vendredi 27 juin 2014

Matthieu 14:13-21 la multiplication des pains - dimanche 3 août 2014




Matthieu 14 :13-21

13 A cette nouvelle, Jésus prit un bateau pour se retirer à l'écart, dans un lieu désert ; les foules l'apprirent, quittèrent les villes et le suivirent à pied. 14 Quand il descendit du bateau, il vit une grande foule, et il en fut ému ; il guérit leurs malades. 
15 Le soir venu, les disciples vinrent lui dire : Ce lieu est désert, et l'heure est déjà avancée ; renvoie les foules, pour qu'elles aillent s'acheter des vivres dans les villages. 16 Mais Jésus leur dit : Elles n'ont pas besoin de s'en aller ; donnez-leur vous-mêmes à manger. 17 Ils lui disent : Nous n'avons ici que cinq pains et deux poissons. 18 Et il dit : Apportez-les-moi ici. 19 Il ordonna aux foules de s'installer sur l'herbe, prit les cinq pains et les deux poissons, leva les yeux vers le ciel et prononça la bénédiction. Puis il rompit les pains et les donna aux disciples, et les disciples en donnèrent aux foules. 20 Tous mangèrent et furent rassasiés, et on emporta douze paniers pleins des morceaux qui restaient. 21 Ceux qui avaient mangé étaient environ cinq mille hommes, sans compter les femmes et les enfants.

On rêverait bien volontiers de voir sa vie se dérouler paisiblement comme une promenade en bateau sur un lac tranquille avec Jésus aux commandes du navire. C’est sans doute cette impression de quiétude que nous souhaiterions retenir en lisant ce texte pour la première fois et nous aimerions partager ce sentiment que ressentent sans doute les amis de Jésus qui ont embarqué avec lui ce jour là pour l’accompagner vers un lieu désert afin de fuir ce monde qui ne leur apporte que déboires et chagrins. Ce voyage en bateau a été apparemment organisé par Jésus qui a été affecté par l’annonce de l’exécution de Jean Baptiste dont il vient d’apprendre la nouvelle.

En fait ce serait faire une erreur que d’apprécier la situation de cette façon. Jésus ne semble tenir aucun compte de la présence de ceux qui ont embarqué avec lui et ne fait état d’aucun sentiment particulier. C’est seulement la logique du texte qui nous pousse à conclure qu’ils sont avec lui sur le bateau, puisqu’ils seront avec lui dans la scène suivante. Ce n’est pas pour fuir la réalité du monde qu’il les a entraînés avec lui, mais c’est pour faire face à la situation telle qu’elle se présente.

Sans doute telle n’était pas la pensée des disciples de Jésus auxquels nous pourrions prêter nos propres pensées si nous étions dans leur situation. En effet, la crainte nous pousserait sans doute à nous tenir à l’écart pour laisser passer l’orage. Il y a fort à penser que s’ils ont embarqué sur le lac, c’est qu’ils espéraient mettre de la distance entre le roi qui a tué Jean Baptiste et eux. Ils espéraient ainsi passer de l’autre côté de la frontière sur une terre étrangère plus hospitalière.

Nous leur prêtons volontiers les sentiments de tant de croyants qui estiment que la fidélité à la foi les pousse à vivre à l’écart des remous du monde et de construire avec Jésus les bases d’une société nouvelle en attendant la venue du Royaume à l’abri de toutes les tentations.

Nous ne croyons pas si bien dire, car c’est justement quand nous nous croyons à l’abri des tentations que celles-ci surgissent sous nos pas, sans que nous en soyons conscients. Jésus quant à lui a mis ses disciples en garde, sans qu’ils s’en aperçoivent. Ils se rendent avec lui dans un lieu désert, est-il dit. Mais le désert s’il apparaît comme un refuge est aussi un lieu redoutable où la tentation prend tous les aspects. N’oubliez pas que c’est quand il se réfugia au désert que Jésus fut le plus cruellement tenté. Ils sont donc avertis, même s’ils n’en sont pas conscients que s’ils se dirigent avec lui vers un lieu désert, ce n’est pas pour y être en sécurité, mais c’est pour faire face aux épreuves qui les y attendent.

La première tentation n’est-elle pas de vouloir fuir loin des hommes pour se mettre en sécurité ? Elle est dans le fait de croire que c’est la présence des autres qui nous met en danger, alors que les autres, dans ces temps troublés sont aussi en danger que nous-mêmes. On ne saurait si bien dire. A peine ont-ils mis le pied à terre que les autres sont là. Ils sont là avec leurs problèmes et leurs nécessités. Des hommes et des femmes de toute condition. Ils les ont devancés en marchant à pied.

Alors que les amis de Jésus pensaient fuir les turpitudes d’un monde qu’ils croyaient dangereux pour eux, c’est ce monde qui vient vers eux. Si Jésus les a entrainés sur les eaux du lac, c’est peut être pour s’écarter du tyran sanguinaire qui menaçait leur vie, mais ce n’était pas pour les mettre à l’écart des problèmes des hommes qui les ont rejoints.

La situation prend alors pour eux un aspect provoquant. C’est alors qu’ils se croyaient confortablement en train de fuir leurs problèmes en compagnie de leur Seigneur, que les autres arrivent avec leurs propres problèmes, à pied par monts et par vaux. Les disciples étaient confortablement installés sur l’esquif qui glissait dans le clapotement des vagues, poussé par le vent doux qui soufflait dans les voiles alors que les autres, la foule, suaient sang et eaux vers la même destination. Ils étaient privilégiés et ne le savaient pas.

Avant d’aller plus loin, force nous est donnée de constater que parfois, alors que l’on se croit brimé par les événements, on se trouve en fait dans une situation de favorisé. Les amis de Jésus devront méditer cet état de fait dans les moments qui vont suivre. La situation va devenir provocante pour eux comme pour nous. Tant qu’ils se considéreront comme victimes des événements, ils resteront incapables de répondre à ce pour quoi le Seigneur les interpelle, et nous avec !

La foule est là, à leur descente de bateau. C’est Jésus qu’ils cherchent : «  et puisque c’est lui qu’ils cherchent, qu’il s’en occupe », doivent-ils penser non sans dérision! C’est bien ce que fait Jésus, il s’occupe de tous ceux dont personne ne se soucie. Il prend soin de leurs problèmes, il guérit ceux qui sont malades, il console leurs âmes en tourments, il leur enseigne les chemins à suivre pour rejoindre Dieu. Il ne tient pas compte de la présence de ses disciples dont on sait bien qu’ils sont là, et dont on sait aussi l’inutilité. Rappelons-nous que les croyants que nous sommes sont sensés faire cause commune avec les disciples. Nous sommes dans leur rôle qui anticipe celui de l’Eglise.

Ce récit nous donne la description d’un monde où Dieu, par les mains de Jésus transformerait les situations de détresses en situation d’espérance. C’est lui qui fait tout. Ses amis ne font rien. Voila une description qui pourrait bien représenter la société d’aujourd’hui dans l’idéal qu’elle se propose d’atteindre.. Dieu y ferait son travail de mise en ordre du monde sans que nous, l’Eglise, n’ayons à nous en mêler. Les malades seraient soignés, les foules seraient enseignées et guéries. Les disciples, c’est-à-dire l’Eglise, serait mise à l’écart du monde, n’interviendrait pas dans les affaires et se contenterait de prier en laissant faire.

En revenant à notre récit, nous constatons que les disciples se rendent compte du fait qu’ils sont tenus à l’écart, c’est pourquoi ils interviennent. Ils remarquent qu’il se fait tard et que le lieu est désert. Ils ont bien vu. Le désert est le lieu de toutes les tentations. Les difficultés auxquelles ces pauvres gens vont se trouver confrontés vont surgir. La question du gîte et du couvert va se poser.

« Qu’ils aillent ailleurs se faire prendre en charge par d’autres plus capables que nous » disent-ils à Jésus ! Ils considèrent qu’il est de leur responsabilité de les éloigner, pas de s’occuper d’eux. 
Le désert, lieu de tentation, est d’abord le lieu de tentation pour eux.
-« Puisque vous avez de bonnes idées, semble leur dire Jésus, mettez-les en pratique, nourrissez les vous-mêmes ! »
- « Nous n’en avons pas les moyens leur répondent-ils. Tu nous demandes l’impossible ».

Comme ses disciples, ce sont aujourd’hui les croyants qui dans ce monde se déclarent incompétents. Pourtant, nous sommes invités à agir, alors que nous nous sentons inutiles dans un monde qui ne semble plus avoir besoin de nous. Le seul rôle que nous nous reconnaissons, c’est celui dire aux autres ce qu’il faut faire et de jouer les Cassandre en les culpabilisant par notre discours selon lequel les choses iraient mieux si on nous avait écoutés.

Par cette histoire, Jésus nous montre que c’est quand la situation devient difficile, voire impossible que nous avons quelque chose à faire pour les hommes. Jésus nous donne ici une leçon de savoir faire en opérant ce que nos Bibles appellent « le miracle de la multiplication des pains. » Mais est-ce vraiment un miracle ? Certes tout le monde mange, mais que fait réellement Jésus ?

Il fait simplement les gestes du partage. Il utilise ce qu’il a : 5 pains et 2 poissons. Ce n’est pas grand-chose, voire même dérisoire. Ensuite nous ne voyons que les effets de son geste. La seule chose que l’on sache c’est que Jésus réussit à faire ce qu’il devait faire avec ce qui était à sa disposition, autant dire rien. Ainsi, même si nous avons peu, cela ne nous dispense pas d’entreprendre, la foi fera le reste.

Il adresse ce message aux croyants en les invitant à ne pas considérer leur faiblesse, leur manque d’argent, leur petit nombre pour justifier leur inaction. Le miracle ne relève pas du prodige, mais de notre capacité à entreprendre avec foi. Ce qui est nous est demandé c’est de donner de l’espérance. Et pour ça seule la foi peut y arriver.

Illustrations Lambert LOMBARD

mercredi 25 juin 2014

Matthieu 13:44-52 - le Royaume - 27 juillet 2014


Matthieu 13: 44-52 Le Royaume – dimanche 27 juillet 2014


Matthieu 13: 44-52 Le Royaume - dimanche 24 juillet 2011 dans sermon img045
Matthieu 13 :44-52

La parabole du trésor caché

 44 Voici à quoi le règne des cieux est semblable : un trésor caché dans un champ ; l’homme qui l’a trouvé le cache et, dans sa joie, il va vendre tout ce qu’il a pour acheter ce champ-là.
 La parabole de la perle
 45 Voici encore à quoi le règne des cieux est semblable : un marchand qui cherchait de belles perles. 46 Ayant trouvé une perle de grand prix, il est allé vendre tout ce qu’il avait pour l’acheter.
La parabole du filet
47 Voici encore à quoi le règne des cieux est semblable : un filet jeté dans la mer et qui rassemble des poissons de toute espèce. 48 Quand il est rempli, on le tire sur le rivage, puis on s’assied, on recueille ce qui est bon dans des récipients et on jette ce qui est mauvais. 49 Il en sera de même à la fin du monde. Les anges s’en iront séparer les mauvais du milieu des justes 50 et ils les jetteront dans la fournaise ardente ; c’est là qu’il y aura des pleurs et des grincements de dents.
L’ancien et le nouveau

51 Avez-vous compris tout cela ? — Oui, répondirent-ils. 52 Il leur dit : C’est pourquoi tout scribe instruit du règne des cieux est semblable à un maître de maison qui tire de son trésor des choses nouvelles et des choses anciennes. 

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Le petit texte que nous venons de lire fait état de trois paraboles parlant du Royaume: Le Royaume est semblable à un trésor caché, à un marchand qui cherche des belles perles, à un filet de pêche. Qu’y a-t-il de commun à ces trois paraboles ? En quoi nous permettent-elles de dire ce qu’est le Royaume des cieux? Cela nous interpelle d’autant plus que ces trois paraboles font partie d’un ensemble qu’on appelle les paraboles du Royaume et que Matthieu ne mentionne pas moins de 22 fois le Royaume des cieux dans la totalité de son Evangile. Chaque fois, il donne une image différente de la précédente. Cette abondance de textes sur le Royaume des cieux, tous aussi différents les uns que les autres complique les choses plus qu’elle ne les simplifie. Mais nous n’allons pas nous priver du plaisir d’essayer de comprendre.

Si dans notre jargon chrétien, le Royaume désigne un idéal de vie en compagnie de Dieu. Ce mot n’a nullement ce sens dans la vie courante. Pour ceux qui vivent dans notre société occidentale la première image qui nous vient spontanément à l’esprit est celle du Royaume Uni, avec ses princes eimg046%2B-%2BCopiet ces princesses obsolètes. Pour d’autres la notion de Royaume est une réalité du passé qui resurgit dans notre temps par le truchement du théâtre et de l’opérette ou des contes pour enfants. En fait le mot ne fait pas très sérieux.

Pourtant le Nouveau Testament surabonde de textes sérieux qui nous parlent du Royaume des cieux. Une telle remarque ne rend pas les choses plus faciles puisque la notion de Royaume ne fait plus partie de nos références habituelles, et personne, en dehors des milieux de croyants ne nous écoutera quand on parlera d’un Royaume, fut-il céleste. Ainsi avons-nous l’impression en utilisant le langage de la Bible de manier une langue codée, qui ne concerne que les chrétiens et dont seuls les initiés seraient sensés connaître la portée.

Ce qui me trouble c’est que pour les contemporains de Jésus la notion de Royaume correspondait à ce petit Royaume de Galilée, dont le souverain, un fils d’Hérode n’était pas populaire, c’est lui qui fit exécuter Jean Baptiste et qui visita Jésus à Jérusalem par curiosité lors de son arrestation. Quand au souvenir laissé par son père, Hérode le Grand, il était détestable. La notion de « royaume » renvoyait plus à une image redoutable qu’à un pays de délices. Pourtant, Jésus utilise justement cette expression de Royaume de Dieu pour désigner la quintessence de son message.

Ce message devient donc pour nous difficile à recevoir et à transmettre, puisque l’on ne sait plus très bien ce que signifient les notions qui le désignent. Doit-on alors se demander si le Christianisme n’est pas redevenu une religion secrète, comme il le fut à l’origine et dont il fallait connaître les subtilités du langage pour y participer? Malgré tout, nous nous accommodons fort bien de cette réalité. Est-ce normal car le message du Christ a une prétention universelle ? Il doit être reçu par tous les hommes, compris par eux et acceptable par tous.

Si le message chrétien concerne la planète toute entière, il n’est cependant pas facile à recevoir aujourd’hui. On faisait les mêmes reproches à Jésus. On se plaignait de ne pas le comprendre, et Jésus disait qu’il le faisait exprès, il disait volontiers que c’est à dessein que ses paraboles étaient incompréhensibles, il se mettait à la suite des grands prophètes à qui Dieu disait : «endurcis leurs oreilles afin qu’il n’entendent pas! » (Es 6 :10)

De tout temps les messages les plus subtiles de Dieu ont toujours eu du mal à se faire comprendre. Jérémie s’en plaignait et exprimait son amertume à Dieu! Jésus fut si mal compris qu’il en périt. Il avait voulu rendre l’accès de Dieu possible à tous et bien peu comprirent son intention, c’est pourquoi, ses contemporains après l’avoir condamné pour blasphème l’exécutèrent pour avoir offensé Dieu. Chose étrange, il semble que cela faisait partie du projet de Dieu. Il fallait qu’il meure, sera-t-il dit dans les Ecritures. Cette volonté de Dieu ainsi exprimée nous rend encore les choses plus difficiles à comprendre. En fait, on a éliminé Jésus non pas parce qu’il était incompréhensible, mais parce qu’on ne voulait pas comprendre la portée img046%2B%25282%2529de son discours.

Il est plus facile de dire qu’on ne comprend pas, plutôt que de changer sa vie pour mettre en œuvre ce que l’on a compris. Jésus a été rejeté à cause de l’aspect provoquant de son message qui mettait en cause les privilégiés de la religion aussi bien que les privilégiés de la vie civile en affirmant l’égalité de tous devant Dieu. Et pourtant, certains croyaient vraiment qu’il était dans l’erreur et qu’en le tuant on défendait la cause de Dieu.

Tout cela est quand même compliqué à comprendre. Nous n’y arriverons que si nous faisons un effort car Dieu réclame notre participation intellectuelle pour saisir ce qu’il veut nous dire, sans quoi nous ne pouvons pas formuler de pensée cohérente sur Dieu ou sur le sens du salut. Dieu ne nous prend pas pour des marionnettes, mais pour des êtres pensants. Or les humains, répugnent à l’effort en matière de foi. Ils ont toujours recherché des règles simples et contraignantes, à suivre à la lettre pour organiser leur vie afin de respecter la volonté de Dieu et d’attirer sur eux les faveurs du Seigneur. Mais Dieu n’entend pas les choses ainsi.

Dieu ne cherche pas, par le message qu’il confie à Jésus, à arracher quelques privilégiés au destin que leur humanité leur réserve. C’est cela que prêchent les religions, chacune à leur manière. Elles prétendent donner un enseignement simple pour obtenir l’immortalité. Mais Jésus lui, veut nous entraîner dans une autre direction. Il veut nous ramener à nous-mêmes pour que nous découvrions que le Royaume des cieux est au dedans de nous. Cette découverte doit fonctionner en nous comme si nous avions découvert un vrai trésor, c’est pourquoi Jésus a choisi le mot de Royaume pour exprimer l’accomplissement de son message. Ce mot est chargé de tous nos rêves et de tous nos fantasmes, et malgré tout il reste près de notre réalité quotidienne.

Jésus nous apprend à découvrir en nous les secrets de notre propre vie. C’est pourquoi il nous propose de travailler sur nous-mêmes. Il nous demande faire l’effort nécessaire pour découvrir qu’il nous est possible d’avoir une relation personnelle avec Dieu. L’Esprit que Jésus a soufflé sur ses apôtres et qu’il continue à souffler sur nous, nous permet de découvrir que la réalité de note foi est dans la découverte de notre vie intérieure en relation avec Dieu.

Il y a en nous des richesses tellement importantes qu’il est inutile d’en chercher d’autres ailleurs. De même que le laboureur qui découvre un trésor dans son champ, consacre tous ses biens à l’exploitation de son trésor qui devient le centre de ses activités, de même devons-nous nous émerveiller de ce que Dieu nous invite à découvrir en nous. Si Jésus utilise un mot obsolète, aussi bien pour ses contemporains que pour nous, pour désigner l’essentiel de son Evangile, c’est pour nous entraîner à réfléchir afin que nous fassions l’effort nécessaire qui nous fait passer de la religion à la foi. C’est ainsi que l’amour de Dieu prend place en nous.

L’amour de Dieu pour les hommes se manifeste dans le fait qu’il n’accepte aucune barrière entre lui et eux. Il considère les hommes, tous les hommes, comme ses intimes. Même si les événements qui se produisent ont pu entasser des monceaux d’obstacles entre lui et nous, il les écarte. Aucun événement aussi monstrueux soit-il, ne peut faire obstacle à la présence du Seigneur, même si les hommes tuent le fils de Dieu, Dieu leur maintiendra son amour et les entraînera malgré tout dans son Eternité
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Cette découverte ne se trouve pas dans les religions, elle se trouve dans l’exploration de notre vie intérieure. Elle repose sur la découverte que Rien dans notre vie ne peut faire obstacle à la bénédiction de Dieu pour nous. Cela est difficile à concevoir dans le contexte cartésien où nous vivons. Le Royaume nous fait toujours rêver de quelque chose d’inattendu, d’inaccessible et d’utopique. En fait, il nous entraîne à une réalité inimaginable: l’éternité est ouverte à tous sans réserve. L’amour de Dieu rend la chose possible. Comprenne qui le pourra ou qui le voudra : amen.

 Ce sermon est une reprise légèrement modifié de celui publié le 25 juillet 2008

lundi 16 juin 2014

Romains 8:26-27 - l'action du Saint Esprit Dimanche 20 juillet 2014



Romains 8 :

26 De même aussi l'Esprit vient au secours de notre faiblesse, car nous ne savons pas ce qu'il convient de demander dans nos prières. Mais l'Esprit lui-même intercède par des soupirs inexprimables ; 27 et celui qui sonde les cœurs sait à quoi tend l'Esprit : c'est selon Dieu qu'il intercède en faveur des saints.


Si Dieu abandonnait le monde à la responsabilité des humains et qu’il laissait à ceux-ci le soin d’en assurer le destin, il y a bien longtemps que l’espèce humaine se serait autodétruite tant l’esprit de domination qui règne dans le cœur des hommes aurait accomplit son œuvre au grand damne du reste des êtres vivants. L’esprit de domination qui habite les humains évoluant de proche en proche aurait eu raison de leur intelligence qui se serait avérée incapable de se protéger elle-même contre elle-même. Évidemment, il est impossible d’en apporter la preuve.

 Cependant  les plus anciens mythes  babyloniens connus (Gilgamesh), ainsi que plusieurs textes bibliques  laissent entendre que depuis que l’homme est en état de penser il a été confronté avec cette idée selon laquelle, il était  capable de provoquer l’anéantissement de l’humanité. Le récit du déluge, alors qu’un tel drame n’était pas encore envisageable, nous dit  qu’il s’en est fallu de peu  que l’espèce humaine disparaisse  par sa faute. Aujourd’hui hélas, une telle éventualité est devenue de l’ordre du possible.

 Pourtant cela  n’est pas dans l’ordre de ce que Dieu envisage pour l’humanité. Les récits parlant de création  suggèrent même le contraire, ils affirment  que Dieu aurait confié à l’homme la charge de gérer la planète et de permettre l’évolution harmonieuse de tout ce qui existe. De ces premières constatations, nous concluons que l’homme   est habité depuis son origine  par  une double tension. D’une part il exaspère Dieu par son comportement égoïste et insupportable, d’autre part il a l’intuition d'avoir un rôle à jouer dans l’évolution de tout ce qui vit.  A regarder les choses d’un peu près, l’équilibre entre ces deux tensions ne semble pas respecté aujourd’hui et le fléau de la balance parait pencher dangereusement dans le sens où  il pourrait dramatiquement basculer.

Les espèces vivantes, nous disent les professionnels,   sont bel et bien menacées et les hommes avec elles. Pourtant on peut se demander comment  il se fait que jadis, alors que rien ne semblait  vraiment mettre en danger l’équilibre de la planète, Dieu a mit au cœur des écrivains sacrés  l’idée que l’espèce humaine avait reçu de lui mission de sauvegarder tout ce qui vit  et que  l’humanité pourrait être mise en danger  à cause du mauvais comportement  des humains ?  Le dilemme était déjà  inscrit dans les gènes de l’homme.  C’est comme si, depuis l’origine de toute chose, Dieu avait en lui-même l’intuition que la création souffrirait de l’homme dans son évolution. Pour que l’évolution  s’accomplisse heureusement, il fallait que l’homme lui-même, prenne conscience du danger  qu’il portait  en lui pour la collectivité des vivants.

L’esprit divin était déjà à l’œuvre. Aussi loin que l’on puisse remonter dans l’histoire de l’humanité,   les textes nous  rapportent ce projet divin de contrecarrer l’action néfaste des hommes sur leur semblables  et de se  servir de leur intelligence  pour permettre leur épanouissement en dépit du penchant  des plus puissants  à asservir  les plus   faibles pour les mettre à leur service et de courir ainsi le risque de leur disparition. (Controverse de Valladolid)


Dieu a donc  décidé de ne pas laisser les hommes seuls face à leur destin. Il leur prodigue depuis toujours les effets  bénéfiques de son esprit qui fonctionne sur eux comme s’ils étaient équipés de capteurs qui leur permettraient de percevoir la volonté de Dieu et de la mettre à exécution. Mais bien peu d’humains sont capables d’entrer dans ce fonctionnement. Peu d’entre eux  acceptent de recevoir les messages de Dieu et peu nombreux parmi ceux qui les perçoivent se sentent concernés et encore moins nombreux sont ceux  qui  se sentent capables de les mettre en pratique. Au cas où aucun homme pourrait porter ce poids que se passerait-il ?

 Le récit de Noé nous dit que malgré les réticences généralisées des hommes, il s’est quand même trouvé un être  humain, dans la multitude de ceux qui habitent la terre, pour être capable de percevoir le message divin et de mettre tout en œuvre pour sauver l’humanité.  Il  nous est dit ailleurs que même lorsque le message de Dieu est correctement  perçu par l’ultime  représentant de l’humanité, celui-ci manque  parfois de cœur au dernier moment. C’est alors que  Dieu, à force de patience cherche à le convaincre  afin qu’il court le risque.  Ce fut le cas de Jonas qui nous montra que la patience de Dieu était plus active en l’homme que les forces contraires.

Dieu ne cesse d’envoyer son esprit sur les hommes, pour que  parmi  ces êtres munis d’intelligence et de capacité de réflexion  l’un d’entre eux soit toujours capable de mettre ses messages en pratique et d’en devenir les instruments audacieux. Certes, chacun est libre d’écouter cette voix qui vibre en lui, il  est libre de refuser de l’entendre, mais Dieu dans sa patience aura toujours assez de relais pour passer ses messages.

 En fin de parcours,  ceux qui sont sensibles à l’inspiration de l’esprit  trouvent en Jésus  celui qui les confortent dans les messages qu’ils reçoivent de Dieu. Il se tient sur leur chemin.  Il devient leur compagnon de route. Il les  saisit par la main et leur confirme que la bonne voie sur laquelle Dieu les oriente est toujours celle qui invite les hommes à prendre les autres  en charge.

L’Apôtre Paul qui nous inspire ces réflexions a bien compris que l’homme qui se croit fort, reste un être vulnérable s’il ne laisse pas l’esprit de Dieu se poser sur lui et faire son œuvre en  lui. L’Esprit nous fait prendre conscience de notre nature humaine.  Nous savons que pour nous protéger dans notre faiblesse des dangers que la nature  met sur notre chemin, nous n’avons  qu’un seul recours, celui de notre inventivité. Notre propre histoire personnelle nous montre que chacun est capable de prodiges pour se sortir de situations parfois bien difficiles.


Mais l’histoire nous dit aussi que nous ne sommes pas protégés pour autant contre nous-mêmes, nous sommes capables de détourner à notre seul profit les bienfaits que nous procure notre cerveau génial et  nous permettre d’exploiter les autres et d’en tirer avantage.

L’Esprit qui souffle les souhaits de Dieu sur  nous tous,  a soufflé avant nous sur Jésus  qui nous a révélé les bienfaits du partage. C’est ainsi que le souffle de l’esprit, appuyé sur l’enseignement de Jésus nous révèle le mystère de notre destin qui consiste  à mettre au profit de tous   ce que Dieu donne à chacun.

Arrivés à ce constat nous entendons  Paul à nouveau nous parler. Il nous apprend que l’esprit ne souffle pas à sens unique car c’est lui qui inspire nos prières.  Ayant soufflé sur nous, il retourne à Dieu chargé du désir de lui plaire qu’il nous a inspiré. Ne croyez donc pas  que nos prières soient le produit de notre  invention personnelle, elles expriment   seulement notre acquiescement  au désir de Dieu. Par elles, nous    disons  amen à  ce que l’esprit nous a donné de comprendre. Elles sont  l’expression  de notre adhésion à ce que Dieu nous a demandé. L’apôtre continue en nous disant que nos mots sont inutiles, car Dieu, bien au-delà des mots,   comprend que nos soupirs expriment sans même le dire notre adhésion à son désir de participer à l’évolution de l’humanité vers le meilleur de ce à quoi elle est destinée par le créateur.




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Matthieu 14:22-33 Jésus marche sur les eaux dimanche 10 aout 2014





.Matthieu 14 :22-33

 22 Ensuite, il obligea les disciples à monter dans le bateau et à le précéder sur l’autre rive, pendant qu’il renverrait les foules. 23 Après avoir renvoyé les foules, il monta sur la montagne pour prier à l’écart ; le soir venu, il était encore là, seul.

 24 Le bateau était déjà à plusieurs stades de la terre, malmené par les vagues ; car le vent était contraire. 25 A la quatrième veille de la nuit, il vint vers eux en marchant sur la mer. 26 Quand les disciples le virent marcher sur la mer, ils furent troublés et dirent : C’est un fantôme ! Et, dans leur crainte, ils poussèrent des cris. 27 Jésus leur dit aussitôt : Courage ! C’est moi, n’ayez pas peur ! 28 Pierre lui répondit : Si c’est toi, ordonne-moi de venir vers toi sur les eaux. 29— Viens ! dit-il. Pierre descendit du bateau, marcha sur les eaux et vint vers Jésus. 30 Mais en voyant que le vent était fort, il eut peur, et, comme il commençait à couler, il s’écria : Seigneur, sauve-moi ! 31 Aussitôt Jésus tendit la main, le saisit et lui dit : Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? 32 Ils montèrent dans le bateau, et le vent tomba. 33 Ceux qui étaient dans le bateau se prosternèrent devant lui et dirent : Tu es vraiment Fils de Dieu !

Le jour ne s’est pas encore levé, mais déjà pointe l’aurore. Les premiers rayons du soleil vont prendre encore beaucoup de temps pour se manifester, mais on devine déjà les lueurs de l’aube annonçant un jour nouveau. Les terreurs de la nuit sont en train de s’estomper et quelque chose de rassurant repousse les angoisses nocturnes. C’est sur cette impression où l’espérance commence à s’installer que se profile à l’horizon la silhouette du Seigneur, encore indistincte et nimbée dans la brume. Le Seigneur vient à la rencontre de ceux qui désespéraient d’un prochain secours. Est-ce lui ou est-ce une illusion ? Réalité ou fantôme ? Déjà on se met à espérer.

Les amis de Jésus ont embarqués de nuit sur le lac agité, ils sont poussés par un vent contraire qui soulève les vagues contre leur frêle esquif. Ils ont la peur au ventre, amplifié par la nuit sombre et le bruit des flots. Est-ce l’histoire d’une nuit unique passée sur le lac par 12 hommes en détresse, ou est-ce l’histoire mille fois répétée de tant de drames traversés dans notre vie d’hommes? Peu importe. En tout cas nous ne perdrons pas de vue le fait que cette histoire est avant tout, celle de tous ces gens qui se sentent menacés par des événements qu’ils ne maîtrisent plus. Ils éprouvent cette peur qu’inspire la maladie, la guerre, la pauvreté, l’indifférence des autres. L’expérience d’une fois, racontée ici, devient la règle pour toutes les autres fois. C’est pourquoi chacun lira dans ce récit celui de ses propres détresses.

La leçon à retenir est que le Seigneur vient, il est toujours en train de venir et de chercher à monter sur notre embarcation, même si nous ne le reconnaissons pas et que son visage se confond avec celui de tous les fantômes qui font illusion. Il vient pour prendre en charge nos craintes. Il foule au pied nos terreurs, il marche sur nos angoisses comme il le fait ici en se déplaçant tout à son aise sur des flots hostiles. Il domine ainsi les tempêtes qui nous terrorisent. Le miracle de sa présence est une réalité dans nos vies, mais nous ne savons pas toujours le voir.

Quand nos regards se tournent vers lui, nous le voyons pas, toujours, nous ne percevons pas forcément sa présence, si bien que nous ne sommes pas vraiment rassurés. Nous ne ressentons que notre propre douleur, nous ne considérons que nos angoisses. Nous ne voyons pas d’issue à notre détresse. Nous ne voyons que la réalité immédiate de ce qui nous tourmente et les difficultés qui nous assaillent en cascade incessante. Bien audacieux alors sera celui qui saura discerner l’action du Seigneur et enseigner aux autres à le faire. On doute même que le Seigneur puisse faire quelque chose quand tout se dérobe sous nos pas. 

Il est aisé au bien portant de dire au malade que sa guérison est pour bientôt. Il est facile de lui mentir en lui disant qu’il a bonne mine. Il n’en croit rien. Il est également audacieux de dire à celui dont les épreuves se succèdent que tous les problèmes vont désormais se résoudre et que le Seigneur prend tout en charge. La vague déferlante de nos soucis nous submerge. Elle ne nous laisse pas indemnes quand elle éclate et nous précipite sur les galets de la plage. La voix du Seigneur, même si elle retentit à nos oreilles ne nous libère pas de tout ce qui nous tourmente et ne nous délivre pas de tous les mauvais pas où nous sommes tombés.

Pourtant, le Seigneur n’est pas absent de notre drame, c’est l’aventure de Pierre qui va nous aider à y voir plus clair et nous mettre sur le chemin de la bonne réponse.
Dans ce récit, Pierre est comme les autres, il a peur. Comme les autres il doute, et il n’est pas sûr que ce soit le Seigneur qui vient vers eux dans l’aube qui pointe, mais lui seul, Pierre, se permet de mettre le Seigneur au défi.
- « Si c’est toi fais que je marche sur l’eau »
- « Viens »

Il vient et il boit la tasse. Il boit la tasse au point de se mettre en danger de mort alors que jusqu’à maintenant il était sauf. Il a voulu mettre son Seigneur à l’épreuve de sa foi déficiente, sa petite foi de croyant pas encore éprouvée. Il ne croit pas encore au miracle, mais il veut que le Seigneur fasse un prodige, un tour de passe-passe qui dérogerait aux lois de la nature. Il veut que le Seigneur fasse quelque chose d’inutile, mais suffisamment spectaculaire pour conforter sa foi défaillante. Il veut que le Seigneur déroge aux lois de la nature pour lui plaire, et ça ne marche pas.

- Mais qui crois-tu être Pierre pour que Dieu, par la main de Jésus contredise
ses propres lois, pour toi, pour toi tout seul ?

Nous en sommes tous là. Dans les moments tels que ceux qui sont ici évoqués, nous aimerions que le miracle souhaité se transforme en prodige. Nous aimerions que l’argent qui nous manque s’inscrive tout à coup sur notre compte en banque comme un gain subit à la loterie ou une dette que l’on ignorait et qui se trouverait remboursée sans prévenir. Plus sérieusement, nous aimerions que la maladie, jusqu’ici incurable, disparaisse sans laisser de traces. C’est cela que nous attendons de Dieu, mais ces occasions là, quand elles se produisent sont rares. Je ne dis pas qu’elles ne se produisent pas et qu’elles ne sont pas le fait de l’intervention de Dieu ! Qui serais-je pour en nier la possibilité ? Mais l’expérience nous apprend que malgré la foi immense de millions d’hommes et de femmes ce n’est pas la réponse que Dieu choisit habituellement pour manifester sa présence au monde.

Revenons à Pierre si vous le voulez bien. Quand il était dans la barque, il partageait la même angoisse que ses amis et il n’était pas plus en danger qu’eux, mais il se croyait plus capable qu’eux de contraindre le Seigneur à manifester sa puissance divine. Il croit qu’il peut entraîner son Seigneur à le suivre dans ses voies et à accomplir ses souhaits comme il le désire. Il croit que le Seigneur, par affection pour lui peut se mettre au service de son manque de foi.

Ce n’est pas le cas, le prodige ne se produit pas. Pourtant, si Pierre échappe à la noyade, c’est que le Seigneur veille. Pierre s’en sortira, mais il s’en sortira tout mouillé. C’est dire que l’expérience ne le laissera pas indemne. Il n’a pas été abandonné, mais l’intervention divine n’a pas été celle qu’il avait souhaitée, sa vie a été préservée, non pas par un prodige, mais grâce à la poigne solide de Jésus. Sa vie a été préservée et il en a fait l’expérience au prix d’une grande désillusion qu’il aurait pu éviter.

Pierre avait confondu prodige et miracle. Le souhait du prodige, nous l’avons vu, conduit à un échec et à la désillusion. Le miracle, par contre, porte en lui la certitude que notre vie toute entière est dans les mains de Dieu et que sa présence en nous est toujours bien réelle, même quand elle ne se sent pas. Cette présence provoque en nous l’espérance, et l’espérance fonctionne en nous comme un merveilleux moteur qui nous permet de réagir avec sagesse sous l’inspiration de l’Esprit saint.

L’espérance nous pousse à croire qu’aucune issue n’est définitivement bouchée, qu’aucune porte n’est fermée à clé, et que la mort, même si elle semble devoir l’emporter n’aura jamais le dernier mot.  Dans les moments où nous semblons perdre le sens de la vie, quand les épreuves ou l’angoisse sont trop fortes, il n’est pas facile de se cramponner à la foi et de laisser avec confiance l’espérance guider nos actions. Malgré tout, il nous faut chercher à percevoir la voix de Dieu qui nous dit : « tiens bon, ne lâche pas ». C’est pour cela que le texte que nous venons de méditer nous dit que l’intervention de Jésus se fait à la quatrième veille au moment où le jour va pointer, car la présence de Jésus en nous, c’est toujours comme un éclairage nouveau qui s’installe dans notre vie.

A chaque instant de notre existence, quand nous appelons le Seigneur, c’est comme si le jour qu’on ne voit pas encore commençait à se lever. Le Seigneur vient, défiant ce qui nous fait peur. Est-ce une illusion ? Aucune réponse affirmative, car c’est cela la foi. La foi nous dit dans quel sens il faut regarder, et cela c’est déjà le début du miracle.

illustrations Laurenzo Veneziano 1370