Luc 21/25-36
La venue du Fils de
l'homme
25Il y aura des signes
dans le soleil, la lune et les étoiles, et, sur la terre, une angoisse des
nations qui ne sauront que faire au bruit de la mer et des flots ; 26les
humains rendront l'âme de terreur dans l'attente de ce qui surviendra pour la
terre habitée, car les puissances des cieux seront ébranlées. 27Alors on verra
le Fils de l'homme venant sur une nuée avec beaucoup de puissance et de gloire.
28Quand cela commencera d'arriver, redressez-vous et levez la tête, parce que
votre rédemption approche.
L'approche du règne de
Dieu
La venue du Fils de l'homme
25Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles, et, sur la
terre, une angoisse des nations qui ne sauront que faire au bruit de la mer et
des flots ; 26les humains rendront l'âme de terreur dans l'attente de ce
qui surviendra pour la terre habitée, car les puissances des cieux seront
ébranlées. 27Alors on verra le Fils de l'homme venant sur une nuée avec
beaucoup de puissance et de gloire. 28Quand cela commencera d'arriver,
redressez-vous et levez la tête, parce que votre rédemption approche.
L'approche du règne de Dieu
29Il leur dit encore une parabole : Voyez le figuier et tous les
arbres. 30Dès qu'ils bourgeonnent, vous savez de vous-mêmes, en regardant, que
déjà l'été est proche. 31De même, vous aussi, quand vous verrez ces choses
arriver, sachez que le règne de Dieu est proche. 32Amen, je vous le dis, cette
génération ne passera pas que tout cela n'arrive. 33Le ciel et la terre
passeront, mais mes paroles ne passeront pas.
La nécessité de veiller
34Prenez garde à vous-mêmes, de peur que votre cœur ne s'alourdisse dans
les excès, les ivresses et les inquiétudes de la vie, et que ce jour n'arrive
sur vous à l'improviste, 35comme un filet, car il viendra sur tous ceux qui
habitent la surface de toute la terre. 36Restez donc éveillés et priez en tout
temps, afin que vous ayez la force d'échapper à tout ce qui va arriver et de
vous tenir debout devant le Fils de l'homme.
L’être humain est une bien
faible créature en dépit de ce qu’il croit. Il est dépourvu de moyens de défense
naturelle contre ses agresseurs. Il n’a ni ongles, ni griffes ni dents
redoutables pour se protéger de ceux qui l’attaquent. Il n’a ni poils ni
plumes ni fourrure pour se prémunir contre les agressions du froid, de la
chaleur et de la pluie. En dépit des performances olympiques de ses
champions, il n’est pas un coureur assez rapide pour échapper à ses
prédateurs. Il ne sait pas voler pour échapper à ses poursuivants, et ce n’est
pas en nageant qu’il peut attraper des proies et s’en nourrir.
Seul dans un monde hostile,
l’homme a cependant réussi à conquérir la planète. Il s’est
imposé à tout ce qui faisait obstacle à sa prodigieuse évolution, grâce à son
intelligence et à l’habileté de ses mains. Il a laissé la trace de ses exploits
dans des écrits, qui ont été lus de générations en générations et qui ont
renforcé pour ses descendants la certitude que l’homme est invincible.
Hiéroglyphes, cunéiformes ou autres ont raconté ses alliances avec les dieux et
ont assuré à ses descendants qu’il avait une histoire commune avec
eux . De tout temps il a cherché à s’approprier les faveurs de puissances
extérieures à lui et il les a divinisées. Les mythes les plus anciens
racontent ses tentatives de devenir encore plus performant grâce à la
complicité des puissances célestes.
Mais il ne peut pas
tout. Il n’a pas réussi, malgré ses tentatives nombreuses, à séduire les
puissances hostiles qui habitent les mers et déclenchent les
ouragans, ni à éradiquer les maladies qui détruisent des
populations entières. Il y a des forces de la nature qu’il ne comprend pas et
il accuse la colère des dieux de s’en prendre à lui. Même quand sa pensée à
évolué au point d’abandonner le polythéisme lié aux forces de la nature pour
adorer le Dieu unique créateur de tout chose, il croit encore que les
mouvements de la nature qui lui sont hostiles ont quelque chose à
voir avec ce Dieu.
Toute une théologie biblique
a été construite sur ce mythe et le peuple d’Israël a continué à croire
pendant longtemps que les catastrophes qu’il subissait étaient liées à la
colère de Dieu qui lui reprochait son infidélité. C’est ainsi qu’on a
raconté le déluge. C’est ainsi aussi que l’on a expliqué la prise
de Samarie en 723 et la chute de Jérusalem en 586. C’est ainsi
qu’on a expliqué le retour de l’exil parce que la colère de Dieu se apaisée.
Mais une théologie trop
simpliste ne satisfait plus les penseurs. Les penseurs bibliques
pour approfondir les choses se sont écartés des chemins de la facilité.
Ils ont cherché à donner une image de Dieu plus appropriée à la
situation. Les Ecritures ont laissé entendre qu'un
Messie devait venir. On s'est alors plu à espérer à l'aube du
premier siècle en la venue d'un roi céleste. En attendant les légions romaines
qui occupaient le pays imposaient une loi implacable et contraire au
monothéisme que pratiquaient fidèlement les Hébreux. Qui avait armé le
bras romain pour dominer la terre ?
C'est alors, que rempli
de ces réflexions, Luc, l’écrivain de l’Évangile a repris les propos de
Jésus et a raconté ses exploits pour les transmettre, aux générations
suivantes. L'actualité politique apportait des éléments à ses propos. En effet,
la guerre des juifs qui avait suivi la mort de Jésus avait accrédité l'image de
l'abomination de la désolation. La Ville Sainte avait été détruite ainsi
que son temple. La question devenait cuisante pour
tous : qui pouvait bien se cacher derrière une telle force qui
semblait laisser croire que Dieu était vaincu dans son propre camp ?
La question reste pertinente aujourd’hui, et la comparaison avec
l’actualité est toujours possible.
Dans ce contexte nous
reprenons les propos de Jésus. Son discours semble donner raison
aux thèses catastrophiques selon lesquelles un fatalisme règne sur le
monde qui entraînera sa destruction et la venue d’un Royaume de paix, mais
nous trouvons que ce temps d’attente est bien long. Faut-il voir les choses
autrement ?
L’idée de la colère de Dieu
est abandonnée par Jésus. Il le laisse en dehors du coup. En effet, on
comprendrait mal l’idée que Dieu consente à tant de souffrances
pour provoquer une fin du monde qui n’arrive toujours pas, car
après l’épisode évoqué ici, l’histoire du monde va continuer et je ne
donne pas la liste des horreurs qui se sont déroulées sur notre planète
depuis 2 000 ans et dans lesquelles l’Église n’a pas toujours joué un joli
rôle.
S’appuyant sur les
événements présents et passés, évoquant un avenir proche ou
lointain, Jésus n’hésite pas à répondre aux inquiétudes des hommes et même à
les amplifier. Il en rajoute même une couche envisageant même que la
planète n’y résistera pas. Trop, c’est trop. En fait Jésus
veut nous entraîner ailleurs, sur une autre voie car sa pensée ne relève pas de
cette logique.
Curieusement, il ne fait
aucune allusion à Dieu, Je l’ai déjà dit, qui ne semble pas directement
impliqué dans cette affaire. Face à ces moments difficiles qu’il évoque,
face à la réalité terrifiante que vivent les peuples menacés, Jésus nous
recommande seulement de veiller et prier. Mais prier, nous le faisons
bien et ça ne semble pas marcher. Prions-nous comme il le souhaite ? Il
n’empêche que c’est dans cette action qu’il faut concentrer notre
intelligence et exercer notre sagesse.
Par ces deux
recommandations il fait appel à l’esprit inventif de l’homme,
celui de veiller. Il fait aussi appel à sa foi : prier. Il nous rappelle ainsi que la prière
n’a pas pour objet l’attente passive d’une délivrance de la
part de Dieu et qu'il ne s'agit pas de voir évoluer la terre sans rien faire.
Notre prière doit être une supplique faite à Dieu pour que son esprit
nous visite et que sous son action, nous mettions en œuvre notre
intelligence.
C’est Dieu qui par sa
sagesse éclaire notre pensée et nous aide ainsi à inventer des solutions car il
n’y a pas de solutions toutes faites pour résoudre des problèmes qui ne
sont pas encore posés. Dieu fait confiance aux humains pour qu’ils inventent
eux-mêmes les bonnes solutions. C’est en nous rendant inventifs que Dieu répond
à nos prières. Ainsi en nous poussant à une action réfléchie, Dieu
agit-il sans se substituer à nous.
Éclairés par
l’Évangile qui est au cœur de notre foi, nous pouvons déjouer les mauvais
instincts qui habitent les hommes tels l'égoïsme et l'esprit de
domination. Dans ce type de situation j’espère en Dieu pour qu’il nous
aide à devenir de bons veilleurs et pour stimuler ceux
qui agissent dans ce monde afin qu'ils soient être des hommes de
foi.
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