dimanche 7 mai 2017

Actes 12-14 L'Ascension dimanche 28 mai 2017



Actes :1 :12-14 :
 
1Cher Théophile, J'ai parlé, dans mon premier livre, de tout ce que Jésus a commencé de faire et d'enseigner2jusqu'au jour où il fut enlevé après avoir donné ses ordres, par l'Esprit saint, aux apôtres qu'il avait choisis. 3C'est à eux aussi qu'avec beaucoup de preuves il se présenta vivant après avoir souffert ; il leur apparut pendant quarante jours, parlant du règne de Dieu. 4Comme il se trouvait avec eux, il leur enjoignit de ne pas s'éloigner de Jérusalem, mais d'attendre ce que le Père avait promis — ce dont, leur dit-il, vous m'avez entendu parler : 5Jean a baptisé d'eau, mais vous, c'est un baptême dans l'Esprit saint que vous recevrez d'ici peu de jours. 6Ceux qui s'étaient réunis lui demandaient : Seigneur, est-ce en ce temps-ci que tu vas rétablir le Royaume pour Israël ? 7Il leur répondit : Il ne vous appartient pas de connaître les temps ou les moments que le Père a fixés de sa propre autorité. 8Mais vous recevrez de la puissance quand l'Esprit saint viendra sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et en Samarie, et jusqu'aux extrémités de la terre. 9Après avoir dit cela, pendant qu'ils regardaient, il fut élevé et une nuée le déroba à leurs yeux. 10Et comme ils fixaient le ciel, pendant qu'il s'en allait, deux hommes en habits blancs se présentèrent à eux 11et dirent : Hommes de Galilée, pourquoi restez-vous là à scruter le ciel ? Ce Jésus, qui a été enlevé au ciel du milieu de vous, viendra de la même manière que vous l'avez vu aller au ciel.

 12Alors ils retournèrent à Jérusalem, depuis le mont dit des Oliviers, qui est près de Jérusalem, dans le rayon des déplacements autorisés le jour du sabbat. 13Quand ils furent rentrés, ils montèrent dans la chambre à l'étage où ils se tenaient d'ordinaire ; il y avait Pierre, Jean, Jacques et André, Philippe et Thomas, Barthélemy et Matthieu, Jacques, fils d'Alphée, Simon le Zélote et Judas, fils de Jacques. 14Tous, d'un commun accord, étaient assidus à la prière, avec des femmes, Marie, mère de Jésus, et les frères de celui-ci. 

J'ai préféré publier tout le récit de l'Ascension. 



Après l’événement de l’Ascension,  il était normal que les amis de Jésus se retrouvent entre eux pour faire le point sur ce qu’ils avaient vécu et qu’ils réalisent  ce qui les attendait. Était-ce le début du ministère de l’Église ou était-ce la fin du ministère terrestre de Jésus ? Les deux hypothèses se bousculaient dans l’esprit du rédacteur qui cherchait à rendre compte de la situation. Sans doute avait-il déjà saisi la portée de l’événement dans le premier tome de son œuvre qui est l’Évangile de Luc, car, vous le savez sans doute, le Livre  des Actes  fait suite à l’Évangile de Luc et provient sans doute de la même plume. C’est ce qui est il dit en Actes 1/1.

En effet dans l’Évangile, Luc avait dit que peu après la résurrection et l’apparition de Jésus aux onze, il s’était séparé d’eux en s’élevant vers le ciel. Mais après cet événement, le temps avait passé. L’Église s’était organisée. Vingt ou trente années s’étaient écoulées, une horrible guerre qui n’est racontée ni dans les Évangile ni dans le Livre des Actes avait ravagée le Moyen Orient. Cela avait entrainé l’exode  de nombreux croyants, chrétiens ou juifs  dont les communautés s’étaient organisées comme elles le pouvaient.

Maintenant, sous toute réserve, L’Église était en paix. Luc  avait écrit son Évangile, le Livre des Actes était encore à faire. Pour mettre de l’ordre dans tout cela, les  responsables de  L’Église n’étaient pas restés inactifs,  administrateurs et théologiens  ils ne chômaient pas. Si les Évangiles étaient en train  de prendre corps, il fallait mettre de l’ordre et de la cohérence dans  de ce qui avait été vécu par les uns et par les autres depuis que Jérusalem n’était plus le centre de la vie spirituelle des Églises. Pour mettre de l’ordre dans tout cela, ils avaient songé au fait que le nombre  symbolique de quarante avait été utilisé pour rendre compte  des grands moments de la révélation.

Il avait désigné le nombre d’années de pérégrination des  Hébreux dans le désert avant l’entrée en Terre Sainte. Quarante était aussi le nombre des jours passés par Moïse avant de descendre du Sinaï avec les Tables de la Loi.   Ne serait-il pas opportun d’utiliser ce même nombre pour marquer le temps de préparation des chrétiens avant de prendre en main la responsabilité de l’Église ? C’est sans doute  ce qui fut retenu pour donner de la cohérence aux événements qui avaient suivi la résurrection.  La date de 40 jours fut retenue pour marquer ce moment de préparation  entre la résurrection de Jésus et le début de la prise de conscience des  croyants, que la responsabilité de la suite leur incombait désormais.  Ce chiffre marquerait désormais le temps de préparation nécessaire, comme un temps intermédiaire pour que les hommes assurent le destin de la révélation de Jésus sans lui.

Il n’y avait plus qu’à attendre que le Saint Esprit donne le coup d’envoi pour que tout se mette en marche. Mais le nombre de 40 n’est pas le seul élément retenu dans cette  aventure. Il y a la présence des deux hommes en blanc (des anges ?), il y a  aussi le ciel vers lequel  Jésus s’élève pour disparaître enveloppé par la nuée.

 La nuée avait déjà servi dans les Ecritures à signaler la présence de Dieu. Elle était présente au moment où Moïse reçut la Loi. Elle servait non seulement à indiquer la présence de Dieu, mais aussi à  la dissimuler aux yeux des hommes. Elle joua le même rôle au moment de la transfiguration (Luc 9/34) en présence de deux personnages qui sont  Moïse et Élie. Dans le récit de l’ascension, ils n’ont pas de nom. Les Ecritures nous parlent aussi de deux êtres  chargés de garder  l’entrée du Jardin d’Éden ainsi que  le trône de Dieu dans le Saint des saints du Temple. Ils sont aussi présents dans le tombeau au moment de la résurrection (Luc 24/4) et attestent de la présence de la réalité divine dans l’événement.

Si le ciel absorbe Jésus et le rend invisible, c’est sur terre que la réalité divine  s’accomplira désormais. C’est  ce que leur rappellent les êtres célestes en leur indiquant  que c’est sur terre que se situe leur mission et  que  c’est là que se tiendra désormais  le Seigneur pour les accompagner.

Que  s’est-il passé en réalité ? Nul ne le sait vraiment car les mots humains ont du mal à rendre compte  d’une réalité divine. Mais Luc ne réussit pas  mal dans cette entreprise. Ce que nous découvrons ici, c’est que dans un raccourci remarquable, l’auteur de ce texte a rassemblé tous les éléments nécessaires pour dire à la fois que Jésus ne sera  plus physiquement visible, mais qu’il reste vivant au milieu des siens et que tout cela  est l’œuvre de Dieu qui mandate les croyants pour parcourir le monde afin de donner suite à la mission entreprise par Jésus. Etait-il possible de faire mieux, plus précis et plus bref ?



L’auteur a choisi  de ne pas s’étendre sur l’événement, bien qu’il en ait dit l’essentiel, car c’est ce qui va se passer par la suite qui sera déterminent pour l’Église qui est en train de se mettre en mouvement. Au lieu de  s’interroger sur la réalité de ce qui est décrit ici et de s’appesantir sur son aspect merveilleux, il est encore plus important de s’intéresser au procédé littéraire qui rend compte à la fois de la  portée théologique de l’Ascension qui est présentée comme la suite logique de la résurrection et l’annonce prophétique de la mission de l’Église. Ainsi il est dit ici que avant même que l’Église ait reçu son ordre  de mission, celui-ci était déjà formulé par Jésus comme son dernier message aux siens.

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