mardi 6 juin 2017

Deutéronome 8/1-16 - ne pas oublier Dieu - dimanche 18 juin 2017



Deutéronome 8/1-16


1Tout le commandement que j'institue pour toi aujourd'hui, vous veillerez à le mettre en pratique, afin que vous viviez, que vous vous multipliiez et que vous entriez en possession du pays que le SEIGNEUR a promis par serment à vos pères.
2Tu te souviendras de tout le chemin que le SEIGNEUR, ton Dieu, t'a fait parcourir pendant ces quarante années dans le désert, afin de t'affliger et de te mettre à l'épreuve, pour savoir ce qu'il y avait dans ton cœur, pour voir si tu observerais ou non ses commandements.
3Il t'a donc affligé, il t'a fait souffrir de la faim et il t'a nourri de la manne que tu ne connaissais pas et que tes pères n'avaient pas connue, afin de t'apprendre que l'homme ne vit pas de pain seulement, mais que l'homme vit de tout ce qui sort de la bouche du SEIGNEUR.
4Ton manteau ne s'est pas usé sur toi et tes pieds n'ont pas enflé pendant ces quarante années.
5Sache donc bien que le SEIGNEUR, ton Dieu, t'instruit comme un homme instruit son fils.
6Tu observeras les commandements du SEIGNEUR, ton Dieu, en suivant ses voies et en le craignant.
Les tentations dans le pays promis
7Car le SEIGNEUR, ton Dieu, te fait entrer dans un bon pays, un pays de cours d'eau, de sources et d'abîmes qui jaillissent dans les vallées et dans les montagnes ;
8un pays de froment, d'orge, de vignes, de figuiers et de grenadiers ; un pays d'huile d'olive et de miel ;
9un pays où tu mangeras sans avoir à te rationner, où tu ne manqueras de rien ; un pays où les pierres sont du fer, et où tu extrairas le cuivre des montagnes.
10Lorsque tu mangeras et que tu seras rassasié, tu béniras le SEIGNEUR, ton Dieu, pour le bon pays qu'il t'a donné.
11Garde-toi d'oublier le SEIGNEUR, ton Dieu, de ne pas observer ses commandements, ses règles et ses prescriptions, tels que je les institue pour toi aujourd'hui.
12Lorsque tu mangeras et que tu seras rassasié, lorsque tu bâtiras et habiteras de belles maisons,
13lorsque ton gros bétail et ton petit bétail se multiplieront, que l'argent et l'or se multiplieront pour toi et que tout ce qui t'appartient se multipliera,
14prends garde, de peur que ton cœur ne s'élève et que tu n'oublies le SEIGNEUR, ton Dieu, qui te fait sortir de Égypte, de la maison des esclaves.
15Il t'a fait marcher dans ce désert grand et redoutable, pays des serpents brûlants, des scorpions et de la soif, où il n'y a pas d'eau ; il a fait jaillir pour toi de l'eau du rocher de granit,
16il t'a fait manger dans le désert la manne que tes pères ne connaissaient pas, afin de t'affliger et de te mettre à l'épreuve, pour te faire du bien par la suite.

Compte les bienfaits de Dieu ! … Tous connaissent ce cantique qui fait partie de notre recueil habituel  et que l’on utilise volontiers dans nos célébrations dominicales.  Mais qui le met en pratique ? Qui se donne la peine de faire le point sur ce qui caractérise la présence heureuse de Dieu dans ce monde? A part ceux  qui vivent  en contact direct avec Dieu  à tous les instants de leur vie et qui  s’émerveillent à sans discontinuer des prodiges de sa présence,  bien peu,  une fois ce cantique pieusement chanté ne songent à lui donner suite. Ainsi les éléments qui font le fondement de notre culte ne se répercutent  que rarement  dans notre vie quotidienne,  une fois franchises les portes du sanctuaire.


Dans les campagnes de jadis, les  crucifix aux carrefours  des routes rappelaient aux croyants la présence de Dieu et  provoquaient  parfois en eux  une pensée à son intention. La sonnerie des cloches au moment de l’angélus les invitait à une action de grâce pour la journée écoulée.  Mais si l’angélus sonne encore, les bruits de la vie moderne  couvrent la voix  des cloches et nous ne percevons plus leur invitation. Jadis,  et dans un passé encore récent, il y avait des monuments construits par les hommes  qui leur  rappelaient  la présence de Dieu.  Mais ces signes, quand ils existent encore,  à moins d’intéresser les touristes à cause de leur valeur artistique ou historique n’attirent plus notre attention  car la vitesse à laquelle nous les dépassons les soustrait à notre  attention.

Hors de nos Eglises, les signes nous rappelant l’existence de Dieu ne frappent plus notre attention.  Nous nous sentons excusables de ne pas les  voir quand ils existent  et de ne pas leur accorder trop d’attention, laïcité oblige !

Quand la question de Dieu se pose à nous, c’est que nous prenons l’initiative de nous la poser parce qu’un événement nous interpelle à son sujet et surtout parce que l’attitude des autres nous interpelle parce que nous la trouvons trop provocante.  Inutile de rappeler que les attentats meurtriers dont nos peuples sont victimes nous interrogent sur Dieu  et produisent en nous  l’indignation plus que la louange.   Nous restons discrets sur  la question et  nous gardons  nos opinions pour nous.

Ces événements qui mettent Dieu au premier plan de l’actualité nous provoquent d’une manière insupportable et n’ont plus rien à voir avec ces signes  qui rappelaient aux croyants de jadis la réalité quotidienne de Dieu.

Si le contexte de la vie a changé notre approche quotidienne de la présence de Dieu,  bien peu parmi-nous ne s’interrogent sur les signes qui  provoquent notre foi et  nous invitent à l’émerveillement parce que nous avons perdu l’habitude de repérer Dieu dans les mouvements de la nature. La science  a considérablement changé notre manière de voir les choses. Nous savons bien, maintenant que  la prière ou les processions ne servent à rien pour changer le temps et améliorer les récoltes, d’autant plus  que plus de 90 pour cent de nos concitoyens, vivent  à l’écart du monde agricole et ne s’occupent pas de la météo  pour savoir si la sècheresse ravagera leurs récoltes, ils s’intéressent à elle pour savoir comment ils organiseront leurs vacances.

Nous savons aussi que les peuples sont dirigés par des autorités civiles qui s’appuient sur ces critères économiques,  valables ou pas,  pour les diriger  et que Dieu n’influe pas sur leurs décisions, même si certains d’entre eux le croient.

Mais n’allons-nous pas un peu trop vite en besogne en éliminant Dieu aussi vite de nos pensées quotidiennes ?   La seule évocation du nom de Dieu ne réveille-t-elle pas en nous, le souvenir de quelques recommandations venues de son enseignement, qui faute  d’avoir été respectées ont entraîné des catastrophes.  On a méprisé la nature, tant aimée de Dieu et elle en pâtit. Certaines attitudes politiques qui méprisent la valeur du  « de prochain » que Dieu reconnait à tous les hommes, n’ont-elles pas eu des effets catastrophiques sur certaines catégories de population ? Faute d’avoir oublié des préceptes  que la tradition nous a transmis au nom de Dieu, nous avons compromis l’harmonie du monde et de ses peuples.

Nous en sommes là aujourd’hui, et le texte que nous avons lu tout à l’heure dans le livre du Deutéronome nous met en garde contre le danger qu’il y a d’exclure Dieu de nos pensées et de ne pas régler notre existence sur des consignes que la tradition fait remonter jusqu’à lui. C’est en tout cas ce que les anciens qui ont produit ce texte ont  compris de leur propre histoire et c’est ce qu’ils ont essayé de nous transmettre.

Quand, à leur retour d’exil, quelques 450 ans avant Jésus Christ,  les Hébreux mirent par écrit les textes qui allaient composer les différents éléments de la Bible, ils ont bien insisté sur l’importance qu’il y avait de ne pas oublier que Dieu se proposait de participer à notre vie et qu’il y avait des enseignements à recevoir de sa part, même dans nos échecs.

Le passage qui  suscite notre méditation de ce jour nous met en garde contre la  nécessité de ne pas oublier Dieu. Il ne nous livre pas un long discours ni sur sa nature divine ni sur sa manière de se rendre présent à notre esprit, mais il nous met en garde contre les conséquences fâcheuses qu’il y aurait dans notre vie si nous en excluions Dieu et que nous nous comportions  comme s’il n’avait pas existé par le passé et qu’il n’avait pas  de part,  dans notre présent. En effet,  quiconque oublie le Dieu qui est sensé mettre de l’harmonie dans nos vies, court le risque de se tourner vers d’autres  formes de divinité, telles, l’égoïsme, le culte du moi, l’exploitation des autres…ce qui nous conduirait inévitablement à la mort de notre humanité.


Pas besoin de théologie bien élaborée, pas besoin même de formuler  sa foi en Dieu d’une manière claire, pour savoir que  celui qui  ne respecte pas ce qui ce qui caractérise Dieu, court à  sa perte, car la seule raison qu’il a de partager notre vie c’est de lui donner du sens. Il n’est pas besoin  de formuler une confession de foi élaborée pour qu’il guide nos pas. Mais faute de pouvoir en  dire  plus à son sujet et  pour être sûrs  cependant de ne pas s’égarer loin de lui, il nous suffit de l’imaginer sous les traits du Père, tels que Jésus Christ les lui a donnés. Cela  suffira pour qu’on se souvienne de  l’intérêt  qu’il porte aux hommes.  Si nous voulons donc que notre vie se déroule le mieux possible, nous devons prendre garde à ne pas négliger la présence de Dieu dans notre vie quotidienne. C’est pour  cela que  ce texte du Deutéronome nous supplie de ne jamais  oublier Dieu, pas même une journée.

1 commentaire:

Unknown a dit…

Merci cher collègue pour ce beau sermon qui nous rappelle la nécessité de se souvenir de Dieu. Il va enrichir mes idées pour ma prédication de ce dimanche. Frédéric Fournier, pasteur EPUdF, Massy