Actes 7 :55-60
55 Mais Étienne, rempli d'Esprit saint, fixa le ciel et vit la gloire de Dieu et Jésus debout à la droite de Dieu. 56 Il dit : Je vois les cieux ouverts et le Fils de l'homme debout à la droite de Dieu ! 57 Ils poussèrent alors de grands cris, en se bouchant les oreilles ; tous ensemble ils se précipitèrent sur lui, 58 le chassèrent hors de la ville et le lapidèrent. Les témoins avaient déposé leurs vêtements aux pieds d'un jeune homme appelé Saul. 59 Tandis qu'ils le lapidaient, Étienne priait en disant : Seigneur Jésus, reçois mon esprit ! 60 Puis il se mit à genoux et cria : Seigneur, ne les charge pas de ce péché ! Et, après avoir dit cela, il s'endormit dans la mort.
55 Mais Étienne, rempli d'Esprit saint, fixa le ciel et vit la gloire de Dieu et Jésus debout à la droite de Dieu. 56 Il dit : Je vois les cieux ouverts et le Fils de l'homme debout à la droite de Dieu ! 57 Ils poussèrent alors de grands cris, en se bouchant les oreilles ; tous ensemble ils se précipitèrent sur lui, 58 le chassèrent hors de la ville et le lapidèrent. Les témoins avaient déposé leurs vêtements aux pieds d'un jeune homme appelé Saul. 59 Tandis qu'ils le lapidaient, Étienne priait en disant : Seigneur Jésus, reçois mon esprit ! 60 Puis il se mit à genoux et cria : Seigneur, ne les charge pas de ce péché ! Et, après avoir dit cela, il s'endormit dans la mort.
Les progrès techniques de nos civilisations,
et la manière dont ils se mettent en œuvre donnent-ils une image de l’évolution de la
société telle que Dieu l’envisage ? L’Église et la multitude de ses
chapelles et de ses divisions
donne-t-elle une bonne image de l’instrument dont Dieu a besoin pour gérer le
monde ? Ce sont bien
évidemment les questions que l’on se
pose depuis toujours. Alors que les années
succèdent aux années, on espère, sans y croire, que la réponse est
positive. Le monde d’aujourd’hui est-il meilleur que celui de jadis et les
humains sont-ils aujourd’hui plus heureux qu’hier ? La réponse n’est pas
évidemment la même pour tous. L’amour constitue-t-il le lien privilégié qui
unit les hommes entre eux ou bien,
est-ce que ce terme ne sert pas à masquer
la manière subtile que les uns utilisent pour dominer les autres afin que rien
ne change?
Quiconque pense à Dieu et essaye de méditer
sur le cours des choses ne peut éviter de se poser la question.
Certes, les projets de Dieu restent clairs,
pour tout lecteur de la Bible qui essaye de la lire avec intelligence sans penser
avec fatalisme que tout est écrit à l’avance.
C’est pourquoi, nous devons veiller à respecter la liberté de Dieu et à accepter
qu’il ne soit pas contraint par notre interprétation des textes pour ne pas l’enfermer dans nos a priori conventionnels. En effet, les Ecritures ne rendent pas nos pensées captives d’un passé immuable
qui contiendrait les clés du présent et du futur. Les Ecritures contiennent un
dynamisme qui projette leurs lecteurs en avant pour construire des projets de
vie avec Dieu. Dieu est un Dieu qui invite ceux qui le comprennent à tenter
l’aventure.
Il pousse Abraham à l’accompagner vers un
avenir dont celui-ci ne connaît pas l’issue. Il entreprend un projet semblable
avec Moïse, même si celui-ci, rattrapé par
sa propre mort, doit s’arrêter en route et laisser un autre prendre sa
suite. Il fera un projet de même nature
avec Noé qui se montrera cependant incapable de le mener à bien. ( lisez les récits de Noé
jusqu’au bout Genèse 9 :18-29). Dans le même genre de situation, mais bien pire que celle de Noé,
Dieu s’intéressera à Caïn accablé par
son péché, et le poussera à entreprendre malgré tout, la construction d’un
avenir inimaginable.
Bien sûr, me dira-t-on, une partie de ces
histoires sont légendaires et sont le fruit des arrangements successifs qui les
ont portées jusqu’à nous pour en faire la Parole de Dieu, mais qu’importe, car elles portent toutes la même conviction
selon laquelle le projet de Dieu pour l’avenir consiste à défier les obstacles
que le péché met devant nos pas. Ils
consistent à construire un avenir meilleur pour les hommes dont l’amour sera le
ciment. Jésus en sera l’exemple le plus saisissant et nous amènera à sa suite
sur le chemin du salut.
Cette longue méditation sur la manière dont
Dieu pousse les hommes à courir le risque de construire un avenir nous
amène à rejoindre maintenant Étienne,
figure emblématique de l’Église naissante. Encore à ses débuts cette église connait le
désordre en son sein. Elle devra le surmonter sous peine de disparaître. Des
différents ont surgi entre chrétiens d’origine grecque et chrétiens d’origine
juive, et ces derniers se sont crus supérieurs
aux autres. Ce sont les plus faibles qui en pâtirent, c'est-à-dire les femmes
qui n’avaient pas le soutien d’un mari.
Alors qu’ils encouraient le risque de la persécution, les premiers
chrétiens avaient du mal à comprendre
que l’amour était une une donnée constitutive de l’Évangile et qu’il fallait la mettre réellement en
pratique avant de se mêler de proclamer auprès
des autres, qu’il était le ferment de l’avenir du monde.
Étienne est un des sept membres de la communauté à avoir été mis
à part par ses chefs, pour résoudre ce problème. Tout indique qu’il a réussi
dans cette entreprise. Dieu le poussa donc à aller plus loin et à sortir de la
communauté pour apporter le message au
dehors. Plein de zèle, il se jeta à corps perdu dans l’entreprise qui
consistait à gagner à l’enseignement de Jésus les juifs les plus accessibles,
c'est-à-dire ceux issus de la même origine
païenne que lui. Le défi était apparemment facile puisqu’il avait marché pour
lui, mais rien n’est simple dans la société des hommes. Ce qui a réussi un
jour, ne réussit pas toujours.
Catastrophe, le projet capota, et de fil en
aiguille, les incompréhensions en appelant d’autres, c’est le sanhédrin qui
s’en mêla et la lapidation qui s’en suivit. Le diacre Étienne s’endormit
dans la mort, sous le regard aimant de
Dieu. Sa mort est décrite ici, dans les
mêmes termes que celle de Jésus. Le
projet de Dieu était-il d’en arriver là ? L’amour de Dieu n’était-il pas
plus fort que la mort ? Sa main bienveillante se révélait-elle inefficace ?
Bien qu’Étienne ait fait ce qu’il fallait, il
faut bien constater que le projet qu’il portait au nom de Dieu a échoué. Mais
un projet qui échoue ne contrarie pas pour autant le dynamisme de Dieu ! Alors que nous nous indignons et que même nous accusons Dieu d’impuissance,
celui-ci se risquait déjà à mettre en œuvre un autre projet. Y aura-t-il quelqu’un pour y entrer et s’engager avec lui à
poursuivre le combat ?
Pendant qu’on assassinait Étienne à coup de pierres,
un jeune homme, chargé du vestiaire nourrissait sa haine contre la secte qui
offensait par son existence l’orthodoxie juive. Qui était-il ? La question
est simplement ouverte ici, mais nous savons son avenir. La question était
maintenant de savoir si le projet de Dieu de mettre en action un homme de haut niveau dans ce
même projet allait réussir. Un sursaut
dynamique allait-il se produire pour que l’homme ouvre les yeux à une vérité
qui n’était pas encore la sienne ?
L’habileté de Luc le narrateur nous laisse
dans l’expectative. Alors que la
persécution s’accroissait, le dynamisme créateur de Dieu suscitait le dynamisme
des hommes. Saul fut saisi, se tourna
vers Dieu et devint Paul. Dieu apparemment invisible et silencieux
continuait à assumer la charge qu’il
s’était assigné à lui-même depuis toujours, celle de provoquer les hommes, par son
esprit à entrer dans un élan de
vie porteur de leur destinée. Telle est sans doute la réponse
qu’attendaient les questions que nous avons posées en ouvrant ce propos. Dieu
peut tout quand les hommes de bonne
volonté mettent leurs pas à la suite de ceux de Jésus et acceptent que le
souffle dynamique de Dieu les mobilise. Les projets entrepris peuvent tourner
court, mais jamais Dieu ne se lasse d’en formuler d’autres et de provoquer les
hommes à y entrer.
Illustrations : statue d’Étienne de Robert Barillot à Valenciennes
Illustrations : statue d’Étienne de Robert Barillot à Valenciennes
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