Jean 15 :26« Celui qui doit
vous venir en aide viendra : c'est l'Esprit de vérité qui vient du Père.
Je vous l'enverrai de la part du Père et il me rendra témoignage. 27Et vous aussi, vous me
rendrez témoignage, parce que vous avez été avec moi depuis le commencement.
Jean
16 :12« J'ai encore beaucoup de choses à vous
dire, mais vous ne pourriez pas les supporter maintenant. 13Quand
viendra l'Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité. Il ne
parlera pas en son propre nom, mais il dira tout ce qu'il aura entendu et vous
annoncera ce qui doit arriver. 14Il
révélera ma gloire, car il recevra de ce qui est à moi et vous l'annoncera. 15Tout
ce que le Père possède est aussi à moi. C'est pourquoi j'ai dit que l'Esprit
recevra de ce qui est à moi et vous l'annoncera. »
« Je
suis maître de moi, comme de l’univers, je le suis, je veux l’être »
disait l’empereur Auguste sous la plume de Pierre Corneille dans Cinna.
De tels vers ont accompagné la jeunesse des plus anciens parmi nous, à
l époque où on apprenait par cœur les vers célèbres de la poésie
classique. A force de les réciter sans faute sous peine de recevoir de
mauvaises notes, les jeunes élèves ont été imprégnés d’une philosophie qui a
sans doute durablement marqué leur vie. Ils ont été ainsi préparés à
ouvrir leur existence à un avenir glorieux, tel que semblait l’annoncer le
théâtre classique.
C’était
l’époque des trente glorieuses a-t-on dit, la prospérité caressait
l’avenir d’un monde moderne après de longues années de troubles et
d’agitation. Les guerres coloniales s’apaisaient et la tourmente de la
dernière guerre mondiale était oubliée. L’homme civilisé partait à la
conquête d’un avenir heureux et prospère. A quoi bon alors s’encombrer de
problèmes spirituels puisque la science et la technique devaient
maîtriser toutes les difficultés qui auraient pu surgir. Dieu avait-il
encore sa place dans un univers que l’intelligence humaine devait désormais
maîtriser ? On envisageait la conquête des astres
après avoir pour la première fois mis les pieds sur la lune.
Aveuglé
par sa réussite dont il trouvait les origines dans la littérature, l’homme
moderne prenait lentement la place de Dieu. Une telle attitude relève bien
évidemment de la tentation de l’homme qui ne trouve aucune limite à son
ambition quand tout va bien, mais quand les choses se mettent à mal
tourner, c’est une autre histoire ! Naturellement cette euphorie n’a pas
durée, mais la foi en Dieu est-elle revenue ?
On
ne se retourne pas tout naturellement vers Dieu, quand on l’a
abandonné. Quand les événements se retournent contre nous, on se replie
plutôt sur soi-même en se culpabilisant, comme si on avait mal agi et que la
cause de notre échec était liée à une erreur d’appréciation. Il ne s’agit
pas de remettre en cause l’intelligence de l’homme, c’est son comportement qui
l’est et qui a déséquilibré tout le système pense-ton. Ce n’est pas
faux !
Mais
si on se culpabilise en s'accusant de ce qui ne va pas, on croit aussi trouver
la réponse dans le mauvais comportement des autres. On considère que la cause
de notre désenchantement est dans la perte de notre confiance dans les
hommes qui avaient pour charge la responsabilité de gérer les nations. On
se retourne contre ceux qui avaient le pouvoir et qui tenaient en main
l’avenir de notre société. Les groupes humains s’accusent alors
mutuellement d’être la cause du dysfonctionnement général.
C’est
à nouveau dans la littérature que l’on trouve l’illustration de ce
phénomène. Jean de La Fontaine nous raconte dans « les animaux malades de
la pestes » le désarroi du petit peuple des animaux en proie à
une épidémie et qui croit trouver son salut en sacrifiant un pauvre âne qui
avait brouté quelques brins d’herbe dans le champ d’un autre.
C’est
maintenant que nous rejoint le texte de l’Évangile :
« Quand sera venu l’Esprit de vérité, dit Jésus, il vous conduira dans
toute la vérité ». Un peu plus haut dans l’Évangile on nous décrit l’Esprit
saint comme étant un
« consolateur » ou mieux, comme un « avocat ». Jésus
n’a pas besoin d’emprunter ce long détour par la littérature
classique, comme je l’ai fait, pour pointer du doigt les causes de notre
désenchantement. Jésus sait fort bien notre propension à nous défausser sur les
autres des erreurs entraînées par nos mauvais comportements.
Depuis Abel assassiné par son frère qui l'accusait d' avoir accaparé les
faveurs de Dieu, les accusations n’ont fait que se répéter au cours des
siècles. Dieu sait nos penchants à l’esquive, c’est pourquoi il
nous montre qu’on ne peut pas s’en sortir sans son aide.
Un
avocat nous est promis pour arranger les choses. On comprend tout naturellement
que les hommes s’étant écartés de Dieu pour mener leurs affaires à leur
guise ont besoin d’un avocat pour se réconcilier avec lui. Si on a mis Dieu à
l’écart, il est nécessaire qu’on nous aide à retrouver un chemin
d’entente avec lui. En fait il n’en est rien. Avant de se réconcilier avec
Dieu, il faut avant tout se réconcilier avec les hommes, car si nous
accusons certains d’avoir rompu l’équilibre qui nous menait à la
prospérité, il faut aussi se réconcilier avec ceux qui nous accusent à notre
tour d’avoir contribué à ce même déséquilibre. Cette double accusation est
incompatible avec une bonne entente avec Dieu. C’est pourquoi il s’en
mêle.
Mais
si Dieu s’en mêle, son action n’est pas forcément visible immédiatement. Il ne
cherche pas à faire de miracle en s’immisçant dans nos affaires. Il ne cherche
pas à négocier notre retour vers lui en échange d’un progrès
technique retrouvé. Si Dieu intervient, c’est en secret, dans l’intimité de
chacun de nous. Il demande que nous fassions une démarche vers lui. Si
Dieu nous donne rendez-vous au fond de notre cœur où il nous attend, il
désire cependant que nous fassions un pas vers lui.
Certes,
il arrive à tout un chacun de faire une pause dans sa vie et de réfléchir à
tout ce qui se passe en lui et autour de lui. Ce moment est perçu par Dieu
comme un moment favorable à une rencontre avec lui. Mais ce n'est pas pour
autant que le dialogue s'installe entre lui et nous. Il nécessite un effort sur
nous-mêmes pour repenser notre vie en sa présence, car Dieu est porteur de vie.
A son contact nous devons nous laisser saisir par un dynamisme qui nous vient
de lui et qui pourrait provoquer en nous des sentiments qui nous désorientent.
Nous ressentons à la fois le poids de nos fautes et la chaleur du pardon. Nous
sentons aussi la colère monter dans notre fort intérieur contre les autres et
contre nous-mêmes et en même temps nous ressentons une paix immense et
une sérénité qui s’installent en nous. Ce bouleversement radical
remet en cause notre manière de penser et notre relation aux autres. C'est
ainsi que le saint Esprit se manifeste en nous. La suite
dépend de nous.
Elle
ne sera peut être qu’une bonne expérience spirituelle, en attendant la
suivante, et n’aura pas changé les choses en profondeur dans notre
sentiment vis-à-vis de Dieu. Mais , il est à parier que Dieu souhaitait
autre chose de notre part car il a tout fait pour que nous
entamions un vrai dialogue avec lui. Si c'est lui qui a provoqué cette
émotion, il attendait une suite qui ne dépend plus que de nous. C’est
alors que la relation qui s'établit avec lui transfigure notre existence
et nous permet de voir l'avenir autrement. Ce dialogue qui s'est établit
avec Dieu se fait désormais dans la durée et provoque en nous un bouleversements
radical dans notre vision des choses. Chacune, des actions que nous
entreprenons se fera désormais sous couvert de dialogue avec
l’Esprit, qui blotti au fond de nous-mêmes,nous aide à voir les choses du
même regard que Dieu . Ce faisant nous devenons des êtres nouveaux,
disponibles pour agir sur des routes nouvelles.
Quiconque
se laisse interpeler par Dieu et accepte le dialogue avec lui risque de se
sentir investi par lui et peut se sentir appelé à faire
des choses qu’il ne soupçonnait même pas. C’est ainsi que le Saint esprit agit
en nous.
Au sujet de l'illustration:
Pavamani, artiste indien, de confession protestante, avait réalisé un tableau "Pentecôte", qu’il avait donné au temple de l’Eglise réformée de Corbeil, contribuant ainsi à son financement. Ce tableau, toujours exposé dans ce temple, est actuellement exposé dans la salle d’exposition de la cathédrale d’Evry, accompagné d’autres oeuvres - non spécifiquement religieuses - de l’artiste.
On sera séduit par les sens des couleurs de cet artiste qui se situe entre deux cultures - l’occidentale et l’indienne - et par son langage des formes, souvent abstraites, parfois figuratives.
Diverses contributions de personnes actives dans les milieux associatifs, culturels, sociaux et religieux d’Evry ont participé, par leur plume, à l’élaboration de ce catalogue. Signalons, entre autres contributions : "Pour une lecture indienne de Pentecôte" ; "Une Pentecôte moderne, une peinture de signes", "La nuit, le feu".
Ces textes, ainsi que les thèmes et les styles de ces peintures, contribuent à une rencontre des cultures, des traditions religieuses, des spiritualités. On réalise à quel point - dans un monde de plus en plus cloisonné ou même intolérant - l’art peut devenir un lieu de passages multiples, dans le respect des différentes croyances et cultures. C’est aussi ce que signifie le message de Pentecôte, tel qu’il nous est raconté en Actes 2 : chacun comprend et accueille l’autre dans sa différence et sa spécificité. Pluralité ne veut pas dire division, absence de dialogue, ou rivalité.
On peut dire qu’à travers cette exposition - et le catalogue qui en rend compte - l’événement de Pentecôte est deux fois présent : figurativement, dans le tableau central, et humainement, dans la démarche proposée.
Au sujet de l'illustration:
Pavamani, artiste indien, de confession protestante, avait réalisé un tableau "Pentecôte", qu’il avait donné au temple de l’Eglise réformée de Corbeil, contribuant ainsi à son financement. Ce tableau, toujours exposé dans ce temple, est actuellement exposé dans la salle d’exposition de la cathédrale d’Evry, accompagné d’autres oeuvres - non spécifiquement religieuses - de l’artiste.
On sera séduit par les sens des couleurs de cet artiste qui se situe entre deux cultures - l’occidentale et l’indienne - et par son langage des formes, souvent abstraites, parfois figuratives.
Diverses contributions de personnes actives dans les milieux associatifs, culturels, sociaux et religieux d’Evry ont participé, par leur plume, à l’élaboration de ce catalogue. Signalons, entre autres contributions : "Pour une lecture indienne de Pentecôte" ; "Une Pentecôte moderne, une peinture de signes", "La nuit, le feu".
Ces textes, ainsi que les thèmes et les styles de ces peintures, contribuent à une rencontre des cultures, des traditions religieuses, des spiritualités. On réalise à quel point - dans un monde de plus en plus cloisonné ou même intolérant - l’art peut devenir un lieu de passages multiples, dans le respect des différentes croyances et cultures. C’est aussi ce que signifie le message de Pentecôte, tel qu’il nous est raconté en Actes 2 : chacun comprend et accueille l’autre dans sa différence et sa spécificité. Pluralité ne veut pas dire division, absence de dialogue, ou rivalité.
On peut dire qu’à travers cette exposition - et le catalogue qui en rend compte - l’événement de Pentecôte est deux fois présent : figurativement, dans le tableau central, et humainement, dans la démarche proposée.
Jérôme Cottin
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