lundi 26 juillet 2010

La résurrection: 1 Corinthiens 15:20-27- dimanche 15 août 2010



Jésus-Christ, prémices de la résurrection 1 Corinthiens 15: 20-27

20 Mais maintenant, Christ est ressuscité d'entre les morts, il est les prémices de ceux qui sont décédés. 21 Car, puisque la mort est venue par un homme, c'est aussi par un homme qu'est venue la résurrection des morts. 22 Et comme tous meurent en Adam, de même aussi tous revivront en Christ, 23 mais chacun en son rang : Christ comme prémices, puis ceux qui appartiennent au Christ, lors de son avènement. 24 Ensuite viendra la fin, quand il remettra le royaume à celui qui est Dieu et Père, après avoir aboli toute principauté, tout pouvoir et toute puissance. 25 Car il faut qu'il règne jusqu'à ce qu'il ait mis tous ses ennemis sous ses pieds.26 Le dernier ennemi qui sera détruit, c'est la mort. 27 (Dieu), en effet, a tout mis sous ses pieds.Mais lorsqu'il dit que tout lui a été soumis, il est évident que celui qui lui a soumis toutes choses est excepté.


Bien souvent, sans même qu’ils en prennent conscience les hommes émettent des idées ou des opinions qui manifestent qu’ils sont habités par un immense orgueil. Cette remarque ne s’adresse pas seulement à ces humains qui se croient supérieurs à cause des prouesses techniques dont ils se sont rendus personnellement capables ou à cause du raffinement particulier de leurs pensées. Ce constat s’adresse à tout un chacun, même le plus modeste d’entre nous, même à celui qui n’a jamais rien fait de remarquable. En effet nous nous arrogeons le droit de décider ou non de l’existence de Dieu.

Il est banal de dire aujourd’hui « je crois en Dieu » ou son contraire, « je ne crois pas en Dieu ». Cette simple remarque va nous plonger dans un abîme de perplexité. En effet, je vais essayer de montrer qu’il est outrecuidant d’utiliser cette expression parce que celui qui l’utilise s'arroge un pouvoir sur Dieu et met en cause sa divinité. Comment donc une créature limitée dans le temps et dans l’espace, telle que l’être humain peut-elle décider de l’existence ou de la non existence de ce qui est infini ? Je ne suis pas le premier à me poser la question. Ecclésiaste l'a fait avant moi. La question appelle une réponse.

Si nous pouvons nous permettre de nous aventurer sur les terres de la toute puissance divine, c'est que l’infini aurait tendance à absorber le fini, autrement dit, il est dans l’être de Dieu de venir vers l’homme. C'est parce qu'ils perçoivent cela que les hommes se croient capables du contraire. Certains pensent donc que le fini peut absorber l’infini c’est à dire que certains hommes se croient autorisés à décider de l'existence ou la non existence de Dieu. Outrecuidant ou pas, c'est ce que font beaucoup d’humains.

Un peut donc de modestie, frères et sœurs en humanité! Il ne nous appartient pas de dire je « crois ou je ne crois pas en Dieu » car si nous le faisions nous exprimerions notre prétention à avoir du pouvoir sur l’infini et donc sur Dieu. La seule chose que nous puissions décemment dire c’est que nous avons perçu quelque chose venant de Dieu, ou que nous n’avons rien perçu pouvant venir de lui.

Si en effet, je me laisse aller à dire : « je crois », je me donne du pouvoir sur Dieu. Et si je me donne du pouvoir sur Dieu, c’est que je lui enlève une partie du sien. Si je peux lui enlever du pouvoir c’est qu’il n’est pas tout puissant, et si j’ai du pouvoir sur lui, à l’instant même où je dis « je crois » il n’est plus celui en qui je crois. Si donc, quand je dis ; « je crois », et que Dieu reste ce qu’il est c’est que cette capacité à dire « je crois » ne vient pas de moi, mais elle vient justement de celui en qui je prétends croire. C’est donc Dieu qui me donne la faculté de dire je crois. Par contre, selon la même logique si je dis « je ne crois pas » je tombe dans l’absurde parce que j’emprunterais du pouvoir à celui qui selon moi, n’en a pas et qui me laisserait le lui prendre.

Vous pouvez maintenant vous demander à quel jeu, je suis en train de me livrer ? Pourquoi vous ai-je donc entraînés dans ce long commentaire sur Dieu et pourquoi me suis-je avancé dans des élucubrations philosophiques qui ne mènent pas à grand chose et qui ne relèvent même pas de ma compétence ? La raison réside seulement dans le fait que ce matin le texte que nous avons lu nous interpelle sur la résurrection. Quand nous parlons de résurrection, nous parlons forcément de notre relation à Dieu. Nous envisageons la possibilité qui nous serait donné de participer au divin. Notre raisonnement nous a amenés à dire que si nous croyons, c’est que Dieu nous attire à lui et en toute logique, si Dieu nous attire vers lui il nous incorpore à sa divinité. C'est cela la résurrection. Ce n’est sans doute pas aussi simple, mais la vérité va quand même dans ce sens.

Me voilà donc pris à mon propre piège ce matin. Je suis amené à vous parler de Dieu. Je vais donc vous dire ce que je ne suis pas autorisé à vous dire puisque cela relève de Dieu seul. Si cela est quand même possible, c’est que celui qui est infini et qui est tout autre m’en donne la possibilité. Il appartient à sa volonté de renverser les valeurs et de se faire connaître, donc d'intervenir dans ce sens. C'est ainsi que nous pouvons accéder à sa connaissance. Il est donc dans la logique de Dieu de nous attirer vers lui pour nous incorporer à sa propre divinité. Jésus a passé sa courte vie à nous le dire. Il a manifesté dans sa vie la réalité de la présence de Dieu là où il était rejeté, en particulier dans la mort. Les événements qui ont suivi la mort de Jésus nous ont rendus conscients de la fidélité de Dieu. C'est aussi cela la résurrection. Elle est désormais inscrite comme le terme normal de l’existence de quiconque accepte de rencontrer Dieu quand celui-ci vient vers lui.

La relation avec Dieu, nous l’avons bien compris ne peut se faire que dans une démarche de Dieu vers l’homme. Si quelqu’un ose dire « je crois en Dieu, » cela veut dire qu’il a reconnu Dieu dans une démarche de Dieu vers lui. Et si quelqu’un ose dire « je ne crois pas en Dieu » cela signifie qu’il n’a pas été capable de reconnaître Dieu quand il venait vers lui. C'est donc un échec pour lui, même s'il prétend que c'est l'expression de sa liberté.

Ce n'est un secret pour personne de constater que les sondages d’opinion nous montrent que ceux qui disent « je ne crois pas » sont de plus en plus nombreux. Cela nous laisse entendre que l’évolution de cette société rend nos concitoyens tellement infirmes qu’ils ne reconnaissent plus Dieu quand il vient, et qu’ils ne l’entendent plus quand il parle. A qui la faute ? Qu’il me soit permis de dire en faisant ce constat qu’il en va de même pour le réchauffement de la planète : Il se peut que l’homme en soit responsable. C’est une question qui reste ouverte pour nous et nos églises.

Pour dire une absurdité et vous réveiller au moment où mon verbiage est en train de vous assoupir, je dirai qu’il est dans les gènes de Dieu de dépasser l’infini dans lequel il est, pour réaliser son devenir dans une communion avec le fini de l’homme. Il en résultera évidemment que l’homme a pour devenir d’entrer dans l’infini de Dieu. Ce qu'il nous permet de comprendre, c’est que depuis toujours l’avenir de l’humanité est ainsi programmé par Dieu pour se fondre en lui.

Les millénaires ont passé, des milliers d’expériences ont été faites, des milliers de sages en ont parlé et les hommes ont continué à se fabriquer des fausses certitudes autant dire des faux dieux pour essayer de s’approprier l’éternité que Dieu leur donne. Leur orgueil les aveugle au point de chercher à usurper ce qui leur est offert. Pourtant, aujourd’hui sans doute, le savoir moderne a permis aux humains d’en rajouter. En cultivant leur orgueil, acquis par leur savoir, ils se ferment à Dieu. Mais l’homme seul ne peut échapper à son destin qui le mène vers le néant. Pourtant, en dépit de toutes les tentatives humaines de s’approcher de l’éternité, Dieu a fait un effort, si l’on peut dire, pour s’approcher encore plus près des hommes.

Il a concentré sa divinité sur un seul homme Jésus, dont les paroles sont capables à elles seules de nous ouvrir à l’infini de Dieu. Par la parole de Jésus et par toute l’œuvre qu’il a faite nous découvrons que la seule manière de nous dépasser pour accéder à Dieu, c’est de nous oublier nous-mêmes en nous efforçant de conjuguer le verbe aimer dans toutes les formes que peut prendre ce verbe. Si Dieu est amour, cela veut dire qu’il ne peut se satisfaire de sa divinité sans la partager.

Si Jésus mort, est resté vivant c’est qu’il a été absorbé tout entier dans le divinité de Dieu, si bien que quiconque essaye d’aimer à la manière de Jésus entre immédiatement dans le divin de Dieu. Tout être limité que nous sommes accède à l’infini de Dieu, c’est à dire à la résurrection, au moment où il prend conscience que Dieu est venu vers lui. Dans son infinie majesté il s’est offert tout entier dans l’instant où nous l’avons rencontré. C'est parce que nous avons conscience d'être déjà ressuscités que nous pouvons dire « je crois ». C’est un acte qui prend effet immédiat, même si, tant que nous sommes vivants, il ne peut se vivre que dans l’espérance. Mais l’espérance que l’on voit n’est plus espérance. Ce qu’on voit peut-on l’espérer encore (Romains 8/24)


lundi 19 juillet 2010

Le croyant est-il encore lumière pour ce monde? Luc 12:35-48 dimanche 8 août 2010


Luc 12 :35-48

N'aie pas peur, petit troupeau ; car il a plu à votre Père de vous donner le Royaume.

33 Vendez vos biens et donnez-les par des actes de compassion. Faites-vous des bourses qui ne s'usent pas, un trésor inépuisable dans les cieux, là où aucun voleur n'approche et où aucune mite ne ronge. 34 Car là où est votre trésor, là aussi sera votre cœur.

35 Tenez-vous prêts, la ceinture aux reins et les lampes allumées. 36 Vous aussi, soyez semblables à ces hommes qui attendent que leur maître revienne des noces, afin de lui ouvrir sitôt qu'il arrivera et frappera. 37 Heureux ces esclaves que le maître, à son arrivée, trouvera en train de veiller ! Amen.

Je vous le dis, il se mettra à son tour en tenue de travail, il les installera à table et il viendra les servir. 38 Qu'il arrive à la deuxième ou à la troisième veille, s'il les trouve ainsi, heureux sont-ils ! 39 Sachez-le bien, si le maître de maison savait à quelle heure le voleur doit venir, il ne laisserait pas fracturer sa maison. 40 Vous aussi, soyez prêts, car le Fils de l'homme viendra à l'heure que vous ne pensez pas. 41 Pierre lui dit : Seigneur, est-ce à nous que tu adresses cette parabole, ou aussi à tous ? 42 Le Seigneur dit : Quel est donc l'intendant avisé et digne de confiance que le maître nommera responsable de ses gens, pour leur donner leur ration de blé en temps voulu ? 43 Heureux cet esclave, celui que son maître, à son arrivée, trouvera occupé de la sorte ! 44 En vérité, je vous le dis, il le nommera responsable de tous ses biens. 45 Mais si cet esclave se dit : « Mon maître tarde à venir », qu'il se mette à battre les serviteurs et les servantes, à manger, à boire et à s'enivrer, 46 le maître de cet esclave viendra le jour où il ne s'y attend pas et à l'heure qu'il ne connaît pas, il le mettra en pièces et lui fera partager le sort des infidèles. 47 L'esclave qui aura connu la volonté de son maître, mais qui n'aura rien préparé ni fait en vue de cette volonté sera battu d'un grand nombre de coups. 48 En revanche, celui qui ne l'aura pas connue et aura fait des choses qui méritent un châtiment ne sera battu que de peu de coups. A quiconque il a été beaucoup donné, il sera beaucoup demandé ; de celui à qui on a beaucoup confié, on exigera davantage.

Le monde où nous sommes ne serait-il qu’une illusion ? La vérité sur les êtres et les choses que nous rencontrons est sans doute différente de celle que nous percevons. Les expériences de la vie nous montrent que la personnalité des humains est plus complexes que ce que nous en saisissons au premier contact. Ils ne se livrent pas facilement et nous offrent la plus part du temps un visage derrière lequel nous avons du mal à discerner leur vérité. Il faut bien les connaître pour y arriver.

Pourquoi se cache-t-on ainsi ? Pourquoi ne laissons-nous pas percer facilement le fond de nos pensées ? Nous pouvons certainement apporter de multiples réponses à ces questions qui expliqueraient notre propension à nous cacher. Jésus pour sa part ne semble pas approuver une telle attitude et il nous conseille de laisser transparaître la lumière qui éclaire notre âme. La connaissance de Dieu devrait mettre en nous une espérance qui irradierait de tout notre être et qui éclairerait ceux qui nous croisent. Notre seule présence sur la même route qu’eux devrait projeter sur eux comme un reflet de la réalité divine qui est en nous.

Pourquoi rêver ? Nous savons qu’une telle réalité ne se produit que rarement et que la sérénité que met la foi en nous est peu visible pour les autres. Ce n’est pas que notre foi ne soit pas authentique, mais c’est que nous partageons les mêmes soucis que nos contemporains et ce sont eux qui voilent la vérité qui nous habite. Nous avons du mal à laisser notre foi prendre le dessus sur les affaires de ce monde.

En effet comment dominer sereinement les problèmes de santé qui arrivent sur nous à l’improviste, comment affronter, les déboires que nous procurent nos proches ou comment faire face aux fins de mois difficiles ? Les soucis nous submergent souvent et nous avons du mal à leur opposer une sérénité à toute épreuve. En dépit des difficultés que nous partageons avec tous, la foi en Jésus Christ devrait nous permettre de dépasser les difficultés du monde sensible d’aujourd’hui pour percevoir les réalités dernières du monde de demain .

Nous savons que notre vie est liée aux hasards des événements et que notre sort ne sera pas différent de celui de nos contemporains. Si la foi en Dieu ne nous permet pas d’échapper à notre sort, elle nous permet de vivre le quotidien avec la certitude que nous ne sommes ni seuls ni abandonnés. Nous savons que nous sommes accompagnés par Dieu qui donne à notre vie une qualité spéciale. Nous entrevoyons au-delà du temps présent un autre temps où Dieu habitera toujours et donnera de la plénitude à notre personne.

Le fait de savoir que Dieu nous tient la main et guide nos pas, donne à notre existence une qualité de vie qui devrait être communicative. Nous devrions donc être éclairés par cette lumière qui vient d’en haut et qui devrait également éclairer à notre contact, le chemin de nos compagnons de route. Telle est la mission qui nous est confiée par Dieu et telle devrait être le sens de la vie de la plupart de ceux qui partagent notre foi.

Mais apparemment cela ne marche pas. Tout cela semble être une illusion car tout se passe comme si cette lumière n’advenait pas et restait invisible aux autres. Nous aurions cependant tord de nous culpabiliser parce que cela ne se produit pas comme nous le voudrions. Les hommes d’aujourd’hui sont aveuglés par d’autres lumières que la lumière de Dieu que nous sommes sensés faire rayonner.


Il y a d’autres sources de lumière, que celle qui vient de Dieu et qui ont la prétention d’éclairer les peuples. Elles sont rassurantes et on a souvent envie de confier à leur sagacité le soin de construire des sociétés plus justes et plus fraternelles. Elles ont les mêmes prétentions que celles de l’Evangile et elles se proposent de réussir là où l’enseignement de Jésus Christ parait avoir échoué.

En effet les promesses issues de la traditions évangélique n’ont plus l’heur d’être écoutées. Les chemins de Dieu sont assombris par l’ambiance du moment. On ne voit pas vraiment transparaître à travers les communautés chrétiennes les promesses d’un avenir heureux. Les Chrétiens eux-mêmes, à part exception ne font pas preuve d’un enthousiasme qui leur permettrait de faire face aux sollicitations du moment. On les perçoit plutôt comme des êtres qui ont raté le tournent de la modernité.

Depuis cette époque que l’on a curieusement appelée « le siècle des lumières » on a enseigné que l’homme était capable par lui-même de donner du sens à l’avenir. Seul l’esprit humain, éclairé par l’expérience pourrait conduire l'humanité vers un avenir rayonnant. Ces idées se sont facilement imposées face à un monde religieux qui avait accaparé tous les leviers qui régissent la société.

On a cru alors, que le monde guidé par la science et libéré des entraves de la superstition religieuse allait évoluer vers un avenir heureux. On a cru alors, que les hommes devenus frères allaient partager ensemble les bienfaits de la connaissance. Malgré les révolutions que l’on disait nécessaires, malgré les réformes que l’on pensait inévitables, malgré les guerres toujours plus meurtrières dont on disait que la dernière serait forcément la dernière avant que ne s’ouvre un âge d’or, malgré tout cela, le temps heureux promis aux hommes n’arrivait toujours pas. Et les hommes ne l’attendent plus.

Leurs illusions sont tombées et les hommes ne croient plus en l’homme. Ils ne croient pas davantage en Dieu. Dieu a perdu toute fonction dans une société d’où on l’a chassé. Les sciences humaines ont remis en cause les vérités spirituelles sur lesquelles le passé avait construit tout son équilibre. Les sciences ont introduit le doute dans le monde de Dieu et ont mis un voile sur les réalités spirituelles si bien que l’on accepte difficilement toute lumière qui pourrait venir d’une réalité réprouvée.

Malgré le discrédit qui est tombé sur les vérités qui affirmaient la capacité de l’homme à gérer à lui tout seul l’avenir de nos sociétés, les hommes restent encore dans l’illusion que tout n’a pas encore été dit. Malgré les échecs auxquels on a fait allusion, on garde encore l’espoir de faire partie de cette partie du monde qui continuera encore pour un temps à bénéficier des avantages acquis par la science et la révolution des lumières. Beaucoup espèrent encore profiter longtemps, contre toute logique et toute morale, des bienfaits ventés par des théories qui jusqu’ici ont échoué à propager le bonheur universel.

Les lumières d’une société qui a exclu Dieu de son univers, bien qu’elle soient en train de s’éteindre produisent encore des reflets qui bercent les âmes des occidentaux d’illusions.

Parmi tout ce scintillement de lumières diverses, nous vivons dans un monde où le clair-obscur des idées continue à nous fasciner. La personne du Dieu de Jésus Christ qui se propose de donner du sens à la vie des hommes n’est pas morte et continue à faire son effet et à gagner des adeptes. La lumière encore faible que répandent les croyants est toujours assez vive pour montrer aux hommes qu’il y a d’autres voies pour trouver le sens de leur vie. Dieu reste présent dans ce monde grâce à ceux qui croient en lui. L’espérance est loin d’être morte, bien que chacun doive faire l’effort de trouver le chemin de la foi.

Ce chemin se dessine dans le désir de ceux qui cherchent d’autres vérités que celles qui sont encore dominantes. Dieu se sert de ce désir pour venir à leur rencontre. Il leur propose une expérience de foi propre à chacun, il s’empare de leur vie et met en eux l’espérance. Le nouveau croyant devient alors un porteur de lumière pour ceux qui cherchent une autre voie. C’est ainsi que Dieu ne désespère pas de construire ce monde nouveau que Jésus appelait son Royaume.


mercredi 14 juillet 2010

le riche insensé Luc 12: 13-21 dimanche 31 juillet 2016



Le riche insensé.
13 Quelqu'un de la foule lui dit : Maître, dis à mon frère de partager avec moi notre héritage. 14 Il lui répondit : Qui a fait de moi votre juge ou votre arbitre ? 15 Puis il leur dit : Veillez à vous garder de toute avidité ; car même dans l'abondance, la vie d'un homme ne dépend pas de ses biens. 16 Il leur dit une parabole : La terre d'un homme riche avait beaucoup rapporté. 17 Il raisonnait, se disant : Que vais-je faire ? car je n'ai pas assez de place pour recueillir mes récoltes. 18 Voici, dit-il, ce que je vais faire : je vais démolir mes granges, j'en construirai de plus grandes, j'y recueillerai tout mon blé et mes biens, 19 et alors je pourrai me dire : « Tu as beaucoup de biens en réserve, pour de nombreuses années ; repose-toi, mange, bois et fais la fête. » 20 Mais Dieu lui dit : Homme déraisonnable, cette nuit même ton âme te sera redemandée ! Et ce que tu as préparé, à qui cela ira-t-il ? 21 Ainsi en est-il de celui qui amasse des trésors pour lui-même et qui n'est pas riche pour Dieu.

La vie dans l’au-delà ne passionne pas généralement le lecteur de l’Évangile. En effet, les Ecritures n’entrouvrent qu’une porte mystérieuse sur un monde qui n’appartient qu’à Dieu. Dieu nous invitera à l’y rejoindre en temps voulu après avoir prononcé à notre égard un jugement que nous espérons favorable. C’est grâce à l’affirmation selon laquelle nous sommes sauvés par grâce que les réformateurs nous ont permis de regarder l’avenir avec optimisme.

Cette histoire du riche insensé nous invite à porter un regard particulier sur nous-mêmes en insistant sur la valeur de notre responsabilité personnelle dans la gestion des affaires des hommes. Nous devons nous regarder sans complaisance, car nous sommes les mieux placés pour savoir comment nous avons répondu aux sollicitations de la vie et comment nous avons mis celle des autres en valeur. Ainsi allons-nous sans doute aller à contre sens des valeurs établies.

Ceci étant dit, je vous invite à partager le rêve que nous avons en commun avec le personnage central de cette parabole : celui de devenir riche. Qui n’a pas rêvé de se trouver riche soit par les hasards de l’histoire, soit par ceux de la naissance ? L’argent a un pouvoir fascinant sur les humains puisque sa recherche joue un rôle considérable dans le choix de carrière que nous faisons pour nous-mêmes ou pour nos enfants. Nous espérons avoir assez d’argent pour ne manquer de rien, et de ne pas en avoir trop pour ne pas en devenir dépendant ! Mais c’est un leurre ! Nous le savons bien, car l’argent appelle l’argent.

Les affaires financières que l’actualité étale sous nos yeux ne font qu’apporter de l’eau à notre moulin si bien que nous envions ceux qui ont beaucoup d’argent et nous méprisons ceux qui trichent. Pourtant nous avons tous joué à ce jeu de la tricherie en dissimulant à la douane par exemple, des objets qui auraient du être taxés et je ne parle pas de toutes les ruses que nous utilisons pour soustraire notre voiture en stationnement illicite, à la surveillance des agents de l’état préposés à nous sanctionner.

Mais le riche de la parabole, même s’il n’est pas sympathique ne triche pas. Ce n’est pas là qu’il faut chercher le pointe du texte. En quoi cet homme est-il mis en cause par le regard que Jésus porte sur lui ? En s’attaquant à ce riche là, nous sentons bien que Jésus va nous mettre en cause pour une raison que nous ne soupçonnons pas encore. Détrompez-vous et soyez rassurés, ce n’est ni aux richesses de ce personnage ni aux vôtres que Jésus va s’en prendre, l’argent ne joue ici qu’un rôle secondaire. Ce qui est mis en cause c’est la valeur que nous donnons à la vie et de l’usage que nous en faisons.

Jésus ne reproche pas à cet homme d’avoir amassé de l’argent ! Il l’interroge sur ce qui a motivé son action en amassant une fortune ? Pourquoi a-t-il agi comme il l’a fait, et naturellement c’est à chacun de nous qu’il s’adresse? Qu’est ce qui a motivé son action ? Il a accumulé des biens plus que nécessaire ! Cela ne nous paraît pas moral, mais ce n’est pas le sujet de l’intervention de Jésus qui ne lui laisse même pas le temps de répondre et l’accable immédiatement par l’annonce de sa mort prochaine.

Cependant nous pouvons facilement répondre à la place du riche, parce que sa réponse sera aussi la nôtre. Il amasse des biens pour que ses enfants en profitent après lui, ils seront heureux d’avoir une vie plus facile que la sienne. Surtout par les temps qui courent nous sentons-nous autorisés à rajouter. Et puis, on pourrait en dire plus encore, nous pourrions suggérer qu’en amassant des biens, il fournit des emplois à ceux qui travaillent sur son domaine.

Tout cela est juste, mais c’est quand même lui, et lui seul qui reste au centre de ses préoccupations. Si ses enfants et ses ouvriers doivent lui être reconnaissants un jour, il est en droit de se réjouir à l’avance de cette fonction de bienfaiteur qu’il se reconnaît déjà à lui-même. Quoi qu’il puisse dire c’est son ego qui reste au centre de ses préoccupations ! Mais nous agissons tous ainsi, et moi qui vous tance tout le premier. Quel mal y a-t-il à cela ?

Avec une telle remarque vous devinez sans doute que mon propos n’est pas de vous reprocher de tirer vanité de vos biens et de vos bonnes intentions. Vous voilà rassurés pour un moment Il n’y a donc apparemment pas de mal à se mettre soi-même au centre de ses pensées. Ce n’est d’ailleurs pas sur ce point que Jésus exerce sa critique, il l’interpelle sur son âme, ce qui est inhabituel chez Jésus. L’âme est une notion difficile à apprécier, mais il semble qu’elle corresponde à l 'élément vital qui est en nous et qui est lié au principe de la vie. C’est ce principe de vie qui intéresse Jésus et c’est sur ce point là que s’appuie son questionnement. Cet élément de vie qui est en nous, fonctionne pour Jésus comme un outil de contrôle. C’est lui qui provoquerait en nous un jugement de valeur sur la manière dont nous agissons.

C’est en nous interrogeant nous-mêmes sur notre âme que nous découvrons vraiment qui nous sommes. Nous semblons ignorer que ce principe de vie est à notre disposition pour orienter notre existence. Pourtant Jésus y insiste. En fait, nous nous comportons comme si à la fin des temps, Dieu devait prononcer un jugement sur nous et, en fonction de ce que nous avons dit au début de ce propos, ce jugement sera favorable ou non. Si le jugement est favorable, c’est un supplément de vie qui nous sera alloué, si non ce sera l’oubli éternel. Nous parions cependant que la grâce divine fera pencher la balance en notre faveur. En ce sens, la manière de penser des contemporains de Jésus, et la nôtre ressemble à celle des sociétés païennes de tous les temps selon les quelles, avec toutes les variantes possibles, une récompense finale attendrait les bons et un jugement sévère serait réservé aux autres.

La pensée de Jésus ne semble pas devoir cautionner cette manière simpliste de voir les choses. Il s’attache à porter son regard sur nos vies alors qu’elles ne sont pas encore terminées. Ce qui importe pour lui c’est le jugement que nous devrions porter sur nous-mêmes avant que Dieu puisse porter un jugement final sur nous à la fin des temps. Il suggère donc, que nous apprécions notre conduite à chaque tournent de notre vie en fonction des décisions que nous avons prises ou que nous devons prendre.

En effet, nous savons intuitivement ce qu’il est bon ou qu’il est juste de faire. Nous connaissons bien la volonté de Dieu telle qu’elle nous parvient par les Ecritures. Nous sommes donc particulièrement habilités à porter un jugement sur nos actions. Jésus nous renvoie à nous-mêmes et à la façons dont nous savons prendre nos responsabilités pour que les forces de vies qui sont en nous soient mobilisées en fonction d’un plan de Dieu qu’il nous appartient de discerner. Jésus pense que le regard que Dieu porte sur nous s’attache à la manière dont nous savons exercer nos responsabilités.

Ainsi ce qui a le plus de valeur aux yeux de Dieu, c’est le jugement que nous portons sur nous-mêmes, sans tenir compte du jugement que peuvent porter les autres sur nos motivations ou sur nos égoïsmes. Il est tout à fait important que nous sachions apprécier de quelle valeur de vie nos actions sont chargées. Nous sommes, placés dans une situation de responsabilité par rapport à tous ceux que nous côtoyons et que nous appelons nos prochains.

La valeur de notre vie est appréciée par Dieu en fonction de nos capacités à gérer le potentiel de vie qui est en nous. Nous pouvons donc dire que le jugement qui a de la valeur aux yeux de Dieu c’est d’abord celui que nous portons sur nos capacités à stimuler toutes les formes de vie qui nous entourent. C’est elles qui donneront de la valeur à notre existence. Ce jugement que nous portons sur nous-mêmes nous amène donc à réviser à chaque instant notre manière de penser et d’agir.

Quant au reste, il y a fort à parier que le jugement de Dieu sur nous-mêmes sera moins sévère que le nôtre. Mais ce qui est important, c’est le jugement que nous portons sur nous-mêmes quand il nous reste encore du temps pour agir. Tout cela constitue le secret de notre vie et il n’appartient qu’à nous.

Illustrations: les riches heures du Duc de Berry :juillet






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jeudi 8 juillet 2010

Jésus et la prière Luc 11-1-13 dimanche 24 juillet 2016



Evangile de Luc: Chapitre 11:1-13

Jésus et la prière

1 Il priait un jour en un certain lieu. Lorsqu'il eut achevé, un de ses disciples lui dit : Seigneur, enseigne-nous à prier, comme Jean aussi l'a enseigné à ses disciples. 2 Il leur dit : Quand vous priez, dites :

Père, que ton nom soit reconnu pour sacré, que ton règne vienne ! 3 Donne-nous, chaque jour, notre pain pour ce jour ; 4 pardonne-nous nos péchés, car nous aussi, nous remettons sa dette à quiconque nous doit quelque chose ; et ne nous fais pas entrer dans l'épreuve.


5 Il leur dit encore : Qui d'entre vous aura un ami chez qui il se rendra au milieu de la nuit pour lui dire : « Mon ami, prête-moi trois pains, 6car un de mes amis est arrivé de voyage chez moi, et je n'ai rien à lui offrir. » 7 Si, de l'intérieur, l'autre lui répond : « Cesse de m'importuner ; la porte est déjà fermée, mes enfants et moi nous sommes au lit, je ne peux me lever pour te donner des pains », 8— je vous le dis, même s'il ne se lève pas pour les lui donner parce qu'il est son ami, il se lèvera à cause de son insistance effrontée et il lui donnera tout ce dont il a besoin. 9 Eh bien, moi, je vous dis : Demandez, et l'on vous donnera ; cherchez, et vous trouverez ; frappez, et l'on vous ouvrira. 10 Car quiconque demande reçoit, qui cherche trouve, et à qui frappe on ouvrira. 11 Quel père parmi vous, si son fils lui demande un poisson, lui donnera un serpent au lieu d'un poisson ? 12 Ou bien, s'il demande un œuf, lui donnera-t-il un scorpion ? 13 Si donc vous, tout mauvais que vous êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison le Père céleste donnera-t-il l'Esprit saint à ceux qui le lui demandent !


Comment rendre compte de tout ce qu’il y a en moi ? Je voudrais savoir prier pour dire des choses merveilleuses comme l’ont fait tous ces gens dont il m’arrive de lire les prières dans les livres. Il faut sans doute être quelqu’un d’exceptionnel pour réussir à dire toutes ces choses à Dieu ! Il paraît que le roi David a écrit des choses remarquables dans le livre des psaumes, mais il ne m’est pas possible de me comparer à lui. Quand je me laisse aller à dire quelques mots, je trouve que ce que je dis est tellement banal que je me tais aussitôt !

Il m’arrive aussi d’avoir envie d’exprimer tout le poids que j’ai sur le cœur, c’est alors que je raconte ma vie, je dis les choses dans ma tête, et j'espère qu'un autre peut les entendre mais je ne sais pas très bien à qui cela s’adresse ? Est-ce à Dieu ou à moi-même ? Est-ce vraiment une prière ? Parfois, j’ai honte de ce que je pense et je n’ose pas le dire devant Dieu. J’aimerais  que, par une sorte de miracle ma vie soit transformée, mais au fond de moi, je sais que penser de telles choses consisterait à tendre un piège à Dieu. Tout ce que je sais, c’est que je ne sais pas vraiment prier, et je fais mienne la demande des disciples, "Seigneur apprends-nous à prier."

Il est curieux de constater que dans le texte même des évangiles, il n’y ait pas vraiment de prières. Il y a cette magnifique prière de Jésus à Gétsémané portant le monde entier devant Dieu avant d’être arrêté et crucifié, mais c’est une prière que Jésus a adressée à Dieu son Père et qu’en aucun cas nous ne pouvons imiter. Il y a aussi le Notre Père, et c’est tout.

Le Notre Père n’est pas seulement l’expression de tout ce que nous pouvons demander à Dieu, c’est plus que cela, le "Notre Père" est aussi une confession de foi qui nous invite à dire à Dieu tout ce que nous croyons sur lui. Il nous demande alors, quand nous prions le "Notre Père" de mettre en pratique tout ce que nous croyons à son sujet.

Cette version courte du "Notre Père" qui nous est donnée ici dans l’Évangile de Luc nous paraît un peu sèche, ce n'est ppas celle que nous avons adoptée dans nos culte, mais celle de Matthieu qui est plus longue et peut être mieux construite ! Elle sert ici d’introduction à un développement sur la prière qui nous surprend. Pour dire les choses sans ambages les différentes remarques qui y sont rassemblées nous paraissent en dehors de nos soucis habituels. "Père que ton nom soit reconnu comme sacré, donne -nous notre pain de ce jour, pardonne-nous nos péché, car nous aussi nous remettons notre  dette à quiconque nous doit quelque chose et ne nous fais pas entrer dans l'épreuve."  Face à ces demandes, il semblerait  que nos propres prières dont nous savons les faiblesses pourraient importuner Dieu qui les écouteraient avec condescendance, et il agirait envers nous comme nous le ferions poliment d’un ami qui nous importunerait à l’heure de notre sommeil. L’Évangéliste ose mettre dans la bouche de Jésus des paroles qui confondraient nos prières avec des gestes inconvenants tels celui d’un Père qui oserait nourrir ses enfants avec des pierres, des scorpions ou des serpents ! Si nos prières reçoivent un tel accueil auprès de Dieu, nous aurions raison de ne pas les dire.

Il est sans doute tout à fait évident que ces remarques sont faites pour nous choquer et pour provoquer nos réactions. Elles ne sont pas faites pour nous empêcher de prier quel que soit le contenu de nos prière, mais pour nous dire que Dieu répond toujours en faisant descendre son saint Esprit sur celui qui prie. C’est le saint Esprit qui joue le plus grand rôle dans nos prières. Quel qu’ en soit le contenu, notre prière s’achève toujours par le don de l’Esprit qui donne sens à ce que nous n’avons pas toujours réussi à formuler. Mieux que nous-même, il exprime ce que nous ressentons vraiment. Ce n’est plus nous alors qui prions c’est l’Esprit qui est venu en nous qui a formulé notre prière avec nos propres mots.

Quand nous avons compris cela, nous découvrons que toutes les objections que nos avons formulées au sujet de la prière deviennent caduques. Même les formules du "Notre Père" que nous avons trouvées un peu sèches s’éclairent d’un sens nouveau. C’est le saint Esprit qui révèle en nous les qualités de Père qui caractérisent Dieu. Nous nous adressons à lui comme à celui qui peut tout entendre et tout prendre en charge. C’est lui qui peut apaiser nos souffrances et porter avec nous nos révoltes . C’est lui qui redonne vie à nos espoirs déçus et qui transforme nos angoisses en pulsions de vie. Nous pouvons alors nous adresser à lui en lui disant « Notre père » et c'st un sérieux privilège.

Nous savons que toute notre existence se déroule sous le regard de Dieu, c’est pourquoi nous le remercions pour le pain qui nous nourrit chaque jour, ainsi que de tout ce qui alimente notre existence. Alors que nous faisons monter vers Dieu notre action de grâce pour le remercier de remplir notre vie de tout ce que nous avons besoin au quotidien, nous prenons conscience que tous les hommes ne peuvent pas formuler les mêmes remerciements. Il y a des gens sur cette terre qui n’ont pas de pain au quotidien ni d’actions de grâces à adresser à Dieu.
 
C’est encore le saint Esprit qui nous rappelle les nécessités des autres. Au moment même où nous formulons notre demande, il établit un lien entre nous, qui éprouvons de la reconnaissance et ceux qui ne peuvent plus prier parce que leur prière de demande de pain quotidien n’est pas ou n’est plus exaucées pour eux. Tant que leur prière restera sans réponse, pensez-vous que nous pouvons continuer à prier ? Ne pensez-vous pas que le péché dont nous demandons à être pardonné dans la suite du " Notre Père " n’est pas celui de laisser sans réponse la prière des affamés. Eux aussi, ils aspirent à pourvoir remercier Dieu à leur tour pour leur pain quotidien.

Tant que leur prière ne sera pas exaucée, notre prière propre  devrait s’arrêter là et la honte devrait nous empêcher de continuer. Cependant, le saint Esprit qui est le moteur de notre prière nous invite à continuer. Il nous enjoint à continuer, parce qu’en même temps que nous prions, il entreprend de nous transformer totalement en commençant par notre cœur de pierre qui s’amollit lentement. Il s’empare de notre apathie, rassemble notre énergie et nous pousse à désirer que quelque chose se passe en nous et autour de nous pour que le sort de ceux qui n’ont plus de pain s’améliore.

Dieu espère que l’action du saint Esprit finira par provoquer en nous des réactions telles qu' elles proposeront les éléments de réponse dont Dieu a besoin pour exaucer la prière de ceux qui n’ont rien et qui manquent de tout. Sans cette action de l’Esprit saint, nous pourrions être tentés de baisser les bras et de nous replier sur nous-mêmes. Nous nous résignerions à considérer que rien ne changera dans ce monde et que les chanceux continueront à se réjouir de voir leur sort s’améliorer, tandis que le trop grand nombre des autres nous empêcherait de croire que quoi que ce soit ne pourra être changé en leur faveur. La tentation de manquer d’espérance nous guette, c’est pourquoi le saint Esprit ne cesse de souffler sur nous pour que jamais nous ne nous résignions à ce que nos prières ne soient pas exaucées. C’est là la dernière demande du Notre Père : délivre-nous de la tentation. de manquer d'espérance.

Toute prière dite dans la foi est en même temps une confession de foi. Par elle nous disons à Dieu que nous croyons à son action sur le monde. Nous lui disons aussi que nous nous portons volontaires pour mettre à sa disposition toutes les possibilités qu’il y a en nous pour que par nos mains et nos actions, nos prières soient exaucées. Certes, cela prendra sans doute plus de temps que nous pouvons le penser, mais Dieu n’est-il pas maître du temps ?