samedi 27 juin 2009

Comment rencontrer ce Dieu qui se cache? Marc 6/30-34 dimanche 19 juillet


30 Rassemblés auprès de Jésus, les apôtres lui racontèrent tout ce qu'ils avaient fait et tout ce qu'ils avaient enseigné. 31 Il leur dit : Venez à l'écart, dans un lieu désert, et reposez-vous un peu. Car beaucoup venaient et repartaient, et ils n'avaient pas même le temps de manger.
32 Ils partirent donc dans le bateau pour aller à l'écart, dans un lieu désert. 33 Beaucoup les virent s'en aller et les reconnurent ; de toutes les villes, à pied, on accourut et on les devança.
34 Quand il descendit du bateau, il vit une grande foule ; il en fut ému, parce qu'ils étaient comme des moutons qui n'ont pas de berger ; et il se mit à leur enseigner quantité de choses.

A peine quelques générations en arrière, et Dieu était encore très présent dans ce monde, à tel point qu’il était difficile de ne pas croire en lui. C’est lui qui tenait les rennes du pouvoir. C’est sous son autorité qu’étaient placés les rois et les reines à qui le sacre conférait le droit divin. Dieu, omniprésent avait un clergé nombreux et dévoué à son service, et ses plus fidèles serviteurs ont amassé des fortunes en son nom pour lui ériger des basiliques et des sanctuaires qui font encore notre fierté nationale. Ils ont aussi acquis à sa foi les habitants du nouveau monde que l’on convertissait de force pour sauver leur âme.

Depuis peu l’étoile de Dieu a pali sous les coups conjugués des philosophes et des découvertes de la science. Les révolutions lui ont contesté tout pouvoir sur les dirigeants et Dieu s’est trouvé relégué dans les sphères privées de la culture qui a fait de la notion même de Dieu une idée intéressante parmi tant d’autres, mais rien d’autre.

Nous sommes aujourd’hui dans un monde laïc qui autorise tous les cultes et n’en reconnaît aucun, si bien que la croyance en Dieu est, elle aussi devenue, plus aléatoire. Dieu a perdu de sa superbe et les cathédrales qui lui furent érigées jadis rassemblent plus les foules pour écouter des concerts que pour la célébration de la divine liturgie. Et pourtant, Dieu n’y a rien perdu.

Jadis l’omniprésence de Dieu servait surtout à manifester la gloire des humains, car ce sont les femmes et les hommes que l’on glorifiait quand on lui rendait hommage. Les uniformes chatoyants et les chasubles cousues de fils d’or que l’on portait dans les processions n’avaient pour seul but que de donner encore plus d’éclats aux humains qui les portaient.

Les musiques qui rythmaient les grandes messes célébrées à la gloire de Dieu ne servaient qu’à rendre plus célèbres les compositeurs qui les écrivaient et les musiciens qui les célébraient n’en déplaise à Jean Sébastien Bach, le protestant, ou à Mozart, le catholique. La beauté des œuvres destinées à louanger la grandeur du Seigneur se limitait le plus souvent à charmer les oreilles de ceux qui les écoutaient.

Mais Dieu lui-même, que les hommes cachait derrière tous ses artifices y trouvait-il son compte ? Qui était-il en vérité ? Quelle théologie se dissimulait derrière cette gloire si apparente ? Elle donnait lieu à des rivalités religieuses qui parfois ont débouché sur des guerres et des persécutions. Elles étaient plus liées à des soucis d’influence politique des gens au pouvoir qu’à des approfondissements de la fo en Dieu, sans quoi le sang n’aurait jamais coulé.

Plutôt que de cacher leur vanité derrière Dieu, les humains préfèrent aujourd’hui s’affronter à visage découvert, c’est plus honorable pour l’homme, mais c’est catastrophique pour Dieu. Il semble avoir été complètement oublié et a été assigné à la discrétion sous peine de disparition. Ce rôle lui convient beaucoup mieux cependant, car il en sort grandi. Il n’est plus le faire valoir des humains, et ceux qui le cherchent vraiment, le cherchent pour édifier leur âme et non pour se glorifier eux-mêmes. Ce Dieu qui semble avoir été le grand perdant dans cette affaire est aujourd’hui celui qui se fait désirer, et c’est lui que les humains cherchent à rencontrer.

Ce sont les hommes qui aujourd’hui sont à la recherche de Dieu. Ils savent qu’ils ne le trouveront pas dans les grandes solennités du moment, c’est pourquoi ils espèrent le trouver dans l’intimité de leur cœur, au détour de leurs prières ou dans le silence de leurs méditations. Ils cherchent aussi des signes plus évidents de sa présence dans les actions généreuses que peuvent entreprendre les hommes et les femmes de ce temps. Ils aspirent à voir les croyants donner par leurs comportements des signes évidents de la présence de Dieu dans leurs rangs. Certains ont le plaisir de voir leurs espérances comblées et ils sont désormais persuadés que Dieu agit par les mains des hommes.

Il est temps maintenant de reprendre à notre compte ce fragment d’Evangile qui est à l’origine de notre méditation et qui alimente notre perplexité. Il nous met en présence des apôtres qui sont heureux d’avoir accompli la tâche qui leur avait été assignée. Rassemblés autour de Jésus pour se ressourcer, ils se sentent mis par lui à l’écart. Il ne se passe rien de ce qu’ils espéraient. Ont-il bien ou mal agi, ils ne le savent pas ? Ils espéraient que le maître leur manifesterait un intérêt appuyé, mais rien ! Rien qui soit assez significatif pour qu’ils sachent s’il est satisfait. Jésus agissait pour eux au nom de Dieu, et voilà qu’à cet instant Dieu était absent. Amère désillusion.

Nous souffrons tous dans ce monde de l’absence de Dieu. Jadis quand on avait l’illusion qu’il était présent dans le monde, les hommes pouvaient penser, que trop occupé par le souci des pauvres, Dieu n’avait pas le temps de s’occuper des simples croyants sans histoire. Aujourd’hui, alors qu’il nous est présenté comme un Dieu personnel qui se révèle dans notre intimité, nous avons carrément l’impression qu’il est définitivement absent. Nous pouvons passer des vies entières sans déceler en nous des signes de sa présence. Il nous arrive, ô combien de fois, de sortir du temple comme nous y sommes entrés en considérant que si Dieu s’y est manifesté, c’est auprès des autres qu’il l’a fait et si Dieu a parlé, ce sont les autres qui l’ont entendu.

Comment alors savoir si Dieu est présent dans notre vie, comment l’entendre s’il nous parle vraiment ? Jadis, une prière de l’Eglise Réformée disait : « si tu appelles Dieu et qu’il n’entend pas , appelle plus fort encore ». La parabole de la veuve importune nous rappelle aussi que Dieu n’est pas sourd mais que nous devons être persévérants dans la prière (Luc 18/3).

Pourtant le texte de ce jour semble nous indiquer une autre voie. Nous sommes mis en présence des apôtres qui se reposent à distance et qui regardent ce qui se passe.
Jésus parle d’une manière intarissable et rien ne semble devoir l’arrêter, pas même le temps qui tourne et la faim qui tenaille. Ils ont l’impression que tout cela va mal finir et que si Jésus se propose d’être le bon berger de cette foule, il risque, dans quelques instant d’être perçu comme le mauvais berger. Leur sollicitation prend alors la forme du reproche, comme si Jésus ne savait pas apprécier la situation dans l’instant. De même, quand le péril menace, nous sommes enclins à reprocher à Dieu de ne pas se manifester. Nous le rendons responsables des troubles du monde, ou plus exactement nous avons l’impression qu’il ne s’en émeut pas. Malgré notre foi, nous avons l’impression, encore une fois, d’être dans un monde sans Dieu.

La réponse de Jésus tombe comme un couperet : « donnez-leur vous-mêmes à manger !
- Ont-ils bien entendu ? Ils n’ont pas d’argent, pas de provisions, ils ne sont pas disponibles, ils ne peuvent pas entendre, ou alors ils ne veulent pas entendre. La réponse à notre question est là : Dieu parle, mais nous ne savons pas entendre, ou nous ne voulons pas entendre.

La présence de Dieu parmi nous ou dans le monde est liée à notre manière d’entendre Dieu et de le comprendre. Dieu a des projets, il souhaite mener à bien toutes sortes d’entreprises qui seraient révélatrices de sa présence ici-bas, mais il a besoin que nous l’entendions formuler ses projets, car c’est par nos mains et notre bonne volonté qu’il les réalisera. Bien souvent quand nous nous adressons à lui, nous agissons comme si nous criions très fort en mobilisant le monde entier, et en même temps que nous nous bouchions les oreilles pour ne pas entendre.

C’est cela notre monde ! Un monde qui prétend chercher Dieu, mais qui redoute de l’entendre. Jadis, la beauté des solennités pour honorer Dieu cachait Dieu aux regards des hommes, la beauté des musiques qui le célébraient rendait sourds à sa voix ceux qui les écoutaient et aujourd’hui, nous éprouvons un certain confort intellectuel en nous cachant derrière la laïcité pour ne pas voir et entendre ce que Dieu a à nous dire.

Souvenez-vous alors de ce conseil de Jésus : « si tu veux entendre Dieu, enferme-toi dans ta chambre… et écoute ce que Dieu te dis, écoute ! » (Mat 6/6) Même si c’est apparemment impossible à réaliser, Dieu te demande d’écouter, et d’entendre. Ensuite il te demande d’entreprendre. Il se réserve de faire le miracle nécessaire pour que l’entreprise réussisse. Mais quand Dieu parle, il t’engage toujours. Tant que nous n’aurons pas compris cela, nous resterons sourds à sa voix.

mercredi 24 juin 2009

La recherche du bonheur: Marc 6/7b-13 pour le 12 juillet 2009



Marc 6/7-13
7 Il appela ses douze disciples et se mit à les envoyer deux par deux. Il leur donna le pouvoir de soumettre les esprits mauvais 8et leur fit ces recommandations : « Ne prenez rien avec vous pour le voyage, sauf un bâton ; ne prenez pas de pain, ni de sac, ni d'argent dans votre poche. 9 Mettez des sandales, mais n'emportez pas deux chemises. »
10 Il leur dit encore : « Quand vous arriverez quelque part, restez dans la maison où l'on vous invitera jusqu'au moment où vous quitterez l'endroit. 11 Si les habitants d'une localité refusent de vous accueillir ou de vous écouter, partez de là et secouez la poussière de vos pieds : ce sera un avertissement pour eux. » 12 Les disciples s'en allèrent donc proclamer à tous qu'il fallait changer de comportement. 13 Ils chassaient beaucoup d'esprits mauvais et guérissaient de nombreux malades après leur avoir versé quelques gouttes d'huile sur la tête.


Les bourgades de Galilée n’ont rien à voir avec les banlieues modernes et leurs venelles ne ressemblent pas aux grandes avenues de nos cités. Les quelques maisons qui se serrent autour d’une place poussiéreuse, n’ont rien à voir avec les cités pavillonnaires qui s’étendent à l’infini, ni avec les tours des HLM lancées à la conquête du ciel afin de mieux contenir les foules, toujours plus nombreuses qui s’y entassent. Dans le paysage qu’offrent nos villes d’aujourd’hui, on a du mal à imaginer la scène qui nous a été décrite dans ce texte. Mais avec un petit effort d’imagination nous arriverons quand même à évoquer une petite place inondée de soleil où dorment quelques chiens, avec sans doute un âne attaché devant la porte d’une masure. Les westerns spaghetti abondent en évocations semblables. A l’intérieur de chaque demeure, on peut encore imaginer des gens qui attendent.

Dans nos cités du vingt et unième siècle, il y a aussi des gens qui attendent. Du haut de leurs immeubles ils regardent les avenues, qui ne poudroient ni ne verdoient, mais où rien ne se passe de significatif, si non le trafic incessant des voitures et des motos qui animent l’immensité de la ville qui s’étend à leurs pieds.

Jadis les gens attendaient, et rien ne venait. Ils attendent toujours aujourd’hui et rien ne vient. L’espèce humaine est en perpétuelle attente. Elle est en attente de nouveauté. Elle voudrait voir se réaliser ses rêves, mais sait-elle vraiment à quoi elle rêve ? Les hommes aspirent au bonheur, mais qu’est-ce que le bonheur ? Il peut prendre la forme d’un bol de riz que le moine bouddhiste mendie ou que l’affamé reçoit d’une main charitable. Il peut aussi se réaliser dans l’achat d’une somptueuse voiture pour celui qui en possède déjà d’autres.

Le bonheur se trouve dans la réalisation de ce qu’on espère. Mais plus on approche du but tellement souhaité, plus il s’éloigne car quand on a obtenu ce qu’on espérait, on se met à espérer davantage.

Et Dieu me direz-vous n’est-il pas la source du bonheur ? N’est-il pas capable de remplir par sa présence tous les manques de notre vie ? Certes, Dieu fait partie, comme le reste de ce que l’on espère, sans que cela se réalise vraiment. Il nous propose un paradis qui ne nous satisfait pas, car il ne deviendra réel que beaucoup plus tard et comme tout le monde, nous sommes impatients. Pour le temps présent nous avons l’impression qu’il se contente de faire l’apologie du renoncement, il préconise la pauvreté et ne trouve d’intérêt que pour les autres. Pensez-vous vraiment que cela pourrait nous apporter une dose de bonheur ?

Pourtant les pèlerins envoyés deux par deux par Jésus à la rencontre des habitants des villages de Galilée n’avaient pas d’autre message à délivrer. Ils n’avaient pas d’argent, pas de nourriture, pas de sac, ils n’avaient qu’une paire de sandales et un bâton pour la marche. L’Evangile de Luc en rapportant la même histoire leur a enlevé les sandales et le bâton. Dans l’état de pauvreté maximum, à l’image des moines bouddhistes mendiant leur bol de riz évoqués tout à l’heure, nos amis étaient bien mal équipés pour partir à la conquête du monde et remplir d’espérance ceux qui n’en avaient pas. Et pourtant, pour qui connaît la suite, leur aventure a eu du succès. Alors pourquoi ne marcherait-elle pas encore de nos jours?

Dans les masures de Galilée où les familles se rassemblaient pour se protéger de la chaleur après une rude journée de travail dans les champs, nos voyageurs étaient généralement bien accueillis, les malades étaient guéris, les démons étaient chassés, l’attente des habitants était comblée. Qui oserait le croire ? On a du mal à s’émerveiller devant une telle histoire. En plus on ne nous dit pas ce qui se passait au cours de leur rencontre. De quoi les deux visiteurs pouvaient-ils parler pour recevoir en échange le gîte et le couvert ? En tout cas ils n’avaient rien de merveilleux à leur offrir puisque leurs poches étaient vides. Et pourtant cette entreprise a marché. Il n’aura pas fallu bien longtemps pour qu’en quelques générations le monde entier soit transformé par le message qu’ils leur délivraient.

Surprise, c’est de repentance qu’ils leur parlaient.

La repentance, voilà un mot que l’on n’aime pas. Rien que d’entendre ce mot, on a envie de ne plus écouter, de se boucher les oreilles de ne plus prêter aucune attention à celui qui parle. C’est un mot qu’exècrent les adolescents car il est habité d’une connotation religieuse qu’ils récusent par avance. Ce mot appartient aussi au langage de la culpabilité et les met tout de suite en situation d’infériorité par rapport à des adultes qui se présentent à eux comme s’ils avaient la science infuse. Ce mot véhicule l’idée que nous sommes responsables de nos échecs.

Il est donc difficile de continuer cette réflexion si nous n’apportons pas un correctif à ce mot dont l’emploi est récusé d’avance. Qu’on me fasse cependant la grâce de continuer à suivre mon propos, ne serait-ce que quelques secondes. Il faut savoir que ce mot, nous est parvenu dans une autre langue que la nôtre, non pas seulement dans la langue grecque du Nouveau Testament comme se plaisent à le préciser les pasteurs, mais ce mot vient de la langue du cœur, la langue du cœur de Dieu. C’est un mot qui ne peut être compris que si c’est Dieu qui lui donne du sen, un mot qui résonne en nous comme si c’était Dieu qui l’avait prononcé. La voix de Dieu ne s’entend pas avec nos oreilles mais avec notre être intérieur. Dieu s’adresse à notre cœur pour nous faire entendre les choses ineffables dont lui seul a le secret.

Il ne s’agit donc pas de faire l’inventaire de toutes les mauvaises actions que nous avons commises, mais de laisser Dieu nous dire ce que nous ne savons pas. Nous ne savons pas que la présence de l’esprit de Dieu en nous peut changer notre regard sur les hommes et sur le monde. Cela vaut sans doute le coup de le laisser faire.

Si nous portons un regard attentif sur notre existence, en caricaturant les choses nous constaterons que notre vie ressemble à une course effrénée vers la mort. Mais avant d’y arriver nous espérons remplir notre vie de toutes les satisfactions possibles. Nous voulons faire notre plein de savoir, de sciences, de richesses, d’amour et de toutes sortes de plaisirs. Nous voulons tout cela immédiatement, et nous savons que si nous y arrivions, ce ne serait encore pas assez.

Alors, suggère Dieu, « regarde les choses autrement ». Ta vie, selon lui n’est pas prévue pour se terminer à la fin de ton existence. Ce qui doit te satisfaire, ce n’est pas ce que tu espères acquérir, mais ce que Dieu te donne. Ne cours donc pas sur les chemins du monde comme un sportif en quête de médaille, mais prends le temps de t’arrêter. Prends le temps d’écouter Dieu qui te parle. Il peut être bavard quand on lui en laisse le temps. Il n’est pas en exil dans un univers lointain et inaccessible. Il est à portée de voix, au fond de ton cœur.

Apparemment il ne changera pas ta vie. Le miracle tant espéré qui t’apportera la fortune ne se produira sans doute pas de la façon que tu espères. Mais Dieu est capable de mettre assez de force en toi pour que tu changes ta manière de voir les choses. A partir de là tout devient possible. Celui qui accepte de faire cette démarche ne le regrettera pas. Sa nature profonde sera transformée et il verra le monde sous un autre jour, comme le jour de la création où Dieu fit toute chose nouvelle. En portant ce nouveau regard que lui donne Dieu sur sa propre existence, il découvrira que tout ce qu’il entreprendra, prendra la forme d’une guérison. Les démons de la haine, de la jalousie et de l’angoisse s’enfuiront, et il deviendra libre d’entreprendre.

Jésus a pris sur lui de défier les forces du monde qui interdisaient de croire que Dieu pouvait venir dans l’intimité de chacun sans accomplir aucun rite particulier. Il a accepté qu’on le tue pour que nous puissions en vivre.

Ceux que Jésus a envoyés continuent à sillonner le monde, ils ne parcourent pas seulement les chemins poussiéreux de Galilée oubliés par l’histoire, mais ils hantent nos cités, et quand leur message sera entendu, le monde changera. Si leur message était entendu, le monde changerait, mais leur message est entendu et le monde est en train de changer.

jeudi 18 juin 2009

Quel est le prochain vers lequel doivent tendre tous nos efforts : Marc 6:1-6 dimanche 5 juillet 2009

N'est-il pas le fils du charpentier?
Marc 6/1-6

1 Parti de là, il vient dans son pays, et ses disciples le suivent. 2 Quand le sabbat fut venu, il se mit à enseigner dans la synagogue. Une multitude d'auditeurs, ébahis, se demandaient : D'où cela lui vient-il ? Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée ? Et comment de tels miracles se font-ils par ses mains ? 3 N'est-ce pas le charpentier, le fils de Marie, le frère de Jacques, de José, de Judas et de Simon ? Ses sœurs ne sont-elles pas ici, parmi nous ? Il était pour eux une cause de chute. 4 Jésus leur disait : On ne refuse pas d'honorer un prophète, sinon dans son pays, parmi les gens de sa parenté et dans sa maison. 5 Il ne pouvait faire là aucun miracle, sinon qu'il guérit quelques malades en leur
imposant les mains. 6 Il s'étonnait de leur manque defoi.







Il n’est pas rare que nous soyons provoqués dans notre foi par les problèmes de la vie quotidienne et en particulier par les dissensions qui perturbent les relations avec nos proches. Nous espérons que l’Evangile nous donnera quelques suggestions pour apaiser les tensions. Pourtant, ici l’expérience de Jésus va nous apparaître décevante. Mais elle va cependant nous aider à définir les priorités.

Nous savons, mieux que personnes que parmi nos intimes certains d’entre eux utilisent les liens qui nous unissent à eux pour abuser de la situation. Nous cherchons des moyens élégants pour nous dérober, mais rien n’y fait, d’autant plus que notre lecture habituelle de l’Evangile nous invite à nous laisser gruger. « Si on t’emprunte ton manteau, donne aussi ta chemise…, si on te contraint à faire un kilomètre, fais en deux, si on te frappe sur une joue, offre l’autre … » Plus ces personnes nous sont proches, plus elles cherchent à tirer profit de la relation qui nous unit à elles.

Notre pratique religieuse en rajoute encore une couche. Si nous refusons de faire un effort pour pardonner à l’autre ou si nous repoussons notre frère, nous sentons le regard réprobateur du Christ peser sur nous et nous nous sentons mal dans notre foi. Le croyant qui fait la sourde oreille aux sollicitations de ses proches se verra même taxé de mauvais croyant par ceux dont il se détourne et verra sa foi tournée en dérision. « A quoi lui sert-il de croire en Dieu, s’il n’est pas meilleur que les autres » dira-t-on, car les donneurs de leçon en matière de foi sont bien souvent ceux qui pratiquent le moins.

Dans le texte qui nous est proposé aujourd’hui, nous découvrons que Jésus est aussi confronté à ce genre de situation. Il tourne les talons devant ses solliciteurs, parce que l’intérêt de l’Evangile est ailleurs. Ceux qui cherchent à capitaliser les avantages, même les avantages de Dieu ne sont pas dans la ligne de son évangile. C’est une règle qu’il appliquera même à sa propre famille : « qui est mon frère ou qui est ma mère si non ceux qui fait la volonté de mon Père ?… » dira-t-il. Mais il ne nous est pas toujours possible d’en faire autant. Car nos solliciteurs ont vite fait de nous faire un faux procès en nous enfermant dans nos contradictions.

Avec ce court récit, nous plongeons au plus profond de la nature humaine. Les bonnes relations entre les hommes, voire même entre frères ne semblent avoir de valeur que si elles sont accompagnées d’avantages, pas toujours avoués. Dans la vie courante, on pense que cela ne sert à rien d’être proche de quelqu’un si cette proximité ne nous rapporte rien. Il en va de même à l’égard de Dieu. Si nous ne retirons aucun privilège de notre relation à Dieu, la foi ne sert à rien.

Jésus se trouve confronté ici à cette double réalité. Devenu un personnage célèbre pour sa sagesse, les gens de son village semblent croire qu’il est normal qu’ils en retirent un profit. Jésus n’entre pas dans leur jeu, car ses concitoyens ne cherchent pas seulement les faveurs de Dieu, mais ils sont cupides et revendiquent des avantages, simplement parce qu’ils se croient dans une situation privilégiée du fait qu’ils partagent avec Jésus la même citoyenneté.

Ce fut un échec dans son village, car ses concitoyens ont essayé profiter des faveurs de Dieu dont ils n’avaient pas besoin en cherchant à se valoriser du fait que Jésus était originaire du même village qu’eux. Comme ils n’y trouvèrent pas leur compte, ses concitoyens le dénigrèrent en suggérant que ses origines familiales n’étaient pas suffisantes pour en faire un rabbi. Ils en vinrent donc à conclure que Dieu ne pouvait pas se servire d’un charpentier, issu de ce village pour faire de lui un prophète. Ils lui font subir par anticipation le même procès que lui feront les Grands Prêtres quelques années plus tard. Ainsi ils le rendent responsable de leur frustration, tout en s’appuyant sur une théologie qui a encore cours aujourd’hui, selon laquelle Dieu avantagerait toujours les siens.

La plupart des humains, sont convaincus qu’on doit pouvoir retirer un intérêt de sa bonne relation avec Dieu ou avec les hommes. D’une manière habituelle, quand on cherche à se rapprocher de Dieu, c’est dans un but intéressé. On espère en retirer une satisfaction, ne serait-ce que pour répondre à une crainte ou à une angoisse. Or Dieu répond à celui qui le cherche, même quand cette recherche a un but intéressé Il apaise l’angoisse, il chasse la crainte, il ouvre l’horizon. Il remplit par ses promesses la vie de celui qui croise son chemin.

Dieu s’installe dans le cœur de ceux qui le cherchent. Il leur apporte la paix. Il ouvre devant eux un chemin d’espérance. Il bouscule ainsi la nature humaine et l’entraîne à dépasser sa recherche d’intérêt pour entrer dans une relation toute nouvelle avec Dieu. Il est clair que les compatriotes de Jésus cherchaient des avantages d’une autre nature, c’est pour quoi Jésus n’a pas donné suite à leurs sollicitations.

Mais ça ne s’arrête pas là. L’Evangile nous invite à aller plus loin. Pour celui qui croit, il semble assez facile d’accepter que la relation à Dieu n’apporte aucun avantage matériel si non une satisfaction de vie. Mais cette plénitude de vie provoquée par la présence de Dieu en nous, modifie aussi notre relation avec les autres.

En commençant notre propos nous avions constaté que les autres cherchaient à retirer des avantages de notre amitié et qu’ils étaient capables de mettre notre foi en cause si nous ne nous laissions pas exploiter par eux. Ici, Jésus a trouvé pour seule échappatoire le fait de tourner le dos à ses solliciteurs et d’aller plus loin.

En fait nous allons découvrir que nos prochains ne sont pas forcément ceux qui se revendiquent comme tels, que ce soient nos parents proches, les voisins de notre domicile, les membres de notre paroisse. Nos prochains, ne sont pas forcément ceux dont nous devons combler les désirs, même si nous en avons la possibilité, ce sont les gens pour lesquels nous avons une action à faire pour les aider à vivre. Ce ne sont pas forcément nos proches qui vivent normalement et dont notre générosité pourrait avantager encore plus la situation. Au contraire, le prochain, c’est celui dont la vie est contestée d’une manière ou d’une autre et dont nous pourrions améliorer la situation de vie.

Il y a des gens qui se sacrifient pour que leur proches améliorent leur situation, et ils croient que c’est leur devoir de le faire, tout en pensant que leurs actions pourraient être plus utiles à d’autres. Ils sont pris entre deux feux. D’une part leur cœur les pousse vers ceux qui ont besoin d’eux, d’autre part, la tradition donne priorité à ceux qui leur sont plus proches par les liens du sang ou de l’amitié.

Jésus a du affronter ce dilemme dans la synagogue de son village. Les gens présents ne souffraient apparemment pas de carence particulière que Jésus aurait pu soulager, mais ils espéraient un supplément d’âme du fait que Jésus était leur proche voisin. Par voie de conséquence ils espéraient sans doute aussi un avantage matériel. Ils espéraient un plus, dans une situation où cela ne semblait pas nécessaire. Ce plus, Jésus l’a réservé à d’autres qui n’étaient ni ses parents, ni ses amis, mais les nécessiteux du bord du chemin qui n’avaient aucun lien avec lui. Il réservera des faveurs aux désespérés de la vie et aux désespérés de la foi qu’il n’accordera pas à ses proches.

En achevant cette méditation, je ne vous exhorterai pas sur le plan personnel à agir d’une manière ou d’une autre, car cela ne regarde que vous, mais je dépasserai les situations individuelles pour faire une remarque sur la situation de notre société. On a tendance à donner « toujours plus » à ceux qui ont beaucoup. On donne « un peu plus » à ceux qui ont déjà suffisamment et ne donne « jamais assez » à ceux qui sont en manque. Le déséquilibre de notre société et les déséquilibres du monde nous appellent à entreprendre une réflexion approfondie sur notre manière de gérer les biens de la collectivité nationale aussi bien que les nôtres. La crise que nous traversons a aggravé d’une manière criante cette situation, c’est pourquoi elle interpelle notre foi et appelle à réflexion.

Seules les églises sont capables d’ouvrir ce débat au risque de devenir impopulaires dans leurs relations avec les autorités de leurs pays. C’est sans doute la tâche essentielle qu’elles devraient entreprendre pour que le monde évolue d’une manière plus juste et que l’on perçoive la présence de Dieu dans une société que les hommes rendent inhabitables pour les plus modestes parmi leurs prochains. Qui sont alors les prochains vers lequel doivent tendre tous nos efforts ? Ils sont sans doute au-delà des limites que nous concèdent nos manières de vivre

mardi 9 juin 2009

Deux femmes en espérance de vieMarc 5:21-43 dimanche 28 juin


Marc 5




21Jésus regagna l'autre rive en bateau, et une grande foule se rassembla auprès de lui. Il était au bord de la mer. 22 Un des chefs de la synagogue, nommé Jaïros, arrive ; le voyant, il tombe à ses pieds 23 et le supplie instamment : Ma fillette est sur le point de mourir ; viens, impose-lui les mains, afin qu'elle soit sauvée et qu'elle vive. 24 Il s'en alla avec lui. Une grande foule le suivait et le pressait de toutes parts.

25 Or il y avait là une femme atteinte d'une perte de sang depuis douze ans. 26 Elle avait beaucoup souffert du fait de nombreux médecins, et elle avait dépensé tout ce qu'elle possédait sans en tirer aucun avantage ; au contraire, son état avait plutôt empiré. 27 Ayant entendu parler de Jésus, elle vint dans la foule, par-derrière, et toucha son vêtement. 28 Car elle disait : Si je touche ne serait-ce que ses vêtements, je serai sauvée ! 29 Aussitôt sa perte de sang s'arrêta, et elle sut, dans son corps, qu'elle était guérie de son mal.

30 Jésus sut aussitôt, en lui-même, qu'une force était sortie de lui. Il se retourna dans la foule et se mit à dire : Qui a touché mes vêtements ? 31 Ses disciples lui disaient : Tu vois la foule qui te presse de toutes parts, et tu dis : « Qui m'a touché ? » 32 Mais il regardait autour de lui pour voir celle qui avait fait cela. 33 Sachant ce qui lui était arrivé, la femme, tremblant de peur, vint se jeter à ses pieds et lui dit toute la vérité. 34 Mais il lui dit : Ma fille, ta foi t'a sauvée ; va en paix et sois guérie de ton mal.



35 Il parlait encore lorsque arrivent de chez le chef de la synagogue des gens qui disent : Ta fille est morte ; pourquoi importuner encore le maître ? 36 Mais Jésus, qui avait surpris ces paroles, dit au chef de la synagogue : N'aie pas peur, crois seulement. 37 Et il ne laissa personne l'accompagner, si ce n'est Pierre, Jacques et Jean, frère de Jacques. 38 Ils arrivent chez le chef de la synagogue ; là il voit de l'agitation, des gens qui pleurent et qui poussent de grands cris. 39 Il entre et leur dit : Pourquoi cette agitation et ces pleurs ? L'enfant n'est pas morte : elle dort. 40 Eux se moquaient de lui. Mais lui les chasse tous, prend avec lui le père et la mère de l'enfant, ainsi que ceux qui l'accompagnaient, et il entre là où se trouvait l'enfant. 41 Il saisit l'enfant par la main et lui dit : Talitha koum, ce qui se traduit : Jeune fille, je te le dis, réveille-toi ! 42 Aussitôt la jeune fille se leva et se mit à marcher — en effet, elle avait douze ans. Ils furent saisis d'une grande stupéfaction. 43 Il leur fit de sévères recommandations pour que personne ne le sache, et il dit de lui donner à manger.





Bizarre, vous avez dit bizarre. Deux récits enchevêtrés l’un dans l’autre qui semblent totalement différents l’un de l’autre et qui pourtant disent la même chose. Ils disent que quand Jésus intervient dans l’existence d’une personne cette personne entre dans la vérité de sa vocation d’être humain et devient capable de l’assumer totalement. Ici il y a deux femmes que tout oppose, mais qui ont le même mal. Elles ont ce qu’on peut appeler le mal de vivre. La plus vieille, celle dont le récit vient s’imbriquer dans le récit de l’autre, est atteinte d’une perte de sang, elle ne peut assumer son mal et la loi aggrave sa situation car tout ce qu’elle touche du fait de son mal devient impur. C’est la loi du sang qui remonte à Moïse. Elle doit donc vivre à l’écart des autres. Non seulement elle est malade, mais encore elle est rejetée.

La seconde, la plus jeune a 12 ans, elle a l’âge de devenir femme et la mort la surprend avant qu’elle le devienne. Françoise Dolto a fait une étude intéressante sur le cas du Père de cette de cette jeune fille. Elle montre que dans son affection pour l’enfant, il fait tout pour qu’elle reste une petite fille, c’est pourquoi il parle d’elle en disant : « ma petite fille ». En orient à cette époque on mariait les filles à douze ans. Il se substitue aussi à sa mère dont il n’est fait mention qu’à la fin. Dans son désir de la conserver dans son enfance, il l’empêche de grandir et l’entraîne à ne pas devenir adulte, donc à mourir. En fait c’est l’enfant qui meurt, comme dans toutes situations de fin d’adolescence, mais l’adulte qui devrait naître ne prend pas vie. La résurrection de l’enfant sera, en fait, la libération de l’adulte qui était en elle et qui avait besoin qu’on agisse sur elle pour la faire vivre.

Elles sont toutes les deux atteintes dans leur situation de femme. L’action de Jésus auprès de la jeune fille, comme auprès de l’autre femme est la même. Les chiffres sont là pour nous le faire comprendre. La plus âgée a cessé d’être femme depuis sa perte de sang il y a douze ans. L’autre meurt à douze ans, avant de devenir femme. La rencontre avec Jésus fait que toutes les deux retrouvent la vie avec leur handicap en moins. La rencontre avec Jésus a provoqué chez chacune d’elles une nouvelle vie. Que vont-elles en faire ? Nul ne le sait c’est du domaine de leur liberté. Mais elles ont toutes deux traversées des situations de mort où les hommes ont joué un rôle aggravant. Il y a fort à parier qu’elles n’auront plus besoin des hommes pour gérer leur nouvelle vie.

Jésus quant à lui slalome au milieu des interdits. La première femme en le touchant le rend impur, c’est sans doute selon la loi une très grande faute que de rendre un rabbi impur, il n’en a cure. Il se précipite vers la deuxième qui est morte, le contact de la mort, là aussi devrait le rendre impur, il ne s’en soucie pas. Il s’enferme avec elle dans son espace de mort et la ramène à la vie.


Jésus ne se soucie nullement des règles du pur et de l’impur, il ne semble avoir qu’un seul impératif, celui de lutter de toutes ses forces contre les handicaps qui font obstacle à la vie. Même si la loi religieuse, fut-elle celle de Moïse s’oppose à lui, il la contourne, car pour lui la préservation de la vie est plus forte que les exigences de la loi. Pour lui, une loi qui ne favorise pas la vie ne vient pas de Dieu, même si on se réfère à Moïse pour l’appliquer.

Quand Jésus s’intéresse à la vie de quelqu’un, c’est pour lui permettre de se dépasser et pour accomplir son destin d’être humain. Par ce récit il nous suggère la méthode à suivre. Si nous voulons être pleinement témoins de Jésus nous devons aider les autres à dépasser les handicaps ou les aliénations qui les perturbent. Ainsi, ils pourront se trouver, à notre contact, dans un état meilleur car il ne faut jamais perdre de vue que c’est la vie qui doit donner son sens à nos attitudes.

Dans les deux cas il semble que le comportement des hommes ait été un obstacle à la vie de chacune de ces femmes. Pour la première se sont les règles religieuses qui la marginalisent par rapport à la société des hommes. Pour la deuxième, les règles familiales ont joué contre elle. Dans les deux cas Jésus les transgresse au nom d’une nécessité qui s’impose comme prioritaire en toute chose : la vie.

Quand Jésus a rendu la vie à l’une comme à l’autre, il les laisse vivre. Va en paix dit-il à la première, sachant très bien qu’elle sera capable de gérer toute seule le retour à la vie qu’elle vient de faire. Quant à la jeune fille, il recommande qu’on lui donne à manger, c’est à dire qu’on lui donne seulement les éléments de subsistance dont elle besoin. Pour le reste, elle s’en chargera elle-même car elle est devenue adulte. Elle est capable de s’en sortir toute seule. Jésus fait confiance aux gens qu’il sauve, il n’a pas besoin que les hommes, la société ou l’Eglise en rajoutent. Or nous savons-bien de quelle manière nous sommes prudents à l’égard de ceux qui découvrent l’action de Dieu en eux. Nous savons combien les églises cherchent à les guider. Pourtant il semblerait que la découverte du Christ en eux soit à elle seule suffisante pour leur servir de guide.

Si Jésus libère des contraintes qui mènent à la mort il n’impose en contrepartie aucune condition pour vivre la liberté qu’il donne. La vie qu’offre le Christ est une vie sans contraintes. Par le passé nos Eglises n’ont pas su découvrir cette dimension de l’Evangile. Je parle du passé car le présent reste à construire et c’est à nous de le faire. Pour ce qui est du passé, elles ont vu que les hommes en terres lointaines étaient opprimés par un tas d’aliénations dont on a attribué la responsabilité au paganisme. On est allé à leur secours. On les a secourus, on les a aidés et on les a convertis. Ce fut l’œuvre de la mission. Des peuples entiers ont découvert la foi libératrice du Christ. La mission a fait une oeuvre immense mais par voie de conséquence elle a aussi imposé des règles de civilisation qui ont eu pour effet de contraindre ceux qui adhéraient à la foi à entrer dans un système tout aussi contraignant que celui dont ils sortaient. C’est ainsi que la « mission » s’est faite agent de la « colonisation ». Attitude tant décriée aujourd’hui. On a colporté au-delà de nos frontières nos habitudes d’occidentaux et nos divisions d’Eglises, nos systèmes d’économie et nos modes de fonctionnement. Nous avons pris la leçon du passé, et sans doute trop tard, nous avons compris qu’il n’était pas évangéliquement correct de convertir les gens pour leur imposer nos modes de vie.

Si l’Evangile est libérateur, il ne peut déboucher sur de nouvelles contraintes. Le risque consiste à croire que l’on peut intervenir dans la vie d’autrui au nom de Jésus Christ, de les guérir au nom de Jésus Christ et en contre partie de les asservir au nom de Jésus Christ.


Ceci étant dit, comment être témoin de l’Evangile aujourd’hui, en sachant que la seule vraie réponse est de faire évoluer les situations contraignantes vers des situations libératrices? Comme toujours, on risque d’en décevoir beaucoup, il n’y a aucune réponse ferme et définitive mais on peut donner des orientations. Nous savons que si l’Evangile est libérateur, il n’est pas contraignant. Si la conversion à Jésus Christ consiste à libérer les hommes de leurs péchés, il ne nous appartient pas de pécher à notre tour en leur refusant la confiance que Jésus leur a donnée en les appelant à lui. Il nous faut tenir pour prioritaire le fait que l’être humain, à la rencontre duquel vient Jésus, se trouve libéré, de facto, de toute contrainte. A nous alors d’agir au mieux de notre conscience.

mercredi 3 juin 2009

La tempête apaisée Marc 4/35-41 dimanche 21 juin 2009


La tempête apaisée: Marc 4/35-41

35 Ce même jour sur le soir, Jésus leur dit : Passons sur l'autre rive. 36Après avoir renvoyé la foule, ils l'emmenèrent dans la barque où il se trouvait, et il y avait aussi d'autres barques avec lui. 37 Il s'éleva une forte bourrasque, et les vagues se jetaient dans la barque au point qu'elle se remplissait déjà. 38 Et lui, il dormait à la poupe sur le coussin. Ils le réveillèrent et lui dirent : Maître, tu ne te soucies pas de ce que nous périssons ? 39 Il se réveilla, menaça le vent et dit à la mer : Silence, tais-toi. Le vent cessa et un grand calme se fit. 40 Puis il leur dit : Pourquoi avez-vous tellement peur ? Comment n'avez-vous pas de foi ? 41 Ils furent saisis d'une grande crainte et se dirent les uns aux autres : Quel est donc celui-ci, car même le vent et la mer lui obéissent ?



Ce même sermon a été repris  sur le même blog à la date du 21 juin 2015


Il est des vents impétueux qui bousculent le cours de notre vie au moment où nous nous y attendons le moins. Surgis d’on ne sait où, ils remettent en cause notre existence au point que nous risquons de perdre pied et de voir nos sécurités s’effondrer. Les récits bibliques sont pleins d’histoires évoquant des tempêtes terribles. Paul, l’apôtre missionnaire a connu trois naufrages, le prophète Jonas, alors qu’il fuyait Dieu, fut jeté à l’eau par des marins païens pour calmer la tempête que la colère des dieux, croyaient-ils, avait déclenchée contre eux. Tout au début des Ecritures, ne nous a-t-il pas été dit que Dieu arracha toute la création à la furie du Tohu-bohu qui contenait le monde avant même qu’il apparaisse. Nous n’oublierons pas non plus le récit du déluge.



La Bible nous précise que dans chacune de ces tempêtes Dieu était présent pour sauvegarder la vie des hommes en péril. Certes tous les drames ne finissent pas bien. Les ouragans font des dégâts considérables et beaucoup d’humains y perdent leurs biens et souvent ils y perdent aussi la vie. Nous le constatons chaque fois que les media nous parlent d’une catastrophe quelque part sur 

notre terre. Nous savons aussi que les croyants ne sont pas épargnés et que Dieu se montre prodigue en miracles quand la main du destin s’abat sur les hommes. Il ne faudrait pas imaginer que Dieu pourrait-être assez injuste pour préférer ses adorateurs et abandonner les non-croyants. Ne nous appesantissons pas sur ce constat, mais interrogeons-nous cependant sur ce que notre foi peut nous dire quand les vents du destin nous deviennent contraires.

L’Evangile nous a ciselé ici un petit joyaux en forme de récit de miracle pour nous stimuler quand nous traversons des zones de turbulences. Il y est question de la traversée d’une rive à l’autre d’un lac, le soir dans une barque. Tous ces éléments nous rappellent que cette expédition sur le lac peut aussi représenter la traversée de notre vie et que la barque pourrait être notre existence en danger. Certains Pères de l’Eglise ont voulu voir dans la barque une allégorie de l’Eglise agitée par les persécutions. Mais ne soyons pas trop restrictifs et contentons-nous de nous imaginer nous-mêmes dans une situation de détresse, comparable à celle de ces hommes en proie à une tempête au milieu des flots agités.

Que nous soyons croyants ou pas, les préoccupations ordinaires de la vie se déroulent pour nous, la plupart du temps à l’écart de Dieu. Dieu est bien souvent absent de notre existence quotidienne. On ne le rencontre pas dans la routine journalière du métro-boulot-dodo. On n’a pas besoin de lui pour vérifier, chaque soir si les devoirs de notre progéniture sont bien faits. On ne fait pas appel à lui pour surveiller les enfants dans leur bain et ce n’est pas lui qu’on appelle, mais le plombier quand il y a une fuite d’eau dans la cuisine. Si on va au culte le dimanche, c’est bien évidemment pour rencontrer Dieu, mais c’est pour recharger ses batteries ou pour réfléchir en sa présence aux grands problèmes de l’humanité, et non pas pour régler nos problèmes domestiques. Nous ne le mêlons pas au train-train quotidien.

Quand les difficultés arrivent, car elles arrivent alors qu’on ne s’y attend pas, nous nous culpabilisons d’avoir tenu Dieu à l’écart de notre existence habituelle. C’est la situation qui est décrite sur ce bateau alors que Jésus dort à l’avant confortablement, la tête reposant sur un coussin dont les autres Evangiles ne parlent pas. Il est rare que les Evangiles fassent allusion à un détail qui n’aurait pas d’importance. En fait le coussin est mentionné ici pour nous déculpabiliser ou plutôt pour déculpabiliser ses disciples. Il est mentionné pour dire que les choses se passent sur le bateau comme elles doivent être. Chacun s’occupe comme il doit et Jésus qui n’est pas utile à la manœuvre fait une sieste confortable. Ce n’est pas qu’on l’ait négligé puisqu’il se repose sur un coussin. Ce n’est pas non plus qu’on l’ait oublié, mais c’est comme cela, il s’est assoupi et personne n’est coupable de rien, et surtout pas de négligence. Beaucoup de croyants se sentent coupables, quand les drames les frappent, de ne pas avoir eu une vie de foi. Ils se persuadent que le malheur ne serait pas tombé sur eux s’ils avaient eu une foi plus active. Erreur ! Dieu ne récompense pas la piété par ses faveurs, il ne favorise pas ceux qui sont pieux au détriment des autres, sans quoi il n’y aurait jamais eu de martyrs dans l’Eglise. Le coussin est là pour nous rappeler que tout était normalement en ordre, même si Dieu ou Jésus était apparemment absent.

Si le Seigneur a embarqué avec ses amis sur le même bateau, il ne faut pas oublier qu’il y avait aussi d’autres barques. Elles seront, tout autant que la sienne, malgré son absence, épargnées par la tempête. Curieusement cependant, ceux qui sont embarqués avec Jésus ont un comportement étrange. Ce n’est pas le fait de le réveiller qui est surprenant, c’est qu’ils le culpabilisent de ne pas s’être réveillé à temps. : « tu ne te soucies pas de ce que nous périssons » disent-ils.

Nous découvrons ici qu’ils ont un comportement qui nous est familier. C’est celui de chercher un responsable du mauvais sort qui nous arrive, si ce n’est pas de notre faute, c’est forcément de la faute d’un autre. La culpabilité est comme une médaille à deux faces. Ici le récit joue sur les deux faces. Nous avons déjà évoqué la première face en disant que nous ne sommes pas responsables de l’événement qui nous est contraire à cause de notre impiété. La deuxième face est plus sournoise. Il s’agit de trouver une responsabilité chez un autre. C’est l’âne de la fable « des animaux malades de la peste » ou c’est le bouc émissaire de la tradition juive. Ceux qui sont sur la barque rendent Jésus coupable de ne pas s’être réveillé assez tôt. 



Combien de croyants ne perdent-ils pas la foi pour avoir accusé Dieu de négligence !
On l’accuse de ne pas avoir préservé les passagers de l’avion qui vient de cracher. Il n’est pas intervenu non plus contre les flots furieux du tsunami, et le jour où nous serons provoqués par une épidémie, c’est encore lui qui en portera la responsabilité.

En fait, face aux épreuves de la vie nous cherchons toujours un coupable. Que ce soit nous ou que ce soit l’état ou que ce soit Dieu ou les deux à la fois car les choses doivent avoir une cause explicable ! Nous vivons en fait comme si les lois du hasard n’existaient pas ou mieux, comme si Dieu devait nous protéger du hasard quand celui-ci nous est défavorable.

Bien évidemment, la suite du récit nous trouble car elle laisse entendre qu’avec une foi suffisante les événements qui nous sont hostiles devraient avoir une fin heureuse. L’expérience nous apprend le contraire. Inutile d’évoquer le nombres de prières qui se sont trouvées sans réponse apparente et la consternation des malades qui n’ont pas trouvé la guérison espérée. Les situations qui se sont terminées par des drames ne se comptent plus. Pourtant la foi de tous ces gens ne doit pas être mise en cause.
La réponse, s’il y en a une est ailleurs. Et cet ailleurs ne peut être qu’à la portée de notre foi.

Si le texte apporte une fin heureuse à cette histoire, c’est bien évidemment pour dire que malgré l’hostilité apparente du monde, Dieu maîtrise son destin et garde autorité sur les événements. Mais cette réponse est un peu courte et insatisfaisante.

Pour ma part, j’insisterai sur un détail du texte que nous n’avons pas encore relevé. C’est l’expression : « il se fit un grand calme. » Nous avons par cette expression la réponse qui ne peut être accueillie que par la foi. Elle caractérise les effets de la présence de Dieu en nous. Cette présence nous permet de voir au-delà de l’événement la réalité de Dieu qui transcende le temps et l’espace. La foi nous permet de nous situer en Dieu dans un temps qui n’est plus le temps présent mais qui est un temps où la résurrection nous a déjà introduit au cœur de l’être divin.

La foi que l’esprit de Dieu anime en nous, nous permet de dépasser les limites du monde sensible. Par elle nous comprenons que Dieu nous accompagne au-delà du mur que la mort semble avoir mis au terme de notre existence. Nous pénétrons déjà avec lui dans une dimension de l’existence qui n’est plus celle du monde présent. Nous devons donc nous laisser envahir par ce calme dont il est fait état ici pour faire face aux événements de notre existence. Cela nous permet d’accepter sans nous révolter, que personne ne soit rendu responsable des revers que la vie nous apporte. Seule notre foi nous donne la capacité de surmonter les événements qu’aujourd’hui nous ne comprenons pas.





mardi 2 juin 2009

La foi nous entraîne à changer notre regard 2 Corinthiens 5/14-17 dimanche 14 juin 2007

Il y a deux sermons proposés pour le dimanche 14 juin.



2 Corinthiens 5/14-17



Car l'amour du Christ nous étreint, nous qui avons discerné ceci : un seul est mort pour tous, donc tous sont morts ; 15 il est mort pour tous, afin que les vivants ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux. 16 Ainsi, dès maintenant, nous ne connaissons personne selon la chair ; même si nous avons connu Christ selon la chair, maintenant nous ne le connaissons plus de cette manière. 17
Si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées ; voici : (toutes choses) sont devenues nouvelles.

retrouver un regarde d'enfant




Le sermon que je vous propose aujourd'hui me paraît difficile. Je vous proposerai dans la semaine un autre sermon sur le tempête apaisée.





La foi nous entraîne à changer notre regard.

Rien n’est plus simple que de croire et de mettre sa pensée en accord avec sa foi. Cela est simple à dire, mais ne se vérifie pas dans les faits. En effet, il semble que tout, dans ce monde, est en contradiction avec ce que nous croyons, à tel point que beaucoup de nos contemporains éprouvent le besoin de chercher ailleurs que dans le message du Christ la nourriture dont leur âme a besoin.

En fait ce constat nous montre que nous prenons le problème à l’envers, c’est pourquoi nous sommes impuissants à empêcher la fuite des croyants vers les cultes orientaux ou les sectes. Ce n’est pas parce que le monde va de travers que notre foi doive en subir les conséquences, car ce n’est pas l’évolution de la société qui doit déterminer nos états d’âme. C’est exactement le contraire. Les gens ne sont pas appelés à croire et à se convertir parce que notre société évolue positivement, de même ce n’est pas parce qu’ils font le constat inverse qu’ils doivent se séparer de la foi chrétienne. C’est en fait parce que notre foi transforme notre personne que nous risquons de participer, dans la mesure de nos faibles force, à la transformation du monde.

Le dysfonctionnement du monde n’est pas une chose nouvelle, toutes les religions ont essayé d’en rendre compte depuis leur origine et continuent à le faire. Si aujourd’hui les religions révélées sont en crise, c’est sans doute parce que leur tentatives d’explication ne convainquent plus personne. On a toujours constaté que dans le règne animal l’homme était le seul a être mauvais par goût du ma On a de la peine encore aujourd’hui à l’expliquer. Notre constat s’aggrave aujourd’hui du fait que plus la science donne du pouvoir à l’homme, plus son pouvoir destructeur grandit.

On cherche évidemment à prouver le contraire, sans vraiment y arriver. Des enquêtes d’opinion se sont saisies du phénomène pour savoir si la collectivité humaine s’améliore moralement ou si elle régresse. L’opinion générale irait plutôt dans le sens positif en faisant valoir les grands projets humains qui mettent en avant les droits de l’homme, qui valorisent l’action des ONG, et qui constatent que la peine de mort a tendance à disparaître dans le droit des grandes nations. D’autres soutiennent l’opinion contraire en évoquant la puissance de destructions des armes nucléaires et notre incapacité à stopper l’action néfaste des humains sur l’avenir de la planète. Mais ce débat aussi intéressant soit-il ne mène à rien.



L’humanité est en soi une entité neutre. Elles n’est pas bonne ou mauvaise, ce sont les individus qui la dominent qui peuvent influencer son avenir dans un sens positif ou négatif, Les jugement globaux sur l’humanité ne nous apportent rien, car c’est aux individus que nous devons nous attacher et en particulier à l’individu que nous sommes, notre modestie personnelle dut-elle en souffrir. Nous devons nous interroger sur notre propre capacité de changement, car c’est là que tout commence.

Il nous faut revenir à l’origine de notre foi chrétienne. Elle repose sur les promesses de Jésus en fonction desquelles sa résurrection a fait toute chose nouvelle. Pourtant c’est précisément cette nouveauté dont parle ici l’apôtre que nous discernons mal. Apparemment l’événement de la résurrection de Jésus n’a apparemment rien changé et l’égoïsme des hommes n’a pas disparu pour autant, même dans le monde chrétien. Pire, les pays qui apparemment accaparent à leur profit les richesses du monde se targuent d’être chrétiens, c’est pourquoi certains croyants en sont ébranlés dans leur foi et cherchent ailleurs qu’en Jésus Christ des marques d’espérance. Ce constat est particulièrement sensible dans le monde des adolescents.

Si nous voulons vraiment comprendre, il nous faudra abandonner toute velléité de jugement sur les autres et regarder en nous-mêmes quelles sont les pulsions que produit notre foi. Notre foi éclairée par la résurrection oriente inévitablement tous nos comportements vers ce qui valorise la vie. La résurrection nous apprend que la vie n’est pas liée au monde sensible, mais que sa caractéristique essentielle la relie à l’invisible. Notre regard évolue donc et aspire à découvrir tout ce qu’il peut y avoir de nouveau dans les choses et les êtres. Telle est l’influence de notre foi sur la perception de ce qui nous entoure.

Nous constatons alors que la nouveauté des choses n’appartient pas au monde sensible, c’est le changement que produit la foi dans notre regard qui nous permet de discerner la nouveauté.

- Cette nouveauté concerne d’abord Dieu. Le Dieu qui suscite en nous la foi en la résurrection est d’abord et principalement un Dieu de vie. Rien de ce qui pourrait altérer la vie n’a cours auprès de lui. Il n’est pas celui qui se sert des événements pour corriger les hommes, il ne se sert ni ne provoque les guerres les maladies ou les catastrophes d’aucune sorte, mais il est celui qui nous pousse à agir de telle sorte que la vie se propage autour de nous d’une manière harmonieuse.

- Cette nouveauté concerne ensuite les hommes. Dieu savait qu’il y avait assez d’intelligence en nous pour comprendre que nous étions accessibles au changement, c’est pourquoi, il s’est manifesté en Jésus Christ afin que séduits par lui, nous nous mettions à l’imiter. C’est en imitant Jésus que nous projetons sur tout ce qui nous entoure ce regard nouveau par lequel le monde changera. Tout ce qui est promis à la nouveauté ne deviendra vraiment nouveau que si nous le rendons nouveau.

Ayant changé notre regard sur Dieu, nous devons donc le changer aussi sur nous-mêmes. Il est prodigieux de penser qu’un être aussi insignifiant que nous-mêmes puisse retenir l’attention de Dieu qu point de le rendre capable de vivre quand bien même il aurait cessé d’exister ? Cette relation nouvelle que nous découvrons avec Dieu qui est faite de vie et d’amour ne peut que transformer notre manière de penser, si bien que placés sous l’influence directe de Dieu par son Esprit qui habite désormais en nous, nous nous mettons à penser autrement. Nous devons faire un effort pour bannir loin de nous toute pensée qui ne soit pas porteuse de vie. Toutes nos préoccupations sont alors porteuses de vie, et c’est ce principe qui préside alors à nos relations avec les autres. C’est par voie de conséquence le mot « amour » qui devient le pilote de nos actions avec autrui.


-Est-il alors besoin de parler de nouveauté dans notre regard sur les choses du monde. Nous savons désormais que Dieu porte sur lui un regard d’amour dont il fait de chacun de nous un relais essentiel, c’est sous l’emprise de son souffle créateur que nous agissons désormais dans la cité des hommes aussi bien que dans la nature.

Désormais avant de penser ou de dire que toutes choses deviendront nouvelles quand Dieu le voudra et comme il le voudra, il nous faut travailler sur nous-mêmes pour que nos actions et nos pensées se mettent en accord avec cette volonté de nouveauté de vie que le saint Esprit met en nous. Travaillons donc à mettre nos actions et nos pensées en accord avec notre foi, car nous portons déjà sur tout ce qui est autour de nous un regard de nouveauté que nos actions réaliserons dans les faits.
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Un petit jeu : devinez d'où sont tirés les regards des personnages qui illustrent ce sermon. Si vous trouvez, vous aurez droit à notre reconnaissance, si vous ne trouvez pas nous serons heureux de vous donner les bonnes réponses.
A bientôt
Jean
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