mardi 1 janvier 2019

Matthieu 2/1-12 Et Dieu dans tout ça, dimanche 6 janvier 2019


Matthieu 2/1-12



1 Jésus  étant né à Bethléhem, de Judée, au temps du roi Hérode, des mages d'Orient arrivèrent à Jérusalem,

2 Et dirent: Où est le roi des Juifs qui est né? car nous avons vu son étoile en Orient, et nous sommes venus l'adorer.

3 Le roi Hérode, l'ayant appris, en fut troublé, et tout Jérusalem avec lui.

4 Et ayant assemblé tous les principaux sacrificateurs et les scribes du peuple, il s'informa d'eux où le Christ devait naître.

5 Et ils lui dirent: C'est à Bethléhem, de Judée; car il a été écrit ainsi par le prophète:

6 Et toi, Bethléhem, terre de Juda, tu n'es pas la moindre entre les principales villes de Juda; car c'est de toi que sortira le Conducteur qui paîtra Israël mon peuple.

7 Alors Hérode, ayant appelé en secret les mages, s'informa d'eux exactement du temps auquel avait paru l'étoile.

8 Et les envoyant à Bethléhem, il leur dit: Allez, et informez-vous exactement du petit enfant, et quand vous l'aurez trouvé, faites-le-moi savoir, afin que j'y aille aussi, et que je l'adore.

9 Eux donc, ayant entendu le roi, s'en allèrent; et voici, l'étoile qu'ils avaient vue en Orient allait devant eux, jusqu'à ce qu'étant arrivée sur le lieu où était le petit enfant, elle s'y arrêta.

10 Or à la vue de l'étoile ils furent remplis d'une très grande joie.

11 Et étant entrés dans la maison, ils trouvèrent le petit enfant, avec Marie sa mère, et se prosternant devant lui ils l'adorèrent; et ouvrant leurs trésors, ils lui présentèrent des dons, de l'or, de l'encens et de la myrrhe.

12 Puis, ayant été divinement avertis par un songe de ne pas retourner vers Hérode, ils se retirèrent en leur pays par un autre chemin. 





Nous ne pouvons échapper à la tradition des vœux que  nous avons l’habitude d’échanger à ce moment de l’année. En préparant ce premier sermon de l’année, je pense à ce que j’ai écrit l’an dernier à la même occasion. Pourrais-je dire autre chose cette année ? Vous trouverez ce sermon en composant : Esaïe 60/1-6 sur votre écran d’ordinateur, rubrique « sermon du dimanche matin ». Je n’ai sans doute pas autre chose à dire. Pourtant en relisant le texte prévu pour ce jour, je constate comme sans doute l’ont fait la plupart des prédicateurs, que ce récit s’appuie sur un texte apparemment légendaire, qui  fait état de songes et de rêves nocturnes inspirés par Dieu et que l’astrologie y occupe une bonne part. Pour faire plus authentique, l’auteur a exhumé une prophétie de Michée, ignorée jusque-alors pour donner une coloration plus authentique  à son récit. Et depuis l’origine de ce texte, nous en sommes toujours au même point. Nos désirs et nos souhaits n’évoluent toujours pas d’avantage.

Nous attendons toujours de Dieu qu’il prenne en main ce monde que par égoïsme les hommes ont défiguré. Nous espérons  que malgré tout Dieu interviendra dans ce monceau de détresses pour  le faire évoluer vers un avenir meilleur. Nous rêvons qu’il fasse venir sur nous une justice que nous nous sommes appliqués à discréditer et qu’il permettra, contre nos désirs secrets, que les pauvres soient moins pauvres et les riches moins riches, sans que cela change quoi que ce soit dans notre propre existence . Mais nous formulons ces souhaits depuis si longtemps et aucun n’a jamais été exaucé par Dieu, si bien  que nous excluons de nos pensées toute possibilité de voir Dieu intervenir dans un avenir que nous continuons à malmener.

Pourtant les hommes auraient-ils assez de sagesse pour considérer qu’ils réclament de Dieu  qu’il  transforme le cœur des hommes alors, que dans l’ensemble ils n’en n’ont guère envie. Ils demandent à Dieu de les transformer contre leur gré. Partant de ce constat, les penseurs contemporains nous ont habitués à  voir le monde à partir de la-non existence de Dieu.  Etant incapables d’envisager leur propre incapacité à se transformer, les hommes  accusent Dieu d’impuissance.

Mais puisque les hommes sont incapables de se transformer eux-mêmes, puisque  ils se sont habitués à se passer de Dieu, on pourrait se demander, si pour sortir de cette impasse, ils ne pourraient pas  changer leur image de Dieu ?  Mieux, si au lieu de penser  que Dieu pourrait changer le monde comme par magie, les hommes se mettaient à croire à la légende de Noël qu’ils répètent chaque année pour se faire plaisir.  Ne pourrait-on pas croire, une bonne fois que nous pourrions-nous mêmes entrer dans la légende, relever nos manches et aider les rennes à manœuvrer le charriot afin qu’il aille là où on ne l’attend pas. Le traineau avec ses clochettes et l’abondance de ses cadeaux  pourrait parcourir, avec notre aide, les camps de fortune où il n’y a pas de cheminée  pour que le Père Noël  les garnisse de présents.  En se mettant à croire activement à la légende  on s’apercevrait  sans doute qu’elle cache en elle le message que Dieu réserve aux hommes depuis l’origine des  temps, mais auquel  personne ne fait l’effort de croire.

Telle est la vertu que l’on accorde en ces temps au petit Jésus, mais pour ne pas y croire vraiment on continue à la cacher dans une histoire impossible. Et c’est  à cause de l’ aspect légendaire  de cette histoire que l’on prétend qu’il est impossible de croire en Dieu et  que l’homme est à tout jamais condamné à disparaître avec ce monde qu’il s’acharne à se pas vouloir transformer.

 A moins que Dieu s’en mêle. Mais Dieu s’en est déjà mêlé et on ne le croit pas.  En tous temps et en tous lieux on répète que Dieu est amour,  et que la seule clé qui ouvre l’avenir est d’aimer son prochain comme soi-même, mais Dieu ne s’est jamais permis de imposer ce message, il s’est contenté d’en donner l’exemple en renonçant lui-même à sa divinité pour rallier les rangs des hommes les plus vulnérables, les rejetés par la société et les condamnés à mort.

Le Dieu qui se cache dans la mangeoire d’une étable n’agit pas par les miracles qui nous transformeraient  contre notre gré,  mais en donnant à son Esprit la possibilité de pénétrer en chaque homme, de parler à son cœur et de lui suggérer de faire librement ce qu’il lui inspire.  L’Esprit agissant de Dieu continue à le  rendre invisible, mais  il le rend accessible. Le miracle qui s’ensuit c’est que nous risquons  d’éprouver le désir d’être nous-mêmes  transformés, si nous le voulons. Inutile alors d’accuser les autres, les grands de ce monde et les puissants d’être égoïstes si nous-mêmes ne cultivons pas en nous le désir d’être transformés. C’est là que réside le miracle de Noël.

Ce Dieu que notre société rejette nous croit capables de mettre en pratique ce qu’il nous inspire. Il nous croit capables de  remettre en cause par nous-mêmes les projets égoïstes que nous formulons, car il ne le fera pas lui-même. Jésus n’a-t-il pas enseigné en son nom que le pardon permettait de supprimer les barrières que nous construisons contre nous-mêmes pour nous empêcher d’avancer. Si Dieu, comme il est dit, a créé l’homme à son image, c’est  que nous sommes capables de ne jamais baisser les bras et de toujours remettre en œuvre ce qu’il nous inspire. A Noël Dieu nous sauve de nous-mêmes en faisant de nous des êtres de progrès, capables d’avancer en donnant toujours priorité aux autres et en usant du pardon pour toujours recommencer quand nous nous sommes fourvoyés.

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