Le but de ce blog est de proposer une lecture pertinente, ou impertinente des textes proposés par la liste de lectures de l'Eglise Protestante Unie de France (EPUdF) pour les méditer au culte du Dimanche. Nous proposerons de publier les sermons avec un décalage d'une semaine ou même deux, pour qu'ils puissent être travaillés par les lecteurs qui désirent s'en servir pour le culte du dimanche.
samedi 20 février 2010
La femme adultère: Jean 8:1-11 dimanche 21 mars 2010 et 13 mars 2016
mardi 16 février 2010
Les deux frères : Luc15:11-32 dimanche 14 mars 2010
lundi 8 février 2010
Une autre façon de parler de la résurrection: Luc 9:28-36 dimanche 28 février 2010
Luc 9/ 28b-36
– La transfiguration
28 Huit jours environ après ces paroles, il prit avec lui Pierre, Jean et Jacques, et il monta sur la montagne pour prier. 29 Pendant qu'il priait, l'aspect de son visage changea, et ses vêtements devinrent d'une blancheur éclatante. 30 Il y avait là deux hommes qui s'entretenaient avec lui : c'étaient Moïse et Elie 31 qui, apparaissant dans la gloire, parlaient de son départ, qui allait s'accomplir à Jérusalem. 32 Pierre et ses compagnons étaient accablés de sommeil. Réveillés, ils virent sa gloire et les deux hommes qui se tenaient avec lui. 33 Au moment où ces hommes se séparaient de Jésus, Pierre lui dit : Maître, il est bon que nous soyons ici ; dressons trois tentes, une pour toi, une pour Moïse et une pour Elie. Il ne savait pas ce qu'il disait. 34 Comme il parlait ainsi, une nuée survint et les couvrit de son ombre ; ils furent saisis de crainte, tandis qu'ils entraient dans la nuée. 35 Et de la nuée survint une voix : Celui-ci est mon Fils, celui qui a été choisi. Ecoutez-le ! 36 Quand la voix se fit entendre, Jésus était seul. Les disciples gardèrent le silence et ne racontèrent rien à personne, en ces jours-là, de ce qu'ils avaient vu.
Deux illustres patriarches font irruption sur le chemin de trois apôtres. Ils s’emparent de Jésus et leur offrent un moment d’extase inoubliable. Leur raison s’en est trouvée ébranlée, leur faculté de jugement s’est arrêtée. Saisis par l’extase ils ont laissé l’irrationnel s’emparer de leur intelligence. Leur expérience nous est ici racontée et nous ne savons pas très bien qu’en penser.
En fait, nous ne sommes pas seulement des êtres de chair et de sang. Nous ne sommes pas seulement des êtres faits de matière organique habitée par un esprit rationnel. Nous ne sommes pas seulement soumis aux lois de l'évolution des espèces. Il y a en nous un plus que nous ne savons pas définir. Comme nous n'arrivons pas à décrire ou même à expliquer ce supplément d'existence nous avons tendance à l'ignorer, en vertu d'un principe, que nous croyons moderne, selon lequel tout ce qui échappe à notre esprit rationnel n'a pas lieu d'être. Nous nous croyons alors maîtres de nous-mêmes. Nous nous croyons maîtres de notre corps de chair dont nous pensons contrôler tous les gestes, grâce à notre esprit qui est soumis à notre intelligence. Tout cela fonctionne comme une mécanique bien huilée que rien ne devrait perturber. Pourtant au fond de nous-mêmes nous ne sommes pas satisfaits car nous savons bien que cela ne marche pas ainsi. Il y a en nous quelque chose d’incontrôlable qui nous échappe. C’est ce que nous pourrions appeler notre faculté d’émotion.
Il suffit parfois de peu de chose pour que tout se mette à dysfonctionner en nous. Il suffit d'un rien, pour qu'en un instant nous ne contrôlions plus la situation et qu'une fenêtre s'ouvre sur un espace que nous ne connaissons pas. Ce sont des instants d'extase assez brefs, la plupart du temps, pour ne pas nous inquiéter, mais qui nous ravissent cependant. Cela se produit sous l’effet d’une émotion. Elle peut être artistique et se produit en contemplant un tableau ou en écoutant de la musique. Un paysage aussi bien qu’un poème peuvent également produire en nous cet effet de ravissement, sans parler de l’amour qui bien évidemment peut produire une telle émotion que nous arrivons à perdre le sens de la réalité. L’apôtre Paul a vécu une telle expérience après une chute de cheval.
En y réfléchissant nous éprouvons cependant une sorte de malaise parce que nous ne savons pas expliquer l'origine de cette émotion. Nous ne savons pas sur quoi elle ouvre notre esprit et on l'explique, sans doute trop vite, en parlant d'émotion artistique ou même de coup de foudre voire d’extase. Nous sommes obligés de constater que nous sommes ainsi faits. Nous sommes sensibles à ce qui nous provoque de l'extérieur et nous ne savons pas maîtriser ce sentiment. Faute de pouvoir donner une explication nous nous empressons d'oublier le fait que nous sommes accessibles à des émotions extérieures à nous-mêmes. Mais malheur à qui voudrait provoquer artificiellement ce type d’émotion ! C’est un autre sujet et nous n’en parlerons pas, mais nous ne saurions l’ignorer. Il est donc nécessaire, pour aller plus loin, que nous nous penchions sur cet ailleurs, qui ne nous appartient pas mais qui provoque en nous ces dépassements émotionnels qui nous ravissent.
Tout se passe comme si une puissance extérieure venait vers nous pour nous rendre heureux. Dieu profiterait-il de cette capacité, pour venir vers nous, sans dire son nom, et bousculer nos sécurités? D'autres avant nous se sont posés cette même question, d'autres après nous se la poseront à nouveau. C’est auprès de ceux qui nous ont précédés que nous allons essayer d’explorer ce terrain là. C'est à partir de leurs expériences que nous nous interrogerons sur la nôtre et que nous comprendrons comment Dieu travaille en nous pour se faire connaître.
L'Evangile de ce jour propose à notre sagacité de s'attarder sur deux des plus illustres témoins de l'Ecriture : Moïse et Eli. Ils tiennent ici le haut du pavé. Pour que leur expérience puisse devenir la nôtre il nous faut les connaître mieux. Certes, tout le monde connaît Moïse tant Cécile B. de Mille a vulgarisé son épopée. Mais au de-là des légendes dont le film a cherché à enjoliver l’histoire, que reste-t-il de son expérience de foi, car c'est celle-là qui nous intéresse? Est-il seulement celui qui a traversé la Mer Rouge sans se mouiller les pieds avec six cent mille fugitifs juifs? Il est aussi celui qui a brisé les tables de la Loi gravées du doigt de Dieu. Mais sait-on aussi qu'il est celui dont le souffle s'est mêlé à celui de Dieu et que c'est ainsi, dans un baiser divin qu'il entra dans l'éternité si bien que nul ne sait s'il mourut vraiment? En tout cas l'Ecriture nous ouvre à son propos une piste de réflexions sur les secrets de Dieu concernant la mort et la vie. ( cf . Deutéronome 34). Nos Bibles traduisent : « il mourut sur un ordre de Dieu », l’hébreu dit « il mourut sur la bouche de Dieu ». pourquoi ne pas traduire par : « il mourut sur un baiser de Dieu ! »
Elie, quant à lui, on le connaît moins. Pas de film à grand spectacle à son sujet. Il faut être allé à l'Ecole du dimanche pour savoir qui il est. Traqué par la reine Jézabel il massacra 500 prophètes de Baal. Insatisfait cependant, il chercha à approfondir la vérité sur Dieu, il se réfugia sur l'Horeb où il découvrit Dieu dans le souffle d'une brise légère. Il acheva sa vie, emporté dans le ciel par le souffle sacré et comme Moïse nul ne le revit. Les croyants attendent encore son retour. Ces deux hommes exceptionnels viennent habiter l'histoire des hommes, comme pour leur dire que la vie terrestre ne s'achève pas dans le néant comme ils le redoutent. C'est ce que comprennent Pierre, Jacques et Jean, témoins en une commune extase de ce moment exceptionnel où, dans un bref instant, ils reçoivent la certitude que leur histoire terrestre ne s'achèvera pas dans le néant. Il y a un ailleurs que la vision leur révèle. Tout cela pourrait s'arrêter là, comme pour nous garantir que Dieu se sert de nos émotions pour nous ouvrir au mystère de l'éternité.
Mais la particularité des hommes, c'est qu'ils sont rebelles. Ce travers de l’homme est curieusement perçu aujourd'hui comme une qualité. C'est dire que notre inconscient collectif nous pousse sans trop savoir comment, à nous détourner des chemins battus pour aller vers cet Autre en qui nous reconnaissons Dieu. Nous ne pourrons cependant avancer sans faire l'économie de l'expérience de la mort.
L'Evangéliste Luc qui nous rapporte cette expérience de la Transfiguration, nous raconte plus loin comment deux hommes, (deux anges peut-être?) dans le sépulcre même où on avait mis Jésus, furent témoins du passage de Jésus de cette vie dans l'autre. Tout se passe alors, comme si la vision de la transfiguration se prolongeait sous sa plume dans la tombe où Dieu est venu chercher Jésus.
Nos deux grands témoins ont connu le même sort semble-t-il - Moïse que le baiser de Dieu emporta dans l'éternité, - ou Elie qui fut enlevé par l'ange céleste. Ils apportent tous deux leur caution à l'enseignement de Jésus. Cette expérience devient alors la nôtre. Jésus, en compagnie de Moïse et d'Elie, nous ouvre la porte de l'au-delà, comme pour nous dire que notre voyage sur terre s’achèvera dans un baiser de Dieu vers l’éternité.
Bien que tout paraisse évident, nous ne cessons cependant de nous demander pourquoi il est si difficile de croire? Il suffit de poser la question pour trouver la réponse. Nous négligeons trop souvent ces moments où l'irrationnel provoque notre raison. Nous refusons trop souvent de chercher ce qui se cache derrière nos émotions et nous ne prenons pas le temps de trouver dans l'Ecriture le support dont nous avons besoin pour aller plus loin. Faute d'être assez familiers avec les Ecritures nous doutons de la vérité sur laquelle repose leur témoignage. Et si ce n'était pas vrai, se dit-on ? Et si ce n'étaient que contes et légendes? La vérité n'est pas dans l'historicité des récits, elle les dépasse. La vérité, c'est qu'il y a une cohorte de témoins dont chacun de nous est le dernier.
Chacun à sa manière et dans sa vérité, a éprouvé des émotions comparables avec celles que nous avons dites. Chacun a ressenti ce sentiment qui l'ouvrait à un monde différent du sien où Dieu révélait sa présence. Chacun a eu ses moments d’extase ou ses visions irréelles. Toutes ces expériences peuvent nous aider à reconnaître Jésus ressuscité qui chemine sur le même chemin.
L'enseignement que nous devons retenir c'est de ne pas avoir peur et de nous laisser saisir par notre intuition de l'absolu de Dieu quand elle nous provoque. Elle confirme la réalité de la résurrection pour ceux qui avant nous en ont fait l'expérience. Elle ne se démontre pas et se refuse à tout raisonnement rationnel puisqu'elle nous vient de Dieu qui échappe à notre raison. Il s'est fait connaître à notre monde fini pour y introduire l'éternité. Si aujourd'hui vous entendez sa voix, laissez-vous séduire par elle et vous goûterez déjà la saveur de la résurrection.
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mardi 2 février 2010
Dieu a besoin de l'homme pour créer: dimanche 21 février 2010 Deutéronome 26:1-10
Lorsque tu seras entré dans le pays que le SEIGNEUR, ton Dieu, te donne comme patrimoine, lorsque tu en auras pris possession et que tu l'habiteras, 2 tu prendras des prémices de tout le fruit de la terre que tu recueilleras de ton pays, celui que le SEIGNEUR, ton Dieu, te donne ; tu les mettras dans une corbeille et tu iras au lieu que le SEIGNEUR, ton Dieu, choisira pour y faire demeurer son nom. 3 Tu iras vers le prêtre qui sera en fonction en ces jours-là et tu lui diras : « Je déclare aujourd'hui au SEIGNEUR, ton Dieu, que je suis entré dans le pays que le SEIGNEUR a juré à nos pères de nous donner. » 4 Le prêtre prendra la corbeille de ta main et la déposera devant l'autel du SEIGNEUR, ton Dieu.
5 Et toi, tu diras devant le SEIGNEUR, ton Dieu : « Mon père était un Araméen nomade ; il est descendu en Egypte avec peu de gens pour y séjourner en immigré ; là, il est devenu une nation grande, forte et nombreuse. 6 Les Egyptiens nous ont maltraités, affligés et soumis à un dur esclavage. 7 Nous avons crié vers le SEIGNEUR, le Dieu de nos pères. Le SEIGNEUR nous a entendus et il a vu notre affliction, notre peine et notre oppression. 8 D'une main forte, d'un bras étendu, par une grande terreur, avec des signes et des prodiges, le SEIGNEUR nous a fait sortir d'Egypte. 9 Il nous a amenés dans ce lieu et il nous a donné ce pays, un pays ruisselant de lait et de miel. 10Maintenant j'apporte les prémices du fruit de la terre que tu m'as donnée, SEIGNEUR ! » Tu les déposeras devant le SEIGNEUR, ton Dieu, et tu te prosterneras devant le SEIGNEUR, ton Dieu
Il semble que nous avons existé dans la pensée de Dieu bien avant notre naissance, et même sans doute avant notre conception. Il s’est écoulé de nombreuses années entre le moment où les Araméens nomades descendirent en Egypte et le moment où le peuple hébreu découvrit son histoire dans le livre du Deutéronome. Selon l’écrivain biblique nos origines, dans le cœur de Dieu remontent infiniment loin dans le temps. Bien que la présence de Dieu dans nos origines soit très ancienne, ce n’est que dans notre vie présente que nous prenons conscience de sa réalité, quand pour la première fois nous éprouvons le besoin de sa présence et que nous crions vers lui.
Jérémie, un des plus ancien écrivain biblique avait laissé entendre que Dieu le connaissait déjà dès le ventre maternel, et ici, dans le Deutéronome, il est suggéré que Dieu s’intéressait déjà à nous dès l’origine de l’histoire de nos ancêtres. Je passe bien entendu sous silence l’histoire d’Adam et Eve dont le récit est beaucoup plus récent et qui ne relate pas un événement historique.
Déjà, dans la société des araméens nomades, Dieu était déjà à l’œuvre. Pourtant, ce peuple n’avait rien de remarquable en soi pour que Dieu s’intéressât à lui. Aucun de nous n’a d’ailleurs assez d’attrait pour que Dieu s’intéresse à lui ! Dieu s’appuie sur d’autres critères. Ce peuple insignifiant de la préhistoire biblique n’avait d’ailleurs aucun intérêt particulier pour ce Dieu unique qui le cherchait. C'est sans doute pour cela que l'auteur a omis de mentionner Abraham et les patriarches. Si cela nous pose un problème, cela n’en pose pas à l’auteur de notre texte. Le récit du Deutéronome présente le peuple araméen sous des traits différents de ceux auxquels nous sommes habitués. Ce peuple est décrit comme étant lui-même l’artisan de sa propre évolution.
C’est à cause de ses succès est-il dit qu’il excite contre lui la jalousie des égyptiens. En fait, quel que soit le passé des uns et des autres, Dieu s’intéresse à chaque peuple et à chaque individu avant même qu’ils le connaissent et qu’ils le reconnaissent comme leur Dieu. Dieu s’intéressait donc à ce peuple araméen. Il s’intéressait à lui en silence jusqu’à ce qu’il crie vers lui. C’est là le point important de ce passage. Que chacun en prenne leçon. Les hommes en difficulté appellent ce Dieu qui les accompagne depuis toujours sans savoir qui il est. C’est comme si la présence de ce Dieu était inhérente à leur histoire sans qu’ils en aient pris conscience. Dieu avait fait sa demeure chez eux depuis longtemps et attendait d’être découvert. Il semble que nous soyons habités par la présence de Dieu sans en avoir conscience jusqu’à ce qu’un élément déclenchant vienne nous révéler ce que nous savions déjà par intuition. C’est en tout cas ce qui se passe pour les descendants de ce peuple d’araméens nomades.
Chacun d’entre nous fait un jour ou l’autre cette expérience et quand il appelle vers Dieu, il ne le fait pas toujours dans des termes convenables. Après avoir passé de longues années dans l’ignorance complète de Dieu, certains se réveillent un beau matin au cours d’une épreuve et interpellent Dieu comme si Dieu avait manqué de vigilance : « Mais qu’attends-tu donc pour t’occuper de moi ? » Semblent-ils dire. Et Dieu de répondre : » j’attends depuis longtemps que toi et tes ancêtres s’adressent à moi ! »
Les hommes s’affairent sur la terre et mettent en œuvre toutes sortes d’industries . Ils se félicitent eux-mêmes de leurs capacités à inventer et à progresser. Ils sont fiers de leurs exploits et se rient du temps qui passe en tirant vanité du fait qu’aucun Dieu ne les a jamais aidés dans leurs entreprises de conquête du savoir humain. Dieu pour sa part attend. Il y a déjà longtemps qu’il a façonné des projets de vie pour chacun des hommes qui tiennent un tel langage, mais ce projet de vie ne pourra se mettre en œuvre sans eux et sans qu’ils interpellent ce Dieu dont ils savent intuitivement la présence mais auquel ils ne se sont jamais adressé. Quant à lui, il attend que les hommes crient vers lui, car c’est ce cri vers Dieu qui va déclencher un acte créateur de la part de Dieu.
Les textes anciens nous disent que Dieu crée par sa parole. Dès la première page de la Bible nous voyons que les choses se mettent à exister quand Dieu se met à parler. C’est alors que le monde s’organise et prend du sens. Mais pour que Dieu parle et que la chose existe, il lui faut un interlocuteur intelligent capable de comprendre. La matière inerte ne peut pas être un interlocuteur valable, pas plus que le néant ou la lumière. Il faut donc qu’une oreille intelligente puisse entendre. Depuis toujours, Dieu sait que l’être humain a cette capacité. Mais pour qu’il puisse entendre, il faut que la communication soit rendue possible avec Dieu. Il faut donc qu’il s adresse à Dieu pour lui dire qu’il est réceptif à sa parole. C’est alors que Dieu peut entrer en dialogue avec lui et parler. Il peut alors répondre à son appel et par sa parole ainsi libérée entreprendre un acte créateur.
C’est bien souvent dans des moments de faiblesse, quand l’homme ne croit plus en lui-même qu’il appelle à l’aide celui qu’il ne connaît que par intuition. C’est alors que Dieu entend et qu’il parle, c’est alors qu’un acte créateur peut se produire et que le destin de l’homme évolue. L’histoire biblique s’est intéressée à l’histoire de ce peuple araméen nomade et s’en est servi d’exemple pour que toute l’humanité en prenne leçon.
Dieu répond par un acte créateur à l’homme qui crie vers lui. La plupart du temps c’est dans un moment de détresse que cela se produit. Mais cet événement peut avoir lieu aussi dans un moment de grande exaltation dominé par la joie. Quand un homme réalise qu’il est visité par l’esprit de Dieu, cela peut lui procurer une grande joie qui le pousse à s’écrier Abba-Père ! C’est Paul qui le dit dans l’épître aux Romains. Tout devient nouveau pour lui, son âme découvre le monde sous un autre jour et son avenir prend une dimension d’éternité. Tout cela se produit dès qu’il a poussé ce cri qui a jaillit hors de lui et qui a permis à Dieu de faire pour lui toute chose nouvelle.
Quand chaque homme pressent la présence de Dieu à ses côtés et qu’il le dit par un cri à peine formulé, c’est alors que l’acte créateur de Dieu peut se mettre en œuvre. Il lui permet de dépasser la situation où il se trouve pour aller plus loin vers une solution meilleure. Ainsi, pour que Dieu puisse créer par sa parole, il faut que l’homme commence à parler pour que quelque chose se produise de la part de Dieu. Le Livre du Deutéronome nous permet de découvrir cette dimension formidable de la relation avec Dieu. Qu’on le veuille ou non, Dieu lie sa puissance créatrice à sa relation avec les hommes. Dieu s’active pour donner du sens à notre passé et pour créer notre futur.
Nous devons alors faire mémoire de ces temps particuliers où nous avons découvert la présence attentive de Dieu en nous et où nous avons osé l’ appeler. Ces moments de mémoire appellent notre reconnaissance qui se manifeste dans ce récit du Deutéronome par une offrande ! Cette dernière remarque appelle donc un développement que nous ne ferons pas ici, et selon laquelle l’évocation de notre conversion à Dieu appelle notre reconnaissance qui devrait se concrétiser par une offrande.