Romains 5,12-19
12 C'est pourquoi, de même que par un seul homme
le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, de même la mort a
atteint tous les hommes parce que tous ont péché.
13 En effet, avant que la loi ne soit donnée, le péché était déjà dans le monde. Or, le péché n'est pas pris en compte quand il n'y a pas de loi.
14 Pourtant la mort a régné depuis Adam jusqu'à Moïse, même sur ceux qui n'avaient pas péché par une transgression semblable à celle d'Adam, qui est l'image de celui qui devait venir.
15 Mais il y a une différence entre le don gratuit et la faute. En effet, si beaucoup sont morts par la faute d'un seul, la grâce de Dieu et le don de la grâce qui vient d'un seul homme, Jésus-Christ, ont bien plus abondamment été déversés sur beaucoup.
16 Et il y a une différence entre ce don et les conséquences du péché d'un seul. En effet, c'est après un seul péché que le jugement a entraîné la condamnation, tandis que le don gratuit entraîne l'acquittement après un grand nombre de fautes.
17 Si par un seul homme, par la faute d'un seul, la mort a régné, ceux qui reçoivent avec abondance la grâce et le don de la justice régneront à bien plus forte raison dans la vie par Jésus-Christ lui seul
.
18 Ainsi donc, de même que par une seule faute la condamnation a atteint tous les hommes, de même par un seul acte d'acquittement la justification qui donne la vie s'étend à tous les hommes.
18 Ainsi donc, de même que par une seule faute la condamnation a atteint tous les hommes, de même par un seul acte d'acquittement la justification qui donne la vie s'étend à tous les hommes.
19 En effet, tout comme par la désobéissance d'un seul homme beaucoup ont été rendus pécheurs, beaucoup seront rendus justes par l'obéissance d'un seul.
Pourquoi,
quand je crois faire quelque chose de bien, il arrive que cette action tourne
court et revête des conséquences négatives chez autrui, si bien que je ne suis
jamais sûr du bien fondé de l’action que j’ai l’intention de faire ! Cela
m’oblige à la modestie, mais cela fait aussi planer un sentiment de culpabilité
dont j’aimerais bien me passer. Ainsi
par exemple, en voulant aider une
personne handicapée à traverser la rue, je m’aperçois parfois à sa réaction
qu’en croyant l’aider, je l’ai en fait humilié en l’empêchant de faire quelque
chose qu’elle pouvait parfaitement faire toute seule. Certes, j’ai manqué de
tact et de discernement et je me suis
comporté sans suffisamment de ménagement en faisant preuve d’un manque de discernement
évident. Si l’indifférence est
préjudiciable à l’harmonie des
comportements entre les humains,
l’altruisme n’est pas un
comportement évident qui
nécessiterait seulement un élan du
cœur. Il faut aller plus loin et en faire
davantage.
Nous
découvrons assez facilement que ce que
nous croyions relever d’une bonne action relève parfois d’un sentiment plus superficiel qui
viserait d’abord à nous valoriser à nos
propres yeux sans faire vraiment du bien aux autres. Nous découvrons que ce que
nous croyons être bien revêt, tout à coup un aspect négatif. Le mal auquel nous
ne pensons pas s’impose tout à coup dans des gestes anodins et nous pourrit la
vie. L’apôtre Paul n’a pas cessé de s’interroger à ce sujet. Il se tourne vers
Dieu en espérant une explication : pourquoi fait-on le mal que l’on n’a pas projeté et ne
fait-on pas le bien que l’on souhaite faire ?
Bien
avant lui la Bible a cherché une explication en campant dans une histoire bien
connue un étrange personnage qui vient perturber le cours d’un récit. L’histoire qui a bien
commencé tourne à
la catastrophe. Le récit est trop connu pour qu’on le raconte. Il s’agit
du serpent qui jette le doute dans l’esprit de l’homme et de la femme qui
jusqu’ici passent leur temps à folâtrer
sur les pelouses d’un jardin imaginaire. Le serpent dissimulé dans les branches
intervient, il est insaisissable tant sa peau est lice. Il est, sans poils ni plumes,
il est sans pattes ne possède aucun membres apparents et se repaît de la poussière semblable à celle à la quelle la mort nous réduira.
Ses
caractéristiques en font un être
suspect dont le comportement semble
brouiller les cartes et son apparition à laquelle on ne s’attend pas fausse
tout comportement harmonieux sur le chemin
de l’existence des deux humains trop occupés à s’aimer. Du fait de sa présence
à peine apparente aux côté des humains
et des questions sournoises et insidieuses qu’il pose, leur vie n’est plus comme elle était. Pourquoi les choses deviennent-elles ainsi,
on ne sait pas ? On constate seulement que les choses ne se passent plus comme elles auraient du le faire.
Ainsi, du seul fait de cette présence du serpent, ce petit texte rend
bien compte de l’inconfort que ressent l’homme dans le monde où il se
trouve. Par ailleurs, le récit ne nous
laisse rien apparaître du comportement de Dieu qui ne fait pas un geste pour se
saisir du serpent et le détourner de la présence des humains. Pourtant on aimerait en savoir plus sur
Dieu ?
Il ne
nous a pas échappé cependant que nous éprouvons des sentiments qui nous entraînent à nuire aux autres, tels la jalousie, la
cupidité, l’orgueil, la vanité, l’égoïsme, la paresse que sais-je encore. Par
la prière et le travail sur soi il devrait-être possible de les dominer et d’apprendre
à se comporter de telle sorte qu’ils
n’aient plus d’emprise sur nous. C’est
sans doute logiquement possible, bien que très utopique ; mais comment pourrions-nous dominer le mal que
l’on fait sans en être conscients ? Comment éviter de faire le mal que nous
n’avons pas l’intention de faire et que
nous ne voulons pas faire ? Comment
ne pas souffrir des mauvaises actions qui alimentent nos remords et que nous
avons faites au détriment de notre prochain. Ce n’est pas seulement un
sentiment de culpabilité qui nous assaille, c’est aussi un sentiment
d’incompréhension qui s’empare de nous. Nous comprenons vite que c’est notre relation à Dieu qui en pâtit. Des esprits simples et aussi peu aguerris aux raisonnements que le
mien, ont du mal à suivre Paul quand il cherche à nous donner des explications.
Nous
sentons bien que Jésus joue un rôle pour nous aider à gérer tout cela, mais notre manière de penser
d’aujourd’hui ne nous permet pas vraiment d’entrer dans cette histoire de péché originel
rapportée dans cette histoire de serpent. En fait cette histoire nous rapporte que la
motivation de nos comportements vis-à-vis des autres est aussi
insaisissable que le serpent lui-même. Seul l’approche que nous en donne Jésus
nous permet de nous en sortir car il est le seul à rendre accessible l’image de
Dieu. Comme dans l’histoire du serpent, nous comprenons que Dieu n’ est pour
rien dans nos difficultés et qu’il n’a aucune intention de nous faire
tomber dans un piège. Son intention est
tout au contraire de nous aider à nous
en sortir car Dieu en Jésus Christ se définit comme étant « amour » et ce n’est qu’à partir de cette notion d’amour que nous
pourrons peut être comprendre que Dieu
cherche d’abord à nous aider et espère que nous l’aimerons en retour.
Si nous
ne comprenons ni pourquoi, ni comment les choses se passent, il nous faut
commencer par admettre que Dieu ne nous veut aucun mal, qu’il ne cherche nullement à nous enfoncer
dans nos péchés mais qu’il nous aide à nous en sortir. Il est avant tout une
force d’amour qui met tout en œuvre pour nous faire vivre. Le comportement de
Jésus en est le meilleur révélateur puisqu’il n’hésite pas à affronter la mort
pour rendre compte de l’amour de Dieu. Mais cela ne nous donne aucune explication sur le mal
qui s’applique à déjouer tous nos projets.
Nous ne
recevons aucune explication sur la
raison qui fait que nous faisons du mal
aux autres. Le fait que la nature soit parfois prise de folie destructrice ne
trouve pas non plus d’explications. Comme pour le serpent dans le jardin nous
n’avons aucune emprise sur la nature quand elle
s’égare et nous entraîne à la mort. Il ne nous est pas dit non plus que
Dieu aurait pu se saisir du serpent pour le jeter loin du jardin. Ainsi Dieu ne
s’attaque pas frontalement aux forces hostiles, mais nous assure de sa présence
aimante pour nous aider à les dominer.
Quand les
effets nocifs et incompréhensibles du monde déferlent sur nous, Jésus nous
enseigne que c’est en affrontant les
forces hostiles et en s’appuyant sur
Dieu qu’on peut les dominer et que nous ne devons pas les fuir sans résister.
Il affrontera lui-même la mort, la souffrance, l’incompréhension et la trahison et c’est le regard d’amour que
Dieu portera sur lui, qui lui donnera la vie. Ainsi, Dieu n’agit pas par des
actions spectaculaires mais l’amour qui émane de lui rend le monde accessible
et ouvre à l’espérance.
Bien sûr,
il faudrait encore s’attarder sur le péché, ce mal dont les hommes sont responsables
et qui contrarie les projets de Dieu. Son amour est portant capable de le
dominer et de le transformer car Dieu le
manifeste aux hommes sous la forme du pardon qui est l’aspect le plus accompli de son amour. Il ouvre alors l’avenir sans tenir compte des barrages que provoquent les hommes à son action et qui continuellement
contrarient ses projets.
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