lundi 17 avril 2023

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1 Corinthiens 12/1-12 : Dimanche 28 mai 2023 PENTECOTE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

On nous a dit tant de fois que c’est Dieu qui nous parlait et que c’est par fidélité à sa parole que nous accomplissons ce qu’il attend de nous. Certes, nous acceptons cette affirmation des Écritures au sujet de Dieu et nous nous proposons de la mettre en pratique tant nous sommes désireux de plaire à Dieu et de faire ce qu’il attend de nous. Mais comment entendons-nous Dieu nous parler ? Comment distinguer sa parole dans le flot de pensées qui traversent notre esprit ? Comment percevoir que telle ou telle parole qui habitent notre cœur nous vient de lui ? Nous sommes impliqués dans de nombreuses affaires, et nous pensons à tant de réponses à formuler face à toutes ces   sollicitations de la vie que nous n’avons pas les moyens de discerner quand c’est Dieu qui nous les inspire. Il serait trop facile d’imaginer que seules les pensées généreuses qui traversent notre esprit nous viennent de Dieu. Mais telle pensée généreuse pour nous l’est-elle aussi pour Dieu ? Quand nous souhaitons agir conformément à son esprit, comment  savoir si c’est  lui qui nous a fait connaître sa volonté ? Comment savoir si les propos qu’il nous convient de  tenir sont conformes à la pensée de Dieu ou s’ils nous viennent de nos propres sentiments.

Ici l’apôtre Paul nous rappelle que c’est l’esprit de Dieu qui parle en nous et nous invite à agir  de telle manière. Mais une telle affirmation ne résout pas le problème. Comment puis-je être sûr de ne pas confondre  mes propres intuitions avec la pensée de Dieu ? Mon imagination est féconde et peut estimer que ces pensées qui la traversent viennent de Dieu et non de moi-même. Il est facile d’attribuer à Dieu des pensées que je formule et qui me convienne sans avoir réellement consulté Dieu. En effet,  ce n’est pas à moi de dicter à Dieu les pensées qu’il doit m’inspirer pour que mon action soit conforme à ce qu’il souhaite. Mon souci serait alors de ne pas me prendre pour Dieu en agissant comme je souhaite qu’il agisse. Je ne dois donc pas  soumettre  Dieu à ma  volonté en prétendant me soumettre à la sienne.

L’apôtre connaît bien tous ces pièges dans lesquels je risque de tomber et que  nous risquons de nous tendre à nous-mêmes et d’entraîner les autres avec nous. C’est pourquoi il nous rappelle que c’est l’action de l’esprit qui est première  dans toutes les actions que nous risquons d’entreprendre. La foi qui nous habite doit nous mettre en garde contre les propos que nous pourrions  tenir mais qui inconsciemment pourraient être malveillants vis-à-vis  de Dieu. C’est en faisant  attention à cette remarque que se situe notre premier repère quand nous cherchons à décrypter la parole que Dieu nous adresse. Est-il possible de ne pas réagir quand  des propos hostiles à Dieu  sont tenus devant nous.  Est-il possible ne  pas penser que les paroles  que nous pourrions alors tenir et  qui viseraient  à rendre son honneur à Dieu qui a été offensé devant nous et que notre foi nous inspirerait ne soient pas dictées par Dieu ? Nul ne le sait dans l’instant.  Il nous arrive de penser que Dieu pourrait inspirer des propos qui viseraient à rétablir son honneur, mais il se pourrait aussi que de tels propos portent atteinte, d’une manière ou d’une autre à des hommes et que Dieu ne serait pas d’accord qu’on leur soit hostiles malgré le bien fondé des propos qu’on pourrait porter contre eux.

En effet,, Il semblerait qu’il ne soit pas conforme à la parole de Dieu de tenir des propos hostiles aux hommes alors que ce même Dieu nous dit d’aimer notre prochain comme nous-mêmes et qu’il se présente à nous comme un Dieu d’amour qui  affirme aimer tous les hommes. Comment se pourrait-il qu’il mette en nous des propos qui n’expriment pas cet amour qui est en lui ? La haine, l’hostilité, les jugements hostiles aux hommes ne pourraient venir de lui et ne pourraient être le fruit de son esprit, car  c’est par son esprit, qui visite notre esprit que se formulent les pensées qui nous viennent de lui et qu’il nous charge de mettre en pratique.

Il n’est pas facile en effet de vivre dans cette société où les humains rivalisent entre eux et où les dirigeants, par esprit de cupidité s’opposent violemment à ceux qui ne pensent pas comme eux et leur font la guerre pour mieux leur imposer leur propre volonté. Comment ne pas réagir aux comportements des hommes quand ils nous sont hostiles  ainsi qu’à Dieu  et nous menacent de nous faire disparaître.  Dans l’Église que Paul a fréquentée, nous savons que des propos malveillants ont été tenus contre les chrétiens et que des persécutions ont été déclenchées contre eux et qui ont mené Paul à la mort. Comment alors penser que Dieu n' ait pas inspiré des pensées hostiles aux  hommes qui étaient témoins de propos hostiles aux premiers chrétiens? Comment ne pas penser  qu’il n’ait pas inspiré les chrétiens à se prémunir contre  eux par des paroles hostiles qui les auraient invités à les combattre ? Les anciens prophètes n’ont-ils pas suivi cette voie là et tenus des propos hostiles à leurs ennemis et  ne les ont-ils pas attribués à Dieu?

Quelle voie Dieu nous invite-t-il à suivre dans ces conditions et comment entendre sa parole pour être en accord avec lui ? Il nous faut continuer à nous tourner vers Dieu et lui demander de nous inspirer des attitudes acceptables qui ne nous mettent pas en contradiction avec sa pensée divine et qui nous aident à préserver notre propre sérénité. Souvenons-nous des paroles de Jésus disant :" pardonne leur, ils ne savent pas ce qu’ils font. Luc 2 3/34 ".

Quand Dieu nous parle, il ne nous tient pas toujours des propos faciles à entendre, il ne nous invite pas toujours à avoir des attitudes faciles à tenir. Les propos qu’il nous inspire, les attitudes qu’il nous invite à avoir ne sont pas toujours facile à tenir ni en accord avec nos pensées humaines. Dieu sait bien que le monde dans lequel nous vivons est semé d’embûches, c’est pourquoi il nous invite à laisser son esprit parler en nous pour que l’attitude que nous prendrons ne cache pas aux hommes le visage de Dieu qu’il veut que nous montrions au monde. C’est en effet, la plupart du temps, dans des moments où les hommes nous sont hostiles qu’il veut que nous leur présentions un visage de Dieu qui les touche et vers lequel ils pourront se tourner.

La parole de Dieu qui se concrétise en nous et qui vient habiter nos propos est toujours accueillante pour les hommes, mais pas facile à prononcer pour nous, sans quoi,  Dieu ne nous aurait pas demandé de nous référer à lui avant de la prononcer. 

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