiconque met sa foi en lui ne se perde pas, mais ait la vie éternelle. 17 Dieu, en effet, n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que par lui le monde soit sauvé. 18 Celui qui met sa foi en lui n’est pas jugé ; mais celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu’il n’a pas mis sa foi dans le nom du Fils unique de Dieu. 19 Et voici le jugement : la lumière est venue dans le monde, et les humains ont aimé les ténèbres plus que la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises. 20 Car quiconque pratique le mal déteste la lumière ; celui-là ne vient pas à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient dévoilées ; 21 mais celui qui fait la vérité vient à la lumière, pour qu’il soit manifeste que ses œuvres ont été accomplies en Dieu
Ce sermon déjà publié dans les années précédentes a été réécrit par l’auteur
Le monde dans lequel nous évoluons est surprenant. Il
est surprenant par sa beauté et par sa variété, il est surprenant par sa
complexité aussi. Il est surprenant parce qu’un seul être pensant, l’homme,
peut l’appréhender dans sa diversité. Bien avant notre temps, les psaumes ont
chanté la beauté de l’univers et le génie de Dieu qui l’a agencé. Les mythes
païens des origines en décrivent déjà les merveilles. Il nous suffit de songer au nombre des espèces
qui cohabitent sur notre terre: Il est fantastique. Le monde de l’infiniment
petit est aussi stupéfiant que le monde de l’infiniment grand. Le microscope le
plus sophistiqué n’arrive pas à rendre compte des structures les plus secrètes
de la matière. Le télescope le plus puissant ne parvient pas non plus à
atteindre les limites des galaxies. Mais quelle en est la cause et à quoi tout cela sert-il si non à donner du
relief à la réalité humaine? C’est donc
l’homme qui sollicite notre attention
plus que la création elle-même.
Si cela est le fruit du hasard, on peut considérer que
c’est bien fait, mais s’il y a un
créateur à l’origine de tout cela on peut alors se demander quel intérêt il y
trouve et comment il s’y est pris pour le réaliser. Depuis toujours les êtres humains retournent
ces questions sans vraiment trouver de réponse satisfaisante.
Le seul fait de pouvoir s’interroger sur le sens des
choses suffit à justifier l’hypothèse selon laquelle tout cela a du sens. Il
suffit qu’un seul être se mette à penser pour que tout ce système devienne évident. Ainsi, à peine l’esprit humain se met-il en mouvement que l’univers
entier trouve de la cohérence, comme si notre pensée devait servir de moteur au
monde.
L’univers serait absurde, s’il n’y avait personne pour
prendre conscience de sa réalité. Mais une fois ce constat établi, peut-on
aller plus loin ? Le monde est-il soumis au hasard d’une évolution complexe et
logique ou y a-t-il un être supérieur qui oriente son devenir ? L’harmonie de
tout cet ensemble pourrait bien être alors liée au mélange des deux. On ne peut
aller plus loin dans ce constat. Mais la pensée humaine, toujours en mouvement nous
pousse alors à formuler des théories plus ou moins élaborées.
Pourtant, les lois de l’évolution nous poussent à
constater que la raison du plus fort est toujours la meilleure et que c’est
toujours le dominant qui a raison du plus faible. Force est pour l’homme de
réaliser qu’il est habité par un sentiment contraire. En effet, il est entraîné
par une force mystérieuse à s’intéresser à ses semblables et, chose encore plus
étrange, à prendre partie pour ce qui est faible et à protéger ce qui est
vulnérable. Bien qu’ils soient entrainés à faire le contraire les hommes valorisent cependant ce sentiment
qu’on appelle l’altruisme, et qu’ils se donnent pour présider aux règles de
leur comportement entre eux.
Comment peut-on éprouver de l’intérêt pour les autres,
sans chercher à les dominer et à tirer profit de leurs faiblesses ? Ce sentiment n’étant pas naturel à l’homme,
il lui vient forcément d’ailleurs. C’est en creusant ce mystère que les hommes
font la découverte selon laquelle il existe une réalité, au-delà d’eux-mêmes
qui ne se confond pas avec le monde, puisqu’elle leur inspire des sentiments
contraires aux règles du comportement des espèces. Il y a donc antagonisme entre
cette réalité qu’ils découvrent peu à peu et les lois qui semblent présider à
l’évolution du monde.
Dieu, puisqu’il faut bien l’appeler ainsi, ne se
confond pas avec le monde, puisqu’il s’oppose à lui et semble vouloir le faire
évoluer dans une direction qui ne lui serait pas naturelle, mais comment s’y
prend-il ?
Depuis que les hommes ont développé leur capacité de
penser, ils ont en même temps découvert qu’ils étaient habités par ce sentiment
qui les poussait parfois à agir dans une direction qui ne servait pas leurs
intérêts mais les intérêts des autres. C’est à partir de ce constat que certains
ont compris le sens de leur présence au monde. Ils ont pris conscience du fait qu’ils
étaient des instruments qui y avaient été placés pour infléchir le sens de
l’évolution et pour agir sur elle. Arrivés à ce constat, nous recevons de
l’Evangile cette affirmation selon laquelle Dieu a tant aimé le monde, qu’il a
donné son fils unique afin que quiconque croit en lui, ne périsse pas mais
reçoive la vie éternelle.
Il a fallu des siècles, pour que le souffle qui modifie nos comportements se saisisse de
notre esprit et nous amène à découvrir
que cette faculté nous venait d’ailleurs.
Il a fallu beaucoup d’incompréhensions, des erreurs nombreuses, des
échecs de toutes sortes pour que l’espèce humaine réalise que la règle qui doit
présider à l’évolution est liée au respect de la vie des autres.
Aujourd’hui, après les découvertes multiples des
savants et des philosophes, a-t-on vraiment compris cela ? Un simple regard sur
nos sociétés nous laisse comprendre qu’il y a encore un long chemin à faire,
car une telle idée, si elle habite l’esprit des humains ne fait toujours pas
partie de leur mode de pensée. La
logique, si non la vertu, semble nous dire que c’est dans ce sens qu’il faut
aller sous peine de la disparition de notre espèce. Si l’espèce humaine venait
à disparaître, le monde n’aurait plus de sens, puisqu’il n’y aurait plus
personne, en tout cas sur terre, pour penser à son sujet.
A la lumière de ce constat, l’Évangile nous laisse
entendre que Dieu prend un gros risque en proposant une évolution de l’humanité
en contradiction avec les règles du monde. Il se jette dans cette aventure sans
avoir prévu de plan de sauvegarde en cas d’échec. C’est ce que veut signifier
Jésus quand il dit que Dieu a donné son fils unique. Cela veut dire que Dieu
s’est donné tout entier dans ce programme d’amour et qu’il n’y a pas de
solution de
rechange au cas où l’amour ne permettrait pas une évolution harmonieuse de nos sociétés. Jésus montre par-là, la dimension de la confiance que Dieu fait aux hommes en faisant le pari de l’amour comme unique programme d’évolution possible pour l’humanité.
rechange au cas où l’amour ne permettrait pas une évolution harmonieuse de nos sociétés. Jésus montre par-là, la dimension de la confiance que Dieu fait aux hommes en faisant le pari de l’amour comme unique programme d’évolution possible pour l’humanité.
Dieu croit en l’homme au point de tout lui sacrifier,
y compris l’avenir du monde. C’est à croire même, qu’en cas d’échec de
l’humanité à réaliser une évolution harmonieuse, Dieu lui-même en pâtirait au
point de risquer sa propre divinité. La fin de l’humanité signifierait du même
coup la fin de Dieu, en tout cas tel que nous le concevons.
Tout cela nous amène à nous situer d’une façon nouvelle
par rapport à la théologie traditionnelle qui place en l’homme l’origine de
tous les maux et qui fait du péché, dit originel, la rupture entre Dieu et
l’humanité. Il a donc fallu à Jésus une audace considérable pour prendre à
rebours la théologie en cours de son temps et de lancer l’idée selon laquelle,
Dieu ferait de l’homme son collaborateur pour donner du sens au monde. Selon
cette approche, le péché n’est plus ce qui entraînerait le monde à sa perte, le
péché serait ce qui empêche l’homme d’entrer dans le programme que Dieu lui
propose pour le salut du monde.
Dieu inscrit l’homme dans un projet de vie dans lequel
il doit entrer pour que l’évolution du monde ait du sens. La condition
essentielle pour que ce projet aboutisse est liée à l’amour que les hommes
sauront se manifester les uns pour les autres. Dieu a fait le pari fou de
croire que ce projet doit se réaliser.
Illustrations:
Icône pour l'Europe, bénie le 13 octobre 2005 lors de l'installation de la communauté des chrétiens slovaques et tchèques à Bruxelles par Mgr Sokom
Illustrations:
Icône pour l'Europe, bénie le 13 octobre 2005 lors de l'installation de la communauté des chrétiens slovaques et tchèques à Bruxelles par Mgr Sokom
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