Psaume 91 :1-9
Auprès du Seigneur, aucun mal ne peut te toucher
se repose à l'ombre du Tout-Puissant.
2 Il dit au SEIGNEUR : « Tu es mon abri,
tu me protèges avec puissance,
tu es mon Dieu, j'ai confiance en toi. »
3 Oui, c'est Dieu qui te délivre des pièges du
chasseur,
il te guérit de la peste qui tue.
4 Il te couvre de ses ailes,
et tu te réfugies près de lui,
comme un poussin sous les ailes de sa mère.
Oui, sa fidélité te protège comme un bouclier.
5 Alors tu n'auras peur de rien :
ni des dangers de la nuit,
ni des flèches lancées en plein jour,
6 ni de la
peste qui avance dans l'obscurité,
ni du malheur qui frappe en pleine lumière.
7 Même si mille personnes tombent près de toi,
et si dix mille meurent à côté de toi,
rien ne t'arrivera !
8 Ouvre seulement les yeux,
et tu verras comment sont punis les gens mauvais.
9— Oui, SEIGNEUR, tu es pour moi un protecteur.
L’être humain a besoin de tendresse pour
s’épanouir. Il en prodigue à ses enfants
les gestes qui en sont porteurs car il
sait qu’ils en ont besoin pour
construire leur vie. Mais
arrivés à l’âge adulte il cache ce besoin de tendresse comme par pudeur
et il le dissimule sous une indifférence apparente. Les hommes
ont par ailleurs besoin d’exprimer leur puissance et ils la revendiquent parce que
c’est en la manifestant qu’ils croient montrer aux autres qu’il sont devenus
des adultes responsables et efficaces.
Depuis que le monde est monde les choses sont ainsi.
Comment alors, allons-nous nous situer par
rapport à ce psaume qui nous met en porte à faux par rapport à nous-mêmes
car il nous dit exactement le contraire ? Il considère la puissance comme
un attribut de Dieu. Celui qui s’en sert comme support à sa prière affirme placer sa confiance en Dieu en toute
chose. Il se place en situation de dépendance
par rapport à lui et manifeste son besoin de tendresse. Il revendique à chaque
instant le privilège de se mettre en sécurité sous les ailes du tout puissant
qui l’enveloppe de douceur et de protection comme le ferait une poule qui en
écartant ses ailes pousse ses
poussins sous son duvet tiède et
protecteur.
Cette image bucolique nous rappelle que nous sommes plongés dans un monde
où tous les dangers nous guettent. Comme
la flèche, tirée de son carquois par une main habile, frappe silencieusement et
mortellement sa victime, ainsi l’épidémie frappe aveuglément, sans crier gare, ceux
qu’elle choisit pour cible. La
guerre provoque à chaque bataille son lot de morts et de blessés. Le danger est
toujours là et la mort plane. Quelle force sera donc capable de nous protéger ?
L’expérience nous montre que la puissance
de Dieu n’est apparemment pas la protection suffisante contre tous les dangers.
Il nous faudra donc être plus malin que
l’adversaire ! C’est alors que l’homme intelligent va chercher à mettre sa
confiance en sa propre intelligence. Il va mobiliser ses capacités à inventer. Jadis,
un philosophe grec du nom de Diogène,
vivant à moitié nu, dans le dénuement le plus total et passant ses nuits dans un tonneau parcourait les rues d’Athènes, sous la risée de ses contemporains, une lampe à la main à la recherche d’un homme qu’il ne réussissait pas à trouver. Nous avons toujours le même problème aujourd’hui, nous cherchons nous aussi l’homme providentiel, celui qui apportera les bonnes réponses. A la différence de Diogène nous savons quel homme nous cherchons. Nous cherchons un homme, un autre nous mêmes, mais plus compétent, qui à force d’intelligence, de science et d’énergie apportera les solutions et réussira à dominer tous les obstacles que le monde nous oppose. Nous cherchons un homme fort et puissant, capables de supplanter toutes les divinités auxquelles nous ne croyons plus et de nous donner foi en une vie heureuse et prospère qui dépassera les limites de la vie actuelle sans passer par la mort.
vivant à moitié nu, dans le dénuement le plus total et passant ses nuits dans un tonneau parcourait les rues d’Athènes, sous la risée de ses contemporains, une lampe à la main à la recherche d’un homme qu’il ne réussissait pas à trouver. Nous avons toujours le même problème aujourd’hui, nous cherchons nous aussi l’homme providentiel, celui qui apportera les bonnes réponses. A la différence de Diogène nous savons quel homme nous cherchons. Nous cherchons un homme, un autre nous mêmes, mais plus compétent, qui à force d’intelligence, de science et d’énergie apportera les solutions et réussira à dominer tous les obstacles que le monde nous oppose. Nous cherchons un homme fort et puissant, capables de supplanter toutes les divinités auxquelles nous ne croyons plus et de nous donner foi en une vie heureuse et prospère qui dépassera les limites de la vie actuelle sans passer par la mort.
On va donc
va faire appel à des experts plus
doués les uns que les autres. En dépit de leurs succès contre certains maux,
ils ont recours à des forces qu’ils ne maîtrisent pas forcément et qu’ils
croient cependant manipuler avec génie, bien que parfois elles se retournent
contre eux. Malgré leurs efforts, la
violence entraine la violence et la mort devient chaque jour plus
sournoise ! Inutile de dire qu’un tel résultat est bien décevant. Nous
le voyons de nos propres yeux dans les désastres que subit notre planète que ces humains providentiels détruisent de jour en jour et qui
continuent à alimenter nos illusions.
D’où nous viendra l’assurance de suivre le bon chemin pour lutter contre les
maux qui nous oppressent ?
Ce psaume a été écrit pour répondre à cette
question. Il fut traduit jadis par Clément Marot et les protestants persécutés
le chantèrent pour se donner du courage. Il leur permettait de supporter les exactions perpétrées contre eux et même ils
le chantaient en allant au combat. Les Huguenots savaient bien que
Dieu ne les sauverait pas comme par magie mais ils recevaient de lui
l’assurance que ni la défaite ni la mort n’étaient une fin en soi. Ils savaient
que la main de Dieu leur était secourable et leur donnerait la victoire sur la mort. Il ne s’agissait pas pour eux de la peur de
la mort physique, mais il s’agissait de garder vivante l’espérance en une autre
vie qui les maintiendrait en amitié avec
Dieu quand bien même ils auraient rendu leur dernier souffle. La confiance en la tendresse de Dieu maintenait
vivante leur espérance et leur permettait de croire que la vie avec Dieu ne
s’arrêterait pas à la fin du combat mais
que leur place dans l’éternité y était déjà réservée.
Les esprits forts d’aujourd’hui, ont du mal à accepter cette manière de voir les choses. Ils n’adhèrent plus à ces discours qui font miroiter un monde meilleur au-delà
de la vie. Ils cherchent une réponse plus
immédiate à leurs questions pour ce temps et non pour un autre temps. Ils demandent qu’on leur parle d’un Dieu que
l’on puisse comprendre et que l’on puisse entendre à défaut de pouvoir le voir.
Puisque notre recherche d’un pouvoir efficace
n’aboutit pas, puisque nous ne pouvons pas acquérir la puissance que ce psaume
attribue à Dieu, tournons-nous vers la
deuxième hypothèse qu’il propose : la tendresse. Nous l’avons vu, la
tendresse est pour nous ce sentiment profondément ancré au cœur de nos désirs,
niché au plus profond de notre être que nous cultivons
en secret. La lecture de ce psaume nous dit également que Dieu est tendresse. C’est donc au plus profond de
nous-mêmes que nous l’y rencontrerons dans un échange de tendresse avec lui. Au
plus intime de nous-mêmes Dieu se mêle à
nos sentiments les plus forts. Il fait ainsi de l’amour le seul absolu qui nous permette de mettre nos vies en harmonie
avec sa volonté et de construire avec lui un avenir possible.
Dieu deviendra alors audible pour nous. Mais pour pouvoir percevoir sa voix, il faudra commencer par nous taire, il faudra
que nous oublions toutes les affirmations
humaines sur nos velléités de puissance et nos désirs de dominer
l’avenir par nos seules forces. Il nous faudra faire taire en nous tous ces propos qui flattent
notre orgueil et notre vanité. On pourra
alors entendre Dieu et nous mettre en chemin avec lui. Ce chemin croisera bien évidemment celui de
Jésus en qui il a mis toute sa sagesse. Avec
tendresse il nous ouvre le chemin que l’amour de Dieu nous indique. Dieu a fait de lui son Fils pour que nous devenions
ses frères et que nous nous épanouissions dans sa tendresse de
Père.
Désormais, les Paroles de Jésus, toutes
pleines de la sagesse de Dieu donnent toute autorité à sa tendresse qui devient le seul lien de vie qui nous
unira désormais avec Dieu et avec nos semblables. C’est dans l’Evangile que les
paroles de Jésus ont été rassemblées. On peut les lire et les méditer, et
toujours on entendra cette même vérité, que nos cherchons depuis le début de ce
propos, à savoir que c’est l’amour qui mène le monde à son terme car l’amour est
cette faculté de dépassement qui supplante toutes les sagesses et toutes les
sciences humaines puisqu’il est sagesse et science de Dieu.
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