Jean 17/ versets 9 à 15
09 Je ne te prie pas pour le monde mais pour ceux que tu m’as donnés, parce qu'ils sont à toi.
10 Tout ce qui est à moi est à toi et ce qui est à toi est à moi, et ma gloire est manifestée en eux.
11 Désormais je ne suis plus dans le monde, mais eux, ils sont dans le monde, tandis que je vais vers toi. Père saint, garde-les en ton nom, ce nom que tu m'as donné, afin qu'ils soient un comme nous.
12 Lorsque j'étais avec eux dans le monde, je les gardais en ton nom. J'ai protégé ceux que tu m'as donnés et aucun d'eux ne s'est perdu, à part le fils de perdition afin que l'Ecriture soit accomplie.
13 Maintenant je vais vers toi et je dis ces paroles dans le monde afin qu'ils aient en eux ma joie, une joie complète.
14 Je leur ai donné ta parole et le monde les a détestés parce qu'ils ne sont pas du monde, tout comme moi, je ne suis pas du monde.
15 Je ne te demande
pas de les retirer du monde, mais de les préserver du mal.
Sermon
Où que se porte mon regard, où que se diffuse
ma pensée, où que je sois, où que j’aille, Dieu se trouve toujours sur le
chemin que je parcours. L’immensité du monde ne lui fait nullement obstacle,
l’infini des cieux ne dresse aucun rempart devant lui, la mort n’offre aucune
barrière à son action.
Et moi, tout petit être vivant, j’existe face à
lui. C’est ce Dieu qui prend en compte mon existence, comme il tient compte de
chaque élément de l’univers pour permettre à la réalité sauvage du monde de
jouer le jeu qui est le sien.
Dans ce contexte Dieu ne pourrait être vraiment
Dieu s’il soumettait à sa fantaisie les éléments de la nature par une mainmise
autoritaire qu’il exercerait sur elle, mais il laisse à la vie, dont il se veut
le principe régulateur, la liberté de s’exprimer. Cependant, il ne reste pas
extérieur à ce monde et il lui propose,
sans les lui imposer des principes pour que la vie s’épanouisse sans
contrainte.
Le monde quant à lui suit le cours des choses. Il obéit à des règles de comportement selon lesquelles
les lois du plus fort s’imposent toujours à celui qui est le plus faible.
Celui-ci doit se soumettre ou se résigner à disparaître. Pourtant, contrairement
au monde, ce sont d’autres principes qui émanent de Dieu. Ces principes, s’ils
étaient suivis pourraient réguler le
monde autrement. Mais Dieu ne les impose
pas.
Ainsi, si tout ce qui est sauvage suit le cours
de sa propre nature, et cela ne se passe pas sous le contrôle de Dieu. Les
principes qui émanent de lui parviennent cependant jusqu’à nous par le fait de son esprit qui
souffle sur nous. Ils trouvent leur réalité dans la notion d’amour. Elle se manifeste quand nous donnons de l’intérêt à
tout ce qui n’est pas nous-mêmes. Ces principes, quand nous les adoptons font de nous les éléments régulateurs du
monde et permettent à tout ce qui est sauvage, de fonctionner avec harmonie
dans ce vaste espace. Dieu a donc prévu que nous pourrions intervenir sur le
cours des choses.
Au cours de l’évolution du temps, et grâce à
l’action des prophètes, ces principes divins sont venus habiter la pensée des
hommes dont le plus pertinent d’entre eux fut Jésus Christ. La connaissance subtile de Dieu a façonné son
âme. Elle l’a imprégné de tous ces principes divins dont on vient de parler à
tel point que son action sur nous se confond avec celle de Dieu. Face à
la violence du monde, il a choisi la mort pour révéler aux humains que Dieu s’offrait
à eux pour la maîtriser. Quand chaque homme en prend
conscience, il devient pour le monde, régulateur des principes de Dieu. Le monde est
alors habité par la pensée divine dont
il s’imprègne. C’est alors que la notion de
création prend toute sa réalité et devient effective en lui.
Si nous gardons les yeux fixés sur Jésus
Christ, nous comprenons que la réalité de Dieu ne peut agir sur le monde que si
l’homme qui l’habite met en œuvre les
principes issus de Dieu. Sans l’action de l’homme qui se laisse visiter par Dieu, la nature
évolue à sa guise indépendamment de Dieu. Mais c’est sous l’action de l’homme qui met toute chose en tension, que l’harmonie entre la nature et Dieu peut
prendre place et offre un destin au
monde. Pour cela il doit mettre à sa disposition ce que Dieu lui inspire.
Il me plait de penser avec le philosophe
Spinoza que Dieu et la nature font cause commune, mais ce n’est qu’éclairée par
l’Evangile de Jésus Christ, que l’homme
peut s’offrir à la nature comme
un maitre potentiel. Dieu quant à lui ne se donne pas le droit d’intervenir directement sur elle, mais il
fait confiance à l’homme pour le faire.
Notre relation avec ce monde devrait se faire dans
un climat d’harmonie dont Dieu serait à l’origine, et dont nous deviendrions
les héros.
C’est alors qu’il faut que nous parlions de ce
qui nous préoccupe en ce moment : le Covid 19 . Il paraît que nous
devrions dire la Covid (L’Académie française dixit). Dieu n’ignore pas ce virus
qui nous obsède, mais il ne l’a pas créé. Il
a jailli, on ne sait comment des soubresauts incontrôlés de la nature et
il s’en est pris à l’homme. Il n’échappe cependant pas aux principes régulateurs qui émanent de Dieu selon lesquels des hommes inspirés par Dieu le soumettront et
l’amèneront à la raison. Ce virus entrera alors dans ce principe de régulation
harmonieuse qui émane de Dieu. Combien de temps cela prendra-t-il ? Dieu
ne contrôle pas le temps dont les humains ont besoin, mais il veille pour que
cela s’accomplisse.
L’impuissance apparente qui est la nôtre à
s’opposer à cette forme de mal déclenche en notre esprit une peur panique qui
nous pousse à accuser Dieu d’impuissance ou à penser qu’il serait animé d’un esprit de vengeance.
Dieu répond cependant par la négative à ces soupçons malveillants, car c’est la peur qui prend le
pas sur notre raison et qui nous amène à réagir comme si Dieu n’était pas Dieu.
La vie se présente toujours à nous comme une
aventure dont Dieu serait notre partenaire mais il ne serait pas responsable de
la tournure que prennent les événements.
Nous trouvons en lui la liberté d’agir en responsabilité et nous réagissons en fonction de ce que notre esprit puise en
lui.
Sa présence en nous, nous invite à vivre en harmonie avec la nature
et non pas à l’exploiter à notre profit. Il nous appartient donc de ne pas
enfermer la nature dans un déterminisme qui viserait à la mettre au service de
l’humanité, mais à faire d’elle une partenaire de l’homme plutôt qu’une
servante. C’est sans doute ainsi qu’il nous faut lire les récits de la création
dans le livre de la Genèse. Amen
Ce sermon a été filmé pour les besoins de l'Eglise confinée. Vous pouvez le voir ainsi que le culte sur www.templderomans.fr
Ce sermon a été filmé pour les besoins de l'Eglise confinée. Vous pouvez le voir ainsi que le culte sur www.templderomans.fr