samedi 13 mai 2023

 Dimanche 25 juin: Matthieu 10-26-33

 En ce temps-là, Jésus disait à ses Apôtres : « Ne craignez pas les hommes ; rien n’est voilé qui ne sera dévoilé, rien n’est caché qui ne sera connu. Ce que je vous dis dans les ténèbres, dites-le en pleine lumière ; ce que vous entendez au creux de l’oreille, proclamez-le sur les toits. Ne craignez pas ceux qui tuent le corps sans pouvoir tuer l’âme ; craignez plutôt celui qui peut faire périr dans la géhenne l’âme aussi bien que le corps. Deux moineaux ne sont-ils pas vendus pour un sou ? Or, pas un seul ne tombe à terre sans que votre Père le veuille. Quant à vous, même les cheveux de votre tête sont tous comptés. Soyez donc sans crainte : vous valez bien plus qu’une multitude de moineaux.
Quiconque se déclarera pour moi devant les hommes, moi aussi je me déclarerai pour lui devant mon Père qui est aux cieux. Mais celui qui me reniera devant les hommes, moi aussi je le renierai devant mon Père qui est aux cieux. »

En tant que lecteur avisé de l’Évangile, on marque un temps d'arrêt devant ces propos. On se demande ce qui a pu se passer dans la tête de Jésus pour paraître aussi intransigeant. Il dépasse ici les prescriptions habituelles  auxquelles nous nous référons pour nous donner une image  de Dieu qui nous heurte. Il fait  de Dieu, un Dieu si exigeant dans sa demande d'amour qu'il nous apparait comme intolérant. Nous avons l'image d'un Dieu qui ramène tout à lui-même et qui ne tolère aucun écart vis à vis de sa domination sur le monde où il ne pardonne pas à l'homme de vouloir jouer un autre rôle que celui qu'il lui impose. Le lecteur est tenté de passer vite sur ce passage pour trouver ailleurs dans l’Évangile des propos qui lui  conviennent mieux. Quant au prédicateur, il est tenté d'aller voir ailleurs.

Habituellement Dieu nous apparaît comme un Dieu lointain qui cache sa majesté derrière les merveilles de la nature. Nous nous plaisons à l'évoquer dans l'immensité d'un ciel étoilé en plein été ou dans le spectacle fantastique d'une aurore boréale ou d'une tempête  secoué par des vagues spectaculaires. L'approche du monde des insectes d'autre part nous laisse pantois et nous fascine. Nous ne nous lassons pas d'admirer comment la chenille s'emprisonne dans une chrysalide pour devenir papillon.

Nous pensons que toutes ces choses étranges ont Dieu pour auteur et ont été générées par des calculs tels qu'aucun ordinateur n'aurait pu réaliser. "O! Dieu que ton nom est grand sur toute la terre!"! pensons-nous dans notre fort intérieur en paraphrasant le psaume 8. Quand nous songeons à l'humanité et au prodiges d'intelligence qui sont les siens, nous nous extasions devant les possibilité créatrices de Dieu et nous admirons les capacités prodigieuses qu'il a dissimulé es dans le cerveau humain :" qu'est ce que l'homme pour que tu te souviennes de lui et le fils de l'homme pour que tu prennes garde à lui" continuons-nous dans notre paraphrase des Écritures.

Avec Job , nous nous émerveillons et nous nous humilions devant tant de grandeur et nous pensons que seul, celui qui croit en Dieu peut trouver du sens et de la cohérence dans tout cela. Mais ce Dieu, si grand et si merveilleux reste inaccessible o notre pensée. Comment le  rejoindre et devenir son ami?

Depuis toujours,  on a aussi considéré que  ce grand Dieu pouvait être redoutable et qu'il devenant exigent quand il se rapprochait de nous. Comment pourrait-il rester sans réaction devant le mésusage que nous faisons de capacités qu'il a dissimulées en nous?

Étant parfait, il ne devrait pas supporter notre imperfection qui mettrait en cause sa perfection. Il serait donc enclin à réagir contre nous à cause de notre lenteur à pouvoir analyser nos comportements et à chercher à nous améliorer.

Jésus présente Dieu sous une autre jour que celui que nous avons l'habitude d'imaginer.Il le présente d’abord comme celui qui se chargerait de nous libérer des peurs que nous avons face à la vie. Dieu serait d'abord un libérateur, c'est pourquoi il s’acharnerait à combattre toutes les craintes qui nous pourrissent la vie pour installer l'espérance tout au fond de notre âme. C'est ainsi que son esprit prend place en nous afin de nous donner assez d'énergie pour faire face à a vie. 

A la place de la soumissions à lui qu'il lui serait normal d'exiger de notre part,  c'est l'amour qu'il met en première  comme élément  nécessaire dans une relation de vie entre Dieu et les hommes et des hommes  entre eux.

Sous l'impulsion de Jésus Dieu nous apparaît autrement que de la manière sont on le conçoit habituellement. De ce constat va naître alors un énorme malentendu, car  cette manière de voir les choses ne va pas plaire à tout le monde. Ceux qui se trouvent dans des positions privilégiées et qui pensent que Dieu es conforte dans leur situation découvrent qu'ils sont dans l'erreur. C'est ainsi que Jésus écarta de lui un jeune homme plein de bonne volonté qui n'avait pas compris que ses richesses n’étaient pas un don que Dieu lui avait réservé, et que s'il voulait rester en accord avec lui, il devait se faire justice à lui-même et partager  ses richesses avec plus défavorisés que lui.

Quand on s'attaque aux privilège et que l'on pense que Dieu ne trouve pas  sa place dans leur camp, on s'attire forcément  des inimitiés. Plus ils seront puissants, plus ils feront du tort à ceux qui les contestent. Tel fut le sort de Jésus et lucidement, Jésus a laissé entendre que ce serait aussi le sort de ceux qui partageront ses idées sur Dieu. S'élèveront alors des dissensions et la paix espérées prendra alors des formes de guerre.

Dans une telle perspective,  et malgré les divisions qu'il suscite dans les rangs de  ses adversaires, mais aussi dans les rangs de ses amis, voire même de sa future Église, Jésus entrevoyait déjà ce moment où sa conception de Dieu serait de plus en plus partagée par les humains. Tel est le Royaume dont il parlait, telle est l'espérance qui accompagnait ses propos, elle est la perspective dans laquelle il nous engage à entrer.

Si  donc Dieu est pourvoyeur de vie, il ne peut être  associé à ce qui pourrait   mener  à la mort, pas même à ce qui pourrait être perçu comme un juste jugement.. Nul ne pourra alors trouver de justification à la haine qu'il éprouve  pour d'autres, ni justifier la violence qu'il pourrait exercer contre  ses semblables. Il ne  verra pas non plus en Dieu celui qui est responsable des maladies et des catastrophes. Si les hommes veulent en savoir plus sur l'origine des dangers qui les menacent qu'ils laissent le saint esprit les visiter, peut-être alors verront-ils le monde autrement et à coup sûr ils verront Dieu autrement.

ainsi, sous l'impulsion de Jésus, Dieu nous apparait-il autrement que de la manière dont on le conçoit habituellement. De ce constat va naître un énorme malentendu, car cette manière de voir les choses  va déplaire à beaucoup de monde et s'élèveront des dissensions, mais il n'y aura plus de place pour eux qui préconisent une autre manière de voir Dieu. 

Le regard que Jésus porte sur ce monde tant aimé de Dieu ne convient certainement pas à tout le monde et les propos de Jésus nous paraissent en  décalage par rapport à  la réalité qui se déroule nous nos yeux. Certains se  croyant privilégiés à juste titre, se détournent de Dieu et adaptent l’Évangile à leur conception du monde, mais tous cherchent à trouver un chemin de vie entre l'espérance d'un monde nouveau qui pourrait advenir si nous calquions nos vies sur l’Évangile et le monde où nous sommes où les uns cherchent de plus en plus à justifier leurs comportement en culpabilisant  les autres parce qu'ils  seraient la  cause de leurs déboires. Tout serait-il à recommencer?

 Dieu est patient, et il a misé l'avenir du monde sur la fidélité des hommes. Peut-on déduire  cela de l’Évangile qui nous a été transmis. Certainement oui, nous dit notre espérance.

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