Romains
8/28 - Juges 6 :14
Nous savons,
suivant l’affirmation de l’apôtre
Paul que toute choses concourent au bien
de ceux qui aiment Dieu ! Ce n’est
pourtant pas une raison pour imaginer que la vie qui s’ouvre devant nous
se déroulera comme le cours d’un un long
fleuve tranquille. Une telle affirmation
tant de fois répétée et reprise dans un film qui fut célèbre en son temps, fait figure de parole phare dans notre
existence, comme si elle véhiculait une vérité dont on ne pouvait pas échapper. Elle nous conforte dans l’idée que nous
subissons notre vie plus que nous en
sommes les acteurs. Pourtant l’évocation
d’une existence paisible en suivant les
fluctuations d’une rivière a de quoi nous séduire mais est-ce toujours le
cas ?
Les cours d’eaux ne suivent jamais le même
rythme. Ils prennent parfois l’allure
que se donnent les grands fleuves
sauvages, majestueux, sillonnés d’embarcations de toutes sortes
suggérant la prospérité. Une telle évocation laisse entendre une vie faite d’aisance et d’abondance. Mais souvent les eaux s’agitent, cascades et
rapides mettent en danger celui qui les
parcourt au point qu’il éprouve du mal à garder le cap et il se demande même
s’il survivra. Pourtant, avant que les
choses aillent plus mal encore, les eaux redeviennent plus calmes et se
prélassent au milieu des marais plongeant
le passager embarqué sur quelque gabarre,
dans une profonde nostalgie jusqu’à ce que l’estuaire lui ouvre
l’immensité de l’océan où s’achèvera sa vie.
Qui n’a pas rêvé parcourir de la sorte son
existence au fil de l‘eau, confiant au
hasard ou au « Tout-Puissant »
le soin d’en décider les
orientations. Pour beaucoup en effet, leur existence serait liée à la fatalité.
C’est la chance qui aurait donné le coup
d’envoi à leur vie en l’orientant au gré de vents plus ou moins favorables. L’observateur
de sa propre existence aurait alors à faire face à des situations
contradictoires sans qu’il puisse faire de choix. Il pourrait soit se réjouir du sort qui l’aurait embarqué dans une
bonne direction, soit maudire le destin
qui l’aurait placé sous un vent
contraire.
Mais quel qu’il soit,
le passager de la vie, croit-il vraiment être né pour subir les caprices d’un sort
qu’il ne maîtrise pas ? Si fatigué par une vie sans cesse
agitée par le ressac des flots ou les tourbillons des vents, il s’avisait de
prendre du temps, à l’abri d’une crique
en eaux calmes, il pourrait écouter tout ce qui se murmure en lui. Avec le temps
et la patience ces murmures finiraient par devenir en lui des pensées audibles.
Il découvrirait alors grâce à elles que
la vie n’est pas, comme il le croit, un long fleuve dont il subirait les
caprices du parcours.
Il entendrait cette voix, venue de je ne sais
où, qui a traversé les âges et qui un
jour a frappé les tympans d’un jeune chef
en proie aux questionnements de sa vie. Il était question pour lui de
savoir s’il devait-il subir ou agir ?
Allait-il suivre le courant pour se laisser emporter par une volonté qui
n’était pas la sienne ? Allait-il changer de direction au risque de briser
sa vie et celles de ceux qui lui étaient confiés. La voix intérieure se fit plus claire et précise : « Va
avec la force que tu as, c’est moi qui
t’envoie ». Il s’appelait Gédéon et
la voix était celle de Dieu. Dieu n’était pourtant pas celui qui décidait pour lui. Il
était caché dans cette force qui
l’invitait à agir. L’histoire de ce
jeune héro a été retenue par la Bible et se trouve au livre des Juges, chapitre 6.
Il entendrait aussi cette autre voix qui lui
donnerait du tonus pour avancer et qui a été celle de l’apôtre Paul qui s’était donné pour vocation
de défricher les chemins qui mènent à Dieu et qui écrivait aux Romains (8/28) : « Toutes choses
concourent au bien de ceux qui aiment
Dieu. » Paul ajoutait ainsi une
parole forte à tout un chapelet d’autres paroles qui viennent alimenter notre mémoire
et que la Bible nous donne comme repères pour construire notre vie telle que Dieu souhaite que nous la menions
Chacun est ainsi amené à prendre conscience qu’il n’est pas venu sur terre pour
subir et qu’il y a en lui une force qui
lui permet d’envisager positivement les
événements qui se préparent. Il réalise
alors que le cours de la vie n’est pas
une fatalité sur laquelle il n’a pas prise, car nous sommes en effet tous habités par une force qui depuis toujours fait
partie de nous-mêmes et qui nous
révèle qu’il y a en nous une
sagesse qui nous donne une capacité d’autonomie et d’espérance qui nous
permettent d’orienter notre vie.
Ainsi, tu es invité à te mettre à la recherche de cette force qui est en toi.
C’est elle qui maintient tes mains sur
la barre de ton embarcation et qui affermit
leur pression sur le gouvernail. Le parcours n’en sera pas forcément
meilleur, les écueils n’en auront pas pour autant les arrêtes moins acérées,
mais tu auras compris que désormais, tu n’es plus seul car tu sais l’origine de
la fore qui est en toi. A mesure que tu avanceras, tu apprendras à mieux la
connaître.
Mais quelle est cette force? Pourquoi ne
t’est-elle pas révélée plus précisément et reste-t-elle dans le secret de ta méditation ? Pourquoi
ton Dieu, s’il s’agit de lui se cache-t-il de la sorte?
Avant de te poser toutes ces questions, ne
serait-il pas plus sage que tu cesses de
te tourmenter. Avant-même de chercher à deviner d’où vient cette force
qui met de l’audace en toi, rappelle-toi que si tu ne comprends pas où t’entraîne la courent,
Dieu te donneras toujours la possibilité d’orienter les événements que tu
vivras pour le mieux être de ceux qui t’entourent. Si tu essayes d’écouter en toi ce que Dieu te murmure à l’oreille tu seras
surpris de constater qu’il t’oriente toujours dans une
direction où le mieux être des autres
prend toujours le pas sur ton intérêt
personnel. C’est ce constat que Dieu t’invite à faire et qui constitue la
richesse de ta vie.
Nul ne peut prédire à l’avance ce que tu entendras, car c’est Dieu dont tu es en train
de discerner les secrets qui parle en toi d’une manière personnelle. A coup sûr il te surprendra, il te désignera d’autres visages
que le tien, il mettra en toi d’autres
pensées qui ne sont pas les tiennes. Il viendra à toi sous le visage de Jésus
que tu n’as encore jamais vu et qui prendra de plus en plus de relief. La
voix que tu entendras se mêlera à la sienne et deviendra la sienne. Sans doute t’invitera-t-il à secouer la poussière que les siècles ont
accumulés sur les Évangiles qui, comme
par miracle éclaireront ton voyage
jusqu’au port.
La force qui est en toi s’enrichira de tout
ce que Dieu a inventé pour faire de toi la créature unique dans laquelle tu te découvres maintenant. Si Dieu s’est caché jusqu’alors,
c’est pour que tu découvres le guide qu’il te donne en la personne de Jésus
Christ, il te remplit de la force de son Esprit, et désormais, quand tu te mettras à agir et quoi que tu fasses, tu découvriras que tu as
de la valeur à ses yeux.
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