vendredi 26 avril 2013

Jean 14:15-26



Jean 14 : 15-26  l'Amour de Dieu - dimanche  19 mai 2013


15 Si vous m'aimez, vous garderez mes commandements. 16 Moi, je demanderai au Père de vous donner un autre défenseur pour qu'il soit avec vous pour toujours, 17 l'Esprit de la vérité, que le monde ne peut pas recevoir, parce qu'il ne le voit pas et qu'il ne le connaît pas ; vous, vous le connaissez, parce qu'il demeure auprès de vous et qu'il sera en vous.  



18Je ne vous laisserai pas orphelins ; je viens à vous. 19 Encore un peu, et le monde ne me verra plus ; mais vous, vous me verrez, parce que, moi, je vis, et que vous aussi, vous vivrez. 20 En ce jour-là, vous saurez que, moi, je suis en mon Père, comme vous en moi et moi en vous. 21 Celui qui m'aime, c'est celui qui a mes commandements et qui les garde. Or celui qui m'aime sera aimé de mon Père ; moi aussi je l'aimerai et je me manifesterai à lui.



22 Judas, non pas l'Iscariote, lui dit : Seigneur, comment se fait-il que tu doives te manifester à nous et non pas au monde ? 23 Jésus lui répondit : Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, et mon Père l'aimera ; nous viendrons à lui et nous ferons notre demeure auprès de lui. 24 Celui qui ne m'aime pas ne garde pas mes paroles. Et la parole que vous entendez n'est pas la mienne, mais celle du Père qui m'a envoyé.



25Je vous ai parlé ainsi pendant que je demeurais auprès de vous. 26 Mais c'est le Défenseur, l'Esprit saint que le Père enverra en mon nom, qui vous enseignera tout et vous rappellera tout ce que, moi, je vous ai dit. 



Une immense bonté habite le monde, mais qui s’en rend compte ? La lecture de nous journaux quotidiens semble même nous dire le contraire. Ils ne cessent de nous énumérer toutes ces choses dont l’humanité  serait victime, si bien qu’on a pris l’habitude de considérer que le monde serait aux mains du « mauvais » et que c’était lui qui en était devenu le maître. Dans le récit de la Tentation rapporté par les évangiles ne nous raconte-t-on pas qu’il se présente comme le maître du monde ?  Si Jésus ne tombe pas dans le panneau, la plupart des humains se laisse avoir.



Sans doute les média,  aussi se font prendre au  même piège et s’ingénient à présenter le mauvais côté des choses. Cependant,  il suffit de jeter un coup d’œil sur tout ce qui nous entoure pour constater la beauté qui irradie de toute part. Du lever du soleil jusqu’à son couchant que de merveilles ne défilent pas sous nos yeux !  Avec un peu d’attention nous voyons  la bonté de tous ces humains à l’œuvre quand ils  s’entraident  mutuellement. Nous partageons aussi   cette immense espérance qui fait vibrer nos cœurs  et qui installe en nous  l’idée que demain portera des fruits meilleurs que ceux d’aujourd’hui.




Il y a un fond d’optimisme en nous que nous prenons soin de cacher, comme si c’était malsain de voir les choses sous un jour heureux. Ce fond d’optimisme correspond  sans doute à la trace de Dieu qui se promène incognito  dans notre monde (1) et qui sème quelques bribes de lui-même partout où il passe. C’est ce qui   nous permet inconsciemment de profiter de la vie.



Pourtant ce sont d’autres idées sur Dieu qui habitent nos esprits. Elles sont assez généralement partagées dans ce monde-ci.  Dieu serait perçu par beaucoup comme  l’ « être suprême » cher aux révolutionnaires qui ne se soucierait  pas beaucoup du sort de l’humanité. On le considère, dans le meilleur des cas comme celui qui aurait jeté le monde sur sa lancée, mais qui, depuis le big-bang qu’il aurait initié, le laisserait  évoluer  à sa guise. Ce Dieu ne serait en rien dérangé  par les guerres que se font les hommes entre eux, ni par  les trains qui déraillent, ni par  les petits enfants qui ont faim.



Telle est la vision de Dieu qui se répand dans notre société. Si on croit en Dieu, on ne lui accorde que peu de cas. Notre société évolue sur un fond de panthéisme qui nous suggère qu’à la fin,  notre vie s’achèvera dans un Grand Tout  où curieusement nous conserverons une partie de notre personnalité. Ce sont les média qui encore une fois accréditent cette idée. En effet, il suffit qu’une personnalité  disparaisse pour que l’on nous suggère que là où elle est désormais, elle nous voit et participe d’une manière ou d’une autre à la suite des événements. Nos contemporains s’approprient volontiers  les idées d’un de nos anciens président  défunt qui avant de mourir laissait entendre qu’il ne nous quitterait pas tout à fait parce qu’il croyait aux forces de l’esprit. Mais bien évidemment nous avons du mal à nous y retrouver.




Dans le monde antique juif dont nous sommes héritiers et dans lequel vivait Jésus, il n’en allait pas ainsi. On pensait que Dieu était beaucoup plus présent dans le monde dont il avait jeté les bases. On pensait qu’il pouvait intervenir  dans la société des hommes pour faire respecter ses préceptes et ses lois, sans quoi le monde ne pourrait évoluer selon le programme que Dieu aurait établi. Le Dieu créateur aurait fait l’homme libre. Seulement sa liberté se limiterait à discerner sa volonté et à la respecter. Partant de préceptes remontant à Moïse, et même au-delà de lui à Noé, les penseurs de la Bible ont rédigé tout un arsenal de préceptes, au nombre de 613, qu’il fallait respecter, sous peine de voir le visage de Dieu s’empourprer pour laisser éclater sa colère et punir les contrevenants. Dieu était cependant perçu comme infiniment bon  mais sa bonté, pour s’exercer impliquait que l’on respecte ses commandements.



C’est dans ce double contexte du présent et du passé que nous nous approprions le message de Jésus pour ce jour. Il précise  ses rapports avec Dieu et avec nous. Bien entendu il ne s’accorde avec aucune des thèses suggérées  dans mon propos. Ses rapports avec les hommes sont réglés par la notion d’amour. L’amour de Dieu pour les hommes tel que Jésus l’enseigne est inconditionnel. Dieu  est perçu  par Jésus comme un Père essentiellement bon. La bonté de Dieu se répand sur le monde et Dieu la communique aux hommes par le relais de Jésus. Grâce à ce nouveau regard que Jésus porte sur Dieu les choses prennent un aspect bien différent et notre relation à Dieu prend une allure toute nouvelle. Le vrai visage de Dieu se révèle alors à nous grâce à notre capacité à aimer. Tel serait en quelque sorte le testament spirituel de Jésus avant son départ de ce monde.



Bien que cet enseignement de Jésus nous soit connu de longue date, nous avons conservé de par nous-mêmes  des conceptions de Dieu qui relèvent encore de la conception des contemporains de Jésus auquel il s’est vivement opposé. Un tel portrait de Dieu où la notion d’amour serait dominante nous paraît encore vraiment réducteur. Nous considérons que les attributs traditionnels de Dieu n’ y sont  pas assez pris en compte. Beaucoup trouvent que l’on n’insiste pas assez   sur la toute-puissance de Dieu, ni sur sa capacité à créer, ni sur sa justice.



En fait Jésus ne met nullement en cause les attributs de Dieu, mais il rappelle que l’essentiel dans la relation que Dieu veut entretenir avec les hommes est l’amour  qui passe  avant la justice, la loi  et son action de créateur. Si cette capacité à aimer est première en Dieu, elle doit l’être aussi, bien évidemment en l’homme. C’est en mettant l’amour en pratique  que nous maintiendrons une  relation cohérente avec Dieu.



Il est important  de constater que dans notre lecture de l’Evangile, nous avons bien repéré l’insistance que Jésus accorde à l’amour que les hommes doivent avoir les uns pour les autres et aussi pour Dieu. Il est inutile d’énumérer toutes les paraboles qui insistent sur cet aspect des choses. Il est aussi inutile de rappeler tous les passages où Jésus parle du commandement d’amour. Pourtant nous donnons priorité à d’autres valeurs dans nos relations à Dieu, et sans même nous en rendre compte, nous donnons priorité aux anciennes valeurs du judaïsme contre lesquelles Jésus s’est élevé avec force. Nous mettons en avant notre péché, comme s’il fallait encore et toujours négocier notre pardon. Nous nous interrogeons sur notre salut. Nous revêtons Dieu de la toge du juste juge en oubliant   que c’est la notion de Père  aimant que Jésus  a mis  en avant.



Les chrétiens se sont jadis séparés les uns des autres  et se sont érigés en églises distinctes sur des notions de justice.  Ils se sont excommuniés  mutuellement sur des principes légalistes, et aujourd’hui encore ils n’arrivent pas à se réconcilier sur ces mêmes principes alors  que ce qui devrait avoir priorité sur tout le reste devrait être  notre référence à l’amour que Dieu éprouve pour chacun de nous et que nous devrions avoir pour lui et pour les autres.



Selon Jésus le moteur du monde devrait être l’amour, car c’est cette notion qu’il a choisie pour révéler aux hommes sa relation à Dieu qui vient vers eux comme un Père. Cette notion de Père contient en elle  le seul secret  qui nous soit révélé de la part de Dieu et   que nous devons mettre en pratique  pour que le monde  évolue dans la bonne voie. C’est  cet amour que l’on doit  manifester aux autres, même s’ils ne le partagent pas, et même s’ils le combattent.



Jésus savait bien qu’une telle idée serait difficile à faire partager aux hommes, pourtant elle est  la vérité la plus essentielle que Dieu a voulu nous transmettre. Curieusement les hommes l’admettent volontiers, mais pourquoi ne la mettent-ils pas en pratique ? Leur fierté personnelle  et leur désir de supplanter les autres sont-ils si valorisants qu’il faille les mettre  en rivalité avec Dieu ?



(1)  Einstein


Illustrations: Puvis de Chavanne sur le thème du bonheur 


Texte pour ouvrir un culte sur ce thème:

Chaque matin, au lever du soleil, au moment où le coq salue la nature qui s’éveille,

la terre  se pare de toute sa beauté  pour accueillir les humains.

Elle leur offre une nature encore endormie qui sort de la nuit.

Et  qui chaque jour se présente à eux sous un aspect différent.

Tantôt c’est le soleil qui pointe ses rayons, accompagné du chant des premiers oiseaux.

C’est parfois la pluie qui teinte tout l’espace d’une couleur uniforme, comme une photographie en noir et blanc !

A d’autres moments, c’est le mélange de la pluie et du soleil

Qui colore la journée de milliers de teintes dégradées !

Pour celui qui sait voir toute cette beauté, c’est   à n’en  pas douter, l’œuvre de Dieu lui-même

Qui nous offre  de commencer notre journée par ce concert de lumières variées !

 lui soit notre reconnaissance !

Puisse-t-il maintenant accueillir avec bienveillance, le chant de notre louange.


Texte pour ouvrir un culte sur ce thème:



jeudi 25 avril 2013

Jean 17:20-26



La prière sacerdotale Jean 17 :20-26 dimanche 8 mai 2016

( Ce sermon a déjà été publié sur ce même blog le 12 mai  2013)

  1 Après avoir ainsi parlé, Jésus leva les yeux au ciel et dit : Père, l'heure est venue. Glorifie ton Fils, afin que le Fils te glorifie, 2 selon que tu lui as donné pouvoir sur toute chair, afin qu'il donne la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés. 3 Or, la vie éternelle, c'est qu'ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ. 4 Je t'ai glorifié sur la terre ; j'ai achevé l'œuvre que tu m'as donnée à faire
5 Et maintenant, toi, Père, glorifie-moi auprès de toi-même de la gloire que j'avais auprès de toi, avant que le monde fût. 6 J'ai manifesté ton nom aux hommes que tu m'as donnés du milieu du monde. Ils étaient à toi et tu me les as donnés ; et ils ont gardé ta parole. 7 Maintenant, ils ont reconnu que tout ce que tu m'as donné vient de toi. 8 Car je leur ai donné les paroles que tu m'as données ; ils les ont reçues ; ils ont vraiment reconnu que je suis sorti d'au-près de toi et ils ont cru que tu m'as envoyé.
 

9 C'est pour eux que je prie. Je ne prie pas pour le monde, mais pour ceux que tu m'as donnés, parce qu'ils sont à toi 10 — et tout ce qui est à moi est à toi, et ce qui est à toi est à moi — et je suis glorifié en eux. 11 Je ne suis plus dans le monde ; eux sont dans le monde, et moi je vais à toi. Père saint, garde-les en ton nom, (ce nom) que tu m'as donné, afin qu'ils soient un comme nous. 12 Lorsque j'étais avec eux, je gardais en ton nom ceux que tu m'as donnés. Je les ai préservés, et aucun d'eux ne s'est perdu, sinon le fils de perdition, afin que l'Écriture soit accomplie. 13 Et maintenant, je vais à toi, et je parle ainsi dans le monde, afin qu'ils aient en eux ma joie parfaite. 14 Je leur ai donné ta parole, et le monde les a haïs, parce qu'ils ne sont pas du monde, comme moi, je ne suis pas du monde. 15 Je ne te prie pas de les ôter du monde, mais de les garder du Malin. 16 Ils ne sont pas du monde, comme moi, je ne suis pas du monde. 17 Sanctifie-les par la vérité : ta parole est la vérité.

18 Comme tu m'as envoyé dans le monde, moi aussi je les ai envoyés dans le monde. 19 Et moi, je me sanctifie moi-même pour eux, afin qu'eux aussi soient sanctifiés dans la vérité.
20 Ce n'est pas pour eux seulement que je prie, mais encore pour ceux qui croiront en moi par leur parole, 21 afin que tous soient un ; comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi, qu'eux aussi soient [un] en nous, afin que le monde croie que tu m'as envoyé. 22 Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m'as donnée, afin qu'ils soient un comme nous sommes un 23 — moi en eux, et toi en moi —, afin qu'ils soient parfaitement un, et que le monde connaisse que tu m'as envoyé et que tu les as aimés, comme tu m'as aimé. 24 Père, je veux que là où je suis, ceux que tu m'as donnés soient aussi avec moi, afin qu'ils contemplent ma gloire, celle que tu m'as donnée, parce que tu m'as aimé avant la fondation du monde. 25 Père juste, le monde ne t'a pas connu ; mais moi, je t'ai connu, et ceux-ci ont connu que tu m'as envoyé. 26 Je leur ai fait connaître ton nom, et je le leur ferai connaître, afin que l'amour dont tu m'as aimé soit en eux, et que moi, je sois en eux. 




On nous a enseigné qu’il était redoutable de tomber vivant dans les mains de Dieu. Celui à qui une telle aventure arriverait se trouverait ipso facto dévoré par le feu brûlant de la gloire du Seigneur. Dans ce chapitre 17 de l’Évangile de Jean que d’aucuns se plaisent à dire qu’il est le plus beau chapitre de tous les Évangiles, sans doute parce que personne ne le comprend vraiment, Jésus nous introduit dans l’intimité de Dieu au risque de devenir victimes de sa gloire.

Nous sommes à la fois admiratifs et mal à l’aise en pénétrant les pensées qui s’expriment ici. Si nous sommes attentifs au mouvement du texte nous découvrons que nous sommes aspirés par une forme de pensée en yoyo, c’est à dire une pensée qui monte et qui descend et qui vire volte tout à la fois. Nous sommes entrainés dans l’intimité du Christ en gloire. Sous l’effet du mouvement ascensionnel de sa pensée, nous rencontrons Dieu face à face. Puis, tout aussi rapidement, nous sommes ramenés sur terre, non pas pour y être anéantis mais pour y exercer la mission que le Père nous a confiée qui consiste à travailler dans le monde pour le gagner à la cause de Dieu.

Si nous sommes désorientés par ce texte, c’est aussi parce que c’est notre nature de l’être. En effet, nous appartenons à deux réalités qui se contredisent. Nous sommes à la fois liés à la matière qui compose ce monde et nous appartenons au monde de l’esprit qui semble ne rien à voir à faire avec le premier.


En tant qu’habitants de cette terre nous appartenons à la réalité physique qui la constitue. Notre corps est constitué par les mêmes composantes chimiques et biologiques que tout le reste de la planète, nous devenons ainsi partie prenante de sa réalité physique. Par contre, nous sommes également dotés d’un esprit qui nous entraîne dans les hauteurs du monde spirituel où la lourdeur de notre corps a du mal à nous suivre. Nous devenons tout proches de Dieu et nous réalisons que son Esprit créateur a placé sa marque en nous, c’est pourquoi, notre personne est à la fois matière et à la fois esprit. Nous ne pouvons pas exister sans les faire cohabiter. Ne nous étonnons donc pas si Jésus nous prend pour ce que nous sommes : des êtres de chair et de sang, dotés d’un esprit capable d’intuition divine.

Cette intuition nous inquiète. Conscients du fait qu’il y a une réalité spirituelle au de là de nous-mêmes, nous nous demandons quelle relation il peut y avoir entre nous et elle, et quelle action elle peut avoir sur nous ? Nous craignons que l’Esprit Créateur nous sanctionne pour ne pas avoir réalisé ce qu’il escomptait que nous allions faire. Nous sommes pris d’une peur congénitale d’avoir commis une faute ignorée qu’il pourrait nous reprocher. Nous redoutons les conséquences d’avoir fait ce que nous avons fait ou de ne pas avoir fait ce que nous aurions du faire. La présence du divin provoque en nous une angoisse dont nous n’arrivons pas à nous libérer.

Dans ce passage, Jésus prend en charge notre inquiétude et nous rassure. Il nous rappelle qu’il n’y a aucun danger à nous approcher de Dieu. Mieux, il nous dit que la gloire de Dieu se trouve amplifiée du fait que nous osons nous approcher de lui. La gloire de Dieu, c’est que son Esprit puisse cohabiter avec le nôtre pour créer une harmonie entre lui et nous. Et Jésus offre modestement ses services pour que nous puissions y participer. C’est pour cela qu’il a joué sa vie sur la croix.

Le rôle que Jésus joue ici est capital, il nous entraîne à sa suite pour nous introduire dans le tout proche voisinage de Dieu et il donne à chacun de ceux qui acceptent de mettre leurs pas dans les siens la possibilité de vivre de la plénitude de Dieu sans aucune compensation, si non d’accepter que notre esprit soit habité par l’esprit de Dieu sans aucune compensations de notre part.

Sur les chemins du ciel, nous n’avons rien à redouter de Dieu. Il détruit par sa présence toute incidence que pourraient avoir nos fautes et nos erreurs sur la suite des événements. Leurs conséquences sont détruites par Dieu qui libère l’accès de son ciel à quiconque décide d’y suivre Jésus.

Mais nos esprits sont liés à la matière dont sont faites nos personnes, et nous sommes insatisfaits car nous voudrions en savoir davantage sur la réalité du monde invisible où Dieu nous appelle par la voix de Jésus. A quoi ressemble ce monde de l’Esprit dans lequel Dieu nous absorbe ? Nous sommes déçus parce que nous restons sans réponse. Nous voudrions être emportés tout de suite vers les hauteurs de l’Esprit auxquelles nous n’appartenons pas encore.

Jésus nous demande de ne pas brûler trop vite les étapes, tant que nous habiterons notre corps physique, tant que le monde de la matière aura de l’emprise sur nous, nous resterons dans l’impossibilité d’en savoir davantage, c’est pourquoi après avoir entrevu l’ouverture des portes du ciel, il nous semble bien brutal de revenir sur terre. Notre mission, en attendant la gloire promise, consistera à rayonner de la joie parfaite que la foi en cet avenir met en nous. Notre tâche est donc de rayonner de la joie qui vient d’en haut.

Pensez-vous alors que l’Église accomplisse bien sa vocation quand nous l’observons d’un peu près et que nous la regardons agir dans la société des hommes? En quoi rayonne-t-elle de la joie qu’elle a reçue d’en haut ? C’est à se demander si l’Église d’aujourd’hui, toutes dénominations confondues, est bien sûre d’accomplir fidèlement les promesses dont elle a la charge. La plupart des Églises se sont emparées à leur profit des promesses du Christ et elles se sont empressées de s’octroyer le privilège de baliser les chemins du ciel. Chaque Église, de rectifier son code de restrictions, chacun de dire, « hors de mon Église, pas de salut », hors de nos sanctuaires, pas de salut, hors de nos règles, pas de salut, hors de nos baptêmes , pas de salut, hors la confession des péchés , pas de salut.

Notre péché de tout temps a été de vouloir limiter les effets de la bonté et de l’amour de Dieu sur les hommes. Nous cherchons, sans y arriver à canaliser le souffle de l’Esprit vers nos institutions, si bien que nous contribuons à faire croire au monde que Dieu a le visage de nos assemblées dominicale et qu’il s’identifie à nos Églises et à nos codes de morale qu’il cautionne.

 Nous faisons comme s’il se trouvait à l’aise dans les sociétés que nous inventons. Non, Dieu au contraire de nos églises rayonne de joie. Il ne limite pour personne l’accès de son ciel, les règles de salut édictées par les hommes ne sont pas les siennes puisqu’il a éradiqué toute forme de péché pour ceux qui croient, il serait malvenue à nos Églises d’en conserver la trace.


Puissent un jour nos propres institutions se sentir elles-mêmes libérées des contraintes qu’elles imposent aux hommes et qu’elles se mettent à diffuser la joie qu’elles ont la charge de répandre.