jeudi 6 avril 2023

 

Jean 14:15-21 l’amour de Dieu dimanche 17 mai 2020 repris et modifié pour le 14 mai 2023

 15 Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements. 16 Moi, je demanderai au Père de vous donner un autre défenseur pour qu’il soit avec vous pour toujours, 17 l’Esprit de la vérité, que le monde ne peut pas recevoir, parce qu’il ne le voit pas et qu’il ne le connaît pas ; vous, vous le connaissez, parce qu’il demeure auprès de vous et qu’il sera en vous.
18 Je ne vous laisserai pas orphelins ; je viens à vous. 19 Encore un peu, et le monde ne me verra plus ; mais vous, vous me verrez, parce que, moi, je vis, et que vous aussi, vous vivrez. 20 En ce jour-là, vous saurez que, moi, je suis en mon Père, comme vous en moi et moi en vous. 21 Celui qui m’aime, c’est celui qui a mes commandements et qui les garde. Or celui qui m’aime sera aimé de mon Père ; moi aussi je l’aimerai et je me manifesterai à lui.
22 Judas, non pas l’Iscariote, lui dit : Seigneur, comment se fait-il que tu doives te manifester à nous et non pas au monde ? 23 Jésus lui répondit : Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera ; nous viendrons à lui et nous ferons notre demeure auprès de lui. 24 Celui qui ne m’aime pas ne garde pas mes paroles. Et la parole que vous entendez n’est pas la mienne, mais celle du Père qui m’a envoyé.
25 Je vous ai parlé ainsi pendant que je demeurais auprès de vous. 26 Mais c’est le Défenseur, l’Esprit saint que le Père enverra en mon nom, qui vous enseignera tout et vous rappellera tout ce que, moi, je vous ai dit.

Si nous mettions en pratique les messages reçus de Dieu, c’est une  immense bonté qui devrait habiter le monde, mais il n’en est rien.  La lecture de nous journaux quotidiens semble même nous dire le contraire. Ils ne cessent de nous énumérer tous les maux que les hommes font subir à leurs semblables,  si bien qu’on a pris l’habitude de considérer que le monde serait aux mains du « Mauvais » et que ce serait lui qui en serait le maître. Si Jésus ne tombe pas dans le panneau, la plupart des humains se laisse avoir.

Sans doute les média,  aussi se font prendre au  même piège et s’ingénient à présenter le mauvais côté des choses. Cependant,  il suffit de jeter un coup d’œil sur tout ce qui nous entoure pour constater  la beauté qui irradie de toute part. Du lever du soleil jusqu’à son couchant que de merveilles ne s’offrent-elles pas à nous !  Avec un peu d’attention nous voyons  la bonté de tous les humains quand ils s’entraident mutuellement. Nous nous laissons habiter aussi par  cette immense espérance qui fait vibrer nos cœurs  et qui installe en nous  l’idée que demain portera des fruits meilleurs que ceux d’aujourd’hui. 

Il y a cependant un fond d’optimisme en nous que nous prenons soin de cacher, comme si c’était malsain de voir l’avenir sous un jour heureux. Ce fond d’optimisme correspond sans doute à la trace de Dieu qui se promène incognito  dans notre monde (1) et qui sème quelques bribes de lui-même partout où il passe. C’est ce qui   nous permet inconsciemment de profiter de la vie.

Pourtant beaucoup de ceux qui croient en Dieu sont habités par d’autres idées en ce qui le concerne.  Dieu serait perçu par beaucoup comme  l’ « être suprême » cher aux révolutionnaires. Il ne se soucierait  pas beaucoup du sort de l’humanité. On le considèrerait, dans le meilleur des cas comme celui qui aurait jeté le monde sur sa lancée, mais qui, depuis le big-bang qu’il aurait initié, le laisserait  évoluer  à sa guise. Ce Dieu, malgré les prières de beaucoup d’humains  ne se soucierait fort peu des guerres et des tourments que se font les hommes se font subir entre eux, et qu’il ne ferait rien pour les arrêter. Il n’empêcherait pas non plus  les trains dérailler  ni les petits enfants de souffrir de la faim et du froid.

Telle est la vision de Dieu qui se répand dans notre société, à  ce point que certains considèrent  que l’on vit dans un monde sans Dieu.  Si malgré tout, certains se disent encore croyants, le monde ou nous sommes ne se soucie que fort peu de l’action de Dieu. Notre société évolue sur un fond de panthéisme qui nous suggère qu’à la fin,  notre vie s’achèvera dans un Grand Tout. Que l’on imagine à notre guise. Nous nous approprions  volontiers  les idées d’un de nos anciens président  défunt qui avant de mourir laissait entendre qu’il ne nous quitterait pas tout à fait parce qu’il croyait aux forces de l’esprit. Mais, qu’est-ce que cela changerait dans le monde où nous sommes ?

Dans le monde antique juif dont nous sommes héritiers et dans lequel vivait Jésus, il n’en était pas ainsi. On pensait que Dieu était beaucoup plus présent dans le monde dont il avait jeté les bases. On pensait qu’il pouvait intervenir  dans la société des hommes pour faire respecter ses préceptes et ses lois, sans quoi le monde ne pourrait évoluer selon le programme que Dieu aurait établi. Le Dieu créateur aurait fait l’homme libre. Seulement sa liberté se limiterait à discerner sa volonté et à la respecter. Partant de préceptes remontant à Moïse, et même au-delà de lui à Noé, les penseurs de la Bible ont rédigé tout un arsenal de préceptes, au nombre de 613, qu’il fallait respecter, sous peine de voir le visage de Dieu s’empourprer pour laisser éclater sa colère et punir les contrevenants. Malgré tout, Dieu était cependant perçu comme infiniment bon  mais sa bonté, pour s’exercer impliquait que l’on respecte ses commandements

C’est dans ce double contexte du présent et du passé que nous nous approprions le message de Jésus pour ce jour. Il précise  ses rapports avec Dieu et avec nous. Bien entendu il ne s’accorde avec aucune des thèses énoncées. Ce que nous n’avons pas encore dit, c’est que ses  rapports avec les hommes  devraient être réglés par la notion d’amour. L’amour de Dieu pour les hommes tel que Jésus l’enseigne est inconditionnel. Dieu  est perçu  par Jésus comme un Père essentiellement aimant. Pour que la bonté de Dieu se répande sur le monde et dont Jésus communique les principes il nous faut être à l’écoute des Écritures  qui nous révèlent le vrai visage de Dieu. La présence de Dieu en nous  se révèle  dans notre capacité à aimer. Tel serait en quelque sorte le testament spirituel de Jésus avant son départ de ce monde.

Bien que cet enseignement nous soit connu de longue date, nous avons conservé de par nous-mêmes  des conceptions de Dieu qui relèvent encore de la conception des contemporains de Jésus auquel il s’est vivement opposé. Un tel portrait de Dieu où la notion d’amour serait dominante nous paraîtrait  trop réducteur. Nous considérons que les attributs traditionnels de Dieu n’y sont  pas assez pris en compte. Beaucoup trouvent que l’on n’insiste pas assez   sur sa toute-puissance, ni sur sa capacité à créer, ni sur sa  justice. On va même jusqu’à considérer que  Dieu attribue plus d’importance à nos péchés qu’à l’amour qu’il a pour nous.

En fait Jésus ne met nullement en cause les attributs de Dieu, mais il rappelle que l’essentiel dans la relation que Dieu veut entretenir avec les hommes est l’amour  qui caractérise sa loi. Sa justice ne peut être envisagée sans l’amour  qui ne saurait s’appliquer sans le répandre autour de nous dans toutes nos relations avec les hommes ; même ceux que l’on considère comme méchants. Si cette capacité à aimer est première en Dieu, elle doit l’être aussi, bien évidemment en l’homme. C’est en mettant l’amour en pratique  que nous maintiendrons une  relation cohérente avec Dieu.

Il est inutile d’énumérer toutes les paraboles qui insistent sur cet aspect des choses. Il est aussi inutile de rappeler tous les passages où Jésus parle du commandement d’amour.

L’histoire du Christianisme nous enseigne que nous avons encore beaucoup à apprendre. Les chrétiens se sont jadis séparés les uns des autres  et se sont érigés en églises distinctes sur des notions de justice.  Ils se sont excommuniés  mutuellement sur des principes légalistes, et aujourd’hui encore ils n’arrivent pas à se réconcilier en s’appuyant sur ces  principes d’amour.

Jésus savait bien qu’une telle idée serait difficile à faire partager aux hommes, pourtant elle est  la vérité la plus essentielle que Dieu a voulu nous transmettre. Curieusement les hommes l’admettent volontiers, mais pourquoi ne la mettent-ils pas en pratique ? Leur fierté personnelle  et leur désir de supplanter les autres sont-ils si valorisants qu’il faille les mettre  en rivalité avec Dieu ?

 

(1)   Einstein

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