jeudi 11 février 2016

2 Corintiens 5 :17-21 Conflit avec Dieu et réconciliation - dimanche 6 mars 2016



2 Corinthiens  5 :17-1   Réconciliation avec Dieu


17 Si quelqu'un est dans le Christ, c'est une création nouvelle. Ce qui est ancien est passé : il y a là du nouveau. 18 Et tout vient de Dieu, qui nous a réconciliés avec lui par le Christ, et qui nous a donné le ministère de la réconciliation. 19 Car Dieu était dans le Christ, réconciliant le monde avec lui-même, sans tenir compte aux humains de leurs fautes, et mettant en nous la parole de la réconciliation.

20 Nous sommes donc ambassadeurs pour le Christ ; c'est Dieu qui encourage par notre entremise ; au nom du Christ, nous supplions : Laissez-vous réconcilier avec Dieu ! 21 Celui qui n'a pas connu le péché, il l'a fait pour nous péché, afin qu'en lui nous devenions justice de Dieu.
 

Ce  monde sous certains aspects est perçu comme  intolérable. C’est de la faute de Dieu disent les uns, c’est de la faute des hommes pensent les autres. Il  s’établit entre l’humanité pensante et Dieu comme un profond désaccord  où tous semblent s’accuser  les uns les autres. D’un côté pensent certains, Dieu endosse  le costume du vengeur masqué et rend les hommes responsables de tout ce qui ne va pas. Il  les punit de leurs méfaits tandis que d’autres hommes prennent la défense Dieu en disant qu'il n'en est pas ainsi,  mais ne comprennent pas son silence face aux événements insoutenables qui se passent sous nos yeux, et lui en font grief. Les enjeux  semblent être posés entre colère de Dieu et silence de Dieu. Dans les deux cas de puissants théologiens et philosophes rivalisent sans imposer vraiment  une réponse crédible.
 
Des hommes, des femmes, des enfants périssent en tentant de traverser les flots pour sauver leur vie ! Ce ne peut pas être  la volonté de Dieu. Arrêtés par des frontières infranchissables,  des fugitifs  stagnent  dans des camps  où la faim et la soif les attendent. C’est une situation intolérable que rien ne justifie.  Quand   la nature s’en mêle et que  les flots  inexorables se gonflent sous l’action des pluies, quand la fonte des glaces  rend pour ceux qui les occupent leurs terres  inhabitables, c’est intolérable aussi et cela n’explique en rien le silence ou la colère de Dieu

D’un côté ce sont des humains qui sont chassés par d’autres humains, ailleurs, c’est la nature qui les rend indésirables. C’est inacceptable,  et nous ne cessons de le dire dans nos prières en rappelant à Dieu qu’il n’a pas créé les hommes pour ça et nous l’interrogeons pour  savoir les raisons de ces injustices. Mais rien de semble y faire.

Pourtant ce vent de panique et d'inquiétude ne souffle pas de partout. Ailleurs, dans d' autres coins de cette même planète, avec une inconscience évidente, d’autres hommes, poursuivent leur existence sans excitation excessive. Ils justifient leur inaction en accusant le destin pour mieux se disculper. Ainsi, ils peuvent se justifier sans trop se culpabiliser de  garder la bonne place qu’ils occupent au soleil. Il y a bien longtemps que le souci de Dieu n’accapare plus leurs esprits, ce qui ne les empêche pas de se demander pourquoi il en est ainsi. Ils restent persuadés que la planète s’en sortira, comme elle l'a toujours fait et que les crises de civilisation seront surmontées. Pourtant, sans vraiment prendre parti, la plupart des autres, sont bien conscients que personne n’est vraiment innocent et que tous ont un rôle à jouer mais tous se sentent bien impuissants.

Ces réflexions laissent apparaître  le fait qu’un un profond malentendu  s’est établi entre Dieu et l’humanité. Ce malentendu va en s’amplifiant et provoque notre foi en Dieu à tel point qu’elle en est ébranlée.  Pour beaucoup de croyants qui se  réclament de la Bible, beaucoup pensent, citations scripturaires à l’appui, que Dieu a voulu qu’il en soit ainsi car le péché des hommes  est devenu tel que Dieu  se résignerait  à abandonner les humains à leur triste sort. Un retour à une pratique religieuse plus authentique pourrait-il ramener Dieu à de meilleurs sentiments. Il semble que  rien n'y fait.

Avez-vous remarqués que depuis le début de ce propos, je n’ai pas encore prononcé le nom de Jésus Christ, comme si j’attendais le moment opportun pour le faire afin de   vous donner la clé de l’énigme. Si je Je ne l’ai pas prononcé c'est qu' habituellement, nous identifions l'action  de Jésus avec celle de Dieu.  On attend  de lui une solution miraculeuse qui  en échange de plus de piété renverserait le cours des choses.

Au cas où rien ne se produirait,  et dans  des pays d’une autre culture que la nôtre, on appelle sa mère au secours. Si j’en crois le site qui depuis quelques jours parasite mon ordinateur sur un appel à la piété mariale, ça marcherait, ou plus exactement les auteurs de ce site essayent  de me démontrer que ça marche. Mais les choses restent en l’état et on désespère de la solution.

Le seul constat que nous pouvons faire maintenant, c’est que, si ça ne marche pas, c’est qu’on s’y prend mal pour régler le conflit qui nous oppose à Dieu depuis si longtemps. Comme on ne peut tenir Dieu pour responsable, il est bien évident que la balle est dans notre camp et au lieu de regarder vers Dieu, il nous faut donc maintenant regarder vers les hommes.
 Nous voudrions que ça change, et ça ne change pas et  nos prières semblent s’adresser à un ciel qui demeure fermé.

A moins que, si  pour que ça change, c’est nous qui acceptions de changer et non pas Dieu ! C’est alors que nous entendrions sans doute la  voix de Jésus percer le silence de Dieu. Nous verrions le monde sous un autre angle et  l’espoir renaîtrait.

Depuis longtemps nous nous croyions en conflit avec Dieu, depuis  en fait que nous avons mal digéré cette vieille histoire de pomme qui nous est restée en travers de la  gorge. Sans doute nous l’avons extrapolée, nous la racontons autrement, mais nous sommes restés persuadés qu’il existe un conflit entre Dieu et nous depuis toujours. Nous croyons que Dieu est  courroucé à tout jamais contre l’humanité en état de péché constant. 

Pourtant, Jésus a consacré toute sa vie  à nous sortir de cette ténébreuse affaire et il s’est appliqué à nous faire comprendre que  tout cela ne pesait ni sur notre salut, ni sur le salut du monde et que  nous devrions rester persuadés que plus rien ne fait obstacle à l’amour que Dieu nous porte. Mais son enseignement n’a  pas suffi  à nous convaincre et  sa mort semble avoir tout fait rater.

Nous avons transféré notre culpabilité primitive au sujet  de la pomme sur la mort de Jésus. Nous nous sommes crus responsables de son supplice,  nous  nous culpabilisons de ses souffrances et nous en portons le poids. Pourtant nous n’avons  pas évacué pour autant la bonne nouvelle de notre réconciliation  avec Dieu par le ministère de sa croix. Mais nous n’en avons gardé que la moitié. Nous nous comportons comme si rien n’était changé  pour ce monde mais que les promesses de Jésus  se réaliseraient, pour nous les croyants, dans un au-delà éternel dont nous bénéficierions déjà  dans l’intimité de notre foi. Quant au monde actuel,  tout resterait en l’état.

Pourtant nous n’en restons   qu’à mi parcours. Jésus n’a pas souhaité qu’on s’arrête là.  Pour que les choses changent, il faut que les hommes changent. Pas quelques uns, mais tous ! Il a alors montré que c’est grâce à la mise en pratique de l’amour, qui est le seul instrument que Dieu nous ait donné pour gérer le monde,
que l’avenir deviendra meilleur et que la société des hommes sera sauvée. 

C’est le partage entre tous,  de la terre  et de ses promesses qui rendra l’avenir possible.  Il repose désormais sur la responsabilité des croyants et sur l’action des églises que le monde entier soit gagné à cette idée et  que tout et tous se mettent à changer. C’est cela qu’on appelle l’Évangélisation  du monde pour notre temps que nos Églises s’évertuent à mettre en pratique.

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