samedi 4 avril 2020

Matthieu 28/1-10 La Résurrection dimanche de Pâques 12 avril 2020


Matthieu 25/1-10

01 Après le sabbat, à l’heure où commençait à poindre le premier jour de la semaine, Marie Madeleine et l’autre Marie vinrent pour regarder le sépulcre.
02 Et voilà qu’il y eut un grand tremblement de terre ; l’ange du Seigneur descendit du ciel, vint rouler la pierre et s’assit dessus.
03 Il avait l’aspect de l’éclair, et son vêtement était blanc comme neige.
04 Les gardes, dans la crainte qu’ils éprouvèrent, se mirent à trembler et devinrent comme morts.
05 L’ange prit la parole et dit aux femmes : « Vous, soyez sans crainte ! Je sais que vous cherchez Jésus le Crucifié.
06 Il n’est pas ici, car il est ressuscité, comme il l’avait dit. Venez voir l’endroit où il reposait.
07 Puis, vite, allez dire à ses disciples : “Il est ressuscité d’entre les morts, et voici qu’il vous précède en Galilée ; là, vous le verrez.” Voilà ce que j’avais à vous dire. »
08 Vite, elles quittèrent le tombeau, remplies à la fois de crainte et d’une grande joie, et elles coururent porter la nouvelle à ses disciples.
09 Et voici que Jésus vint à leur rencontre et leur dit : « Je vous salue. » Elles s’approchèrent, lui saisirent les pieds et se prosternèrent devant lui.
10 Alors Jésus leur dit : « Soyez sans crainte, allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront. »


Regarde en toi, et attache-toi à ce qui n’a pas retenu ton attention.
Cet homme si triste que tu viens de croiser, ne méritait-il pas plus qu’un regard fugitif et blasé ? N’as-tu pas remarqué  derrière la fenêtre du deuxième étage de l’immeuble devant lequel tu viens de passer, ce pot de fleurs à peine dissimulé derrière un rideau de vieilles dentelles. Sans doute le piaillement discordant de cet oiseau sur la branche du platane au-dessus de ta tête t’a-t-il agacé parce qu’il ne te semblait pas naturel. Et l’oiseau lui-même l’as-tu remarqué ? Il y a tant de choses de la vie auxquelles tu ne prêtes aucune attention. Tu la traverses indifféremment en ne te souciant que de toi, alors que la réalité est ailleurs.
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Il n’est donc pas étonnant que tu ne remarques pas, que Dieu ne cesse de mettre ses pas dans les tiens et que tu ne lui  prêtes  aucune attention, même s’il désire partager les pensées qui t’animent. Tout en les ignorant, les hommes marchent-ils sur la même route que leurs semblables  sans vraiment faire  attention à eux.  Pourtant Dieu est témoin de leurs soucis,  mais rien n’y fait, ils ignorent ce Dieu silencieux   dont l’esprit cherche à les rejoindre sans qu’ils lui prêtent attention. En temps de crise, ils croient que Dieu les oublie et décident de ne plus croire en lui et agissent comme s’ils étaient abandonnés à eux-mêmes

Dieu ne résigne pas. Il invente des moments favorables pour attirer notre attention. Ce sont les fêtes dites carillonnées   qui ont été instaurées pour ça. Pâques en est une, sans doute la plus célèbre d’entre elles. Mais cette année, Pâques que nous allons célébrer, ne va sans doute pas se dérouler comme d’habitude. Cette fête a pour caractéristique de mettre  pendant quelques heures, la vie au centre de ses célébrations. Mais cette année c’est plutôt l’angoisse qui est au rendez-vous. C’est un défi inattendu qui vient mettre en cause tout notre système de référence, et Dieu semble se taire et rester silencieux fasse à  nos soucis. 

Si Dieu semble ne rien dire,  La science en qui nous avions une confiance aveugle  se trouve elle aussi sans voix. Notre système économique est ébranlé  au plus haut point. Les nations qui se prétendaient les plus puissantes du monde font profil bas. L’horizon qui  s’assombrit de jour en jour ne provoque l’ébauche d’aucune solution. Savants et philosophes n’osent pas suggérer que    les religions offrent une solution. Le silence  de Dieu auquel certains font encore confiance,  nous laisse entendre qu’il ne semble pas devoir  intervenir. Nous découvrons qu’il ne s’engage pas dans les solutions que certains espèrent de lui, sans quoi il l’aurait déjà fait. Il ne nous permet pas de reconnaître en lui cette divinité toute puissante en qui   nous mettons notre confiance, car le vêtement de super Man ne lui convient pas.

Dieu n’est donc pas l’intervenant miraculeux que nous espérons quand tout va mal. En ce moment de Pâques, il nous invite à tourner les yeux vers un tombeau vide où notre tradition avait enfermé un mort qui n’y est plus.  L’Evangile nous rapporte que la tombe a été ouverte sans que l’on sache  comment et que l’absence du mort qui y était enfermé nous a posé plus de problèmes qu’elle en a résolus. C’est pourtant dans cet événement que la foi en ce Dieu nous propose de trouver une réponse aux questions qui nous préoccupent si fortement aujourd’hui.

 La question principale qui occupe notre attention est liée à la mort sans explication dont tant de nos contemporains sont menacés. La vie de beaucoup est provoquée sous nos yeux sans crier garde. Ils se trouvent hospitalisés sans qu’on puisse les accompagner et la mort les fauche sans qu’on puisse les revoir. Même les gestes de la plus simple fraternité nous sont refusés.

Malgré ces provocations incompréhensibles, il nous  est donné de constater que des femmes et des hommes se mobilisent contre ce tourment et refusent qu’un ennemi  inconnu nous impose sa loi. L’obstination de ceux qui résistent et qui soignent, les inventions  de ceux qui cherchent et qui inventent des modes de résistance allument une forme  d’espérance sur notre route. Ils  barrent, en  agissant ainsi,  la route à un destin qui grâce à leur action cessent d’être implacable. Ils nous révèlent qu’au fond des hommes et des femmes  réside la trace d’une puissance qui leur vient d’ailleurs que d’eux-mêmes. Est-ce Dieu qui agit en eux ?  Certains le croient. Tous ceux qui se dressent pour barrer la route à ce monstre laissent entendre que l’espérance de vie est la plus forte et qu’elle vaincra.
Le soir tombé, nous rejoignons ces hommes et ces femmes qui applaudissent les acteurs de la résistance. Sans le savoir, nous nous revêtons ainsi de l’énergie que Dieu met en nous sans compter car il a confiance en l’homme.

Malgré le confinement beaucoup rejoignent par la pensée ces femmes qui au petit matin courent vers un tombeau vide  annonciateur d’une étrange dimension  de vie que Dieu donne à ceux qui  s’appuient sur lui pour triompher de leurs angoisses. Certes,  apparemment Jésus est mort, mais le Dieu qui avait habité sa vie l’a maintenu dans une existence dont la réalité nous échappe sous bien des aspects et que faute de  mieux nous appelons la résurrection.

A Pâques la mort n’a pas disparu, mais elle a perdu son aspect définitif. Qui aurait cru que tant d’acteurs s’armeraient pour se mettre en travers du fléau, si Dieu n’avait pas mis en eux une énergie inattendue qui permet à la vie de triompher du défi auquel nous sommes confrontés ? C’est ainsi  que de partout sur terre nait une espérance que nous n’arrivons pas à  décrire mais qui nous dit que Dieu n’est pas  étranger au combat que nous menons et que la victoire est une certitude.

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