vendredi 22 février 2019

luc 6/ 39-45 : parabole de l'aveugle qui guide un aveugle dimanche 3 mars 2019


Luc 6/39-45


39 Il leur dit aussi une parabole : « Un aveugle peut-il guider un aveugle ? Ne tomberont ils pas tous les deux dans un trou ?

40Le disciple n’est pas au-dessus de son maître, mais tout disciple bien formé sera comme son maître.

41« Qu’as-tu à regarder la paille qui est dans l’œil de ton frère ? Et la poutre qui est dans ton œil à toi, tu ne la remarques pas ?

42 Comment peux-tu dire à ton frère : “Frère, attends. Que j’ôte la paille qui est dans ton œil”, toi qui ne vois pas la poutre qui est dans le tien ? Homme au jugement perverti, ôte d’abord la poutre de ton œil ! et alors tu verras clair pour ôter la paille qui est dans l’œil de ton frère.

43« Il n’y a pas de bon arbre qui produise un fruit malade, et pas davantage d’arbre malade qui produise un bon fruit.

44Chaque arbre en effet se reconnaît au fruit qui lui est propre : ce n’est pas sur un buisson d’épines que l’on cueille des figues, ni sur des ronces que l’on récolte du raisin.

45L’homme bon, du bon trésor de son cœur, tire le bien, et le mauvais, de son mauvais trésor, tire le mal ; car ce que dit la bouche, c’est ce qui déborde du cœur.



Pour qu’un aveugle puisse guider un autre aveugle, il faut que le premier recouvre la vue et pour que cela se fasse, il faut un miracle ou une guérison. Pour qu’un arbre mauvais porte  de bons fruits, il faut qu’on  le greffe et qu’ainsi on change sa nature profonde. Il faut que grâce à l’art de la botanique le jardinier fasse une manipulation qui relève du miracle. Pour qu’un homme mauvais devienne bon, il faut qu’incontestablement un miracle transforme sa vie.


Tout ce passage que nous avons lu, nous amène à considérer qu’il faut une intervention divine pour que la nature des hommes change. Si nous croyons que les choses doivent changer autour de nous, si nous croyons que les hommes doivent devenir meilleurs pour que le monde évolue  en mieux,  il faut que Dieu par le ministère de Jésus change le cœur de pierre des hommes en cœur de chair, et ainsi la poutre qui les empêche de voir les misères du monde disparaîtra alors de leur œil.


Nous sommes ainsi faits que pour devenir des êtres normaux il faut une intervention miraculeuse de Dieu dans notre vie. Comme toujours, Jésus ne va pas chercher à donner d’explications à cette nécessité. Il se contente d’en faire le constat et de proposer des solutions. Le constat, c’est qu’il y a du mauvais dans les hommes et la seule solution pour remédier à cette situation est qu’il faut  l’intervention de Dieu  dans leur vie.


Bien évidemment les hommes ne se rallient pas immédiatement à la justesse de ces propos. Ils suivent leur instinct. Ils se croient libres et n’acceptent pas de se faire manipuler par Dieu. Dieu respecte leur liberté et n’intervient que si les hommes en éprouvent le besoin, et cela prend parfois du temps.  Ils  élaborent alors des théories  pour solutionner le problème, en particulier celle de l’évolution des espèces, selon laquelle la création se ferait petit à petit. Mais si cela explique les choses et déculpabilise les hommes, cela n’apportent pas vraiment de solution et ne les rend pas les hommes meilleurs pour autant, car c’est là que réside le problème. Ils se retournent alors contre Dieu et se demandent pourquoi, s’il est le créateur, il a voulu que  les choses soient ainsi ? Dieu ne serait-il pas tout puissant puisque le monde semble lui échapper ? Aurait-il volontairement créé l’homme imparfait ? Peut-être aussi que la création de la nature et de l’homme ne serait pas achevées ? Il faudrait alors que Dieu reprenne  la main et apporte une dernière touche. Pourquoi pas ? Quelle que soit la réponse qui pourrait nous satisfaire, le constat reste le même : l’homme est guidé par ses mauvais instincts et doit réclamer l’intervention de Dieu pour qu’il change par miracle  sa nature où le mal domine encore.


Maintenant que nous sommes devenus croyants, comment voit-on que la nature de l’homme a changé ? L’arbre se reconnait à son fruit et les actions bénéfiques de l’homme relèvent de celui qui a changé sa nature rebelle en nature généreuse. L’homme bon est celui en qui Dieu est intervenu, même s’il ne le reconnait pas. L’homme bon ne doit donc chercher  à trouver sa satisfaction dans les actions bonnes qu’il commet car celui qui est transformé par Dieu fait naturellement des choses bonnes, non pour son propre bénéfice mais pour celui de la collectivité à laquelle il appartient. C’est apparemment simple, mais encore faut-il y apporter quelques correctifs.


Certains vivent comme si le miracle que produit l’intervention de Dieu dans leur vie faisait effet une fois pour toutes. Or, il doit se renouveler chaque matin.  Chaque jour qui se lève commence par l’irruption de Dieu dans leur vie. Il prépare avec eux les actions qu’ils ont l’intention de faire afin qu’elles se réalisent conformément à sa volonté. Beaucoup de croyants ont pris acte que Dieu était intervenu dans leur vie. Ils  agissent conformément à cette impulsion première que  Dieu a produite en eux, mais leur soif d’action ne les laisse plus  écouter Dieu davantage et ils agissent selon leur intuition première. Ils se contentent de revivre cette action de Dieu en eux, et cela devient pour eux comme un fait  acquis et ils ne prennent plus le temps d’interroger Dieu. Désormais, ils n’évoluent plus dans leurs relations avec Dieu. Ils jugent alors les églises trop timorées et prennent leurs distances par rapport à elles. Ils sont sûrs d’avoir reçu une fois pour toutes l’élan pour agir selon leur conscience et ferment désormais la porte à une nouvelle  action possible de Dieu en eux.


 D’autres  au contraire s’enferment dans leurs églises et jugent sévèrement ceux qui les ont quittées pour agir à leur guise. Ils cherchent eux aussi des voies nouvelles où leur générosité trouverait son compte sans en référer à Dieu dont ils croient l’action efficace en eux d’une manière permanente. Ainsi ils croient agir au nom de Dieu comme si c’est  eux qui lui dictaient ce qu’il doit leur inspirer. Celui qui est parti, comme celui qui est resté dans la structure de son église oublient de laisser Dieu agir en eux chaque jour et de se rendre accessible à lui.


J’ai bien peur, ce faisant que nous ayons tous pris l’habitude de notre propre morale qui nous sert de loi et que nous ne laissions plus Dieu agir en nous après que nous ayons été mis en route par lui sur le chemin où il nous pousse. Nous oublions que chaque matin qui se lève est un jour nouveau avec Dieu qui cherche à provoquer le miracle de sa présence dans la vie de chacun. Nous avons besoin de prendre chaque jour conscience de  sa présence afin qu’il ne devienne pas une réalité à laquelle on s’habitue sans vraiment lui laisser le  loisir d’intervenir.  C’est en lui laissant la possibilité d’agir en nous qu’il changera notre regard sur les hommes et sur nous.


Bien sûr, le monde semble courir à sa perte. Les hommes qui n’ont pas toujours été visités par Dieu profitent de leurs mauvais instincts, ils exploitent les autres, et si possible les plus faibles. Il est sûr que des innocents périssent par la suite du mauvais comportement de ceux sont malhonnêtes et sans scrupules. C’est à cause de ceux-là que Dieu cherche à provoquer des changements en nous pour que par nos actions les choses évoluent et que les orientations du monde s’inversent.


Le plus grand miracle que Dieu provoque alors en nous c’est l’espérance qu’il dépose au cœur de nos consciences. Cela nous porte à croire que la fatalité du mal n’aura pas raison et n’entrainera pas notre monde vers des situations plus graves que celles que nous connaissons. Nous savons que Dieu ne cautionne pas les destructeurs d’espoir, les affameurs d’enfants, les broyeurs de vies.

 Nous devons, à l’écoute quotidienne de notre Dieu être réceptifs au miracle de chaque jour pour participer à la transformation quotidienne du monde. Peu importe alors de savoir comment se produit le miracle que Dieu réalise par l’action de ceux  qui participent à sa volonté d’aimer le monde et les hommes comme il le fait. L’important c’est que nous-mêmes et en tant  que membres de son église soyons réceptifs à la vision que Dieu nous donne de tant d’êtres humains motivés par lui qui s’acharnent à faire toute chose nouvelle

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