mardi 26 juin 2018

Marc 5/21-43 Jésus rend la vie à trois femmes Dimanche 1 juillet 2018

Marc 5:21-43 Jésus rend la vie à trois femmes – dimanche 1juillet 2018
Marc  5/ 21-43
 21Jésus regagna l’autre rive en bateau, et une grande foule se rassembla auprès de lui. Il était au bord de la mer. 22 Un des chefs de la synagogue, nommé Jaïros, arrive ; le voyant, il tombe à ses pieds 23 et le supplie instamment : Ma fille est sur le point de mourir ; viens, impose-lui les mains, afin qu’elle soit sauvée et qu’elle vive. 24 Il s’en alla avec lui. Une grande foule le suivait et le pressait de toutes parts.
 25 Or il y avait là une femme atteinte d’une perte de sang depuis douze ans. 26 Elle avait beaucoup souffert du fait de nombreux médecins, et elle avait dépensé tout ce qu’elle possédait sans en tirer aucun avantage ; au contraire, son état avait plutôt empiré. 27 Ayant entendu parler de Jésus, elle vint dans la foule, par-derrière, et toucha son vêtement. 28 Car elle disait : Si je touche ne serait-ce que ses vêtements, je serai sauvée ! 29 Aussitôt sa perte de sang s’arrêta, et elle sut, dans son corps, qu’elle était guérie de son mal.
 30 Jésus sut aussitôt, en lui-même, qu’une force était sortie de lui. Il se retourna dans la foule et se mit à dire : Qui a touché mes vêtements ? 31 Ses disciples lui disaient : Tu vois la foule qui te presse de toutes parts, et tu dis : « Qui m’a touché ? » 32 Mais il regardait autour de lui pour voir celle qui avait fait cela. 33 Sachant ce qui lui était arrivé, la femme, tremblant de peur, vint se jeter à ses pieds et lui dit toute la vérité. 34 Mais il lui dit : Ma fille, ta foi t’a sauvée ; va en paix et sois guérie de ton mal.
 35 Il parlait encore lorsque arrivent de chez le chef de la synagogue des gens qui disent : Ta fille est morte ; pourquoi importuner encore le maître ? 36 Mais Jésus, qui avait surpris ces paroles, dit au chef de la synagogue : N’aie pas peur, crois seulement. 37 Et il ne laissa personne l’accompagner, si ce n’est Pierre, Jacques et Jean, frère de Jacques. 38 Ils arrivent chez le chef de la synagogue ; là il voit de l’agitation, des gens qui pleurent et qui poussent de grands cris. 39 Il entre et leur dit : Pourquoi cette agitation et ces pleurs ? L’enfant n’est pas morte : elle dort. 40 Eux se moquaient de lui. Mais lui les chasse tous, prend avec lui le père et la mère de l’enfant, ainsi que ceux qui l’accompagnaient, et il entre là où se trouvait l’enfant. 41 Il saisit l’enfant par la main et lui dit : Talitha koum, ce qui se traduit : Jeune fille, je te le dis, réveille-toi ! 42 Aussitôt la jeune fille se leva et se mit à marcher — en effet, elle avait douze ans. Ils furent saisis d’une grande stupéfaction. 43 Il leur fit de sévères recommandations pour que personne ne le sache, et il dit de lui donner à manger.


 Deux miracles coup sur coup. Voilà de quoi émerveiller les foules, voilà de quoi alimenter les prédications de beaucoup de pasteurs pour nous inviter à nous émerveiller et à croire que Jésus joue un rôle  vital dans l’existence de ceux  qui sont en manque d’espérance.
 Voilà en quels termes pourrait commencer le sermon que je ne vais pas faire. Je vais chercher ailleurs  que dans le merveilleux, d’autres aspects de ce texte à côté desquels je ne voudrais pas passer. Car  en  lisant attentivement ce récit on y découvre des aspects auxquels on ne s’attend pas.  Aucun des acteurs n’agit comme on aurait pu le supposer. Ils donnent  tous dans le faux, mais malgré tout leur démarche aboutit. Nous avons là l’exemple de ce qu’il ne faut pas faire en présence de Jésus et pourtant la démarche qu’ils entreprennent donne le résultat espéré.  Ce texte fonctionne  comme si on nous donnait l’exemple de la prière qu’il ne faut pas faire et de constater que malgré tout, elle  est exaucée. Jésus ne tiendrait aucun compte de nos démarches maladroites ni de nos démarches de foi mal fondées  ou de nos  attitudes théologiques bancales pour venir à notre aide et nous  porter  une attention  réconfortante. Telle serait pour lui la règle de la vie.
  Nous pensons en faisant ce constat à toutes ces différences théologiques qui opposent les églises entre elles depuis parfois des millénaires et qui continuent à les diviser  au point de s’interdire tout  geste de communion entre elles alors que  Jésus les considéreraient comme des points de détails qui mériteraient  à peine qu’on s’y arrête.
 Le récit, nous l’avons noté,  est fait de  deux récits imbriqués l’un dans l’autre. Il y est question d’une femme guérie en pleine rue,  aux sus et aux vues de  tout le monde sans même que Jésus s’en mêle vraiment.  Dans l’autre récit, il est question d’une autre femme -  une fillette dit le texte, mais est-elle une fillette ? – qui meurt avant que Jésus intervienne et qu’il rend à la vie  dans le plus grand secret familial.
Pourquoi l’une est-elle guérie en public alors que pour l’autre Jésus, s’enferme avec elle et ses proches pour la réveiller ?  Sans doute  fallait-il, pour que la femme puisse retrouver pleinement  la jouissance de sa vie, que sa guérison  signifie aussi sa réintégration dans la vie sociale puisque sa maladie la rendait inapte à la vie avec les autres à cause de l’impureté qu’elle subissait  du fait des pertes de sang dont elle souffrait. Quant à la jeune femme, son retour à la vie signifiait aussi une guérison de la cellule familiale. Cela relevait alors de l’ordre du privé et n’avait besoin de n’être connu de personne.
 Douze ans séparent ces deux femmes. La maladie de la plus vieille a commencé au moment de la naissance de la plus jeune. C’est comme si  la plus vieille  endossait le rôle de la mère de l’enfant  qui n’occupe aucune place ici et qu’on pourrait considérer comme morte si Jésus, au dernier moment,  ne l’exhumait  du néant où elle semblait être enfermée. La mort plane  sur la vie de ces trois femmes dans un non-dit  qu’il nous faut maintenant décrypter. Au moment où la plus vieille retrouve une vie normale, la plus jeune  renaît à la vie, et la mère est rendue à l’existence.   Jésus se charge ainsi aussi bien des morts secrètes que des morts réelles pour répandre la vie  de partout où il est reconnu.
 Revenons à chacun des personnages de ce texte. Nous l’avons dit, aucun d’ entre eux  ne fait ce qu’il doit faire. Le récit est présenté de telle sorte qu’il suggère que les croyants font rarement ce que Dieu attend d’eux.  Sous couvert d’une démarche de foi, ils agissent, comme la femme  par superstition, où comme le Père  qui espère la réponse de Dieu en manipulant en manipulant Jésus.  Et pourquoi Jésus se laisse-t-il faire ?
 L’attitude de la femme malade correspond au type de la démarche superstitieuse. Elle n’en peut plus. Elle est épuisée physiquement par sa  perte de sang qui affaiblit son organisme et par toutes les vaines tentatives qu’elle a entreprises auprès des médecins et des guérisseurs.  En outre, la culture de son pays lui interdit tout contact  avec les autres à cause de son impureté permanente.  Ne la blâmons pas si elle pense qu’elle peut s’approprier clandestinement  un peu de l’énergie vitale que Dieu a mise en Jésus.  Jésus ne la blâme par pour son geste, mais pour le secret  avec lequel elle a opéré.  «  Pas besoin de se cacher pour espérer » semble-t-il lui dire. La puissance de vie dont dispose Jésus est pour tous. Par Jésus  Dieu donne à tous  la capacité de vivre, même malade  et même mort. Douze ans de vie et de souffrances viennent de voler en éclat par le seul contact discret, avec Jésus et les effets de  cette  puissance de vie vont  rejaillir sur la jeune fille de l’histoire suivante.

 Le Père de la jeune fille ne fait pas à son tour ce qu’il devrait faire.  Françoise Dolto a analysé  son cas avec attention.  Elle a montré qu’il a agi à tort envers Jésus  en lui ordonnant de faire ce qu’il doit faire à cause sans doute d’un complexe de supériorité mal assumé. Mais il a aussi   mal agi envers sa fille depuis sa plus tendre enfance dont il s’est totalement emparé au point que la mère ne joue plus aucun rôle auprès d’elle. Il parle de sa fille comme d’une petite fille alors qu’elle a douze ans. En orient, en ce temps là, elle était  à l’aube de devenir femme et se trouvait  déjà  en état d’être bonne à marier. Françoise Dolto estime que cette enfant est  étouffée et privée de possibilité d’entrer dans sa  vie de femme par un Père abusif et possessif.
6Marc 5:21-43 Jésus rend la vie à trois femmes – dimanche 1juillet 2018
Marc  5/ 21-43
 21Jésus regagna l’autre rive en bateau, et une grande foule se rassembla auprès de lui. Il était au bord de la mer. 22 Un des chefs de la synagogue, nommé Jaïros, arrive ; le voyant, il tombe à ses pieds 23 et le supplie instamment : Ma fille est sur le point de mourir ; viens, impose-lui les mains, afin qu’elle soit sauvée et qu’elle vive. 24 Il s’en alla avec lui. Une grande foule le suivait et le pressait de toutes parts.
 25 Or il y avait là une femme atteinte d’une perte de sang depuis douze ans. 26 Elle avait beaucoup souffert du fait de nombreux médecins, et elle avait dépensé tout ce qu’elle possédait sans en tirer aucun avantage ; au contraire, son état avait plutôt empiré. 27 Ayant entendu parler de Jésus, elle vint dans la foule, par-derrière, et toucha son vêtement. 28 Car elle disait : Si je touche ne serait-ce que ses vêtements, je serai sauvée ! 29 Aussitôt sa perte de sang s’arrêta, et elle sut, dans son corps, qu’elle était guérie de son mal.
 30 Jésus sut aussitôt, en lui-même, qu’une force était sortie de lui. Il se retourna dans la foule et se mit à dire : Qui a touché mes vêtements ? 31 Ses disciples lui disaient : Tu vois la foule qui te presse de toutes parts, et tu dis : « Qui m’a touché ? » 32 Mais il regardait autour de lui pour voir celle qui avait fait cela. 33 Sachant ce qui lui était arrivé, la femme, tremblant de peur, vint se jeter à ses pieds et lui dit toute la vérité. 34 Mais il lui dit : Ma fille, ta foi t’a sauvée ; va en paix et sois guérie de ton mal.
 35 Il parlait encore lorsque arrivent de chez le chef de la synagogue des gens qui disent : Ta fille est morte ; pourquoi importuner encore le maître ? 36 Mais Jésus, qui avait surpris ces paroles, dit au chef de la synagogue : N’aie pas peur, crois seulement. 37 Et il ne laissa personne l’accompagner, si ce n’est Pierre, Jacques et Jean, frère de Jacques. 38 Ils arrivent chez le chef de la synagogue ; là il voit de l’agitation, des gens qui pleurent et qui poussent de grands cris. 39 Il entre et leur dit : Pourquoi cette agitation et ces pleurs ? L’enfant n’est pas morte : elle dort. 40 Eux se moquaient de lui. Mais lui les chasse tous, prend avec lui le père et la mère de l’enfant, ainsi que ceux qui l’accompagnaient, et il entre là où se trouvait l’enfant. 41 Il saisit l’enfant par la main et lui dit : Talitha koum, ce qui se traduit : Jeune fille, je te le dis, réveille-toi ! 42 Aussitôt la jeune fille se leva et se mit à marcher — en effet, elle avait douze ans. Ils furent saisis d’une grande stupéfaction. 43 Il leur fit de sévères recommandations pour que personne ne le sache, et il dit de lui donner à manger.

 Deux miracles coup sur coup. Voilà de quoi émerveiller les foules, voilà de quoi alimenter les prédications de beaucoup de pasteurs pour nous inviter à nous émerveiller et à croire que Jésus joue un rôle  vital dans l’existence de ceux  qui sont en manque d’espérance.
 Voilà en quels termes pourrait commencer le sermon que je ne vais pas faire. Je vais chercher ailleurs  que dans le merveilleux, d’autres aspects de ce texte à côté desquels je ne voudrais pas passer. Car  en  lisant attentivement ce récit on y découvre des aspects auxquels on ne s’attend pas.  Aucun des acteurs n’agit comme on aurait pu le supposer. Ils donnent  tous dans le faux, mais malgré tout leur démarche aboutit. Nous avons là l’exemple de ce qu’il ne faut pas faire en présence de Jésus et pourtant la démarche qu’ils entreprennent donne le résultat espéré.  Ce texte fonctionne  comme si on nous donnait l’exemple de la prière qu’il ne faut pas faire et de constater que malgré tout, elle  est exaucée. Jésus ne tiendrait aucun compte de nos démarches maladroites ni de nos démarches de foi mal fondées  ou de nos  attitudes théologiques bancales pour venir à notre aide et nous  porter  une attention  réconfortante. Telle serait pour lui la règle de la vie.
  Nous pensons en faisant ce constat à toutes ces différences théologiques qui opposent les églises entre elles depuis parfois des millénaires et qui continuent à les diviser  au point de s’interdire tout  geste de communion entre elles alors que  Jésus les considéreraient comme des points de détails qui mériteraient  à peine qu’on s’y arrête.
 Le récit, nous l’avons noté,  est fait de  deux récits imbriqués l’un dans l’autre. Il y est question d’une femme guérie en pleine rue,  aux sus et aux vues de  tout le monde sans même que Jésus s’en mêle vraiment.  Dans l’autre récit, il est question d’une autre femme -  une fillette dit le texte, mais est-elle une fillette ? – qui meurt avant que Jésus intervienne et qu’il rend à la vie  dans le plus grand secret familial.
Pourquoi l’une est-elle guérie en public alors que pour l’autre Jésus, s’enferme avec elle et ses proches pour la réveiller ?  Sans doute  fallait-il, pour que la femme puisse retrouver pleinement  la jouissance de sa vie, que sa guérison  signifie aussi sa réintégration dans la vie sociale puisque sa maladie la rendait inapte à la vie avec les autres à cause de l’impureté qu’elle subissait  du fait des pertes de sang dont elle souffrait. Quant à la jeune femme, son retour à la vie signifiait aussi une guérison de la cellule familiale. Cela relevait alors de l’ordre du privé et n’avait besoin de n’être connu de personne.
 Douze ans séparent ces deux femmes. La maladie de la plus vieille a commencé au moment de la naissance de la plus jeune. C’est comme si  la plus vieille  endossait le rôle de la mère de l’enfant  qui n’occupe aucune place ici et qu’on pourrait considérer comme morte si Jésus, au dernier moment,  ne l’exhumait  du néant où elle semblait être enfermée. La mort plane  sur la vie de ces trois femmes dans un non-dit  qu’il nous faut maintenant décrypter. Au moment où la plus vieille retrouve une vie normale, la plus jeune  renaît à la vie, et la mère est rendue à l’existence.   Jésus se charge ainsi aussi bien des morts secrètes que des morts réelles pour répandre la vie  de partout où il est reconnu.
 Revenons à chacun des personnages de ce texte. Nous l’avons dit, aucun d’ entre eux  ne fait ce qu’il doit faire. Le récit est présenté de telle sorte qu’il suggère que les croyants font rarement ce que Dieu attend d’eux.  Sous couvert d’une démarche de foi, ils agissent, comme la femme  par superstition, où comme le Père  qui espère la réponse de Dieu en manipulant en manipulant Jésus.  Et pourquoi Jésus se laisse-t-il faire ?
 L’attitude de la femme malade correspond au type de la démarche superstitieuse. Elle n’en peut plus. Elle est épuisée physiquement par sa  perte de sang qui affaiblit son organisme et par toutes les vaines tentatives qu’elle a entreprises auprès des médecins et des guérisseurs.  En outre, la culture de son pays lui interdit tout contact  avec les autres à cause de son impureté permanente.  Ne la blâmons pas si elle pense qu’elle peut s’approprier clandestinement  un peu de l’énergie vitale que Dieu a mise en Jésus.  Jésus ne la blâme par pour son geste, mais pour le secret  avec lequel elle a opéré.  «  Pas besoin de se cacher pour espérer » semble-t-il lui dire. La puissance de vie dont dispose Jésus est pour tous. Par Jésus  Dieu donne à tous  la capacité de vivre, même malade  et même mort. Douze ans de vie et de souffrances viennent de voler en éclat par le seul contact discret, avec Jésus et les effets de  cette  puissance de vie vont  rejaillir sur la jeune fille de l’histoire suivante.
 Le Père de la jeune fille ne fait pas à son tour ce qu’il devrait faire.  Françoise Dolto a analysé  son cas avec attention.  Elle a montré qu’il a agi à tort envers Jésus  en lui ordonnant de faire ce qu’il doit faire à cause sans doute d’un complexe de supériorité mal assumé. Mais il a aussi   mal agi envers sa fille depuis sa plus tendre enfance dont il s’est totalement emparé au point que la mère ne joue plus aucun rôle auprès d’elle. Il parle de sa fille comme d’une petite fille alors qu’elle a douze ans. En orient, en ce temps là, elle était  à l’aube de devenir femme et se trouvait  déjà  en état d’être bonne à marier. Françoise Dolto estime que cette enfant est  étouffée et privée de possibilité d’entrer dans sa  vie de femme par un Père abusif et possessif.
 Devant le drame de sa fille il somme Jésus d’obtempérer avec condescendance et autorité. Cette attitude pleine de contradictions révèle  le mal être qui est en lui.  Il demande  à Jésus de lui imposer les mains comme s’il voulait régénérer la vie de son enfant en manipulant Jésus et par extension Dieu lui-même. Jésus évidemment ne se soumet pas, mais il reprend l’autorité à son compte. C’est lui, maintenant qui dit ce qu’il faut faire. Il rétablit l’unité familiale totalement rompue par la faute du Père en les réunissant avec lui et avec la mère dans la chambre de l’enfant. La jeune fille devient alors capable de vivre à nouveau et de sortir du sommeil léthargique où l’avait  enfermé l’attitude abusive du Père. La seule chose dont la jeune fille a besoin maintenant c’est de manger et de reprendre des forces. Le retour à la vie de l’enfant montre que Jésus avait vu juste. C’est son entourage qui la rendait inapte à la vie. En remettant chacun à sa place, la vie pouvait renaître.

 Toute action de Jésus est porteuse de vie. Elle relève simplement de l’évidence selon laquelle, notre foi en Dieu consiste avant tout à reconnaître qu’il est pourvoyeur de vie. Le miracle permanent en nous découle simplement de ce que nous reconnaissons cet état de fait. Ici on l’a vu, il s’agit non seulement de guérison de maladie, mais de guérison de la vie sociale. La malade est réintégrée dans la société, la jeune fille est rendue à la vie, mais elle est aussi guérie des abus que son père a pu lui faire subir et la mère  reprend pied dans la vie familiale.
 Devant le drame de sa fille il somme Jésus d’obtempérer avec condescendance et autorité. Cette attitude pleine de contradictions révèle  le mal être qui est en lui.  Il demande  à Jésus de lui imposer les mains comme s’il voulait régénérer la vie de son enfant en manipulant Jésus et par extension Dieu lui-même. Jésus évidemment ne se soumet pas, mais il reprend l’autorité à son compte. C’est lui, maintenant qui dit ce qu’il faut faire. Il rétablit l’unité familiale totalement rompue par la faute du Père en les réunissant avec lui et avec la mère dans la chambre de l’enfant. La jeune fille devient alors capable de vivre à nouveau et de sortir du sommeil léthargique où l’avait  enfermé l’attitude abusive du Père. La seule chose dont la jeune fille a besoin maintenant c’est de manger et de reprendre des forces. Le retour à la vie de l’enfant montre que Jésus avait vu juste. C’est son entourage qui la rendait inapte à la vie. En remettant chacun à sa place, la vie pouvait renaître.
 Toute action de Jésus est porteuse de vie. Elle relève simplement de l’évidence selon laquelle, notre foi en Dieu consiste avant tout à reconnaître qu’il est pourvoyeur de vie. Le miracle permanent en nous découle simplement de ce que nous reconnaissons cet état de fait. Ici on l’a vu, il s’agit non seulement de guérison de maladie, mais de guérison de la vie sociale. La malade est réintégrée dans la société, la jeune fille est rendue à la vie, mais elle est aussi guérie des abus que son père a pu lui faire subir et la mère  reprend pied dans la vie familiale.

jeudi 21 juin 2018

Luc 1/58-80 Naissance de Jean Baptiste - dimanche 24 juin 2018


Luc 1/58-80

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   Construire l'avenir  -  dimanche  24 juin 2012
Luc 1:57-80
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57Le temps où Elisabeth devait accoucher arriva, et elle mit au monde un fils. 58Ses voisins et les gens de sa parenté apprirent que le Seigneur avait fait preuve envers elle d'une grande compassion, et ils se réjouirent avec elle.
59Le huitième jour, ils vinrent circoncire l'enfant, et ils allaient lui donner le nom de son père, Zacharie. 60Mais sa mère dit : Non, il sera appelé Jean. 61Ils lui dirent : Il n'y a dans ta parenté personne qui porte ce nom. 62Et ils faisaient des signes à son père pour savoir comment il voulait l'appeler. 63Zacharie demanda une tablette et il écrivit : Son nom est Jean. Et tous s'étonnèrent. 64A l'instant même, sa bouche s'ouvrit et sa langue se délia ; il se mit à parler et à bénir Dieu. 65Tous les habitants des alentours furent saisis de crainte et, dans toute la région montagneuse de la Judée, on discutait de tous ces événements.66Tous ceux qui en entendaient parler se mirent à réfléchir. Ils se demandaient : Que sera donc cet enfant ? Car la main du Seigneur était avec lui.
L'hymne de Zacharie
67Zacharie, son père, fut rempli d'Esprit saint et se mit à parler en prophète, en disant :
68Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Israël,
d'être intervenu en faveur de son peuple, d'avoir assuré sa rédemption
69et de nous avoir suscité une corne de salut
dans la maison de David, son serviteur,
70— comme il en a parlé par la bouche de ses saints prophètes d'autrefois —
71un salut qui nous délivre de nos ennemis et de tous ceux qui nous détestent.
72C'est ainsi qu'il montre sa compassion envers nos pères
et qu'il se souvient de son alliance sacrée,
73selon le serment qu'il a juré à Abraham, notre père ;
ainsi nous accorde-t-il,
74après avoir été délivrés des ennemis, de pouvoir sans crainte
lui rendre un culte
75dans la sainteté et la justice,
devant lui, tout au long de nos jours.
76Et toi, mon enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut ;
car tu iras devant le Seigneur pour préparer ses chemins,
77pour donner à son peuple la connaissance du salut
par le pardon de ses péchés,
78grâce à la tendre compassion de notre Dieu.
C'est par elle que le soleil levant brillera sur nous d'en haut
79pour éclairer ceux qui sont assis dans les ténèbres et dans l'ombre de la mort
et pour diriger nos pas vers le chemin de la paix.
La jeunesse de Jean le Baptiseur
80Or l'enfant grandissait et devenait fort par l'Esprit. Il demeurait dans les déserts, jusqu'au jour où il se présenta devant Israël. 





Dans notre Eglise, comme dans beaucoup d’autres, des projets nouveaux se mettent en place. Ce fut d’abord, le projet d’union de notre Eglise avec l’Eglise Luthérienne pour créer, l’Eglise Unie  Depuis quelques temps, c’est le projet d’Eglise Verte qui interroge nos paroisses sur l’avenir de la planète, et qui les interpellent pour qu’elles s’ouvrent à des projets responsables qui permettraient d’envisager l’avenir plus sereinement. Ce projet œcuménique  a fait bouger les frontières entre les communautés chrétiennes.  Il y a fort à parier que ces mouvements de rapprochement vont très vite mettre en chantier de nouveaux  projets qui donneront un sang nouveau à nos vieilles assemblées fatiguées d’avoir trop longtemps vécues.

Bien entendu les critiques ne se font pas attendre pour dire que malgré tout, rien ne changera,  et que tous ces projets ne remplaceront pas l’affadissement spirituel que subissent la plupart des églises face aux mouvements de sécularisation du moment.

Regardons le texte qui nous est proposé aujourd’hui. Il nous aidera à réfléchir à la question  car il propose sans doute des  ouvertures aux questions que l’on se pose aujourd’hui. Certes ces deux vieillards impliqués dans une situation à laquelle ils ne s’attendaient  pas conçoivent la situation comme un cadeau de Dieu, mais savent-ils s’ils auront assez de forces pour l’assumer ? 

La première solution qui leur est proposée leur vient  du groupe de femmes qui entourent Elisabeth. Elles ont très vite enfermé l’enfant  dans la tradition séculaire  des prêtres. Il sera  prêtre  comme son Père, puisque c’est la tradition de sa famille. Il portera le même nom que lui, il apprendra un métier  pour vivre  et consacrera toute sa vie à l’œuvre de Dieu. Elles estiment  que  c’est le Seigneur  qui a voulu cette situation et c’est lui qui leur donnera la force de l’accomplir.

Pourtant, si le Seigneur est à l’origine  de cette situation,  il est à prévoir qu’il souhaite un autre projet. Il ne veut sans doute pas que cet enfant reste enfermé dans le courant de la tradition. Il faut qu’il entre dans un autre projet  qui s’inscrira dans un ordre nouveau. Et c’est ce qui se passera. Pour aller de l’avant, il faut accepter les défis que Dieu propose.

C’est ce genre de défi qui provoque   régulièrement les communautés de croyants quand elles arrivent à un tournent de leur histoire. Elles savent bien qu’elles ne peuvent nourrir l’espérance en répétant simplement les traditions du passé. Ce genre de question  devient pertinent quand  les mœurs et la société évoluent à grande vitesse comme c’est le cas en ce moment. Faut-il s’adapter, faut-il innover, faut-il inventer  pour rester fidèle  aux promesses de Dieu ?
A l’époque où se situait l’événement de la naissance de Jean Baptiste, on sentait monter des espérances nouvelles. On espérait  un Messie qui bouterait les Romains hors les murs et libérerait le peuple  des Hébreux. Mais une chape de plomb  s’était abattue sur la société. Tout mouvement de résistance était violemment réprimé. Il était impensable que les hommes puissent mener à bien une révolution quelconque. Toutes les tentatives avaient jusqu’alors lamentablement échouées. Seule une révolution menée par Dieu aurait une chance de réussir. Mais pour réussir, il fallait le soutien d’un peuple bien préparé, il fallait une dynamique bien rodée, il fallait croire que Dieu habitait déjà l’avenir, encore fallait-il lire correctement les projets de Dieu et écouter ce qu’il avait à dire.

Ceux qui ont des connaissances sur l’histoire du premier siècle de notre ère savent bien que l’avenir a été catastrophique  pour les habitants de la Judée. Des prophètes se sont levés, mais aucun n’était vraiment porteur  d’un projet de Dieu. Sans doute avait-on voulu faire de Dieu un chef de guerre et non un prince de paix. C’est pour cela qu’ils se sont  trompé sur toute la ligne qu’ils n’ont pas compris le message  porté  par Jean Baptiste ou Jésus. Personne n’a vraiment réalisé ce que signifiait la paix, le shalom voulu par Dieu. 

Avez-vous remarqué, en revenant à notre texte qu’il nous parle d’une parole prophétique  qui a été donnée ici  à un vieillard muet ? Il faut  y voir comme une provocation à l’égard  de ceux qui ne croient plus que la sagesse des anciens puisse éclairer l’avenir et que pour faire du nouveau il faut gommer le passé, car on  considère qu’il faut faire jeune pour avoir  raison. Ici la parole est donnée à un vieillard, mais  passage porte  en plus une autre provocation.  Le témoin  est muet !  Ainsi la parole qui nous est proposée aujourd’hui  est-elle portée, par un homme doublement incapable d’avoir une parole intelligible : trop vieux et muet, à nous de comprendre.

On aurait donc tendance, à considérer que le vieux Zacharie représente la tradition dépassée qui n’a plus rien à dire aux générations nouvelles, c’est pourquoi il serait devenu muet. Certains pourraient même dire, et on l’a dit, que l’Ancien Testament est dépassé, vive le nouveau !  Mais, ce serait aller trop vite en besogne.   Cela  peut aussi vouloir dire que les générations nouvelles ne sont plus  capables d’entendre  ce qui est porteur d’avenir dans les messages de la tradition. Le vieux prêtre, dont la fonction n’était pas de parler, mais de célébrer, parle de délivrance, de connaissance du salut et de chemin de paix. Voici en trois mots le résumé de la bénédiction qu’il prononce sur le petit enfant. Délivrance, Salut et Paix. Ces mots prennent alors une valeur prophétique et disent exactement ce que nous avons besoin d’entendre, c’est ce qui avait été dit jadis par les prophètes et ce que Jean Baptiste et Jésus ont dit après eux.  C’est cela qui motivera notre  construction de l’avenir.

Au cours des siècles, les hommes se sont avérés incapables de donner une valeur par eux-mêmes à ces trois notions.  Elles  ne peuvent se réaliser que si Dieu nous prête main-forte pour les mettre en œuvre. Dieu allume ainsi en  nous le désir  de vivre autrement et il   fait la promesse qu’on peut y arriver. Si on sait écouter la tradition de l’Ecriture  et qu’on ne fasse pas comme si Dieu était muet alors nous serons à bonne école pour construire l’avenir. Avec la promesse, Dieu nous donne aussi le moyen de la réaliser. 
L’Evangile consiste à croire que  l’amour de Dieu  nous invite  à  donner  priorité aux autres dans toutes nos actions.  Il nous invite à travailler dans ce monde pour le mieux-être de tous, à commencer par les plus faibles. C’est alors qu’un jour nouveau sans haine et sans violence est en train de se lever  sur la société  des hommes. 

C’est impossible  a-t-on dit jusqu’à ce jour ! Mais l’Esprit de Dieu est tenace  et nous demande de lui faire confiance pour que tout cela s’accomplisse pour ce temps nouveau qui commence.


mercredi 13 juin 2018

Matthieu 6/13 Ne nous laisse-pas tomber en tentation . Dmanche 17 juin 2018


Dans la plupart des paroisses on a parlé de la nouvelle traduction du Notre Père. Je dérogerai à la règle pour ce dimanche 17 juin  qui consiste à prendre le texte du jour et je vous proposerai une méditation sur le texte concerné:  la sixième demande du Notre Père la Tentation : 

C’est  donc de tentation que nous allons nous entretenir aujourd’hui, et à  peine avons-nous évoqué le thème de la tentation qui s’inscrit  à la fin du Notre Père, que celle-ci tente de nous saisir, car nous nous prêtons facilement à son charme. C’est sur  ce sujet, que nous sommes tentés d’avoir raison sur les autres dans les discussions que nous avons au sujet des propositions d’interprétation qui nous sont offertes par les instances religieuses qui espèrent réformer la traduction liturgique de la prière.  « Ne nous soumets pas à la tentation » disent les uns », mais les autres de répondre que  « Dieu ne tente personne », preuves scripturaires à l’appui. « Ne nous laisse pas tomber en tentation ou succomber à la tentation en proposent d’autres ». Mais s’agit-il vraiment de la tentation ? Ne s’agit-il pas de l’épreuve ? Le débat se prolonge indéfiniment et la tentation d’avoir raison de s’imposer à tous.

Chacun de croire que son interprétation ou son appréciation est la meilleure et que sa traduction est la plus fidèle. Chacun essaye de prendre le pas sur l’autre ! La tentation alors pointe toujours son nez car, l’enjeu du débat, n’est-il pas  de se valoriser soi-même au travers des arguments que l’on développe. En fait, qui sommes-nous pour avoir raison face à tous ces érudits qui depuis des siècles rivalisent entre eux pour nous donner le sens exact de cette demande ? Et moi-même ne suis-je pas tenté à mon tour d’user de mon privilège de prédicateur pour vous imposer ma manière de voir les choses et d’en tirer vanité ?

En fait, peu importe le mot, car derrière tout cela il s’agit de ne pas dévaloriser l’autre, celui avec qui on discute et contre qui on aimerait avoir raison. La tentation n’est-elle pas alors de supplanter l’autre quel qu’il soit en faveur de nous-mêmes, même si aucune agression ne s’exprime et que l’on garde son opinion pour soi ? Le défi de cette prière n’est-il pas d’être tenté de refuser à l’autre la place qui lui est due, c’est-à-dire une place qui lui concèderait une valeur supérieure à la nôtre ? N’est-ce pas là une proposition que l’on a du mal à accepter, même si elle nous vient de Paul qui prétend qu’il faut  considérer  l’autre  comme étend au-dessus de nous-mêmes. (Philippiens 2/3)

Voici que le tentateur est en train de frapper à notre porte et  qu’il emprunte mes propos pour mieux vous écraser sous ses gros sabots. Les sabots du tentateur ne sont bien évidemment qu’une image. Il  n’a pas de pieds pour y mettre des chaussures, ni des bras ni des mains, car il fait son apparition dans les Ecritures sous la forme d’un serpent. Les écrivains bibliques en ont fait un portrait particulièrement judicieux, il n’a aucune forme, il est visqueux et son un corps est insaisissable, mais il est capable de donner la mort à qui le défie. Il agit par la parole, privilège de Dieu derrière lequel il se cache et cherche à nous provoquer en se faisant passer pour lui. C’est ainsi qu’il agit sur nous pour nous conduire toujours dans la mauvaise direction au détriment de notre prochain. Car l’enjeu de la tentation est toujours la place que l’on réserve à l’autre.

Notre fidélité à Dieu va nous aider à ne pas profiter des autres pour  accaparer des avantages à leur détriment. C’est une telle conclusion que Jésus aspire à nous faire accepter c’est pourquoi il en fait la conclusion de la prière du Notre  Père, qui dès sa première ligne nous a invités à entrer dans l’univers de Dieu, où nous avons notre place et où tout est parfait. Il nous invite à dire « Notre Père qui est aux cieux », et d’emblée  nous le rejoignons  dans la plénitude de ce monde idéale où nous avons notre place avec lui et où nous l’imaginons avec ravissement. Ensuite, lentement, il nous entraîne à quitter ce monde divin et il nous  accompagne dans le nôtre où le pain quotidien, sous toutes ses formes fait partie de nos préoccupations journalières. La recherche du pain de chaque jour nous entraîne cependant, à utiliser les autres à notre profit et à profiter des avantages que nous pourrions retirer de leur présence. Inconsciemment  en les utilisant à notre profit, nous risquons de les offenser: « pardonne-nous nos offenses ». C’est  dans cette suite logique  de l’homme qui se cherche devant Dieu  que le tentateur  montre enfin le visage derrière lequel il se cachait. Il travaillait déjà en nous alors que nous n’étions pas conscients de profiter des autres  à leur insu.

Cet itinéraire de Dieu qui descend de son ciel jusqu’à l’homme pour constater ses mauvais comportements vis-à-vis de ses semblables et chercher à y remédier n’est pas nouveau. On le retrouve ailleurs dans la Bible car Dieu est toujours soucieux de nous rejoindre dans ce qui peut être corrigé au fond de nous. Un jour nous est-il raconté, Dieu descendit des hauteurs du ciel pour voir ce que les hommes trafiquaient sur terre. On nous laisse entendre qu’ils avaient entrepris une œuvre collective en construisant une ville et une tour pour assouvir leur esprit de domination et qu’une apparente harmonie régnait entre eux. Dieu prit ombrage de cette belle entente, envisagea les conséquences que tout cela pourrait avoir par la suite et pour  sauver l’avenir, confondit leurs langues pour rendre difficile toute collaboration entre eux.

La logique d’un tel récit ne s’installe pas cependant aussi facilement dans notre esprit. Notre première réaction est encore une tentation, elle consiste à culpabiliser Dieu en pensant par devers nous qu’il  est jaloux de la belle entreprise humaine, et qu’en intervenant, il réagit par dépit pour protéger sa souveraineté  et  qu’il se mêle de ce qui ne le regarde pas, car apparemment tout se passait bien avant qu’il intervienne. Partant de là,  nous avons tendance à penser qu’il y a sans doute du positif dans la domination des uns par les autres. La tentation  nous entraîne alors à croire que l’autoritarisme de Dieu interfère dans la liberté des hommes et trouble la bonne ordonnance du monde.

De telles pensées  modifient notre regard sur Dieu  au risque  de ne pas voir que la tentation nous guette de le rendre responsable de tout ce qui arrive. En particulier ce qui nous arrive de mal. Ceux qui tiennent de tels propos lui  reprochent  de déséquilibrer le monde  par le biais des religions qui se réclament de lui. On prétend alors que les religions sont à l’origine des dissensions entre les hommes et provoquent les guerres dans le monde.

  En fait la tentation est grande pour les peuples de se servir de Dieu, pour se croire choisis par lui et les religions le disent parfois. Ils éprouvent alors l’illusion de croire que leurs positions géographiques, les héritages de l’histoire,  les brillants intellectuels qui président aux destinées de leurs universités, leur donne le droit de mettre les autres sous leur dépendances. Ce serait même  de leur part un acte de considération à leur égard, voir même d’amour  parce qu’ils considéreraient que Dieu leur confie les autres pour les aider à évoluer.

 Mais ces arguments tiennent mal de nos jours et les philosophes ont  tôt fait de démontrer  que de tels principes ne justifient pas une influence quelconque de Dieu sur les hommes, si bien  que la tentation s’est faite de ne plus mêler Dieu aux problèmes des hommes et de ne plus croire en lui. Les professionnels de l’économie ont alors  inventé d’autres arguments pour justifier la domination des uns sur les autres, car c’est une tentation constante de l’humanité  que de toujours chercher à dominer ses voisins. C’est ce travers des hommes que Dieu dénonce quand il prête sa voix à Jésus  pour définir l’amour qu’il devrait y avoir entre les humains

Mais ce propos ne nous libère pas pour autant de la tentation  qui nous guette de faire jouer à Dieu un rôle que Jésus ne lui reconnaît pas et de le faire entrer dans une attitude qu’il récuse. C’est alors que nous sommes tenté de croire  que Dieu s’est fait homme pour partager avec lui son génie créateur et pour  organiser la planète  que Dieu lui aurait confiée.  Il se propose alors de l’organiser  de telle sorte  qu’il  élimine tout ce qui entrave sa propre domination sur les êtres, les choses  les animaux, et  les végétaux ainsi que les humains  qui ont la malchance d’occuper la mauvaise place. Ce faisant, il y a fort à penser qu’en s’en prenant à tout ce qui vit, les hommes se font les partenaires du mal et les adversaires de Dieu. «  Seigneur, délivre-nous du mal qui est en nous. »