Esaïe
8 :23
Mais
les ténèbres ne régneront pas toujours sur la terre où il y a maintenant des
angoisses : Si un premier temps a rendu négligeables le pays de Zabulon et le pays de Nephthali, le
temps à venir donnera de la gloire à la
route de la mer, au-delà du Jourdain, Au territoire des nations.
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Chapitre 9
1
Le peuple qui marche dans les
ténèbres voit une grande lumière ; sur ceux qui
habitent le pays de l'ombre de la mort
une lumière resplendit. 2 Tu
rends la nation nombreuse, Tu lui dispenses la
joie .Elle se réjouit devant toi de la
joie des moissons, Comme on pousse des cris d'allégresse au partage du butin. 3 Car
le joug qui pesait sur elle, Le bâton qui frappait son
dos, La massue de celui qui l'opprime, Tu les brises comme à la journée de
Madian.
Il est
d’usage d’échanger en cette période de l’année des vœux de bonheur, de bonne année et de
prospérité. Même si on n’y croit pas forcément aux vœux que l’on souhaite,
cette pratique a le privilège de nous faire rêver et d’envisager l’avenir sous
des jours bien meilleurs que ceux qui semblent se profiler à l’horizon. Si les hommes se permettent d’envisager
l’avenir comme une période plus heureuse
que la présente, pourquoi Dieu n’en ferait-il pas autant ? Mais à la
différence des humains, Dieu ne peut pas se permettre des paroles
conventionnelles. Il nous doit la vérité, et s’il ne le peut pas qu’il se
taise ! C’est d’ailleurs l’impression qu’il nous donne en cette occasion. Nul homme parlant au nom de Dieu, fut-il grand
prophète, ne courrait le risque de
promettre des choses au nom de Dieu s’il ne le croyait pas capable de les
réaliser. Pourtant la prophétie que nous
lisons aujourd’hui semble bien enfreindre la loi du silence où l’on enferme
Dieu en cette période de l’année. Et pourtant, Dieu n’aurait-il pas des projets
de bonheur et de prospérité à nous offrir ?
En fait les choses ne se passent pas comme les humains le pensent
généralement. Dieu ne se présente pas comme un acteur du futur, car le futur
fait déjà partie de l’ordre des choses de la création telle qu’il l’a conçue. Dieu a déjà créé un projet pour l’avenir des
hommes et ce projet est fait de bonheur
et de progrès pour eux. Par contre, ce sont les hommes en agissant comme ils le
font, qui contrarient les plans de Dieu, brouillent les cartes et font apparaître
l’avenir comme incertain. Il est clair que ce n’est pas Dieu qui provoque les
guerres, même s’il accepte d’accompagner
les hommes dans leurs conflits entre
eux. Il ne provoque pas davantage les crashs des avions et les épidémies même
s’ils se produisent , cela se fait malgré lui.
Beaucoup d’humains pensent que Dieu peut
intervenir miraculeusement quand les choses se présentent mal. Mais si les
choses se présentent mal, c’est bien à
cause de la responsabilité des hommes
qui ont déclenché les conflits armés ou provoqué dérèglements
climatiques causés par l’industrie. Dieu ne les a pas voulus, mais il ne reste
cependant pas inactif. Il inspire par son
Esprit les chercheurs, les
savants ou les historiens dont les compétences sont capables de discerner quelles
pourraient être les conséquences des actions humaines et comment y remédier. Mais l’égoïsme humain rend bien souvent ceux qui sont responsables de
ces événements sourds à la menace,. Les textes qui nous viennent des prophètes
de la Bible pourraient se résumer à un
long cri d’alarme prévenant les hommes qu’ils font fausse route. Non Dieu ne
se tait pas face aux malheurs que nous
provoquons, mais il n’intervient pas pour autant. Dieu se révèle à nous comme celui qui parle afin que nous l’écoutions
et que les choses se fassent, Il n’est
pas celui qui agit car il nous confie le soin et le moyen de le faire.
Nous devons maintenant de nous
interroger sur l’origine des phénomènes quand
les hommes n’en sont apparemment pas
responsables tels les tremblements de terre.
Si les hommes n’en sont pas
responsables, ils ont appris à tenir compte de leur éventualité pour se
prémunir contre eux. Là aussi Dieu ne reste pas inactif. Il inspire les
ingénieurs et les architectes qui apprennent à trouver des modes de
construction anti sismiques et évitent de construire en zone dangereuse. Mais
il n’empêche que Dieu porte une lourde responsabilité en la matière aux
yeux des hommes.
Comment alors nous situer face à un Dieu qui
ne crée que par sa parole et qui n’agit
pas quand les
hommes qu’il aime tant sont victimes
d’une création qui les met à mal et compromet leur vie ? Inévitablement,
dans de telles conditions nous cherchons à qui incombe la responsabilité. Nous pensons cependant que si Dieu
n’agit pas, il n’est cependant pas dans son projet est de laisser faire. Face à une telle situation nous pourrions envisager
comme seule réponse à nos questions
que le mystère de Dieu est inaccessible à l’homme et que son
questionnement sur Dieu n’a pas de fin. Nous pouvons aussi adopter la
solution de facilité et décider de ne plus croire en lui comme beaucoup
d’humain le font puisque leur
intelligence ne leur permet pas d’accéder à ce mystère. Mais cette solution en fermant le débat ne
laisse pas à notre intelligence le loisir de progresser.
Nos propos sont en train de prendre une curieuse orientation, car nous étions
partis sur l’idée que Dieu voulait le
bonheur des hommes, et nous avons conclu que ce sont les actions humaines qui contrariaient ses projets. Mais nous avons aussi constaté que l’évolution de la création apportait,
sans que nul n’y puissent rien, des perturbations qui contrariaient à leur tour
les projets de bonheur formulés par Dieu
pour l’humanité.
Nous nous sentons tout à coup consternés devant notre incapacité à mieux comprendre les
réalités d’un monde qui nous dépasse.
Nous nous découvrons impuissants à résoudre des problèmes dont Dieu ne nous a
pas confiés les secrets et que la science humaine s’avoue incapable de résoudre
pour le moment. L’homme n’est donc pas un apprenti sorcier et doit se résigner
à accepter son impuissance. Dieu garde
ses secrets pour lui et n’obéit pas à la volonté
des hommes.
L’homme reste un roseau pensant, capable de
grandes choses, mais il reste seulement un roseau vulnérable qui doit se courber par grand
vent et s’incliner devant
l’incompréhensible sous peine d’en périr. L’homme n’a donc pas accès à tous les
mystères et si l’avenir ne se construit
pas sans lui, selon les projets de Dieu, ce n’est pas lui qui en a la
maîtrise. Il n’a donc pas à se
culpabiliser de ne pas être autre chose que ce qu’il est.
Avez-vous remarqués qu’arrivés à ce point de
notre réflexion, nous avons atteint le
nœud de l’enseignement de Jésus ? Jésus nous enseigne que nous ne
remplirons pas notre destin d’humain si nous ne nous débarrassons pas de notre
culpabilité car c’est souvent ce sentiment qui retient notre action. Quand nous
prenons conscience de notre responsabilité dans ce qui nous arrive, Jésus nous
dit que nous ne nous en sortirons pas
sans accepter le pardon. Le pardon face
à notre culpabilité fait partie de l’action créatrice de la parole de
Dieu en nous telle que Jésus nous la
rapporte. Le fait d’accepter son pardon est notre seule manière de nous
impliquer dans la construction d’un avenir serein pour nous et pour tous.
Quant
aux événements dont nous ne sommes pas responsables et qui relèvent des lois de la nature, ne pensez pas que Dieu
se dérobe à ses responsabilités, même s’il ne remédie pas à leurs effets. Il pend
à son compte le fait que la
création en état d’évolution
compromet parfois le déroulement de
l’existence des hommes sur terre. La Bible nous explique, dans le récit du
déluge par exemple, comment Dieu assume à
son tour sa propre responsabilité. Dieu y fait peser sur lui-même une
responsabilité plus grande que péché des
hommes. Ce sont là les effets de son amour pour eux. Dieu n’intervient pas
contre les éléments de la nature en mouvement, mais il agit sur les âmes de
ceux qui sont impliqués dans les événements pour qu’ils organisent leur résistance.
Si Dieu
accepte de prendre sur lui la responsabilité de ce que nous ne comprenons pas,
c’est pour nous permettre d’avancer sur le chemin de l’avenir, d’inventer et de
créer à notre tour. Nous ne pouvons pas être des êtres de projets et
d’espérance si Dieu par sa propre présence ne nous libérait de toutes nos
culpabilités qu’il partage avec nous.
Le regard que Dieu porte sur le monde est
celui du créateur qui voudrait que les hommes le construisent selon son désir afin
que rien ne les empêche d’aller de l’avant, pas même l’irresponsabilité de Dieu
qu’il assume volontiers pour que nous allions mieux. Ainsi Dieu peut-il parler
d’un avenir heureux pour l’humanité
et formuler pour nous tous des
vœux de bonheur.
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