mardi 28 juin 2011

Matthieu 13: 24-44 La parabole de la mauvaise herbe ou le problème du bien et du mal - dimanche 17 juillet 2011

Van Gogh le semeur

Matthieu 13/24-44

La parabole de la mauvaise herbe

24 Il leur proposa cette autre parabole : Il en va du règne des cieux comme d'un homme qui avait semé de la bonne semence dans son champ. 25 Pendant que les gens dormaient, son ennemi vint, sema de la mauvaise herbe au milieu du blé et s'en alla. 26 Lorsque l'herbe eut poussé et produit du fruit, la mauvaise herbe parut aussi. 27 Les esclaves du maître de maison vinrent lui dire : Seigneur, n'as-tu pas semé de la bonne semence dans ton champ ? D'où vient donc qu'il y ait de la mauvaise herbe ? 28 Il leur répondit : C'est un ennemi qui a fait cela. Les esclaves lui dirent : Veux-tu que nous allions l'arracher ? 29 Non, dit-il, de peur qu'en arrachant la mauvaise herbe, vous ne déraciniez le blé en même temps. 30 Laissez croître ensemble l'un et l'autre jusqu'à la moisson ; au temps de la moisson, je dirai aux moissonneurs : Arrachez d'abord la mauvaise herbe et liez-la en gerbes pour la brûler, puis recueillez le blé dans ma grange.
La parabole de la graine de moutarde

31 Il leur proposa cette autre parabole : Voici à quoi le règne des cieux est semblable : une graine de moutarde qu'un homme a prise et semée dans son champ. 32C'est la plus petite de toutes les semences ; mais, quand elle a poussé, elle est plus grande que les plantes potagères et elle devient un arbre, de sorte que les oiseaux du ciel viennent habiter dans ses branches. La parabole du levain 33 Il leur dit cette autre parabole : Voici à quoi le règne des cieux est semblable : du levain qu'une femme a pris et introduit dans trois séas de farine, jusqu'à ce que tout ait levé. L'enseignement par les paraboles 34 Tout cela, Jésus le dit aux foules en paraboles ; il ne leur disait rien sans parabole, 35 afin que s'accomplisse ce qui avait été dit par l'entremise du prophète : Je prendrai la parole pour dire des paraboles, je proclamerai des choses cachées depuis la fondation du monde.
Jésus explique la parabole de la mauvaise herbe

36 Alors il laissa les foules et entra dans la maison. Ses disciples vinrent lui dire : Explique-nous la parabole de la mauvaise herbe dans le champ. 37 Il leur répondit : Celui qui sème la bonne semence, c'est le Fils de l'homme ; 38 le champ, c'est le monde, la bonne semence, ce sont les fils du Royaume ; la mauvaise herbe, ce sont les fils du Mauvais ; 39 l'ennemi qui l'a semée, c'est le diable ; la moisson, c'est la fin du monde ; les moissonneurs, ce sont les anges. 40 Ainsi, tout comme on arrache la mauvaise herbe pour la jeter au feu, de même en sera-t-il à la fin du monde. 41 Le Fils de l'homme enverra ses anges, qui arracheront de son royaume toutes les causes de chute et ceux qui font le mal, 42 et ils les jetteront dans la fournaise ardente ; c'est là qu'il y aura des pleurs et des grincements de dents. 43 Alors les justes brilleront comme le soleil dans le royaume de leur Père. Que celui qui a des oreilles entende !

La parabole du trésor caché


44 Voici à quoi le règne des cieux est semblable : un trésor caché dans un champ ; l'homme qui l'a trouvé le cache et, dans sa joie, il va vendre tout ce qu'il a pour acheter ce champ-là.


BRUGEL La chute des anges


Comment ne pas se sentir frustré quand on voit tout ce mal autour de nous et qu’on se sent incapable d’agir pour améliorer les choses. A force de regarder le monde au travers des médias habituels, nous avons nettement l’impression que le mal gagne du terrain et qu’il occupe tout l’espace. Prudemment les sociétés modernes ayant observé le phénomène ont cherché à se prémunir contre ce danger qui va croissant Elles ont inventé un indicateur de tendance qui leur permet de repérer les lieux où les nuages annonciateurs d’un surcroît de mal et de violence s’amoncellent.

Cela s’appelle les « Droits de l’homme ». A côté de cet indicateurs, on a mis en place des organismes, officiels ou non, qui réagissent au danger et signalent à l’opinion public ceux qui contreviennent aux règles édictées. C’est Amnesty International et l’A.C.A.T., ce sont les O.N.G., c’est l’ONU. Ces organismes préviennent, tentent de guérir les maux et se précipitent au secourir les victimes. Ainsi l’homme moderne se croit à l’ abri des provocations du mal que les nations ou les dirigeants peuvent faire aux individus.

Quand le mal a pour origine la nature et qu’il provoque les hommes dans leur santé, ceux-ci se retournent vers les hommes de science dont ils ont observé les progrès spectaculaires, mais les derniers événements les rendent très méfiants et on ne leur accorde plus beaucoup de crédit. On ne croit plus aux solutions que proposent les spécialistes pour venir à bout des fléaux naturels, ni même pour éradiquer les maladies que l’on dit encore incurables.

Malheur à l’homme qui se confie en l’homme avertissait Jérémie. Il ne faut pas être fin prophète pour observer que le mal sous forme de corruption s’insinue dans les sociétés les plus respectables et pollue ainsi nos refuges de sagesse et d’espoir. Nous découvrons que les critères d’appréciation du bien et du mal changent selon que l’on est d’un côté ou de l’autre d’une frontière. Curieusement, la morale des pays nantis se rit de celle des pays pauvres et veut leur donner des leçons, si bien que les pays riches continuent à s’enrichir malgré leur générosité apparente érigée au rang de doctrine, et les pays pauvres restent pauvres malgré les vertus de leurs habitants.

Ce simple survol de la situation de nos sociétés modernes nous amène à constater que le bien et le mal sont deux compagnons inséparables qui bien qu’ennemis semblent ne pas pouvoir se passer l’un de l’autre. La parabole qui sert de support à mon propos nous montre que les racines de l’ivraie sont étroitement emmêlées dans celles du froment. Jésus avait une vision réaliste du monde, mais cette vision ainsi décrite est plutôt démoralisante, puisqu’elle ne nous donne aucune solution. Si on veut éradiquer le mal on risque du même coup d’entraîner la disparition du bien et de faire un mal plus grand encore.

Faut-il alors baisser les bras, fuir ce monde et nous enfermer dans la piété et la prière comme certains le préconisent? Peut-on pieusement regarder le monde s’effondrer dans une tourmente effroyable que le cinéma d’avant garde nous décrit avec réalisme et attendre que ça se passe pour partager le salut éternel avec les élus? Non nous dit le Seigneur. Et il y a une bonne raison à cela. Nous sommes imprégnés nous aussi par le mal. S’il est solidement enraciné dans le monde, il est aussi solidement enraciné en nous. Un ennemi l’y a mis. Et Dieu ne peut pas nous laisser croire que nous pouvons nous attaquer à cet ennemi et le vaincre, puisqu’il est aussi en nous. Mais qui donc est-il?

Certains croient parfois que Dieu a fait la part des choses et qu’il a fini par s’accommoder de cet ennemi dont il se servirait pour provoquer les hommes et les ramener à la raison : « Il est un mal que le ciel en sa fureur inventa pour punir les crimes de la terre: la peste puisqu’il faut l’appeler par son nom... ». Ainsi philosophait Jean de La Fontaine et avec lui beaucoup pensent que du bien peut sortir du mal. Certains sont enclins à croire que Dieu utiliserait le mal, comme le font les éducateurs qui se servent du martinet ou de la fessée. Pourtant l’Écriture se porte en faux contre tout cela. Le mal y est clairement décrit comme un ennemi de Dieu. Dieu ne pactise pas avec lui. Dieu ne mange pas avec le diable, même avec une grande cuillère, il en fait son adversaire personnel et ne confie à personne d’autre que lui-même le soin de le combattre.

Ce que l’on constate, dès la première page de la Bible, c’est que Dieu lui même semble en être victime. Il est conscient du fait que le mal ou le diable ou quel que soit son nom s’est emparé d’une partie du monde et des hommes. C’est pour remédier à cela que Dieu décide de passer avec les humains un contrat de collaboration et faire triompher la vie là où le mal propose la mort. Dieu n’attaque pas pour autant le mal de front et ne nous demande pas de le faire. Au contraire il demande à l’homme de se mettre au service de Dieu en faisant le bien. Dieu sait que le bien triomphera du mal, car le mal porte en lui sa propre défaite et le bien porte en lui sa propre victoire.

Nous utilisons nos propres critères de justice, pour organiser le monde, sans vraiment savoir si nous sommes vraiment capables de reconnaître ce qui est « bien » ou ce qui est mal, car le mal et le bien sont étroitement imbriqués l’un dans l’autre. Ce qui est bien sous un aspect peut devenir mauvais vu sous un autre angle. Le mal semble dépendant du bien de la même façon que l’ombre est dépendante de la lumière et en est la conséquence. Nous prenons donc conscience qu’il y a aussi du mal en nous et que notre foi en Dieu ne peut l’éradiquer.

Il est bon alors de se tourner vers l’Écriture et d’entendre Jésus nous dire de ne pas nous attaquer au mal, car c’est le travail de Dieu! Quant au bien, puisqu’il nous est impossible à coup sûr de faire le bon choix Il nous propose de nous y prendre autrement.

Dieu en se révélant aux hommes passe avec eux un contrat de vie. Dieu se révèle à nous comme celui qui fait vivre, même quand la mort semble avoir anéanti tout espoir. Il fait vivre même ce qui a perdu l’illusion d’exister. Ce contrat de vie que nous passons avec lui, est lié à la résurrection de Jésus. Il consiste à faire vivre ou à aider à vivre tout ce qui à vocation à vivre. Il consiste donc à faire des actes qui portent la vie en eux. Nous n’avons pas alors à nous poser la question de savoir si c’est bien ou si c’est mal. Jésus semble dire que tout ce qui provoque la vie est bon, même si celui pour lequel on agit nous paraît mauvais ou perdu, même si nos critères de morale le condamnent. Il nous est alors demandé d’imiter Dieu et d’être porteur de vie. C’est à partir de ce raisonnement simple que sont appelé à agir les aumôniers de prison, par exemple. Comment être présent auprès de ceux que le société réprouve si nous ne sommes pas persuadés que Dieu a pour eux des projets de vie. Nous ne trahirons jamais Dieu si par notre action, nous favorisons tout ce qui fait vivre.

Certes, la morale des hommes ou la morale sociale verra d’un mauvais œil un tel enseignement, car en donnant des gages de vie au méchant, nous semblons compromettre l’avenir de la société. Est-ce aussi sûr? Il est clair pourtant que Dieu nous demande d’agir de telle sorte que la vie se dégage de nos actions et que le mieux être des hommes doit être l’aboutissement de ce que nous faisons, quels que soient les hommes, même si ceux qui sont « sages » ou plus savants que nous ou mieux informés que nous ou mieux placés que nous pensent le contraire.

vendredi 24 juin 2011

Esaïe 55:10-11: Dieu se révèle par sa parole - dimanche 10 juillet 2011


Esaïe 55 :10-11

10 Comme la pluie et la neige descendent du ciel et n'y reviennent pas sans avoir abreuvé la terre, sans l'avoir fécondée et fait germer, sans avoir donné de la semence au semeur et du pain à celui qui a faim,

11 ainsi en est-il de ma parole qui sort de ma bouche : elle ne revient pas à moi sans effet, sans avoir fait ce que je désire, sans avoir réalisé ce pour quoi je l'ai envoyée.




Combien sont-ils, ceux qui cherchent Dieu ? Et quand ils croient l’avoir trouvé, sont-ils sûrs que c’est celui que Jésus appelé son Père qu’ils ont trouvé ? Nous nous interrogeons ainsi, bien que nous sachions que si c’est nous qui cherchons Dieu, c’est quand même lui qui vient vers nous et qui nous trouve. Pourtant nous ne pouvons pas nous empêcher de le chercher dans toutes les directions où portent nos regards.

N’est-il pas possible d’avoir l’intuition de Dieu en contemplant la création avec tout ce qu’il y a de beau et d’infini en elle ? Avec les poètes, comment ne pas s’émerveiller de tant d’harmonie et comment ne pas imaginer que derrière tout cela il y a un architecte de génie qui serait Dieu ? Même si on cherche à s’absorber en Dieu par la contemplation de son œuvre de créateur, même si on laisse les émotions gouverner nos sens, même si on arrive à communier à ce mouvement général des choses qui élèvent l’âme, trouve-t-on dans cette quête de merveilleux et d’absolu la réponse à toutes ces questions qui concernent la destiné de l’homme et qui nous hantent ?. C’est là en effet le seul intérêt que nous avons à chercher Dieu, si ce n’est d’en savoir plus sur la destiné de l’homme.

Notre question lancinante et impérieuse est de savoir s’il peut jouer un rôle dans la manière dont nous orientons notre existence. Pour répondre à cette interrogation la Bible nous suggère une autre piste de recherche. Selon elle, c’est par sa Parole que Dieu se manifeste aux hommes et se révèle à eux comme le Dieu en qui Jésus reconnaissait son Père. Pour connaître Dieu, il nous faut donc apprendre à l’écouter.

C’est sans doute en constatant que Dieu leur parle que les hommes réalisent la présence de Dieu à côté d’eux. Il est suffisamment proche pour se tenir à portée de voix.. Il s’exprime avec leurs mots, il vient habiter leurs pensées, il leur suggère des chemins à suivre. C’est ainsi qu’il se rend présent dans leur vie. Il entre ainsi en relation avec les hommes qui peuvent reconnaître sa voix quand il vient les visiter.

Mais la voix de Dieu n’est pas audible comme le serait une voix humaine. Elle est perceptible par les hommes quand ceux-ci découvrent au fond d’eux-mêmes des idées qui leur sont étrangères tant par leur audace que par leur contenu. Elles les poussent vers les autres et les détournent d’eux-mêmes, elles accréditent en eux des idées généreuses qui a priori leur paraissent sans fondement.

« Va libérer mon peuple » entend ce rescapé des eaux devenu prince d’Egypte. Après avoir échappé aux crocodiles et alors qu’il coule désormais une vie douce et paisible à la cour, il sent vibrer en lui comme une intuition qui le pousse à s’intéresser aux esclaves dont il est peut être le frère et dont il est devenu en quelque sorte le maître. Comment une telle idée a-t-elle pu lui traverser l’esprit ?

Telle est l’intuition de base à partir de laquelle les prophètes d’Israël se sont attachés à rendre compte de la réalité de Dieu. Il se révèle aux hommes non pas comme le Dieu Tout Puissant, Créateur de l’univers et de tout ce qu’il contient mais comme un visiteur qui vient stimuler ce qu’il y a de meilleur en eux. Il se propose de créer en eux un dynamisme suffisant pour qu’ils mettent en œuvre des projets de vie capables d’améliorer l’existence des autres. Cette expérience qui fut celle de Moïse sera aussi l’expérience de tous les inspirés qui prétendent avoir perçu une révélation de Dieu. Elle sera aussi la nôtre.

Quand Dieu parle, les idées qu’il suggère jaillissent au cœur de l’inconscient de ceux auxquels il s’adresse. Ils ne se reconnaissent pas forcément dans ces idées et les récusent avant même qu’elles aient été clairement formulées. N’est-ce pas là la preuve que ces idées ne viennent pas d’eux ? Mais, ces idées les hantent au point qu’ils doivent chercher à les satisfaire pour mieux les faire taire.

Certainement on va me rétorquer que je m’aventure un peu à la légère dans les mystères de l’inconscient et que bien d’autres mobiles que la voix de Dieu peuvent intervenir pour provoquer en nous des idées dont nous avons du mal à reconnaître la paternité. C’est vrai, mais il n’empêche que c’est apparemment comme cela que les choses fonctionnent. Dieu se sert de tous les canaux possibles pour venir jusqu’à nous et faire entendre en nous le son de sa voix qui suggère des projets qui nous seraient a priori étrangers.

L’exemple le plus caractéristique de cette manière de se révéler de la part de Dieu est bien évidemment l’aventure de Moïse que nous avons évoquée. Cette idée lui prendra toute sa vie pour se réaliser, elle nécessitera plusieurs échecs avant de s’accomplir – meurtre d’un garde égyptien, fuite à travers le désert , rencontre de la belle Séphora et installation de Moïse dans la vie d’un paisible nomade, rappel de Dieu au buisson ardent, retour en Egypte et affrontement avec le pharaon… c’est enfin au désert, à la veille d’entrer dans la terre promise où il n’entrera pas, que Moïse comprit que Dieu lui avait vraiment parlé, c’est d’alors dans un face à face bouleversant qu’il rendit à Dieu son esprit.

Le lecteur attentif de la Bible va bien vite rappeler à l’ordre le prédicateur que je suis. Il va lui rappeler que la Bible commence par le Livre de la Genèse et non celui de l’Exode et que dans ces récits du commencement, sont évoqués les merveilles de la création à partir desquels le texte nous invite à admirer Dieu comme le Créateur de talent qu’il est. Il nous y est raconté que Dieu créa avec passion le ciel et la terre, les étoiles, les astres et le firmament, les ondes mugissantes et l’immensité des plaines et des vallons ou gambadent et paissent paisiblement toutes sortes d’animaux.

Il aura bien raison de le faire. Cependant deux remarques s’imposent. La première c’est que malgré leur position au début de la Bible ces textes ont été écrits très tardivement. La deuxième, c’est que malgré leur intention de magnifier la toute puissance créatrice de Dieu, l’agent créateur reste quand même sa Parole.

Les textes sur Moïse ne font pas partie non plus des textes les plus anciens de la Bible, mais eux aussi insistent, nous l’avons vu, sur le rôle de la parole de Dieu. Même dans les textes qui insistent sur la magnificence de Dieu face à la grandeur de la nature, c’est quand même la parole de Dieu qui prend la priorité.

Le texte d’Esaïe qu’il nous est donné de méditer aujourd’hui, est un texte très ancien ( 7 eme siècle av JC ?) mais déjà la Parole de Dieu y est mise en évidence comme révélatrice de Dieu. La parole de Dieu, quand elle s’exprime ne transforme pas celui qui la reçoit en un privilégié. Elle en fait un acteur ou un vulgarisateur. Elle s’adresse à lui pour qu’il agisse. Il découvre bien vite que Dieu veut être connu comme celui qui libère. Revenons à l’histoire de Moïse que nous avons déjà évoquée.

Après avoir raconté comment Moïse a finalement réussi dans son entreprise de libération, la Bible nous donne les Dix Commandements. Ils sont présentés comme la conclusion de cette aventure et semblent avoir pour but d’établir les critères qui permettront d’identifier les exigences de la parole de Dieu. Nous y découvrons que Dieu veut faire de nous, par sa parole des agents de libération. Dans la première table nous trouvons ce qui concerne Dieu et le rôle qu’il attend de nous à son égard. Dans la deuxième table nous y découvrons quels sont les égards que chacun doit avoir pour son prochain. Nous sommes invités à le respecter en le libérant de tout ce qui l’opprime, en particulier des méfaits que nous pouvons lui faire subir.

En conclusion, et à la suite des paroles du prophète Esaïe, nous découvrons que la Parole de Dieu se reconnaît non pas quand elle a été proférée et identifiée comme telle, mais quand elle a été mise en œuvre par celui à qui elle a été adressée et qu’elle a porté ses fruits. Ainsi la voix de Dieu qui a invité Moïse à libérer son peuple ne sera réellement identifiée comme telle, seulement quand le peuple aura été effectivement libéré. C’est ce que nous avons déjà souligné à propos de sa mort.

Jésus n’a pas cherché à nous dire autre chose sur Dieu. Il a présenté son Evangile comme un long dialogue ente lui et Dieu son Père. Lui-même ne se désigne comme Fils de Dieu que parce qu’il a mis en œuvre cette action libératrice de la parole qui révèle la réalité de Dieu. Elle devient réellement effective quand elle s’accomplit. La libération ultime apportée par Jésus est celle de notre mort. Elle ne prend vraiment son effet qu’au matin de Pâques lors de la résurrection par laquelle tout est accompli.

jeudi 16 juin 2011

Matthieu 11: 25-30 la sagesse de Dieu dimanche 3 juillet 2011




En ce temps là, Jésus prit la parole et dit : Je te loue Père, Seigneur du ciel et de la terre de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents et que tu les as réservées aux enfants. Oui, Père je te loue de ce que tel a été ton bienveillant dessein. Tout m’a été remis par mon Père et personne ne connaît le Fils si ce n’est par le Père, personne non plus ne connaît le Père si ce n’est le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler.

Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et retenez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur et vous trouverez du repos pour vos âmes. Car mon joug est aisé et mon fardeau léger.



On n’ose pas toujours le dire, mais parfois Jésus nous agace. Il y a des moments où on a du mal à le suivre et où ses propos nous blessent. On n’ose cependant pas le dire car de telles pensées paraîtraient inconvenantes. Aujourd’hui, il s’en prend aux sages et aux intelligents. Et naturellement, nous nous sentons visés, parce que nous nous croyons sages et intelligents, et sans nous flatter, nous le sommes vraiment. Il s’en prend à nos vertus les plus caractéristiques pour les opposer à celles des tout petits enfants qui en raison de leur manque d’expérience n’ont pas encore pu tester leur propre intelligence. En nous déstabilisant ainsi, on ne sait pas où Jésus veut en venir.

Comment peut-il s’en prendre à notre sagesse alors que la Bible valorise la sagesse humaine en commençant par celle de Salomon qui était proverbiale? Jésus s’en prend à notre intelligence. N’est-ce pas grâce à elle que le génie humain parachève la création ? N’est-ce pas grâce à elle que nous traduisons en actes les intuitions que Dieu nous donne par son Saint Esprit ? Comment pourrions-nous aider les autres et les aimer comme nous-mêmes si nous ne pouvions les considérer avec intelligence et les aider dans la mesure de nos compétences ? Jésus veut-il que nous changions de comportement ? Veut-il que nous abandonnions tout pour mendier notre bol de riz sur les chemins, comme le font certains moines bouddhistes ? Nous faut-il revenir comme les Hébreux dans le désert qui attendaient chaque soir que la manne leur vienne du ciel ?

Bien qu’il sache fort bien nos réticences à ses propos, il nous vente la sagesse des nourrissons. Ils sont encore si petits qu’ils dépendent entièrement de leur mère. Jésus sait certainement qu’à ce stade de leur évolution, ils sont entièrement égocentriques et que leur existence se réduit à la satisfaction de leurs pulsions immédiates. Quand leurs besoins de confort ne sont pas satisfaits, ils pleurent pour exiger que leurs désirs soient assouvis ? Est-ce ainsi que Jésus veut que nous soyons, tels Adam et Eve dans le jardin d’Eden vivant de tout ce qui leur était donné en abondance ? Mais ca ne marche pas ainsi, le jardin des Ecritures nous est interdit et pour vivre sur terre il nous faut être responsables de nos actes ? Il nous faut agir intelligemment pour que le plus possible d’entre nous vivent correctement. N’est-ce pas là la volonté de Dieu ? Il est évident que ce n’est pas là que Jésus eut en venir.

Si nous persistons dans ce type de raisonnement nous allons nous orienter sur une mauvaise voie. Il est évident que Jésus s’en prend pas à nos valeurs intellectuelles et à notre manière d’appréhender les problèmes avec sagesse. Par contre il veut nous mettre en garde contre nous-mêmes. Il sait que plus nous sommes compétents, plus nous avons acquis de savoir, plus nous sommes enclins à faire confiance en l’homme et en l’homme seul. Plus nous donnons du poids à nos valeurs humaines, plus nous risquons d’oublier Dieu.

Jésus nous invite à un peu de modestie par rapport à nous-mêmes et à ne pas confondre sagesse et connaissance, car bien souvent nous croyons qu’en accumulant les savoir nous croissons en sagesse. Ce qui est faux. Nous allons vérifier la justesse de ses propos à travers l’Ecriture. Le récit le plus significatif en la matière se trouve sans doute dans l’histoire de David et de Goliath. Que les récits soient historiques ou légendaires ne changent rien à l’affaire. David nous est présenté par les textes comme un garçon intelligent et avisé. Cependant, face au géant Goliath, aucune sagesse humaine ne lui aurait donné une seule chance. Il fallait donc que son intelligence et sa sagesse soient relayées par une audace dont l’intuition lui venait d’ailleurs.

Autre exemple : Le peuple d’Israël lui-même, malgré toute la sagesse de Moïse pouvait-il défier raisonnablement le pouvoir du pharaon, traverser les eaux hostiles de la mer Rouge et envisager de séjourner dans le désert au milieu des reptiles et des scorpions à la recherche d’une hypothétique terre promise ? C’était un défi au bon sens et pourtant il l’a relevé. Toute l’Ecriture nous relate ce type d’événements pour nous enseigner que la foi en Dieu repose sur ce type de défi que l’on relève en s’appuyant sur la foi et non sur la connaissance. Les hommes de la Bible avaient capacité d’affronter les obstacles de la vie grâce à l’intuition qui leur venait de Dieu et qui pouvait parfois s’opposer à la sagesse et à l’intelligence humaine. Ils ont cependant bien souvent préféré suivre leur propre sagesse en oubliant d’écouter Dieu et leur aventure a tourné court.

C’est là que Jésus attendait ses auditeurs, c’est là qu’il nous attend aussi. Il considère que notre sagesse et notre prudence risquent de neutraliser notre capacité à espérer. Notre raison nous porte à limiter raisonnablement les risques. C’est pourquoi, nous nous sentons toujours trop faibles pour entreprendre, trop pécheurs pour espérer, trop vieux ou trop peu nombreux pour entreprendre. Notre sagesse et notre intelligence établissent des limites de prudence que Jésus veut nous faire dépasser. Il veut que nous devenions des prophètes de bonheur dans une société qui passe son temps à se protéger du pire et qui méconnaît les capacités de réussite que contient l’espérance.

Un des plus gros défi que nous ayons à relever, c’est celui que nous pose notre propre savoir, car c’est sur lui que nous asseyons notre sagesse. Il constitue comme une force d’inertie qui nous empêche d’avancer parce qu’il fait de nous des êtres blasés face à l’avenir. Notre savoir est si et s’appuie sur tant d’expériences que nous avons l’impression du « déjà vu » qui nous prive de toute audace et qui neutralise notre faculté d’espérer. Ce savoir qui s’appuie sur l’expérience des autres neutralise notre propre intelligence et notre propre sagesse. Il pèse sur nous d’un poids comparable à celui du joug que l’on posait sur la nuque des bœufs à l’époque de la traction animale. Si le joug permettait aux bœufs de tirer des charrettes de gros poids, il les obligeait à baisser la tête et les empêchait de voir devant eux. Leur vision de la route en était ainsi obstruée. Le poids de notre savoir nous met dans ces conditions semblables à celles des bœufs au travail, il nous empêche de voir au-delà de nous-mêmes les possibilités que Dieu dessine à l’horizon de notre route.

Jésus savait que l’Ecriture était témoin d’une autre manière de voir les choses. Il a appris par exemple que dans l’histoire de David et Goliath, David a déposé les armes trop lourdes que le roi Saül avait mises à sa disposition pour le protéger. Elles l’empêchaient de se mouvoir au lieu d’assurer sa sécurité. De même, le peuple d’Israël avait du oublier sa propre sécurité avant de quitter l’Egypte et abandonner tout ce qui aurait pu entraver sa progression dans le désert. Il n’avait pour le protéger que la certitude que Dieu l’accompagnait dans son aventure et ne l’abandonnerait pas. C’est ainsi qu’ils pouvaient courir le risque de l’entreprise. Dans une telle aventure, notre sagesse et notre intelligence peuvent agir comme des freins qui pourraient contrecarrer les projets que Dieu nous amène à formuler. Nous ne pouvons donc être audacieux dans la foi sans déposer les poids qui entravent nos désirs.

Déposer nos poids trop lourds, ne consiste pas seulement à dépasser notre savoir et nos connaissances pour laisser Dieu pénétrer en nous et faire sa demeure dans notre âme, c’est aussi agir de telle sorte que le poids des expériences que l’on a acquises ne pèse pas d’une manière négative sur les messages que Dieu nous envoie. C’est aussi accepter que les remords que l’on peut avoir ou que le dégoût que l’on peut avoir de soi-même n’encombrent plus notre avenir. Dieu a décidé une fois pour toutes, par le pardon qu’il nous donne de nous en débarrasser et d’en porter pour nous tout le poids. Il a décidé que le passé ne devait plus être un obstacle. Il se charge lui-même d’en assumer le poids et il place devant nous des projets qui font vivre. C’est cela qu’on appelle l’espérance. L’espérance, c’est la puissance de vie que Dieu met en nous et avec laquelle nous construisons notre destin.

samedi 11 juin 2011

2 Corinthiens 5:17-20 Dieu parle - Confirmation des catéchumènes, Pentecôte - dimanche 12 juin 2011



2 Corinthiens 5/17-19

17 Si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées ; voici : (toutes choses) sont devenues nouvelles. 18 Et tout cela vient de Dieu, qui nous a réconciliés avec lui par Christ, et qui nous a donné le service de la réconciliation. 19 Car Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même, sans tenir compte aux hommes de leurs fautes, et il a mis en nous la parole de la réconciliation. 20 Nous sommes donc ambassadeurs pour Christ, comme si Dieu exhortait par nous ; nous vous en supplions au nom de Christ : Soyez réconciliés avec Dieu !




Depuis longtemps, nous savons que Dieu intervient dans le monde par sa Parole. Il dit et la chose existe nous rapportent les Ecritures. Une telle affirmation devrait forcément m’inquiéter, puisque je vais user du même privilège que Dieu pour m’adresser à vous: la Parole. Mais si les Ecritures nous transmettent des Paroles venant de Dieu, nul ne les a vraiment entendues. Si Dieu fait entendre sa voix, c’est généralement par le relais de certains humains, qui parfois, sans en être conscients eux-mêmes transmettent un message qui résonne dans l’intimité du cœur de ceux à qui ils s’adressent. Ce relais humain n’est pas forcément nécessaire, mais c’est toujours dans son fort intérieur, que l’intéressé reçoit ce qui peut être un message de Dieu. C’est cependant toujours par l’action du saint Esprit qui agit en eux que les hommes identifient la voix de Dieu.

Si je parle maintenant devant vous, ce n’est pas pour dire la parole de Dieu, mais de dire une parole sur Dieu. C’est assez différent, mais la situation reste ambiguë car Dieu et les hommes ne parlent pas de la même façon. Pour ce qui le concerne, l’homme émet des sons articulés qui forment des mots et qui traduisent sa pensée. C’est ainsi que tous les hommes parlent. Dieu, quant à lui, vous l’avez bien compris, ne prononce pas de mots, mais il transmet sa pensée par intuition à des humains qui lui sont attentifs et qui utilisent des mots pour rendre compte de ce qu’ils ont perçu.

Par ces intuitions traduites par des mots, Dieu révèle sa pensée qui agit en chacun de nous. C’est ainsi que Dieu parle. Il n’y a pas d’autres êtres que les humains qui sur terre partagent avec Dieu ce privilège de se faire comprendre par la pensée exprimée en paroles. Nous sommes donc placés sur terre dans une position privilégiée par rapport à Dieu, si bien que l’on a pu dire que nous étions conformes à l’image de Dieu. Certainement certains vont me dire qu’ils parlent avec leur chat, ou leur chien et qu’ils se comprennent. La belle affaire ! La pensée d’un animal n’est pas du même ordre que celle d’un humain ou que celle de Dieu. Nous sommes donc sur un terrain d’entente, voire même de connivence avec Dieu.

Donc ce matin, si je ne veux pas me prendre pour Dieu, je ne dois pas parler à sa place, mais je dois le laisser parler. Mon propos doit donc s’efforcer de vous orienter vers Dieu et de vous suggérer dans quelle direction il faut vous tourner pour l’entendre. Je ne peux être que le doigt qui désigne Dieu. J’essaye donc d’agir comme le sage qui montre le ciel avec son doigt. C’est le sot dit le proverbe chinois qui regarde le doigt et non la direction qu’il désigne. Si donc à la fin de mon sermon, vous ne voyez pas dans quelle direction se trouve Dieu, c’est que le sot ce sera moi, qui me serai mal exprimé, ou ce sera peut-être vous qui n’aurez pas su regarder dans la bonne direction.

Si Dieu, vers lequel nous tendons les regards est à portée de voix, s’il parle, comme nous, c’est qu’il est tout proche de nous. Tous les grands témoins dont la Bible rapporte la rencontre avec Dieu ont éprouvé cette proximité avec lui. Quand il se fait connaître à Moïse par exemple, Dieu lui dit : « Je suis qui je suis » Etrange non ? Dieu se présente comme nous le faisons nous-mêmes. Quand on demande à quelqu’un qui es-tu, Il répond : « Je suis un tel ». Il utilise la même expression que Dieu pour se révéler : « Je suis. »

C’est ainsi que la Bible nous présente Dieu, comme un être si proche de nous que s’établit un lien de parenté entre lui et nous. Ce culte que nous vivons ensemble pour apporter un enfant devant Dieu ou pour accueillir des catéchumènes sera donc, d’abord une réunion où la famille de Dieu se rassemble autour de lui pour faire la fête, en l’honneur de ses enfants.

Il n’empêche que tout ne baigne pas dans l’euphorie comme je viens de le laisser entendre et qu’une trop grande proximité de Dieu nous gène. Il y a comme un non-dit quelque part qui nous maintient sur la réserve, et nous gardons en nous comme une crainte de Dieu, c’est pourquoi l’apôtre Paul a cru bon de dire les paroles que j’ai retenues aujourd’hui comme support à ce sermon : « Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même.

Tout se passe comme si nous avions des reproches à lui faire. Nous pensons qu’il peut tout, qu’il voit tout, qu’il a tout créé, et que malgré tout, ça va mal, non seulement dans le monde, mais aussi dans notre propre existence ! Pourquoi Dieu n’a-t-il pas écarté les malheurs qui nous font souffrir ? Pourquoi Dieu ne nous a-t-il pas fait tous égaux en poids, en taille, en intelligence ? Alain Souchon dans une chanson célèbre : « Maman bobo », reproche à sa mère, (pourquoi pas à Dieu ?) de ne pas l’avoir fait beau. Il exprime ainsi le désenchantement de tous ceux qui se sentent frustrés de quelque chose. Il y a en nous tellement de questions sans réponses, que nous ne pouvons pas vraiment être en intimité avec Dieu, c’est pourquoi, malgré tout, nous gardons nos distances.

Dieu sait bien tout cela, c’est pourquoi il nous a confié un livre de famille qui contient tout ce que nous devons savoir sur lui : La Bible. Il a envoyé Jésus Christ pour nous l’expliquer et rétablir l’harmonie avec lui, mais cela ne semble pas avoir amélioré la situation.

Certes, il paraît qu’on ne lit plus la Bible. Ce n’est pas forcément vrai ! Mais ce qui est vrai c’est que beaucoup d’entre nous lisent une autre Bible que celle que la tradition nous a confiée. Si on ne lit pas la Bible qu’on nous a remis au KT et qu’on lui laisse prendre la poussière sur les rayons de notre bibliothèque, cela ne veut pas dire que l’on n’a pas recours à la Bible.

On a recours à une autre Bible qui ne se trouve pas en librairie ni sur internet, c’est un ouvrage mythique, écrit par la rumeur et colporté de bouche à oreille, elle est pleine d’idées reçues, pleine d’affirmations non démontrées. Elle est composée de récits à consonance biblique améliorés par les romans et le cinéma tels les « dix commandements » de C.B. de Mille par exemple qui font de Moïse un prince égyptien et de Dieu un tyran vindicatif ou « Quoi Vadis » qui imagine la mort de Pierre, ou le Da Vinci Code qui fait de Marie Madeleine l’épouse de Jésus. Pendant deux ans, j’ai pu vérifier auprès des jeunes dont vous m’avez confié l’éducation religieuse combien cette autre Bible était différente de celle imprimée qu’on leur avait donnée. J’ai essayé d’en arracher quelques pages avec beaucoup de difficultés. C’est dans les pages non imprimées de cette fausse Bible, dont personne n’a la même, qu’on trouve le portrait de ce Dieu dont les jeunes générations ne veulent plus, et qu’ils confondent avec l’autre, le Tout Autre.

La pratique de cette fausse Bible, leur apprend que Dieu est présenté comme un Seigneur redoutable plus prompt à condamner qu’à pardonner, qui fait crasher les avions pour punir les uns et qui provoque les tsunamis pour affirmer aux hommes sa toute puissance.

Il aurait même nourri une colère tellement forte contre l’humanité, dit-on, qu’il aurait été jusqu’à provoquer la torture et la mort de son propre fils pour calmer sa fureur. C’est cet ensemble d’idées reçues, amassées dans notre inconscient qui fait que l’on se méfie de Dieu, qu’on doute de l’authenticité de l’amour dont Jésus a fait état en parlant de lui et que l’on trouve que la vie est fade et amère.

C’est pourquoi, il faut nous mettre à l’écoute de cette Parole de Dieu qui se fait entendre au plus profond de notre être. C’est d’elle dont Jésus fut le témoin. Il a mis en actes par ses dire et ses actions, par ses miracles aussi, tout ce que Dieu avait à dire aux hommes. C’est cette parole qui vibre en nous quand nous éprouvons des désirs, de paix, de joie et d’amour, et c’est elle qui habite nos pensées quand elles sont animées par des pulsions de vie, d’espérance, de partage. C’est alors que Dieu nous parle.

Dieu, celui de la Bible qui nous est présenté par Jésus comme un Père bienveillant a fait le pari que tout se mettrait à changer quand l’amour du prochain prendrait le pas sur toute autre vertu humaine. Les choses deviendront nouvelles, selon lui, si l’intérêt que l’on porte aux autres prend le pas sur tout autre intérêt. C’est cela que l’on trouve dans ce livre de famille qu’est la Bible.

Elle ne nous dit pas que c’est Dieu qui transformera notre vie, elle nous dit que c’est Dieu qui nous donnera l’énergie pour transformer notre vie. Elle ne nous dit pas que nous n’aurons pas de difficultés, que les malheurs ne nous désespéreront pas, que nous réussirons à nos examens, mais elle nous dit que Dieu inscrit l’espérance dans notre vie et que tout prend une autre dimension pour celui qui croit que Dieu veut d’abord notre bien.

Puisque nous sommes dans le temps de Pentecôte, souvenons-nous de ce que le récit qui nous rapporte l’événement nous en dit. Il nous dit que l’Esprit de Dieu est capable de pénétrer à l’intérieur de chaque être et de transformer ses craintes en espérance de vie capable de le combler de joie. Ceux qui ont acceptés cette visite de l’Esprit de Dieu en eux étaient tellement bouleversés nous dit-on qu’on a cru qu’ils étaient ivres. N’est-ce pas là tout un programme pour la vie qui s’ouvre devant nous ?







Ze Bible est la nouvelle traduction de la Bible pour les juenes