mardi 24 novembre 2009

Jean Baptiste - Jésus Luc 3/10-18 dimanche 13 décembre 2009

Luc 3 :10-18

10 Les foules l'interrogeaient : Que ferons-nous donc ? 11 Il leur répondit : Que celui qui a deux tuniques partage avec celui qui n'en a pas, et que celui qui a de quoi manger fasse de même. 12Il vint aussi des péagers pour être baptisés, et ils lui dirent : Maître, que ferons-nous ? 13 Il leur dit : N'exigez rien au-delà de ce qui vous a été ordonné. 14 Des soldats aussi lui demandèrent : Et nous, que ferons-nous ? Il leur dit : Ne faites violence à personne, et ne dénoncez personne à tort, mais contentez-vous de votre solde. 15 Comme le peuple était dans l'attente, et que tous se demandaient intérieurement si Jean n'était pas le Christ, 16il leur répondit à tous : Moi, je vous baptise d'eau, mais il vient, celui qui est plus puissant que moi, et je ne mérite pas de délier la courroie de ses sandales. Lui, il vous baptisera d'Esprit Saint et de feu. 17 Il a son van à la main, puis il nettoiera son aire, il amassera le blé dans son grenier, mais brûlera la paille dans un feu qui ne s'éteint pas. 18 Jean annonçait la bonne nouvelle au peuple avec beaucoup d'autres exhortations.





C’est encore la voix de Jean Baptiste qui traverse l’espace et le temps pour venir nous exhorter ce matin. Nous avons l’impression que sa voix sonne juste. Il annonce la bonne nouvelle. C’est le début d’une ère de justice et de paix qui commence. Il s’agit d’un temps irréel où la vertu portera ses fruits et où les mauvais comportements seront punis. Il promet l’arrivée d’une époque idéale faite de justice, de respect de l’autre, d’altruisme, il propose une vie saine et paisible récompensant la pratique de la vertu. Qui trouvera quelque chose à redire à tout cela?


Tout le monde se met alors à faire la queue pour que l’onde purificatrice du Jourdain nettoie chacun afin de le rendre apte à pratiquer la vertu. Voila l’ambiance que suscite la prédication de Jean Baptiste qui ne mâche pas ses mots. C’est dans la mesure où chacun sera conscient de la nécessité de se purifier de son péché que le Messie viendra. Il instaurera une ère de paix d’où le méchant sera violemment exclu à coup de pelle et sera envoyé griller dans le feu du jugement dernier allumé pour les méchants. Ainsi répondait-il à une humanité en attente d’un temps nouveau.


- Jean Baptiste tu t’es trompé, le Messie que tu as désigné, Jésus, n’a pas mis hors la loi les méchants, au contraire, il s’est laissé tuer par eux. Il n’a pas instauré une ère de justice, car c’est l’injustice qui semble devoir triompher depuis longtemps.


Comment Jean baptiste a-t-il pu se tromper aussi lourdement? Comment a-t-il pu prêter à Jésus des intentions qu’il n’avait pas? On est d’autant plus perplexe qu’aujourd’hui encore beaucoup pensent qu’il aurait été beaucoup plus simple pour Jésus de suivre à la lettre le programme proposé par Jean Baptiste. Si le Messie avait exclu les méchants et contraint les autres à la vertu, nous n’en serions pas là aujourd’hui. Nous serions au milieu d’un peuple vertueux et les méchants n’auraient plus de place parmi nous. C’est ce que réclament les intégristes, les sectes et les gens épris d’ordre religieux. Ceux qui pensent ainsi en sont restés à l’époque de Jean baptiste et ils continuent, sans s’en rendre compte, à confondre Jean Baptiste avec Jésus. Ainsi pensent tous ceux qui se servent de l’Evangile pour contraindre les autres à entrer dans leurs vues.


Combien, et sans doute moi, parfois, ne disent-ils pas à propos de l’Evangile que Jésus a interdit certaines choses ou qu’il en a codifié certaines autres. Combien ne pensent-ils pas que Jésus a été un Réformateur génial qui proposait aux hommes de devenir meilleurs en pratiquant à la lettre la Loi d’amour. Combien ne font-ils pas de Jésus un super Moïse dont les préceptes nouveaux seraient encore plus contraignants que les anciens. Combien n’ utilisent-ils pas les signes que Jésus nous a donnés, je veux dire le Baptême ou la sainte Cène, pour forcer les portes du Royaume de Dieu. Ne tentent-ils pas de contraindre Dieu à sauver les baptisés, même malgré eux et à réprouver les autres. Ne tentent-ils pas non plus d’ enfermer le Saint Esprit ou Jésus lui-même, dans un morceau de pain qui se revêtirait alors de vertus magiques.


Je m’arrête d’être iconoclaste et blasphémateur, sans quoi les pierres de la lapidation vont me contraindre au silence. J’ai bien sûr utilisé la caricature, et je l’ai fait pour prolonger la logique de Jean Baptiste qui reste, qu’on le veuille ou non un homme du passé! Ce n’est pas un reproche que je lui fais, car c’est le sens de la mission que Dieu lui a assigné : être un homme du passé, être le dernier homme du passé, le dernier prophète de l'ancienne Alliance qui sera désormais périmée.


En effet, Jean Baptiste doit mettre un terme à l’Alliance que Dieu avait jadis conclue avec Moïse, qui fut reprise par chaque roi, qui fut critiquée par chaque prophète qui annonçait que cette Alliance prendrait fin à cause de l’infidélité croissante du peuple de Dieu et de la lassitude du Seigneur lui-même. Jean Baptiste a pour mission de dire que le temps de la patience de Dieu est arrivé à son terme parce que l’infidélité du peuple a atteint un point de non-retour . Le changement annoncé va s’accomplir. Le Messie va arriver et il accomplira toute justice.


La justice, en langage biblique, consiste à être conforme au plan de Dieu. Il s’agit de mettre en pratique, et d’une manière parfaite les 10 commandements. L’homme juste sera donc un homme parfaitement vertueux. Ce projet est irréalisable, c’est pourquoi, Jean Baptiste en invitant ses auditeurs au baptême leur proposait de suppléer à leurs défaillances en les lavant dans l’eau du Jourdain. Le baptême de Jean Baptiste répondait à leur désir d’être trouvés parfaits quand le Messie viendra afin que le jugement qu’il prononcera leur soit favorable. Jean ne leur permet pas de se faire des illusions, tous seront passé au crible et le jugement tombera sur chacun. Jean n’a pas d’autre message à dire. Le Messie qu’il annonce n’aura plus rien à faire car Jean Baptiste aura tout fait. Il n’aura plus qu’à paraître et à juger le monde.


C’était un Messie trop vertueux qu’il annonçait, trop saint, trop divin, trop conforme aux désirs des plus religieux pour que le vrai Messie lui ressemble. Le Messie qui entre en fonction en la personne de Jésus ne se met pas à trier le bon grain de l’ivraie, il n’utilise pas la pelle à vanner ou la fourche pour jeter au feu les mauvaises herbes, mais il descend dans l’eau toute souillée du péché des hommes baptisés avant lui et il s’en fait inonder, comme pour dire que c’est au péché des hommes qu’il s’en prend et non pas à leur personne. C’est le péché qu’il se propose de détruire et non pas les pécheurs.

Avec un tel principe, tout homme devient sympathique, puisque c’est son péché qui est haïssable et non pas lui-même. Il y a comme une distanciation qui s’établit entre l’individu et l’acte qu’il a commis. L’homme reste comme en retrait par rapport à son péché, si bien qu’il apparaît comme possible que le péché soit détruit et que l’homme survive à cette destruction et apparaisse alors aux yeux du Messie, comme renouvelé, comme dépouillé de ses salissures, et qu’il soit à nouveau tout neuf, comme au matin de la création du monde ou comme au matin de sa naissance.

Tout l’Evangile qui s’ouvre maintenant va nous parler de cette œuvre entreprise par Jésus pour dégager l’homme nouveau du poids de la souillure de son péché. Ce programme est tellement révolutionnaire, il suppose une telle abnégation et un tel amour de la part de Dieu que personne ne l’a vraiment compris du vivant de Jésus, c’est pourquoi il a fallu qu’il en meure pour qu’on finisse par comprendre ce que Dieu avait voulu dire par lui.


Aujourd’hui encore, il en est beaucoup qui, bien que Chrétiens se tiennent en retrait par rapport à une telle merveille. Il en est encore qui croient que le péché colle tellement à la nature de l’homme qu’on ne peut détruire l’un sans l’autre. C’était la position de Jean Baptiste, c’était la position la plus avancée du judaïsme. Mais cette position contenait déjà en elle l’étape suivante qui consistait à croire que Dieu, et son Messie, allaient détruire le péché sans détruire nécessairement les hommes, il fallait un événement aussi provoquant que la mort du Messie pour qu’on en découvre le secret. Il fallait que Jésus mène ce combat contre les gens en place, contre les religieux, contre les vertueux qui n’avaient pas assez péché eux-mêmes pour savoir combien le poids du péché peut devenir écrasant (et je ne parle pas forcément des péchés visibles et connus de tous).


Sans jeu de mot, Jésus à son baptême plonge dans le péché de l’humanité pour séparer chaque individu de ses fautes comme on se sépare d’un vêtement.


Les 4 évangiles, les 14 épîtres et le reste du Nouveau testament sont-ils suffisants pour nous en convaincre?




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2 commentaires:

Anonyme a dit…

je pense que vous avez raté le message de Jean Batiste et malheureusement perdu tout la richesse de l’enseignement de Jean Batiste
S'il se trompé alors pourquoi Jésus l'appel le plus grand de prophètes ?
De plus Jésus se donne lui même la description de juge suprême quand il reviendra, il se trompe lui aussi?
Vous allez me dire... il faut pas prend les choses littéralement...
fait nous donc un interprétation non littéral à: Mt 25:31,32
enfin, ce facile choisir de textes de la bible et ignorer les autres
Ricardo

Accélérateur de Business a dit…

angel1284

Comme il est facile de voir la paille dans l'œil du voisin quand on ne voit pas la poutre dans le sien. cette parole incite à l'humilité sur le sens des paroles de Dieu. Que celui qui a tout compris juge l'autre ! Quand au créateur de ce blog ....vous touchez une vérité celle de la différenciation de l'homme et de son péché seule façon de sauver l'homme si il n'est pas confondu avec ses actes. J'aime ceette façon de voir les choses et me reprend à espérer sur le salut des hommes car je ne copprends toujours pas que la mort du christ sauve l'homme quoiqu'il fasse. Je ne peux pas croire que la mort de Jésus soit un chèque en blanc pour toutes nos fautes...et dans ce sens ne peut imaginer que tous seront sauvé. Mais la perdition ne viendra pas de la volonté de l'homme mais de son ignorance coupable.
Dieu m'a parlé et depuis je ne trouve plus la paix....Amen