lundi 31 août 2015

Marc 9:30-37 Jésus et les petits enfants 20 septembre 2015



(déjà publié en 2012)

30 Partis de là, ils traversaient la Galilée, et il ne voulait pas qu'on le sache. 31 Car il instruisait ses disciples et leur disait : Le Fils de l'homme est sur le point d'être livré aux humains ; ils le tueront, et, trois jours après sa mort, il se relèvera. 32 Mais les disciples ne comprenaient pas cette parole, et ils avaient peur de l'interroger. 
33 Ils arrivèrent à Capharnaüm. Lorsqu'il fut à la maison, il se mit à leur demander : A propos de quoi raisonniez-vous en chemin ? 34 Mais eux gardaient le silence, car, en chemin, ils avaient discuté pour savoir qui était le plus grand. 35 Alors il s'assit, appela les Douze et leur dit : Si quelqu'un veut être le premier, qu'il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. 36 Il prit un enfant, le plaça au milieu d'eux et, après l'avoir pris dans ses bras, il leur dit : 37 Quiconque accueille en mon nom un enfant, comme celui-ci, m'accueille moi-même ; et quiconque m'accueille, ce n'est pas moi qu'il accueille, mais celui qui m'a envoyé.

Ce ne sera une surprise pour personne si je dis que Jésus n’approuverait pas le fonctionnement de notre société. Il la  trouverait en parfaite contradiction avec ce qu’il a essayé de nous inculquer dans son Évangile. Il préconisait  en effet de corriger les erreurs  de ce monde en favorisant les humains les moins chanceux  dans notre société. C’est pour cela qu’il s’est permis de faire des miracles afin de remettre  parmi les gens normaux ceux qui étaient devenus des marginaux, c’est pourquoi il a  guéri des malades qui n’avaient aucune chance de vivre normalement. Il s’efforçait de redonner leur chance à ceux qui avaient été victimes d’injustices. C’est ainsi qu’il rendit sa dignité à une femme prostituée et qu’il permit à la femme adultère condamnée à mourir, de conserver la  vie. Le malade mental ainsi que le lépreux  ont pu retrouver  leur place dans la société des humains. Voilà quelques exemples relevés dans l’Evangile pour que  nous comprenions que Jésus préconisait une société qui aurait fonctionné à l’inverse de la nôtre.

Nous avons cependant du mal à comprendre ce qu’il voulait  nous dire quand il prit un enfant  dans ses bras et le proposa comme  exemple de ce qu’il fallait faire pour devenir grand dans notre monde. Nous avons d’autant plus de mal  à le comprendre, qu’aujourd’hui, les enfants sont au centre des préoccupations de notre société. L’enfant est devenu roi dans un monde où tout tourne autour de lui. Il est devenu le type même de consommateur que les marques cherchent à séduire tant il a pris de l’importance pour orienter le goût de ses propres parents.

Pourtant,  si l’enfant est roi dans les sociétés favorisées,  il ne l’est pas dans les sociétés  défavorisées, si bien qu’à côté du monde des enfants rois, il y a aussi le monde des enfants victimes. Dans les sociétés les plus  défavorisés, les enfants souffrent plus que les adultes  de la soif, de la faim  et des maladies. On en fait même des soldats  et des prostitués, garçons et filles.

Il nous fallait donc faire le point sur la situation de l’enfant dans nos sociétés postmodernes pour comprendre l’attitude de Jésus.  Il prend un enfant en exemple pour montrer quel chemin on doit suivre  si on veut devenir grand. Dans le monde contemporain de Jésus, l’enfant n’avait pas un sort enviable. Il  était le plus souvent  considéré comme une charge. Il était  avant tout une bouche de plus à nourrir. On le faisait travailler très tôt pour un salaire inexistant, c’est ainsi qu’il fournissait une main d’œuvre peu coûteuse dont on avait tendance à abuser.  Victimes de la mauvaise alimentation et de l’hygiène déficiente, beaucoup mouraient en bas âge. Sans doute l’enfant, était-il aimé par ses parents, comme le sont  tous les enfants du monde, mais il n’était pas choyé comme aujourd’hui. Les chagrins que causait la mortalité infantile poussaient les parents à ne pas trop s’attacher aux tout petits dont beaucoup ne survivaient pas à la petite enfance.

C’est donc dans ce contexte que Jésus intervint en plaçant  un enfant devant  eux à titre d’exemple. On se demande alors en quoi un enfant aurait pu donner un exemple de grandeur.  Un enfant n’avait pas d’instruction et  il n’avait aucun savoir. Il n’avait aucun exemple à donner si non sa naïveté. On ne comprend pas non plus en quoi les enfants auraient à nous donner des leçons  en matière de  foi. Comment pourrait-on être grand aux yeux de Dieu en se comparant à un enfant ?

Les enfants ne sont pas des adultes en miniature. Ils ne pensent pas comme des adultes, ils ne réagissent pas non plus comme eux. Ils ont des comportements qui leur sont  propres. Ils ont en particulier une faculté d’émerveillement que n’ont pas les adultes. En contrepartie, les adultes ont le savoir et la science. Ils ont aussi la sagesse,  pense-t-on.  Aujourd’hui, comme jadis, on donne un enseignement religieux aux enfants pour qu’ils puissent acquérir les notions élémentaires de la foi. Pour faire partie d’une communauté chrétienne, et avant d’avoir accès aux responsabilités dans l’Eglise  et prendre part à la Sainte Cène de manière officielle, il faut avoir franchi les différentes étapes du catéchisme.
Des adultes dûment patentés sont chargés d’enseigner les enfants, ils sont à la fois des enseignants et des gardiens de la tradition. C’était la même situation à l’époque de Jésus. Il était nécessaire  de connaître les 616 articles de la Loi ou tout au moins les dix commandements qu’il fallait respecter, pour espérer grandir dans la foi. C’est sur ce point que Jésus semble en désaccord avec nous et avec les adultes de son temps. Il semble contester le fait  que pour être un homme de foi il faille avoir acquis l’expérience  auprès de plus savants que soi. 

L’enfant plus que l’adulte  sait observer ce qui se passe en lui. Il découvre très vite que son cœur est habité de pensées bonnes et de pensées mauvaises. Il sait aussi que des sentiments parcourent son âme. Il a un sens de la beauté, de la justice, de la droiture. Mais  il ne sait pas mettre un nom sur l’origine de ces phénomènes, il ne sait pas que Dieu travaille en lui, mais il en constate les effets dans sa naïveté.  Pourtant,  très vite les adultes interviennent  pour expliquer ces mystères et pour lui indiquer la bonne voie à suivre et l’enfant perd sa candeur. Très vite ses parents puis ses enseignants vont lui apprendre à maîtriser le cours de ses émotions, et ils vont lui enseigner en même temps tout ce qu’il faut savoir  sur Dieu sur le péché sur la loi et l’enfant passe de la spontanéité  enfantine à la raison de l’adulte. 

L’enfant va  alors apprendre  ce que les hommes savent depuis des siècles sur  Dieu, et c’est ainsi qu’il deviendra un  adulte bien élevé et un croyant honnête face à Dieu. Mais Jésus trouve que les choses vont trop vite et que l’on ne s’arrête pas assez sur cette naïveté de l’enfant  qui lui permet d’entendre Dieu et de le repérer avant même qu’on lui ait enseigné à le faire.

Ainsi sans que les adultes, parents ou éducateurs s’en souviennent,  leur premier contact avec Dieu s’est fait à partir  d’observations et d’expériences  de vie intérieure  qu’ils ont faites quand ils étaient enfants et qu’ils ont gardées pour eux-mêmes, dans l’incapacité qu’ils étaient de pouvoir l’exprimer. Ce Dieu tout à l’intérieur d’eux-mêmes  a bien vite laissé la place   à un Dieu extérieur à eux-mêmes  qui avait les apparences que le monde des adultes avait bien voulu lui donner. 

Quelle que soit la façon dont les enfants entendent parler de Dieu par les adultes, cela  se passe  toujours de la même manière. Les adultes donnent une information sur Dieu sans se soucier des expériences  que peut avoir eu le petit enfant dans sa vie intérieure. 

Jésus sait bien, quant à lui, que ce sont les expériences de la vie intérieure qui nous amèneront les uns et les autres à une connaissance personnelle de Dieu. Il invite donc ceux qui l’écoutent   à  faire une descente au fond d’eux-mêmes avec la même naïveté que le ferait un enfant qui ne sait pas encore s’exprimer et qui découvre que « ça » parle au fond de lui, même s’il ne sait pas que c’est Dieu qui se manifeste à lui. Comme le fit Samuel enfant dans le sanctuaire. (1 Samuel 3-10) 

Dieu nous invite à retrouver une spontanéité intérieure qui  a été altérée par ce que l’éducation a apporté l’enfant  et qui a fait de Dieu une réalité extérieure à lui-même.  Devenu adulte, l’homme ne sait plus entendre quand  Dieu s’adresse  à lui au plus profond de son âme. Jésus ne méprise pas pour autant l’enseignement  de la loi, il ne rejette pas la tradition rapportée par les «Pères», elles sont des guides indispensables pour nous faire progresser en sagesse. Mais il dit aussi  que nous ne pouvons pas progresser dans la foi si nous n’essayons pas de converser avec Dieu dans notre intimité avec lui,  là où personne ne peut nous accompagner ni venir avec nous.  

Si aujourd’hui beaucoup d’hommes se détournent de Dieu, c’est parce qu’on leur a enseigné à se référer à un Dieu qui parle de l’extérieur d’eux-mêmes au travers des textes et des traditions. Ils découvrent que  ce Dieu là,  n’est pas en adéquation avec le monde moderne. Ceux qui désespèrent de ne pas trouver dans le Dieu que prêchent les hommes la voie de leur salut, le trouveront quand même s’ils essayent de  retrouver un cœur d’enfant et de s’émerveiller  de l’action de Dieu en écoutant ce qu’il leur dit au plus profond de leur personne. 

dimanche 16 août 2015

Marc 8:27-35 dimanche 13 septembre 2015; Reprise du 16 septembre 2012: Qui est Jésus pour nous?

                                         Découvrez Jésus caché dans les arbres


Marc 8/27-35.

27 Jésus sortit avec ses disciples vers les villages de Césarée de Philippe. En chemin, il se mit à demander à ses disciples : Au dire des gens, qui suis-je ? 28 Ils lui dirent : Pour les uns, Jean le Baptiseur ; pour d'autres, Elie ; pour d'autres encore, l'un des prophètes. 29 Lui leur demandait : Et pour vous, qui suis-je ? Pierre lui dit : Toi, tu es le Christ. 30 Il les rabroua, pour qu'ils ne disent rien à personne à son sujet.

Jésus annonce sa mort et sa résurrection

31  Il commença alors à leur apprendre qu'il fallait que le Fils de l'homme souffre beaucoup, qu'il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu'il soit tué et qu'il se relève trois jours après. 32   Il disait cela ouvertement. Alors Pierre le prit à part et se mit à le rabrouer. 33 Mais lui se retourna, regarda ses disciples et rabroua Pierre : Va-t'en derrière moi, Satan ! lui dit-il. Tu ne penses pas comme Dieu, mais comme les humains. 

Comment suivre Jésus

34  Puis il appela la foule avec ses disciples et leur dit : Si quelqu'un veut me suivre, qu'il se renie lui-même, qu'il se charge de sa croix et qu'il me suive. 35  Car quiconque voudra sauver sa vie la perdra, mais quiconque perdra sa vie à cause de moi et de la bonne nouvelle la sauvera.


                                 Combien de Jésus sur cette image?


 Qui est Jésus pour nous ?


Avant de répondre à la question, nous  devons  nous interroger sur l’avenir que nous prêtons à l’humanité, car de cette réponse dépendra le rôle que nous attribuons à Jésus.

La présence intelligente de l’homme sur cette terre favorise-t-elle la construction d’un avenir heureux pour l’humanité ou la précipite-t-elle  vers un avenir chaotique qui mettrait en question jusqu’à l’équilibre de la planète ?

Cette double question met les penseurs de ce temps en rivalité. Les uns plaident en faveur de la première hypothèse en mettant en avant tous les acquis sociaux qui président à la construction des sociétés modernes. Ils  considèrent que  le progrès des Droits de l’homme, l’égalité des races et des sexes, l’abolition de la peine de mort  contiennent  les signes d’un avenir prometteur pour l’humanité.

Ceux qui s’opposent  à cette  thèse, pensent pour leur part qu’il y a dans notre société, trop d’éléments qui laissent présager un avenir sombre pour l’espèce humaine.  Ils font état de l’incapacité de l’humanité à maîtriser tout ce qui s’oppose à une évolution harmonieuse de l’espèce humaine.  Ils s’appuient sur le fait qu’il semble impossible à l’homme de maîtriser sa production de gaz à effet de serre ou à limiter d’une manière significative le nombre des naissances, sans parler de la prolifération des armes à destruction massive de toute sorte. Tout en ayant la possibilité de nourrir tous les humains qui se meuvent sur cette planète, les hommes restent incapables de modifier le sort des 2 milliards d’individus qui ne mangent pas à leur faim et qui restent désespérément sous le seuil de la pauvreté. L’avenir, selon eux serait  bien mal engagé.

Certains croyants,  pensent cependant que Dieu interviendra d’une manière ou d’une autre. Pour les uns, il est impensable que Dieu laisse sombrer les hommes dans une folie autodestructrice. Ils affirment qu’il interviendra au dernier moment comme il le fit lors du déluge, sauvant par l’action de Noé l’humanité en voie de destruction. Pour d’autres qui se rangent dans une pensée plus élaborée, Dieu multiplie sans cesse les efforts pour que son dynamisme créateur  mobilise assez d’individus pour que les hommes eux-mêmes s’unissent sur des projets novateurs qui permettraient une évolution harmonieuse où chacun trouverait son compte. On n’oubliera pas non plus la pensée de ceux qui soutiennent  des thèses millénaristes en vertu desquelles, c’est Dieu lui-même qui détruira l’humanité rebelle pour sauver le petit reste de ses fidèles qui respectent ses lois et ses préceptes.                                                           

                                                       


Toutes ces idées sont trop contradictoires et  trop floues pour que l’on puisse définir une pensée commune à tous les Chrétiens.  Nous tenterons cependant d’interroger Jésus lui-même pour essayer de  percer le mystère de sa pensée. Compte tenu de ce que nous venons de dire, nous pouvons nous attendre à quelques difficultés et à trouver peut-être des contradictions dans sa propre pensée.

Il est vrai que Jésus a prophétisé la possibilité d’une catastrophe finale. Il a annoncé la fin de Jérusalem et pressenti ce que les historiens ont appelé, plus tard, la guerre des juifs. Il a prédit que l’abomination  de la désolation pourrait  entrer en œuvre, mais «ce ne serait pas la fin s’est-il autorisé à dire. ( Mat. 26)» Nous ne pouvons cependant passer sous silence les travaux des théologiens qui pensent que ses propos sur la catastrophe   finale ne correspondent pas à une vision précise de l’histoire et qu’ils  ont été placés dans la bouche  de Jésus dans le contexte de la destruction de cet Jérusalem qui était celui de la rédaction des textes alors que Jésus vivait 40 ans avant cet événement et ne se doutait sans doute pas que l’histoire prendrait un tel tournent.

Personne ne peut vraiment dire en s’appuyant sur les Ecritures quel sera l’avenir de l’humanité. Ce dernier constat ne va pas nous aider à répondre à la question que Jésus nous pose  aujourd’hui: « Et vous qui dites-vous que je suis ? ».

Bien entendu, nous savons la bonne réponse que donne Pierre et nous ne saurions en donner une autre : «  Tu es le Christ ». Mais une telle réponse nous aide-t-elle à avancer ? En effet, si le mot Christ était revêtu d’un certain contenu pour Pierre, aujourd’hui, il est devenu un mot passe-partout qui accompagne le nom de Jésus comme si c’était un nom de famille, mais aujourd’hui bien peu sont les gens qui connaissent le contenu de ce mot.

Pour remettre les choses dans leur contexte, il ne faut pas oublier que la conversation de Jésus avec ses proches s’est déroulée dans leur langue, l’araméen, et ce ne serait  pas le mot grec, Christ que Pierre aurait  utilisé mais le mot , Messahia, Messie  qui était le titre des anciens rois d’Israël. Il était aussi le titre que l’on donnait au Sauveur qui devait venir à la fin des temps. Certains pensaient, tels les membres de la secte des  Zélotes, que le Messie  viendrait pour libérer Israël du joug de l’occupant romain.  Quarante ans plus tard, quand Marc écrit son Évangile le contexte était  différent, bien que l’on ne sache pas si Jérusalem était déjà détruite à cette époque. Par contre elle l’était certainement à l’époque de Matthieu qui rapporte ce même événement 20 ans après Marc. La langue utilisée par les évangiles était alors le grec, et bien que  le mot « Christ » utilisé cette fois ait apparemment le même sens que celui de Messie, les choses avaient complètement changé. Le mot pourrait se traduire par Seigneur et désignerait plutôt l’empereur que Dieu. En plus, on n’attendait plus vraiment un « Sauveur » tant les événements avaient modifié la donne.

Le mot Christ avait été ainsi  déconnecté de l’histoire du peuple d’Israël.  Aujourd’hui quand on se pose la question de savoir qui est Jésus, il nous faut tenir compte du fait que notre contexte de vie n’est ni celui où vivait Jésus ni celui du moment de la transmission des textes.

                               Jésus qui se cache dans la nature

 

Qui donc est Jésus pour nous ? Il est important que dans une époque où l’on dit tout et son contraire sur Jésus que nous sachions nous situer par rapport à ce que nous croyons. Nous devons répondre clairement à la question qui va nous permettre de dire notre foi : « Qui dites-vous que je suis ? »

Qui est Jésus pour moi ? Toutes les réponses ont déjà été envisagées par les apôtres avant nous et Jésus les a toutes récusées : un prophète ou l’incarnation du plus grand d’entre eux : Élie, ou du dernier d’entre eux : Jean Baptiste. C’est ce que répètent les autres ! Mais Jésus insiste, mais vous, mais toi, qui dites-vous que je suis ?

Si nous disons comme Pierre : « tu es le Christ », avec tout ce que nous savons sur le contenu de ce mot,  cela veut donc dire qu’il est «  Seigneur » c’est-à-dire qu’il a une emprise totale sur notre vie. Cela veut dire qu’en nous référant à lui, nous donnons à Dieu un visage qui est celui de Jésus. Cela veut dire que nous sommes habités par lui et que c’est lui qui construit nos projets.

Nous nous retrouvons alors  dans le  contexte de l’avenir du monde où nous nous  situions  au début de ce propos. En effet, si aujourd’hui,  nous croyons que nous sommes habités par Dieu grâce à la personne de Jésus,  notre avenir est aussi habité par lui.  Nous croyons que Dieu ne peut concevoir que des projets qui sont porteurs de vie et qu’il est contraire à sa nature de Dieu de se servir des forces du mal pour  accomplir ce qu’il a décidé. Dieu ne peut donc  inspirer que des  projets de vie et l’avenir que nous construisons avec lui ne peut que porter les marques de son éternité. C’est de notre fidélité que dépend  l’avenir que nous construirons en partenariat avec Dieu

Dieu inspire donc des projets tels que si on les suit,  l’humanité pourra évoluer harmonieusement. La question  portera alors sur la qualité des hommes qui les  mettront en œuvre. Dans la liberté qu’il accorde aux hommes,  Dieu ne peut faire plus que de  les inciter à aller de l’avant selon les principes de vie qu’il leur a donnés. A nous d’agir de telle sorte qu’il en soit ainsi et que par notre témoignage nos contemporains acceptent de se laisser inspirer et guider par lui
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Ces illustrations plaident en faveur des nombreux visages de Jésus. Le quel est le vrai? Aucun car la vérité est en tous

dimanche 9 août 2015

Marc 7:31-37 le soupir de Jésus - 6 septembre 2015







Marc 7:31-37  La guérison d'un sourd muet dimanche 06 septembre 2015 


 31 Il sortit du territoire de Tyr et revint par Sidon vers la mer de Galilée, en traversant le territoire de la Décapole. 32 On lui amène un sourd qui a de la difficulté à parler, et on le supplie de poser la main sur lui. 33 Il l'emmena à l'écart de la foule, lui mit les doigts dans les oreilles, cracha et lui toucha la langue avec sa salive ; 34 puis il leva les yeux au ciel, soupira et dit : Ephphatha — Ouvre-toi ! 35 Aussitôt ses oreilles s'ouvrirent, sa langue se délia ; il parlait correctement. 36 Jésus leur recommanda de n'en rien dire à personne, mais plus il le leur recommandait, plus ils proclamaient la nouvelle. 37 En proie à l'ébahissement le plus total, ils disaient : Il fait tout à merveille ! Il fait même entendre les sourds et parler les muets. 




 Il n’y a ici qu’une histoire tout à fait banale. C’est l’histoire d’un sourd-muet que l’on amène à Jésus dans l’espoir  d’une solution contre le mauvais sort dont il est victime. Jésus soupire, prononce une parole mystérieuse et les choses entrent dans l’ordre, le sourd entend, le muet parle. C’est le même homme  mais le geste de Jésus produit deux effets différents.

Que de questions  cependant se cachent derrière tout cela ! Pourquoi amène-t-on tous ces infirmes à Jésus ? Quel pouvoir lui attribue-t-on ? Ce pouvoir vient-il de Dieu ? Quelle force y a-t-il en lui que les autres n’ont pas ? Pour l’instant, nous n’en savons rien. Jésus prend l’homme à l’écart, si bien que personne ne voit vraiment ce qui se passe entre eux. Il est trop loin pour qu’on entende ses paroles, à supposer qu’il en prononce. Le seul mot que l’on perçoive, c’est « ouvre-toi ». Tous les assistants semblent aussi avoir perçu son soupir, puisque celui qui nous rapporte l’événement nous en parle et que  Jésus se tenait à distance. Il n’y a rien de plus, rien de moins : un mot en langue araméenne et un profond soupir.

Le mystère s’épaissit. En fait le mystère réside dans toutes ces questions qui nous viennent à l’esprit. Ces questions sont les mêmes que celles qui étaient présentes à l’esprit des témoins de la scène. Le mystère réside dans tous ces pourquoi que nous avons en tête. Pourquoi y a-t-il des gens infirmes de naissance ? Pourquoi tant de choses ne vont-elles pas dans le monde ? Pourquoi toutes ces inégalités qui divisent les hommes dès leur naissance. Les uns ne se donnent que la peine de naître et la vie s’offre à eux sur un tapis de roses, pour les autres, ce sont des épines qu’ils reçoivent et le mauvais sort en supplément.

Toutes ces questions, bien entendu, s’adressent à Dieu. Si Jésus rétablit l’ordre normal pour quelques-uns qui ont eu la chance de croiser son chemin, il ne change pas pour autant l’ordre du monde. Même si à mesure de l’évolution de l’histoire de l’humanité, la science a corrigé certaines imperfections et continue admirablement à le faire, elle ne les supprime pas toutes et n’apporte aucune réponse pour justifier l’existence de ces différences de situation qui subsistent.

Dieu a fait le monde beau et bon  et cependant  il dérape parfois et le hasard, s’il ne choisit pas ses victimes ne se prive pas de les accabler. Les plus optimistes parmi nous ne s’en offusquent pas car ils pensent que la création serait seulement en cours d’évolution et n’a pas achevé son parcours, elle s’oriente lentement vers son point de perfection qui ne serait pas encore atteint. Ils pensent même que c’est la vision que Jésus avait des choses quand  il augurait un Royaume d' où le mal serait  complètement banni.

Bien que leur intelligence permette aux humains de corriger certaines imperfections de la nature,  bien que la science et la technique  aient considérablement amélioré les choses, elles n’ont toujours pas  supprimé les effets du hasard qui agit aveuglément contre les hommes. Chaque jours de nouveaux défis se posent à eux, ils doivent faire face à des difficultés nouvelles qui surgissent d’on ne sait où. Des victimes innocentes  sont soumises à des virus mutants dont hier encore on ignorait l’existence. Les maladies orphelines continuent à provoquer les médecins et la terre  est traversée de soubresauts imprévisibles  tels les raz de marée, les tremblements de terre et  les canicules.

La liste de nos questionnements ne semble pas devoir s’arrêter. Il faut aussi se demander pourquoi le génie des hommes qui apporte tant d’améliorations à la vie se retourne contre  eux et leur apporte tant de désagréments qui mettent en cause la vie sur cette planète.

Si nous revenons à note histoire, nous percevrons avec plus d’acuité le soupir que pousse Jésus. Le mot grec qui l’exprime désigne plutôt la résignation face à l’adversité et à la fatalité. Jésus se reconnaît semble-t-il la faculté  de pouvoir intervenir. Observons-le. Il prend le malade à l’écart, comme pour dire qu’il fait de son cas une affaire personnelle.  Il entre physiquement  en contact avec lui. Il touche ses oreilles et met sa salive au contact de la sienne,  pour prendre possession de son mal. Il manifeste-t-il ainsi qu'il reprend à son compte  le pouvoir créateur de Dieu au nom duquel il intervient.

Ce qui nous trouble cependant, c’est la parole ambigüe qu’il prononce en même temps «  ouvre-toi ». Qu’est-ce qui doit s’ouvrir ? Le ciel vers lequel il tourne les regards ou les oreilles de l’infirme ou bien l’intelligence des spectateurs puisqu’il a parlé assez fort pour être entendu par eux ?

Couvrant sa parole nous entendons aussi, avec tous les témoins, ce soupir qui porte en lui comme une forme d’incompréhension ! Jésus semble ne pas comprendre que nous n’ayons pas encore compris. Mais compris quoi ? Il ne comprend pas que l’on puisse lui demander de corriger les bavures de la création, car une telle demande mettrait Dieu en cause.

Cela signifierait que nous pensons que Dieu n’est pas totalement  préoccupé par le souci des hommes. Il laisserait se produire ces dérapages de la nature par inadvertance ou par des soucis plus urgents que notre sort. Nous l’accuserions, lui le créateur, de n’avoir pas remarqué qu’au moment de sa conception, cet homme avait des chromosomes défaillants, ce qui aurait eu pour conséquence d’affecter sa vie toute entière. 
Ce serait une accusation terrible contre Dieu puisqu’elle s’attaquerait à sa toute-puissance. Une telle hypothèse laisserait entendre que Dieu  aurait pu intervenir, mais ne l’aurait pas fait  ou pire encore que Dieu  n'accorderait pas aux hommes toute l'attention qu'il leur devrait.  Ce serait inadmissible et Jésus ne supporte pas une telle insinuation.

Bien entendu l’explication selon laquelle cet homme payerait  le prix du péché commis par lui-même, ce qui serait absurde, ou par ses géniteurs, ou même par ses ancêtres est plus rationnelle. Elle innocente Dieu, mais ne fait pas de lui ce «  Dieu bon et miséricordieux » que Jésus s’est plu à décrire.
En fait depuis que le monde existe, Dieu s’acharnerait à y mettre de l’ordre, et ce ne serait pas fini. Le monde, parti dans tous les sens au moment du big-bang aurait besoin d’un organisateur qui s’occuperait à mettre les choses en place.

Le mystère des planètes et des galaxies,  le mouvement des astres, le choc des plaques tectoniques entre elles, nous échappent bien sûr, mais les questions de vie, celles des hasards de la génétique, des maladies microbiennes et virales, des tremblements de terre, voilà ce qui nous concerne. La Bible laisse entendre que Dieu se reconnaîtrait un rôle à jouer dans tout cela, mais pas forcément celui que l’on imagine.

Les Ecritures nous parlent d’une complicité voulue par Dieu entre lui et l’espèce humaine. Dieu  inspirerait les hommes par son esprit pour qu’ils puissent agir à bon escient. Il susciterait en eux des idées originales pour qu’ils s’attachent à leur tour à mettre de l’ordre dans le désordre, et c’est ce qu’ils font par leurs découvertes et leurs manières de penser le monde. Nous avons vocation de découvrir  que  les hommes ont reçu mission d’équilibrer ce qui était encore  en déséquilibre et d’agir sur les êtres et les choses pour le mieux-être de leurs semblables.

Jésus soupire parce que nous n’avons toujours pas compris quel rôle Dieu nous assignait pour faire face aux caprices du hasard. Pour ce qui le concerne, Jésus nous donne l’exemple à suivre et il nous invite à l’imiter. Il avait  reçu le don de guérison et il en a usé pour le mieux-être de ses semblables.  Chacun a reçu des dons qui lui permettent d’agir dans ce sens.  Il demande cependant que l’on ne fasse pas de publicité sur le côté spectaculaire de ses actions tant que l’on ne sera pas capable de comprendre ce mystère parce que chacun à un rôle à y jouer.

En avançant dans ce sens, peut-être comprendrons-nous une partie de ces choses qui restent encore cachées aux sages et aux intelligents ? Il y a encore beaucoup de grain à moudre pour arriver à une compréhension totale de ce mystère. En attendant, chacun guidé par l’Esprit de Dieu devra jouer son rôle afin de participer à pour l’évolution harmonieuse de la création


Je vous propose  aujourd'hui cette prière d'intercession:


Seigneur, ce fut un moment particulièrement privilégié que de participer à ce culte. Tu as pris place dans notre cœur et tu nous as tendu une main paternelle.  Tu as enveloppé chacun de nous d’une tendresse de mère ; Tu nous a redis ton amour et  confirmé ton pardon.

Nous espérons maintenant que ce moment de culte nous aura confortés dans ton amour et qu’il nous aura  renforcés dans le désir de faire route avec toi.

Maintenant tu nous accompagnes vers le monde où tu nous envoies  pour y manifester  ta trace que tant de gens n’ont pas encore repérée. Nous allons ainsi vers les hommes et les femmes que nous rencontrons chargés par toi de paroles d’amour, de gestes d’amitié, et  de projets pour leur mieux être.

Inspire maintenant notre prière afin que nous partagions avec toi les détresses des autres. Rends-nous attentifs aux difficultés qu’ils rencontrent  pour que nous puissions les porter  avec eux. Permets que désormais   tous ceux que nous allons rencontrer se trouvent mieux de notre présence.

Pourtant, nous nous sentons bien impuissants en face des grandes souffrances que connaissent les peuples en colère, menacés de mort par leurs tyrans. Nous ressentons aussi notre impuissance quand  nous découvrons que ceux qui portent ces révoltes risquent de menacer  plus tard la liberté des minorités  religieuses ou ethniques  ballottées entre exil et  soumission.

Ne nous laisse pas dans l’indifférence face aux peuples d’Europe dont le niveau de vie est menacé et qui redoutent l’avenir pour eux et leurs enfants. Nous supportons mal l’arrogance de ceux qui dominent les peuples quand ils  ignorent ce qu’est la faim que procure le manque de nourriture et la soif de ceux qui aspirent à la liberté.

Les misères dont ce monde est victime sont légions, elles en cachent la beauté et nous font douter de toi, car bien que tu nous mobilises pour le mieux-être des autres, nous trouvons que ton Esprit a encore beaucoup de mal à traverser nos cœurs qui s’endurcissent face à la rigueur des temps.

Les divisions entre les Eglises et les discordances dans l’interprétation des paroles que l’on te prête, nous troublent au point que nous ne savons plus où est la vérité.

Pourtant c’est en suivant le chemin de la fraternité, du pardon et de l’amour que nous trouverons la trace de tes pas et l’empreinte de ta présence  dans le monde.