Romains 8/
9 Quant à vous, vous n'êtes pas sous l'empire de la
chair, mais sous celui de l'Esprit, s'il est vrai que l'Esprit de Dieu habite
en vous. Et si quelqu'un n'a pas l'Esprit du Christ, il ne lui appartient pas.
10 Or si le Christ est en vous, le corps, il est vrai,
est mort à cause du péché, mais l'Esprit est vie à cause de la justice.
11 Et si l'Esprit de celui qui a réveillé Jésus d'entre
les morts habite en vous, celui qui a réveillé le Christ d'entre les morts fera
aussi vivre vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous.
12 Ainsi donc, mes frères, nous sommes bien débiteurs,
mais non pas envers la chair — pas pour vivre selon la chair.
13 En effet, si vous vivez selon la chair, vous allez
mourir ; mais si par l'Esprit vous faites mourir les agissements du corps,
vous vivrez.
Celui qui
croit en Dieu, aussi bien que celui qui n’y croit pas cherche Dieu, car il est
sous l’emprise de la chair et il ne
s’est pas encore placé sous l’influence de l’esprit de Dieu qui agit en lui de
telle sorte que toute chose devient différente car Dieu ne se démontre pas, il
s’entend. Le premier, celui qui cherche Dieu, le fait pour se prouver à
lui-même, comme aux autres la réalité de Dieu.
Le deuxième, celui qui ne croit pas en Dieu, le cherche quand même pour se prouver à lui-même
et aux autres, que Dieu n’existe pas. Mais quel intérêt peut avoir un tel
exercice ?
En fait
l’homme se cherche lui-même et aimerait se situer dans l’univers où il se sent
perdu. S’il arrive par des arguments à
se convaincre lui-même de l’une ou l’autre réalité, il se sortira grandit de
cette exercice puisque par sa propre réflexion il aura réussit, soit à s’élever
au niveau du divin au cas où il serait arrivé à se convaincre de l’existence de
Dieu, soit dans le cas de la non existence de Dieu il aurait réussi à se
convaincre qu’il n’y a rien au dessus de lui-même.
Vanité
que tout cela constate l’Ecclésiaste, de telles élucubrations ne résistent pas
à l’emprise d’un vent contraire. Il n’empêche que ce double exercice auquel
nous venons de nous livrer mobilise les hommes depuis que le monde existe et
que les hommes se sont entretués au nom de principes qui n’émanent que de leurs
élucubrations personnelles sans vraiment
qu’aucune preuve logique ne soit fournie.
Certes,
ceux qui prétendent avoir trouvé Dieu le font au nom d’expériences
indémontrables. Ils cherchent leurs preuves dans les forces de la nature qu’ils
utilisent comme arguments incontournables et qui ont toutes été éliminées à
mesure des progrès de la science. Ils se
sont aussi appuyés sur des affirmations philosophiques sur les quelles ils ont
étayé leurs théories. La logique pensent-ils veut qu’il y ait un inventeur
à cette prodigieuse machine qui est l’univers et qu’il y ait un
mécanicien pour la faire fonctionner. Il
faut en même temps un concepteur fort habile pour inventer les merveilles qui
font que tout se meut avec harmonie sur
cette terre !
Mais de
tels arguments sont bien vite dénoncés par ceux qui prétendent le contraire et
qui affirment que les malheurs qui accablent le monde, les inégalités entre les
espèces et la mort elle-même sont à l’évidence la preuve de la non-existence de
Dieu.
On
pourrait épiloguer longuement sur cette
question si elle ne cachait pas une profonde angoisse qui se niche au cœur de l’humanité. La présence ou l’absence de Dieu ne servent
qu’à alimenter des arguments qui les
rassurent, car l’homme a peur en face d’un univers qu’il ne maîtrise pas et que
les découvertes apportées par sa propre science ne font que rendre de moins en
moins accessibles. Il faut désormais compter en millions d’années lumières pour
discerner dans l’univers la présence
d’êtres pensants susceptibles de nous ressembler. Pascal se disait effrayé par
l’immensité des espaces infinis. En
fait en cherchant une logique dans la
présence ou l’absence de Dieu, c’est une clé universelle que nous cherchons, elle qui nous ouvrirait à
une meilleure compréhension du monde, mais nous semblons loin d’y arriver.
Malgré la diversité des opinions
et des croyances qui nous éloignent
d’une réponse cohérente
concernant le sens de l’univers, c’est peut être le Dalaï Lama qui nous ouvre
une porte. Dans une interview récente publiée dans la presse religieuse il laisse
entendre que des hommes tels Gandhi,
Martin Luther King ou Nelson Mandela (1)
entraineraient l’humanité vers
une solution qui donnerait du sens à notre existence. En s’engageant résolument
sur le chemin de la non violence ils offrent
à notre réflexion une ouverture vers une voie possible.
S’il n’y
avait plus de rivalité entre les hommes, le monde ne serait-il pas plus
compréhensible ? En s’écartant de la problématique de la recherche du savoir sur l’existence de Dieu, les trois
penseurs cités ne rejoignent-ils pas
l’enseignement de Jésus sur Dieu ? En cherchant à ouvrir ses contemporains
à la compréhension de Dieu ne disait-il pas que Dieu est amour, c'est-à-dire
que la vérité sur Dieu selon Jésus nous amène d’abord à un changement de
comportement vis-à-vis des hommes, c’est alors qu’ils comprendront Dieu et qu’ils
saisiront quel rôle il joue dans l’univers.
Si à force de le chercher et si
nous espérons le trouver c’est en essayant
d’appliquer l’altruisme dans toutes nos relations avec autrui que la
connaissance de Dieu se fera en nous.
Nous
n’arrivons pas à la connaissance de Dieu en cherchant sa manifestation
dans toutes sortes de prodiges et nous
ne nions pas la réalité de Dieu en contestant sa présence dans
les merveilles de la nature. Nous ne démontrerons pas sa non- existence
en niant
les effets de sa présence dans les mouvements de la nature. Dieu n’agit
en aucune manière pour se faire connaître des hommes, mais il vient à leur
rencontre dans cet espace réservé à
chacun d’eux dans le secret et l’intimité de leur cœur. Il s’agit pour nous d’aller à la rencontre de
ces voies intérieures qui nous habitent et que Dieu utilise pour nous parler.
C’est
ainsi que l’esprit de Dieu agit en nous et vient lui-même à la rencontre de
notre propre esprit à condition que nous fassions l’effort de l’écouter. Selon l’enseignement de Jésus l’esprit de
Dieu parle en nous par les intuitions d’amour que nous ressentons au fond de
nous et qui nous poussent à agir de telle sorte que tous les hommes se portent
mieux. C’est en écoutant la voix de son esprit qui parle en nous que Dieu se
fait présent en nous et que nous aurons
la certitude de son existence. Dieu ne se démontre pas, il s’entend. Nous
aurons la certitude de sa présence quand nous aurons compris son injonction à
aller vers les autre, pour construire un monde plus juste et plus fraternel.
(1) Le monde des religions, N° 84 page 69
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