mardi 4 avril 2023

 

«Je suis le chemin, la vérité et la vie. » Jean 14-1-12/ 7 mai 2023


 Les événements qui bousculent notre planète, nous invitent à réfléchir à notre  relation avec la nature qui nous contraint depuis quelques mois à vivre comme nous ne le voudrions pas.

Pourtant, la foi qui habite en moi me pousse à croire  que où que se porte mon regard, où que se diffuse ma pensée, où que je sois, où que j’aille, je sais que Dieu se trouve toujours sur le chemin que je parcours. L’immensité du monde ne lui fait nullement obstacle, l’infini des cieux ne dresse aucun rempart devant lui, la mort n’offre aucune barrière à son action.

Et moi, tout petit être vivant, j’existe face à lui. C’est ce Dieu qui prend en compte mon existence, comme il tient compte de chaque élément de l’univers pour permettre à la réalité du monde de jouer le jeu qui est le sien.

Dans ce contexte Dieu ne pourrait être vraiment le Dieu auquel se réfère Jésus Christ s’il exerçait sur la nature une  mainmise autoritaire pour la soumettre à sa fantaisie. Il laisse à la vie, dont il se veut le principe régulateur, la liberté de s’exprimer à sa guise. Cependant, il ne reste pas extérieur à ce monde  et il lui propose, sans les lui imposer des principes pour que la vie s’épanouisse sans contrainte. Le principal de ces principes réside dans le respect absolu de l’autre. Nous l’avons déjà  dit ailleurs et nous le redirons sans doute, car il ne peut  y avoir d’Évangile dans que le prochain ne soit concerné. C'est sur ce principe que  devrait  se fonder l'humanité, mais, nous le  savons, il n'est pas universellement reçu par toute l'humanité.

Le monde quant  à lui suit le cours des choses. Il obéit  à des règles de comportement selon lesquelles les lois du plus fort s’imposent toujours à celui qui est le plus faible. Les Hommes qui pourraient les réguler se les approprient la plupart de temps. Ils enseignent à s'y soumettre si non à se résigner à être dominés ou a disparaître . Pourtant, contrairement au monde, ce sont d’autres principes qui  émanent de Dieu, croient-il. Ces principes, que l’on vient d’entrevoir concernent leur attitude à l’égard des autres,  et  aussi à l’égard de tout ce qui vit.

Ils se résument dans l’impératif « tu aimeras ». Si on le respectait  plus rigoureusement le monde vivrait autrement. Mais Dieu  ne l’impose pas.

C’est pourquoi,  tout ce qui vit suit le cours de sa propre nature, sans que Dieu exerce son autorité. Ces principes qui émanent de lui, et que nous avons énoncés tout à l’heure parviennent cependant  jusqu’à nous par le fait de l’action de l’esprit de Dieu sur nous. Cette réalité  se manifeste quand nous donnons de l’intérêt à tout ce qui n’est pas nous-mêmes. Ces principes, quand nous les adoptons  font de nous les éléments régulateurs du monde et permettent à tout ce qui est sauvage, de fonctionner avec harmonie dans ce vaste espace. Dieu a donc prévu que nous pourrions intervenir sur le cours des choses.

Au cours de l’évolution du temps, et grâce à l’action des prophètes, ces principes divins sont venus habiter la pensée des hommes dont le plus remarquable d’entre eux fut Jésus Christ.  La connaissance subtile de Dieu a façonné son âme. Elle l’a imprégnée de tous ces principes divins dont on vient de parler à tel point que son action sur nous se confond avec celle de Dieu et que nous le considérons comme son fils.  Face  à la violence du monde, il a choisi la mort pour révéler aux humains que Dieu l’offrait  à eux pour  la maîtriser. Quand chaque homme en prend conscience,  il devient  pour le monde,  régulateur des principes de Dieu. Le monde est alors habité par la pensée  divine dont il s’imprègne. C’est alors que la notion de  création prend toute sa réalité et devient effective.

Si nous gardons les yeux fixés sur Jésus Christ, nous comprenons que la réalité de Dieu ne peut agir sur le monde que si  l’homme s’y emploie et met en œuvre les principes issus de Dieu.

Sans l’action de l’homme  qui se laisse visiter par Dieu, la nature évoluerait  à sa guise  indépendamment de Dieu.  Mais c’est sous l’action de l’homme  qui met toute chose en tension,  que l’harmonie entre la nature et Dieu peut prendre place et offrir  un  destin au monde. Pour cela il doit mettre à sa disposition ce que Dieu lui inspire et considérer que la notion d’amour est toujours la première.

Il me plait de penser avec le philosophe Spinoza que Dieu et la nature font cause commune, mais ce n’est qu’éclairée par l’Évangile de Jésus Christ, que l’homme  peut s’ouvrir à la nature comme un maître potentiel. Dieu quant à lui ne se donne pas le droit  d’intervenir directement sur elle, mais il fait confiance à l’homme pour le faire.

Notre relation avec ce monde devrait se faire dans un climat d’harmonie dont Dieu serait à l’origine, et dont nous deviendrions les héros.

C’est alors qu’il faut que nous parlions de ce qui nous préoccupe en ce moment : les différents virus  et autres atteintes du cancer dont nous sommes menacés. Ces virus  et tous ces maux qui nous obsède, Dieu ne les a pas créés. En tout cas, je ne vois pas ce qui pourrait nous le  faire dire  à partir des Écritures qui les appellent des démons

Les maladies jaillissent, on ne sait comment des soubresauts incontrôlés de la nature et elles s’en prennent à l’homme. Il n’échappe cependant pas aux principes régulateurs  qui émanent de Dieu selon lesquels des hommes  inspirés par lui les soumettront et les amèneront à la raison.

Ces maladies  et autres microbes  seront tôt ou tard soumis à ce principe de régulation harmonieuse qui émane de Dieu selon la capacité humaine. Combien de temps cela prendra-t-il ? Dieu ne contrôle pas le temps dont les humains ont besoin, mais il veille pour que cela  s’accomplisse.

L’impuissance apparente qui est la nôtre à s’opposer à cette forme de mal déclenche en notre esprit une peur panique qui nous pousse à accuser Dieu d’impuissance ou à penser  qu’il serait animé d’un esprit  de vengeance.

Dieu répond cependant par la négative à ces soupçons  malveillants, car c’est la peur qui prend le pas sur notre raison et qui nous amène à réagir comme si Dieu n’était pas Dieu.

La vie se présente toujours à nous comme une aventure dont Dieu serait notre partenaire mais il ne serait pas forcément responsable de la tournure que prennent les événements. 

Nous trouvons en lui la liberté d’agir en responsabilité et  nous réagissons  en fonction de ce que notre esprit puise en lui.

Sa présence en nous,  nous invite à vivre en harmonie avec la nature et non pas à l’exploiter à notre seul profit. Il nous appartient donc de ne pas enfermer la nature dans un déterminisme qui viserait à la mettre au service de l’humanité,  mais à faire d’elle  une partenaire de l’homme plutôt qu’une servante. C’est sans doute ainsi qu’il nous faut lire les récits de la création dans le livre de la Genèse. Amen

 

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