mercredi 26 juillet 2017

1 rois 19/9-13 Elie dans la caverne - dimanche 13 août 2017




1 Achab raconta à Jézabel tout ce qu'avait fait Elie, et comment il avait tué par l'épée tous les prophètes.
2 Jézabel envoya un messager à Elie, pour lui dire : Que les dieux fassent ceci et qu'ils y ajoutent cela, si demain, à cette heure-ci, je ne fais de ta vie ce que tu as fait de la vie de chacun d'eux !
3 Elie, voyant cela, s'en alla pour sauver sa vie. Il arriva à Bersabée, qui appartient à Juda, et il laissa là son serviteur.
4 Quant à lui, il alla dans le désert, à une journée de marche ; il s'assit sous un genêt et demanda la mort en disant : Cela suffit ! Maintenant, SEIGNEUR, prends ma vie, car je ne suis pas meilleur que mes pères.
5 Il se coucha et s'endormit sous un genêt. Soudain, un messager le toucha et lui dit : Lève-toi, mange !
6 Il regarda : il y avait à côté de lui une galette cuite sur des pierres chaudes et une cruche d'eau. Il mangea et but, puis se recoucha.
7 Le messager du SEIGNEUR vint une seconde fois, le toucha et dit : Lève-toi, mange, car le chemin serait trop long pour toi.
8 Il se leva, mangea et but ; avec la force que lui donna cette nourriture, il marcha quarante jours et quarante nuits jusqu'à la montagne de Dieu, l'Horeb.

9 Là-bas, il entra dans la grotte et y passa la nuit. Soudain la parole du SEIGNEUR lui parvint, qui lui disait : Que fais-tu ici, Elie ?
10 Il répondit : J'ai montré une passion jalouse pour le SEIGNEUR, le Dieu des Armées ; car les Israélites ont abandonné ton alliance, ils ont rasé tes autels, ils ont tué tes prophètes par l'épée ; moi, je suis resté, seul, et ils cherchent à me prendre la vie !
11 Il reprit : Sors et tiens-toi dans la montagne, devant le SEIGNEUR. Or le SEIGNEUR passait. Un grand vent, violent, arrachait les montagnes et brisait les rochers devant le SEIGNEUR : le SEIGNEUR n'était pas dans le vent. Après le vent, ce fut un tremblement de terre : le SEIGNEUR n'était pas dans le tremblement de terre.
12 Après le tremblement de terre, un feu : le SEIGNEUR n'était pas dans le feu. Enfin, après le feu, un calme, une voix ténue.
13 Quand Elie l'entendit, il s'enveloppa le visage de son manteau, sortit et se tint à l'entrée de la grotte. Soudain une voix lui dit : Que fais-tu ici, Elie ? 



14 Il répondit : J'ai montré une passion jalouse pour le SEIGNEUR, le Dieu des Armées ; car les Israélites ont abandonné ton alliance, ils ont rasé tes autels, ils ont tué tes prophètes par l'épée ; moi, je suis resté, seul, et ils cherchent à me prendre la vie !
15 Le SEIGNEUR lui dit : Va, reprends ton chemin par le désert jusqu'à Damas ; quand tu seras arrivé, tu conféreras l'onction à Hazaël pour qu'il soit roi sur Aram.
16 Tu conféreras l'onction à Jéhu, fils de Nimshi, pour qu'il soit roi sur Israël ; et tu conféreras l'onction à Elisée, fils de Shaphath, d'Abel-Mehola, pour qu'il soit prophète à ta place.

Nous vivons dans un siècle où les hommes construisent des télescopes puissants tournés vers le cosmos pour capter les chants de l’univers.  Les plus audacieux des souhaits des hommes qui consistent  à arracher au mystère des cieux le sens même de l’univers sont en train de se réaliser.  Il est évident qu’ils n’auront pas  la chance d’entendre la voix même de Dieu, car Dieu  ne se prête pas à ce jeu là.   C’est cependant avec ces réflexions hautement  futuristes que nous  rejoignons Élie dans sa méditation solitaire au seuil de sa caverne pour constater  que les réflexions qu’il menait  sur  le sens de la présence de Dieu dans le monde conservent leur actualité.

Enfermé dans sa grotte, replié sur lui-même comme un sage qui médite, ou plus tôt, comme un homme égaré sur le chemin de sa vie, Élie était  à la recherche de ce Dieu auquel il avait voué sa vie et qui lui restait  inaccessible. Perdu sur les chemins du monde, un ange lui était  apparu pour  lui indiquer la route à suivre car,  menacé de mort, il fuyait le courroux de la reine Jézabel. Il croyait avoir fait une action d’éclat en tuant les prophètes de Baal mais  le sort se retournait contre lui. Pourtant il avait cru bien faire pour contenter Dieu ! Mais qui lui avait demandé d’agir ainsi ? Il n’avait même pas consulté Dieu et la mort de ses adversaires ne lui avait apporté aucune satisfaction.  Il avait  donné la mort à des prophètes païens, la reine cherchait  le faire périr et  en plein désespoir, il  espérait s’en sortir en demandant que la mort vienne sur lui.  La mort planait sous toutes ses formes et semblait devoir avoir raison de lui.

Maintenant l’angoisse le tenaillait et la perspective de sa propre mort, semblait faire écho au silence apparent de Dieu. L’idée même de Dieu semblait s’associer à celle de la mort ! Dieu lui-même serait-il mort ou même n’avait-il jamais existé ? Serait-il une illusion accessible seulement dans ses rêves ? Nous reconnaissons dans ces pensées que nous prêtons à Élie celles qui peuvent un jour se poser à n’importe quel humain pris dans l’angoisse d’une situation qu’il ne comprend pas et qui lui semble injuste. L’angoisse se fait pesante et le silence de Dieu épais.


Élie, le prince des prophètes, celui qui ne connut pas la mort et que Dieu emporta avec lui sur un char de feu  n’est pas encore au terme de  sa méditation et il ne reconnait toujours pas Dieu comme celui qui donnera à sa vie une issue enviable. Pour l’instant ses méditations  l’entraînent vers d’autres voies. Il méditait  sur l’ironie de sa propre réalité  et même de la réalité de Dieu.  Il devait encore faire l’expérience de la rencontre avec  Dieu  pour comprendre le sens de son destin, mais cette rencontre, il ne l’avait pas encore  vraiment faite.

Au point où il en était, Il était loin de ressembler aux premiers patriarches, ceux   qui l’avaient précédé  et dont la  Bible parle comme des amis de Dieu. Sa méditation n’avait rien à voir  avec  celle d’Abraham qui, assis sur le seuil de sa tente  comprenait  en contemplant le champ  des étoiles les volontés de Dieu. Tel Hérodote, il croyait entendre la voix du tout puissant qui se mêlait à l’harmonie des sphères. C’est alors qu’il  entendit  Dieu. Il  l’invitait  à donner du  sens à sa vie en entamant une longue marche avec  lui, une marche  qui jamais ne s’achèverait.

Il n’était pas comme Noé non plus  qui, au sortir de l’arche, quand la pluie eut cessée contempla à son tour  la voute céleste où l’arc en ciel scellait  avec lui et toute l’humanité une alliance éternelle  dans laquelle Dieu  lui promettait vie et éternité.

Il se sentait sans doute plus proche de Jonas qui avait sciemment tourné le dos à la vocation que Dieu lui donnait et qui malgré son refus  fut délivré de la fureur des eaux qui menaçaient de l’engloutir dans  la mort. Miraculeusement ramené à la vie il accepta à contre cœur d’accomplir la mission qui lui était  demandée d’aller  annoncer à Ninive  qu’un  désastre la menaçait à moins d’un repentir collectif.  Tous firent acte de contrition, la catastrophe ne se produisit pas. Jonas se sentit frustré du spectacle de  destruction auquel il s’était préparé  bien à l’abri sous son ricin. C’est le ricin qui mourut et Jonas indigné contre Dieu  ne comprenait pas encore  sa clémence. Car Dieu prend plus de plaisir  à la miséricorde qu’au châtiment. Jonas n’avait pas encore compris que pour Dieu la puissance de vie était plus forte que celle de la mort.

Sans doute, toutes ces situations vécues par ses devanciers n’ont pas échappées à la réflexion de notre héro alors que dans sa caverne il attendait la manifestation de son Dieu. Aucune manifestation de violence ne se produisit, il n’y eut  ni vent ni tempête, ni tremblement  de terre  car Dieu n’est pas dans ce qui fait violence aux hommes et les terrorise, mais il est dans ce  dans ce qui les fait vivre. Ce fut un souffle qu’Élie ressentit  comme un son  harmonieux.  Ce fut un souffle comme celui  qui nous apaise quand nous sommes agités et qui pousse doucement notre embarcation vers le port, un souffle qui met en nous de l’énergie et qui nous rend capables de relever la tête, un souffle  qui nous donne conscience  de la présence de Dieu.

 La présence de Dieu le mettait en même temps en lien avec tout ce qui concerne les mouvements de ce monde. Ainsi il comprit  que les rois n’était pas destinés à agir sans le regard de Dieu qui pèse sur eux  c’est pourquoi Dieu   chargea Élie d’introniser certains d’entre eux. Ce fut  aussi bien  Jéhu, le roi d’Israël que  Hazaël  un roi païen qui régnait en Syrie. La voute des cieux qu’avait contemplé Abraham aussi bien que l’arc qui s’inscrivit dans la nue au lendemain du déluge étaient bien les révélateurs de ce Dieu qui ne voulait pas être indifférent à ce qui se passe dans le vaste monde où sont les hommes. Rien de  ce qui se passe dans le monde n’échappe à son contrôle, si bien que Dieu, l’homme et la nature sont prévus pour fonctionner en harmonie.  Il me plait de penser  à ce moment de mon développement que Dieu maintient le monde en équilibre et qu’il s’y manifeste comme par une musique subtile qui témoigne de sa volonté  que tout soit en accord avec lui. A nous d’écouter et d’entendre.

Voila donc Élie,  investi d’une sagesse immense qui lui permet de concevoir l’univers sous le regard de Dieu! Mais s’il  perçoit comment tout cela marche, s’il est lui-même impliqué dans l’harmonie des choses, il ne reçoit aucun mission qui ferait de lui un homme supérieur parmi les hommes ou un sage supérieur parmi les sages. Il ne reçoit aucune mission durable sur terre pour agir efficacement. Il doit seulement choisir son successeur. Un autre après lui, d’autres après lui auront cette charge de devenir  guide et lumière pour les hommes en les éclairant de la sagesse divine.

Il a sans doute compris que la volonté de Dieu était d’agir par  les actions de ceux qui sont chargés de porter sa parole pour que la vie s’empare du monde et que son respect en soit le seul but.

Cette sagesse que les Ecritures nous révèlent en Élie devra attendre que Jésus s’en empare à son tour  et la rende manifeste au monde comme seule volonté de Dieu. Il confirmera ainsi que Dieu, depuis les origines de sa révélation n’a pas d’autre but que de faire vivre les hommes en harmonie avec lui et le monde.




Matthieu 17/1-9 La transfiguration 6 août 2017 Reprise du 16 mars 2014




1 Six jours après, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère et il les conduisit à l'écart sur une haute montagne. 2 Il fut transfiguré devant eux : Son visage resplendit comme le soleil, et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière. 3 Moïse et Élie leur apparurent, ils s'entretenaient avec lui. 4 Pierre prit la parole et dit à Jésus : Seigneur, il est bon que nous soyons ici ; si tu le veux, je dresserai ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse et une pour Élie. 5 Comme il parlait encore, une nuée lumineuse les enveloppa. Et voici qu'une voix sortit de la nuée qui disait : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection. Écoutez-le ! 6 Lorsqu'ils entendirent (cela), les disciples tombèrent la face contre terre, saisis d'une crainte violente. 7 Mais Jésus s'approcha, les toucha et dit : Levez-vous, soyez sans crainte ! 8 Ils levèrent les yeux et ne virent que Jésus seul.

9 Comme ils descendaient de la montagne, Jésus leur donna cet ordre : Ne parlez à personne de cette vision, jusqu'à ce que le Fils de l'homme soit ressuscité des morts. 10 Les disciples lui posèrent cette question : Pourquoi donc les scribes disent-ils qu'Élie doit venir d'abord ? 11 Il répondit : Il est vrai qu'Élie vient rétablir toutes choses. 12 Mais je vous dis qu'Élie est déjà venu, et qu'ils ne l'ont pas reconnu et qu'ils l'ont traité comme ils l'ont voulu. De même le Fils de l'homme va souffrir de leur part.


Beaucoup d’entre nous ont sans doute entendu parler du discours prononcé par Martin Luther King à Washington le 28 août 1963 au cours duquel il évoqua son rêve d’un peuple américain libre et uni. Il l’exprima en décrivant la vision qu’il avait d’une Amérique nouvelle : « I have a dream : j’ai la vision » avait-il commencé à dire depuis les marches du monument de Lincoln où il haranguait une foule de deux cent mille manifestants noirs. Ses propos laissaient entendre qu’il devinait déjà les signes d’une vie nouvelle qui attendait le peuple noir la bas au-delà des collines de l’Alabama.


Chacun de ses auditeurs, pétri des récits de la Bible, reconnaissait certainement en l’entendant la vision de Moïse sur la montagne contemplant la Terre Promise. Grâce à l’espérance que Jésus avait déposée en lui, Martin Luther King put entrevoir la promesse d’un peuple noir et d’un peuple blanc réconciliés formant une seule nation.

Jésus nous enseigne à l’imiter. Il nous apprend à rechercher la compagnie des hommes et des femmes de la Bible pour être enseignés par eux. A la lumière de l’Evangile leur message prend une valeur éternelle et parle à chaque génération d’une manière durable.

Bien que Jésus ait affirmé que Dieu aime les hommes d’un amour incommensurable, ceux-ci ne s’en rendent pas vraiment compte. Ils sont plus revendicateurs des grâces de Dieu, que témoins de son amour. Ils se comportent comme si Dieu leur devait aide et assistance pour prix de leur foi en lui.

La seule manière de nous rendre compte de l’action de Dieu au milieu des hommes c’est de voir comment il a agi envers ceux qui nous ont précédés dans la foi. C’est en les rencontrant, que nous comprendrons comment les femmes et les hommes de la Bible ont rendu compte de l’amour de Dieu. Dieu les a aimés du même amour que celui dont il nous aime aujourd’hui. S’il a mis en eux sa sagesse, il n’a cependant pas voulu que les épreuves leur soient enlevées, mais il n’a jamais cessé de les accompagner quand celles-ci surgissaient. Grâce à la foi qui était en eux, ils ont su les surmonter et ils ont pu, chacun avec sa sensibilité témoigner de la manière dont Dieu s’est intéressé à eux.

Cette expérience de la vie en Dieu telle que je suis en train de l’évoquer n’est pas réservée aux intimes de Jésus, mais elle est offerte à chaque lecteur de la Bible qui y trouve des compagnons de route dont l’expérience enrichit sa compréhension des choses. L’Esprit saint habitait déjà en eux et c’est grâce à lui qu’ils étaient en contact étroit avec Dieu. Ce même Esprit habite aussi en nous. C’est grâce à lui que nous pouvons retirer un enseignement de leur témoignage. C’est ainsi que notre route peut être encore aujourd’hui éclairée par les expériences de vie de ceux qui ont vécu au contact de Dieu avant nous. L’Esprit saint qui préside à cet échange porte en lui le mystère de Dieu, selon lequel il veut sauver tous les hommes.

C’est par lui qu’il nous communique encore aujourd’hui la puissance de vie qui était déjà en Jésus et qui l’a poussé hors du tombeau. Cette même puissance de vie était déjà présente dans l’existence de tous les témoins de Dieu bien avant la venue du Christ. C’est ainsi qu’ils ont pu témoigner de lui bien avant qu’il vienne sur terre. En eux habitait déjà cette espérance qui grâce à eux nous mobilise à la suite de Jésus.

Cette vision que Pierre, Jacques et Jean reçoivent sur la montagne remplit cette fonction. Par elle ils comprennent que Jésus a assumé dans son œuvre tout ce à quoi Moïse et Elie aspiraient. Bien qu’il ne se passe apparemment rien au cours de cette vision, les trois apôtres ont été amenés à comprendre qu’il y avait un lien étroit entre Moïse Elie et Jésus. C’est le Saint Esprit qui depuis toujours a constitué ce lien.

Tous ces témoins de Dieu qui ont précédés la venue de Jésus, tels Moïse et d’Elie, ont eu leurs faiblesses. Dieu les a choisi non pas parce qu’ils étaient meilleurs que les autres, mais parce qu’ils étaient comme les autres. Ils avaient les mêmes contraintes que nous, les mêmes ambitions, les mêmes péchés aussi. Ils ont connu le désespoir et la foi leur a parfois manqué. Ils ont porté en eux des culpabilités avouées ou ignorées. Ils étaient semblables en nous en tout point. Mais si Jésus nous les désigne comme compagnons de route, c'est que leur histoire peut éclairer la nôtre. L'Esprit d'entreprendre qui les animait est le même que celui qui habitait en Jésus et qui a donné du sens à son action.

Mais prenons y garde, s’il nous est donné de croiser Moïse, Elie et les autres, comme il est raconté dans ce passage des Ecritures, il n’est pas question que nous nous réfugions avec eux dans leur passé pour le reproduire aujourd’hui dans notre temps. Leur temps est révolu et nous devons rester dans notre temps et vivre dans notre temps, enrichis par leur expérience. Il nous appartient maintenant de vivre notre propre histoire et de devenir à notre tour un chaînon dans la longue chaîne des témoins de ceux qui nous ont précédés et qui nous suivront.

Riches de leur expérience nous devons habiter cette terre que Dieu nous demande de mettre en valeur pour sa plus grande gloire. Depuis l’origine des temps, son esprit d’amour a soufflé sur elle et depuis toujours des voix se sont fait entendre pour dire le pardon et l’espérance. Le même Esprit a suscité leur message, le même Esprit a révélé que Dieu habitait en Christ pour le réconcilier avec les hommes, le même Esprit aujourd’hui nous envoie dans ce monde, chargés d’une mission de réconciliation et d’amour.

Les hommes d’aujourd’hui auraient-ils le cou plus raide que ceux de jadis car ils semblent manquer d’espérance ? Le monde moderne est rebelle à Dieu dit-on, parce que l’existence d’aujourd’hui ne fait aucune place à la spiritualité. L’égoïsme gagne du terrain et tous sont trop avides de consommer plutôt que de faire une place à Dieu.

Pourtant, si nous fréquentons ceux qui étaient avant nous, si nous prenons pour compagnons les plus illustres témoins de la Bible, nous réaliserons bien vite que de tout temps, les hommes ont résisté à Dieu. Elie qui dans le passage d’aujourd’hui se tient aux côté de Jésus n’a-t-il pas eu, seul contre tous, à s’opposer à tout un peuple gagné au paganisme et n’a-t-il pas douté du chemin à suivre ? Il avait contre lui le roi et la reine qui avaient mis sa tête à prix. Il s'est alors enfui, terrassé par le doute et le désespoir. Quant à Moïse, n’a-t-il pas cassé les tables de la loi parce qu’il était exaspéré à cause du manque de foi de son peuple?

Si vous allez à la rencontre de tous ces témoins que l’Écriture vous donne comme compagnons de route, vous découvrirez que votre tâche n’est pas plus lourde que la leur, Dieu leur a donné l’espérance et la foi, et c’est avec elles qu’ils ont eu à marcher. Pensez à Élie qui fuyait devant les spires de la reine Jézabel quand un ange lui apparut dans la tourmente. Pour le réconforter il lui donna une cruche d’eau et une galette de pain et cela dut lui suffire pour survivre pendant les 40 jours de marches qu’il lui fallut faire en plein désert pour atteindre le mont Horeb.


Les croyants d’aujourd’hui doivent se souvenir qu’ils ont un gros avantage sur les témoins qui les ont précédés, c’est qu’ils ont la certitude que la réponse à toutes leurs questions se trouve en Jésus, alors que les autres espéraient seulement que cette réponse leur serait donnée par le Messie qu’ils espéraient. Ils espéraient en la venue d’un messager de Dieu qui ferait toute chose nouvelle, pour nous ce messager est venu et nous l’avons reconnu en Jésus. Ce que l’Esprit saint leur donnait d’espérer, il l’a réalisé en Christ qui nous accompagne parce qu’il reste vivant au milieu de nous pour l’Éternité.



Pour en savoir plus :
Rubens qui est l’auteur de ce tableau qui sert de support iconographique à ce texte a suivi l’Évangile à la lettre. Dans la partie qui n’a pas été utilisée ci-dessus figure la suite de l’Évangile avec la guérison de l’enfant épileptique. Nous vous donnons ci-contre la reproduction de la totalité du tableau.

Il faut savoir aussi que Raphaël a traité du même sujet de la même façon, mais Raphaël la traité en vertical alors que Rubens l’a traité en horizontal.

dimanche 16 juillet 2017

1 Rois 3/5-12 Le destin du roi Salomon dimanche 30 juillet 2017



1 Rois 3/5-12  Le destin du roi Salomon

5 A Gabaon, pendant la nuit, le SEIGNEUR apparut en rêve à Salomon. Dieu lui dit : Demande ce que tu veux, je te le donnerai.
6 Salomon répondit : Tu as agi avec une grande fidélité envers ton serviteur David, mon père, parce qu'il marchait devant toi en suivant la voie de la loyauté, de la justice et de la droiture de cœur envers toi ; tu as gardé envers lui cette grande fidélité et tu lui as donné un fils qui est assis sur son trône — voilà pourquoi il en est ainsi en ce jour.
7 Maintenant, SEIGNEUR, mon Dieu, c'est toi qui m'as fait roi, moi, ton serviteur, à la place de David, mon père ; je ne suis qu'un petit garçon, je ne sais rien faire.
8 Je suis au milieu de ton peuple, celui que tu as choisi, peuple nombreux, qui ne peut être ni évalué ni compté, à cause de son grand nombre.
9 Donne-moi un cœur attentif pour gouverner ton peuple, pour discerner le bon du mauvais ! Qui donc pourrait gouverner ton peuple, ce peuple si important ?
10 Cette demande de Salomon plut au Seigneur.
11 Alors Dieu lui dit : Puisque c'est là ce que tu demandes, puisque tu ne demandes pas pour toi une longue vie, que tu ne demandes pas pour toi la richesse, que tu ne demandes pas la mort de tes ennemis, puisque tu demandes pour toi de l'intelligence afin d'être attentif à l'équité,
12 j'agirai selon ta parole. Je te donnerai un cœur sage et intelligent, de telle sorte qu'il n'y aura jamais eu avant toi et qu'il ne se lèvera jamais plus après toi personne de semblable à toi.
13 Je te donnerai, en outre, ce que tu n'as pas demandé, aussi bien la richesse que la gloire, de telle sorte qu'il n'y aura pendant tous tes jours aucun homme parmi les rois qui soit semblable à toi.
14 Et si tu suis mes voies, en observant mes prescriptions et mes 

N’est-il pas beau ce jeune homme, à peine sorti de l’adolescence  qui nous est présenté ici, ainsi qu’à son peuple. Il vient d’échapper à une révolution de palais au cours de laquelle son propre frère avait tenté de lui ravir la couronne, contrairement à la volonté de son Père le prestigieux roi David, le fondateur de la dynastie. Il se tient là modestement, face à ses pairs en ce haut lieu de Gabaon pour prendre en charge le poids de la couronne royale.

L’histoire garde de Salomon  l’image du plus prestigieux des rois d’Israël. Il est aussi considéré comme le plus sage et le plus riche.  On lui a attribué la rédaction de plusieurs livres de sagesse et  il est considéré comme le constructeur du Temple de Dieu à Jérusalem.  Il fut à la tête d’un immense empire  et ses  vassaux, en signe de soumission  remplirent son harem de plus de sept cents  épouses sans compter les concubines. La prestigieuse reine de Saba lui rendit même visite. Elle conçut même de lui un héritier dont les descendants régnèrent sur l’Ethiopie jusqu’à la fin du vingtième siècle.

Sans doute la légende enjoliva-t-elle le prestige de ce grand monarque car on ne prête qu’aux riches, et à part l’allusion à la dynastie qui régna sur  l’Éthiopie pendant de si longues années, tous les autres faits évoqués ici sont mentionnés dans la Bible.  On est alors en droit de se demander si  la Bible a cautionné des  événements légendaires car on a du mal à considérer comme vérités historiques  ces faits qui firent de Salomon un si grand roi en su peu de temps et que la littérature de ses grands voisins tels que l’Égypte ne relate pas. On a également du mal à considérer que ce grand empire s’est effondré si vite,  comme château de carte pour laisser la place à deux petits royaumes rivaux que les puissances voisines ne tarderont pas à éliminer de la carte des nations.

La Bible s’appuierait-elle sur des éléments historiquement contestables pour accréditer ses plus belles pages de la littérature sapientiale  et pour énoncer, comme dans le texte d’aujourd’hui des éléments aussi importants pour la construction de la foi d’Israël ?  En fait la Bible n’a pas fait que glorifier le grand roi. Elle a pris soin de nous présenter les faits contestables de ce personnage. Si elle retient qu’il fut un maître de sagesse,  elle a retenu aussi que celui qui est présenté  ici comme un favori de Dieu l’a  aussi profondément déçu.  Il a aussi toléré et même favorisé les cultes consacrés à des divinités étrangères, vénérées par différentes de ses épouses, il s’est écarté de Dieu par opportunisme et à étayé son empire sur des accords fallacieux  qui saperont son autorité et prépareront l’effondrement de sa puissance.

Les  rédacteurs du livre des rois, plusieurs siècles après les événements relatés n’avaient aucune archive sûre, mais seulement des  récits de traditions édifiées sur la légende glorifiant le plus grand roi du passé. Même le Temple prestigieux qu’il aurait construit n’existait plus à l’époque de la mise par écrit de ces textes. Cependant  l’évocation d’un passé glorieux donnait du lustre à l’histoire passée d’Israël et confirmait que ce peuple avait bénéficié jadis des faveurs de Dieu. Le  retour  à la grandeur du  passé était donc  toujours possible, si chacun savait respecter le volonté de Dieu.

Des récits hostiles au grand roi apportaient la critique nécessaire pour montrer ses erreurs et justifier la défaveur de Dieu. La confirmation de  toutes ces légendes par des archives historiques était impossible puisque aucun autre prince, autre que lui n’avait parlé de  ses exploits. Mais le but des rédacteurs n’était pas d’authentifier  une vérité historique, mais d’affirmer la fidélité de Dieu. Il était important d’insister sur la fidélité de Dieu à son peuple, car c’est ainsi que ceux qui ont rédigé la geste du passé espéraient  relever l’espoir des Hébreux et les aider ainsi à se reconstruire en tant que peuple.

C’est donc  les  règles concernant les rapports avec Dieu qu’il faut découvrir afin de les respecter à notre tour et de comprendre, comment, même à travers des récits légendaires  une vérité sur la fidélité de Dieu a pu être établie et peut  encore aujourd’hui nous aider à construire notre foi.

Les textes s’appuient sur une vérité qui reste déterminante.   C’est la  fidélité à l’Alliance avec Dieu qui  prévaut  dans   tous les éléments de notre vie ! Mais il nous faut prendre garde au fait que le péché sommeille en nous et tente à nous détourner de notre relation avec Dieu. Le péché prend bien des aspects, c’est pourquoi il réussit souvent à nous séduire  et à nous laisser croire que nous agissons dans le camp de Dieu alors que nous agissons contre lui. La vanité, la concupiscence, la lâcheté et même la peur, voila des éléments qui  agiront sur le roi et le détourneront de  Dieu.

Dans le passage que nous avons lu pour ce jour, on discerne aisément quels sont les éléments qui  permettront au roi de comprendre ce qui est  incontournable dans l’Alliance avec Dieu et qui lui permettra d’édifier sa sagesse. C’est la fidélité à Dieu qui lui permettra de distinguer le bien du mal et d’agir de telle sorte que le plus modeste y trouve son compte, ainsi règnera-t-il avec sagesse. Peu importe  que  l’élément rapporté ici se soit passé comme il est dit, ce qui est important c’est que les éléments qui constituent  l’alliance avec Dieu soient clairement énoncés. La richesse et la puissance qu’il recevra par ailleurs ne seront que secondaires par rapport au respect de la volonté de Dieu qu’il saura comprendre avec sagesse.

Ce n’est donc pas réellement à un récit historique que nous avons à faire ici, mais à l’affirmation d’une vérité fondamentale sur Dieu et c’est cette vérité qui compte pour nous aussi bien que pour le roi, fut-il le plus grand d’entre tous les rois. Nul n’échappe à l’œil aguerri de Dieu qui sait voir en nous  l’authenticité de nos comportements. La fidélité à Dieu implique donc un oubli de soi par rapport aux autres.  Il s’agit comme le dira la Bible plus loin de  se mettre en priorité au service de la veuve et de l’orphelin. C’est évidemment un peu court comme prescription mais c’est suffisant pour orienter tous le reste de sa vie dans le sens où Dieu le souhaite. Nous avons ici le début de ce que les prophètes ont développé et qui sera plus tard, la base même de l’Évangile.