Ezéchiel 37 :12-14 La vision des ossements desséchés - dimanche 6 avril 2014
1 La main du SEIGNEUR fut sur moi ; le SEIGNEUR
me fit sortir par un souffle et me déposa au milieu de la vallée ;
celle-ci était remplie d'ossements. 2 Il me fit passer auprès d'eux, tout
autour : ils étaient très nombreux, dans la vallée, et ils étaient très
secs.
3 Il me dit : Humain, ces ossements pourront-ils
revivre ? Je répondis : Seigneur DIEU, c'est toi qui le sais ! 4
Il me dit : Parle en prophète sur ces ossements. Tu leur diras :
Ossements desséchés, écoutez la parole du SEIGNEUR ! 5 Voici ce que dit le
Seigneur DIEU à ces ossements : Je fais venir
en vous un souffle, et vous vivrez ; 6 je placerai sur vous des tendons, je ferai pousser de la chair sur vous, je vous recouvrirai de peau, je mettrai en vous un souffle, vous vivrez, et ainsi vous saurez que je suis le SEIGNEUR (YHWH) .
en vous un souffle, et vous vivrez ; 6 je placerai sur vous des tendons, je ferai pousser de la chair sur vous, je vous recouvrirai de peau, je mettrai en vous un souffle, vous vivrez, et ainsi vous saurez que je suis le SEIGNEUR (YHWH) .
7 Je parlai en prophète, selon ce qui m'avait été
ordonné. Et comme je parlais en prophète, il y eut un bruit, il y eut un
frémissement — et les ossements se rapprochèrent les uns des autres. 8 Je
constatai qu'il y avait sur eux des tendons. La chair se mit à pousser, et la
peau les recouvrit par-dessus, mais il n'y avait pas de souffle en eux.
9 Il me dit : Parle en prophète sur le souffle,
parle en prophète, humain ! Tu diras au souffle : Ainsi parle le
Seigneur DIEU : Viens des quatre vents, ô souffle ! Souffle sur ces
tués, et qu'ils revivent ! 10 Je parlai en prophète, comme il me l'avait
ordonné. Alors le souffle vint en eux, ils reprirent vie et se tinrent debout
sur leurs jambes. C'était une très grande armée, une armée immense.
11 Il me dit : Humain, ces ossements, c'est toute la maison d'Israël.
Ils disent : Nos ossements sont desséchés, notre espoir s'est évanoui,
nous sommes perdus ! 12 A cause de cela, parle en prophète ! Tu leur
diras : Ainsi parle le Seigneur DIEU : J'ouvre vos tombes, je vous
ferai remonter de vos tombes, ô mon peuple, et je vous ramènerai sur la terre
d'Israël. 13 Ainsi vous saurez que je suis le SEIGNEUR (YHWH), lorsque
j'ouvrirai vos tombes et que je vous ferai remonter de vos tombes, ô mon
peuple ! 14 Je mettrai mon souffle en vous, et vous reprendrez vie ;
je vous ramènerai sur votre terre, et ainsi vous saurez que c'est moi, le
SEIGNEUR (YHWH), qui ai parlé et agi — déclaration du SEIGNEUR.
Qu’adviendra-t-il de nous quand nos yeux se
seront fermés pour la dernière fois et que nous aurons quitté le monde des
vivants?. On aimerait forcer le secret des textes et chercher au-delà de ce qui
est écrit pour savoir ce que Dieu nous cache. Nous savons bien que la Bible,
dans l’Ancien Testament ne nous dit que
peu de choses sur l’au-delà et encore moins sur la résurrection. A part ce
texte qui nous intéresse aujourd’hui et un autre texte issu de Maccabées 7/9, il n’y a pas d’autres textes
explicite sur la question. Pourtant beaucoup aimeraient en savoir plus. Ils pensent même que certains
initiés seraient à même de révéler ce qu’il y a derrière le non-dit des textes
et ils mettraient volontiers Ezéchiel au rang de ceux-ci
Dans ce passage d’Ézéchiel, le prophète
brosse une fresque superbe et grandiose décrivant la
résurrection des corps avec beaucoup de réalisme et avec un art consommé
de la description. Les os éparses se
cherchent et se retrouvent, les muscles
qui avaient disparu se régénèrent, les corps se reforment et la peau les recouvre,
les nerfs leur donne du mouvement. L’Esprit vient sur eux et ils deviennent une très grande armée. On serait tenté de croire que le prophète
ferait partie de ces heureux initiés
qui auraient eu droit à une révélation supplémentaire. En fait il n’en est rien, car ce n’est pas de la
résurrection des humains qu’il tente de parler ici mais de la résurrection
du peuple. Ce qu’il décrit ne correspond pas au retour à
la vie d’individus distincts mais à celui
d’une nation. Il s’agit du peuple d’Israël
éparpillé sur les lieux d’exil de la Babylonie.
Le peuple anéanti a perdu l’espérance de se
réunifier un jour, de retrouver sa terre abandonnée et de revivre une nouvelle
histoire dans ce pays que personne ne veut oublier. La parole du prophète retentit
sur la terre d’exil pour redonner du souffle à ces exilés qui n’en ont plus. La
résurrection du peuple est possible
dit-il, et elle se réalisera. Mais qu’en est-il de la résurrection des
individus. Il n’en dit rien.
Certainement la théologie officielle du
peuple juif ne parlait pas de résurrection, elle laissait entendre depuis
longtemps que les morts s’endormaient dans le monde des ombres pour lentement
disparaître à jamais. C’est ce que nous raconte l’épisode du Livre de Samuel,
où le roi Saül demande à une sorcière de réveiller le fantôme de Samuel pour
lui dire son avenir (1 Samuel 28). Mais ce n’est pas parce que les théologiens
officiellement reconnus affirment quelque chose que le peuple se rallie en
totalité à ce qu’ils disent. On sait bien, même aujourd’hui encore que des
croyances populaires circulent et que
malgré l’avis contraire des spécialistes elles ont force de vérité.
Il en était certainement de même à l’époque
ancienne où la foi d’Israël étaient en train de se façonner et où les croyances
en une autre vie s’ élaboraient. D’où venaient-elles ? A qui étaient-elles
empruntées ? Les spéculations vont
bon train, mais la croyance en une survie après la mort s’imposait lentement. Il
n’est pas impossible qu’Ézéchiel fût
déjà habité par ce courant de pensée et s’en soit servi pour exprimer ses
convictions en décrivant la restauration du peuple d’Israël. On trouvera réellement
formulée cette conviction dans le
deuxième livre des Maccabées (deuxième
siècle av JC) et elle sera caractéristique du point de rupture entre les Pharisiens et
les Sadducéens. A l’époque de Jésus,
dans l’épisode de la résurrection de Lazare, Marie affirme sa foi en la
résurrection des morts comme en une croyance fermement établie.
Curieusement une croyance qui ne s’appuie sur
aucun enseignement de la Thora a fini
par s’imposer comme une vérité centrale des religions monothéistes. Ainsi les
mystères ultimes de la révélation nous demeurent cachés. Au
cours des premiers siècles de l’ère chrétienne, l’esprit de Dieu a travaillé
les humains au point que cette vérité deviendra le point central de la foi
chrétienne à partir de laquelle les croyants qui se réclament de Jésus affirmeront qu’après son martyr, il n’a
pas été englouti dans le néant mais que
sa vie a subsisté sous une autre forme et d’une manière plus gratifiante que la vie terrestre.
Les choses
seraient vraiment simples si on pouvait s’en tenir là, mais les esprits rationalistes font barrage, aujourd’hui plus que jamais, ils s’opposent à
de telles idées. Ils demandent des preuves. Ils contestent que de telles
affirmations puissent être raisonnables. Mais le phénomène n’est pas
nouveau. L’apôtre Paul, sur l’aréopage
d’Athènes n’a pas réussi à se faire entendre sur ce sujet et à affirmer ses
convictions. Les savants de l’époque se sont poliment retirés en disant qu’ils
viendraient l’écouter sur ce sujet une autre fois. Tout l’argumentaire de la
foi chrétienne s’effondrait sous les coups
des philosophes grecs ( Actes 17 :16-34)
Inutile de dire que dans nos sociétés
contemporaines, les mêmes esprits forts développent les mêmes idées si bien que
face à leur logique nous en restons au même point bien qu’au cours des siècles
l’esprit de Dieu ait continué à travailler les humains si bien que cette vérité
sur la résurrection continue à s’imposer
dans la pensée de beaucoup.
Il se trouve cependant que Dieu n’a jamais
voulu qu’aucun article de foi ou quoi que ce soit des vérités chrétiennes ne
soit démontré ou démontrable. La foi qui donne du sens à notre vie et qui
s’impose à nous est d’abord le fait d’une
expérience personnelle qui
s’impose à nous par une conviction
intérieure. C’est Dieu qui entre en dialogue avec nous et les vérités qui s’imposent à nous ne
deviennent conviction que si nous savons écouter Dieu en commençant par faire silence devant lui. Pourtant, si les
expériences spirituelles des autres et l’enseignement des maîtres sont pour
nous des repères nécessaires et utiles, ils n’ont pas force de démonstration. Ils ne peuvent se substituer aux résonnances
de notre vie intérieure partagées avec Dieu.
Dieu a mis Jésus Christ sur notre chemin
comme un guide efficace. Sa personne prend corps en notre âme pour soutenir et
orienter les intuitions que l’esprit de Dieu dépose en nous. Le chercheur
de Dieu ne trouvera nulle
part la démonstration de la résurrection. Il la découvrira en lui-même dans la
rencontre qu’il fera avec Dieu tel qu’il se révèle en la personne de Jésus. Son
esprit inscrit alors la résurrection comme une conviction profonde au fond
de son âme. La foi s’enrichit en lui par le silence qui seul
permet l’écoute. Cela lui prendra
certainement du temps, mais notre temps appartient à Dieu et c’est lui qui le remplit. Il nous entraîne
ainsi au-delà de cette vie dans une autre dont lui seul connaît les dimensions,
mais dont il n’a pas décidé de révéler la nature.
Auteur anonyme
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