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le soleil s’obscurcira,
la lune ne donnera plus
sa clarté,
25 les étoiles tomberont
du ciel,
et les puissances qui
sont dans les cieux seront ébranlées.
26 Alors on verra le
Fils de l’homme venant sur les nuées avec beaucoup de puissance, avec gloire.
27 Alors il enverra les anges et rassemblera des quatre vents, de l’extrémité
de la terre jusqu’à l’extrémité du ciel, ceux qu’il a choisis.
28 Laissez-vous
instruire par la parabole tirée du figuier : dès que ses branches
deviennent tendres et que les feuilles poussent, vous savez que l’été est
proche. 29 De même, vous aussi, quand vous verrez ces choses arriver, sachez
qu’il est proche, aux portes.
30 Amen, je vous le dis,
cette génération ne passera pas que tout cela n’arrive. 31 Le ciel et la terre
passeront, mais mes paroles ne passeront pas.
Dieu seul connaît le
moment de la fin
32 Pour ce qui est du
jour ou de l’heure, personne ne les connaît, pas même les anges dans le ciel,
pas même le Fils, mais le Père seul.
Jésus avait-il la même conception que nous de
la fin des temps ? Voyait-il le déroulement de l’histoire de la même
manière que ses contemporains?
- Sans doute pas. Nous allons nous
aventurer ce matin sur un terrain glissant dont les sectes se sont emparées :
celui du grand jour final. Discrètement nos églises, leur ont
laissé la place. Pourtant, de temps en temps il est bon que l’on fasse le point
sur la question. En fait, qu’en est-il de cette question?
.
Notre vision des choses finales est faite de
craintes et d’inquiétudes car nous avons pris l’habitude de croire que le
monde courrait vers une fin catastrophique. A force de l’imaginer et de
le croire nous avons fini par être persuadé que telle était
la vision de Jésus lui-même. Pour nous conforter dans cette idée là, nous avons
fini par sélectionner dans l’Ecriture les textes qui confortaient l’hypothèse
d’une fin violente et nous avons ignoré les autres. Or dans ce passage
l’Evangile utilise plusieurs interprétations qui ont été plus ou moins
volontairement entremêlées par les auteurs, même si elles sont
en contradiction les unes avec les autres.
.
L’auteur de l’Evangile emprunte d’abord une
vision à Esaïe qui décrit des événements cosmiques inquiétants : « la lune
s’obscurcira, les étoiles tomberont… » Puis il cite le prophète Daniel
disant qu’alors viendra le fils de l’homme. Ensuite l’auteur raconte comment en
bon observateur des choses le croyant peut repérer la venue du Fils de
l’homme seulement en regardant les rameaux verdir au printemps.
A la fin du récit, l’auteur prête à Jésus des
propos plus inquiétants en suggérant une fin tragique pour le monde
avant la fin de cette génération. Vu le mélange des genres
rassemblés ici en quelques lignes, on peut se demander si Jésus pense à une fin
tragique du monde ou s’il suggère que le mode est en train
d’accomplir calmement son destin ? Vous avez déjà compris, que je ne
vais pas trancher sans avoir vraiment essayé de comprendre de quoi Jésus parle.
Il dit encore que nul ne connaît ni le jour ni l’heure, pas même le Fils,
c’est-à-dire qu’il n’y a pas urgence à s’inquiéter. Cette question ne
nous concerne donc pas directement et nous n’avons donc pas à nous la
poser.
Mais alors de quoi est-il question
quand l’Evangéliste Marc emprunte à Esaïe cette histoire d’étoiles
qui tombent ou de ciel qui s’obscurcit, et pourquoi dit-il encore que c’est
aussi évident que la venue du printemps ? En fait il ne parle pas de la
fin des temps ou de la fin du monde, mais de la venue du Fils de l’homme, et
c’est nous qui avons mêlé les deux événements. C’est nous qui dans notre
logique avons fait du retour du Christ la condition nécessaire pour que se
produise la fin des temps.
Les théologiens, contemporains de Jésus nous
ont maintenus dans cette confusion. En effet certains textes bibliques mêlent
la bonne nouvelle de la résurrection et l’attente du Messie. Les deux
événements se confondaient dans leur esprit. Pour la pensée juive, le Messie
devait arriver à la fin des temps, et nous avons fait entrer cette
conviction dans notre propre manière de penser en disant simplement que
le venue du Christ dans la pensée Chrétienne correspondait à la vision que la pensée juive avait de la venue
du Messie. Le fait d’utiliser deux mots
signifiant la même chose en deux langues différentes montre la confusion de
notre esprit.
C’était un peu simpliste. En effet si la foi
chrétienne affirme que le Christ sera présent à la fin des temps, elle affirme
aussi, et c’est l’essentiel de notre foi que depuis la Pentecôte, le Christ ne cesse pas d’être présent parmi
nous. A partir de cet événement, il est dans l’état d’un perpétuel retour.
Ainsi Jésus ne répond pas dans ces textes à
la question qui nous hante: Comment tout cela va-t-il finir, mais
il nous interroge pour savoir comment nous percevons sa présence dans le
monde, et il nous donne des points de repère.
Reprenant les grandes prophéties d’Esaïe, il
fait allusion à des événements catastrophiques comme nous pouvons déjà en
avoir déjà vécu, ou comme nous pouvons en avoir eu des témoignages et il nous
interpelle au niveau de notre foi : « Savez-vous discerner la présence du
Christ » nous dit-il à partir de la prophétie sur les étoiles qui
palissent et sur le ciel qui s’obscurcit « quand des catastrophes
incompréhensibles s’abattent sur le monde et font des milliers de
victimes ?
Même dans ces conditions, nous dit
Jésus, même dans les moments les plus obscures, le Christ reste présent
pour rassembler et soutenir ceux qui croient en lui. Il nous exhorte alors au
milieu des catastrophes pour nous rappeler que quand les violences sont
déchaînées, quand les atrocités voilent pour un temps la vision du Christ et
quand les cris d’horreur couvrent sa voix, le Fils de l’homme c’est à dire
Jésus Christ n’en reste pas moins maître de notre situation. Si des
événements contraires sèment la terreur et la mort sur leur passage, le Christ
continue à maintenir ouvertes les portes de son Royaume pour ceux qui
brutalement cessent de vivre. Même quand la mort semble
victorieuse, le Christ se présente toujours comme le vainqueur de la
mort. Jésus n’a jamais caché que notre vie n’était pas seulement de ce monde.
Il nous a habitués à croire que nous étions
promis à la résurrection et il ne veut pas que nous perdions cette assurance
quand la folie des hommes ou des éléments s’empare pour un temps de
l’histoire. Dieu laisse les hommes conduire l’histoire du monde, c’est
pourquoi il parait parfois absent, mais il continue silencieusement à inspirer,
conduire et diriger ceux qui se confient en lui. Seuls les croyant ont alors le
privilège de le reconnaître et de l’entendre, et c’est parce qu’ils l’entendent
qu’ils ne cessent d’espérer.
Ne croyez pas que je prenne la voie de la
facilité pour dire cela. J’exprime ici mes convictions les plus profondes qui
me poussent à croire que dans les événements les plus destructeurs, le Christ
reste maître de la situation, même si on ne le voit pas.
Mais les événements ne sont pas toujours
violents, la vie s’écoule bien souvent d’une manière plus paisible. Les jours
succèdent aux jours et on va de Noël à Pâques sans heurt et sans histoire, si
bien que dans ces situations là aussi, on est amené à se poser la même question
que précédemment : « Le Christ est-il visible parmi nous? »
Or il ne semble pas à première vue qu’il soit
vraiment encore présent?
Les messages issus des milieux religieux ne
présentent rien de pertinent et ne répondent pas aux inquiétudes des
peuples en quête d’interventions divines significatives. Malgré le calme
apparent, des bruits de guerres se font plus précis et inquiètent si bien que
tout donne à s’inquiéter dans un monde où Dieu semble absent.
Pourtant la présence bienveillante de Dieu
est visible à l’œil nu prophétise Jésus. Il est visible dans tous les
gestes d’amour, dans les gestes de tendresse naïve ou maladroite, dans cette
poignée de main donnée qui réconforte l’homme abandonné, ou dans ce regard
amical adressé au condamné qui se désespère. Il est visible dans ce baiser que
l’on vous donne et que l’on n’attend pas, dans ce sourire qu’un inconnu vous
adresse au moment où le courage vous quitte. Il est dans ces relations de tous
les jours qui mettent du soleil dans la vie. Toutes ces choses
peuvent être mièvres ou à peine perceptibles, elles n’en sont pas moins
des signes discrets par lesquels le Christ est bien de retour parmi nous
et qu’il nous réconforte. Il nous faut apprendre ainsi à discerner dans
le quotidien tous les petits miracles qui frémissent de la présence du
Christ.
Nous devons retenir de ce message de Jésus
aux siens que sa présence effective ne se voit pas forcément. Il faut que
chacun apprenne à porter sur les êtres qui l’entourent ce même regard que Jésus
porte sur eux afin que ceux qui doutent et qui désespèrent puisse discerner la
présence de Dieu et de son Christ dans le monde. Sa présence ainsi
repérée chaque jour nous entraîne doucement avec lui jusqu’au jour du grand
face à face qui sera le premier d’une nouvelle série, mais nul n’en sait ni le
jour ni l’heure.
2 commentaires:
Maranatha!
Maranatha!
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