mardi 13 décembre 2016

Galates 4:4-7 vous êtes tous fils de Dieu dimanche 1er janvier 2017



4 mais lorsque les temps furent accomplis, Dieu a envoyé son Fils, né d'une femme et sous la loi, 5 afin de racheter ceux qui étaient sous la loi, pour que nous recevions l'adoption filiale. 6 Et parce que vous êtes des fils, Dieu a envoyé dans notre cœur l'Esprit de son Fils, qui crie : « Abba ! Père ! » 7Ainsi tu n'es plus esclave, mais fils ; et si tu es fils, tu es aussi héritier, du fait de Dieu.

Bousculant les tabous millénaires, notre époque qui se plait à ignorer la réalité de Dieu, agit pourtant, comme si nous étions tous, sans la savoir, des enfants de Dieu. Déjà vous qui écoutez ces propos,  vous ne retenez pas votre sourire,  car il parait inconvenant dans notre pays de parler de Dieu et de  dire que beaucoup de nos contemporains, qui ne croient plus en lui, se comportent comme s’ils étaient ses enfants. S’il arrive que son nom soit prononcé dans un lieu public, notre pensée qui est bien formatée, provoque dans notre cerveau l’apparition automatique de mots tels que : «  incongru, illuminé ou intégriste ». Ces mots servent habituellement à  qualifier les marginaux provocants  que l’on cherche à écarter le plus rapidement possible de la sphère publique.  Ces réactions nous laissent comprendre que Dieu devrait se sentir en exil dans notre société où on ne peut évoquer son nom que dans des lieux réservés à cela.

Ceux qui fréquentent les lieux où il est convenable de parler de Dieu se trouvent bien souvent en plein désert. Pour ne pas donner l’illusion que ces lieux sont complètement vides on a recours à des regroupements de fidèles lors des  célébrations. Les ministres du culte, jadis  repérables à leur costume ont pris un habit civil et pour ne pas détruire les églises désertées souvent classées, on les transforme en musées, salles de concerts ou salles des fêtes. Il semblerait  donc que Dieu soit en totale perte de vitesse dans ce monde de l’Europe occidentale, et cela n’est sans doute pas sans effet sur le psychisme de ceux qui se sont écartés de lui par la force des choses.

Pourtant la réalité n’est pas conforme aux apparences. Les législateurs, aussi bien que de nombreuses associations se sont emparés de l’une des caractéristiques qui relève des attributs de Dieu et en ont fait la promotion. Il s’agit de l’amour, de la possibilité de s’aimer et du droit à le faire. Ce fut une des conquêtes de la  deuxième moitié du vingtième siècle. Le slogan de l’époque était «  faites l’amour et pas la guerre » Certains ont pensé qu’une telle attitude était offensante.  Elle l’était pour la morale en vigueur à l’époque, mais l’était-elle pour Dieu ? Certainement il y eu des  excès  et tout n’était pas bon, mais on redécouvrait le fondement d’une vérité biblique  à savoir que « Dieu est amour » et que tout ce qui concerne l’amour le concerne.

L’idée a fait son chemin, et aujourd’hui il n’est pas outrecuidant de parler d’amour et de le revendiquer pour tous ceux que la société écarte du droit de s’aimer ou en a écartés. On  présente le fait de s’aimer comme un droit face aux sociétés où cela est contesté. On voudrait que les mariages arrangées ne le soient plus on manifeste pour que la mutilation sexuelle des femmes soit interdites et que ceux qui la pratiquent ou la préconisent soient  jugés et condamnés. On revendique le droit à s’aimer pour les gens de même sexe. Ainsi sans le savoir la société civile  s’empare-t-elle de ce qui devrait être le fondement de la foi en Dieu pour construire une société nouvelle plus juste et plus épanouie.

Ce qui est surprenant, c’est que la réaction contre ces idées est menée par des gens qui se réclament de principes qui défendent le droit de Dieu qui serait bafoué par cette banalisation de l’amour, comme si en voulant permettre aux humains de s’aimer mieux, on offensait Dieu, quel que soit le nom qu’on lui donne.

Sans crier gare, Dieu s’est donc introduit dans une société  d’où on l’avait  exclu. Le principe qui le caractérise  a été utilisé comme cheval de bataille pour défendre des droits  qui permettraient le progrès de l’humanité, même si le mot amour a parfois été utilisé  au profit de causes qui lui étaient  étrangères et même hostiles.

Après avoir émis  ces quelques réflexions, j’entends Paul dire dans le texte qui sert de support à ces propos, des choses tout aussi provocantes  que les idées que je viens d’émettre. Il prétend qu’il n’y a  plus   aucune barrière pour distinguer les enfants de Dieu de ceux qui ne le sont pas, car tous sont enfants de Dieu et tous sont au bénéfice de son Esprit. C’est par l’Esprit de Dieu qui repose sur tous les individus qu’ils ont tous accès au privilège d’être ses fils et ses filles. Il n’y a plus de lieu réservé à Dieu où il puisse se manifester  car  il lui est possible de le faire en tous lieux. Il est sorti des espaces où on le tenait enfermé pour se répandre et en  toute liberté sur les hommes avides de connaître leur Dieu et de lui rendre un culte en esprit.

Mais l’histoire serait trop belle si elle s’arrêtait là. Certes, Dieu est amour, et les hommes devenus enfants de Dieu sont invités à  le partager. L’Esprit de Dieu témoigne dans  ce sens. Mais il dit aussi que pour  exprimer la volonté de Dieu, l’amour doit respecter un certain nombre de critères sur lesquels  les Ecritures se sont exprimés depuis longtemps et sur le respect desquels Jésus a concentré tout le poids de son Evangile.  Fautes de les respecter, l’amour perdrait son droit à l’être, le nom de Dieu serait bafoué et l’humanité évoluerait dans le mauvais sens, car il est assez facile de passer de l’amour du prochain à l’exploitation bienveillante du prochain.  Il est toujours facile de tirer profit de l’autre au nom de l’amour que l’on est sensé lui porter.

Ainsi l’amour doit il nous inviter à nous intéresser à ceux que nous n’aimons pas, à ceux qui ne pensent pas comme nous. L’amour réclame de celui qui veut  le promouvoir qu’il soit son serviteur. Ainsi « le moi d’abord » qui est le principe actuel d’évolution de la société doit-il disparaître de notre mode de penser. Tout cela  laisse entendre qu’on n’est pas encore arrivé au bout du chemin car le principe d’altruisme qui se dégage de la notion d’amour est encore fortement altéré par l’égoïsme qui habite la plupart des humains.

On n’a pas besoin de prononcer le nom de Dieu, ni de croire en lui pour aimer les autres, car les réserves que nous venons de faire relèvent d’un principe général,  mais il semble que sans le secours de Dieu lui-même et de son esprit, les humains auront tendance à laisser  leur  intérêt personnel prendre le dessus sur tout autre principe. En fait l’amour étant l’expression même du mouvement de Dieu vers les hommes, il sera difficile de le pratiquer lucidement sans un retour à Dieu lui-même qui l’inspire.

Si notre société  est en train de réhabiliter la notion d’amour  elle n’a  fait que la moitié du chemin car seul semble-t-il un  libre retour vers Dieu la libérera de son égoïsme et de son instinct de domination. Nous en verrons peut-être les signes quand un jour il sera possible de prononcer le nom de Dieu sans qu’une telle chose soit considérée comme suspecte.

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