mercredi 17 octobre 2018

Marc 10/46-52 Les chemins de la vie dimanche 28 octobre 2018


Marc 10/46-52 :Les chemins de la vie


46 Ils viennent à Jéricho. Et comme il sortait de Jéricho, avec ses disciples et une foule importante, un mendiant aveugle, Bartimée, fils de Timée, était assis au bord du chemin. 47 Il entendit que c'était Jésus le Nazaréen et se mit à crier : Fils de David, Jésus, aie compassion de moi ! 48 Beaucoup le rabrouaient pour le faire taire ; mais il criait d'autant plus : Fils de David, aie compassion de moi ! 49 Jésus s'arrêta et dit : Appelez-le. Ils appelèrent l'aveugle en lui disant : Courage ! Lève-toi, il t'appelle ! 50 Il jeta son vêtement, se leva d'un bond et vint vers Jésus. 51 Jésus lui demanda : Que veux-tu que je fasse pour toi ? — Rabbouni, lui dit l'aveugle, que je retrouve la vue ! 52 Jésus lui dit : Va, ta foi t'a sauvé. Aussitôt il retrouva la vue et se mit à le suivre sur le chemin.


Il arrive que les chemins de la vie ressemblent plus au parcours dans le désert que vécurent les hébreux qu’à un long fleuve tranquille. Les Hébreux savaient que Dieu était présent à leurs côtés, mais ils sollicitaient continuellement son intervention sans toujours grand succès, et cela durait dirait depuis 40 ans. Quant à nous, sans vraiment nous en rendre compte, nous suivons un parcours semblable. Nous savons que Dieu est présent dans notre existence, mais nous ne le sentons pas toujours très efficace, les jours se déroulent au hasard du temps, et quand celui-ci se montre hostile, comme les Hébreux nous crions vers Dieu, puis les choses se calment, l’habitude reprend ses droits. De même les Hébreux avançaient dans le désert et traçaient leur chemin au milieu des cailloux vers des oasis plus ou moins accueillants leurs pas oscillants entre espoir et résignation jusqu’au jour où Jéricho leur opposa ses murailles imposantes.



La vérité de leur parcours avec Dieu allait-elle s’achever là ? Il arrive pour nous aussi que des défis semblables se posent à nous et mettent en cause la réalité de Dieu.  Leur chemin  ne pouvait que s’arrêter là, à moins que la muraille ne s’écroule et laisse entrevoir l’espérance que donne la terre promise. C’est parfois un événement aussi provoquant qu’une muraille que l’on croit indestructible qui  s’écroule sans qu’on y touche qui nous révèle que Dieu agit pour nous et qu’il nous offre une vi pleine d’espérance. Cela se passe parfois et notre vie s’en trouve changée. A nous de savoir lire la présence de Dieu dans les événements que nous vivons.  Et pourtant il ne semble pas  forcément que Dieu ait fait grand-chose cette fois-là, pas plus qu’une autre  fois sans doute, mais   il a fait jaillir en nous une foi qu’on ne soupçonnait pas et qui  a tout changé, du tout au tout  dans notre perspective de vie.



A Jéricho l’accumulation des difficultés de 40 ans de marche dans le désert avait dressé devant ce peuple  incrédule une muraille d’incompréhension qui les empêchait d’avancer. Ce fut pour eux le moment de vérité qui allait leur permettre de comprendre qui était ce Dieu qui les avait guidés sans qu’ils sachent vraiment qui il était.



C’est à ce moment précis de leur histoire, que la foi des Hébreux s’est concrétisée en espérance de vie. Ils étaient placés sous la conduite de Josué.  Josué  est le même nom que Jésus. En dépit de la violence qu’on lui prête, il joue dans ce passage un rôle semblable à celui de Jésus : celui de dire l’action de Dieu quand les  hommes ne savent plus où Dieu se situe. C’est ainsi qu’il conduisit son peuple à découvrir l’action de Dieu dans un mur qui s’écroule sans que personne n’en ait ébranlé une seule pierre.  C’est là où l’aventure nous a conduit et c’est là, que nous aussi, nous allons nous interroger sur notre propre foi.



C’est  précisément à Jéricho - est-ce un hasard ? - que Jésus a ouvert les yeux de Bartimée qui cherchait la lumière et appelait à l’aide à grands cris. C’est aussi à Jéricho, qu’à califourchon sur sa branche de sycomore, que Zachée a compris le sens de sa vie et que sa quête de Dieu a trouvé le chemin de la foi. C’est aussi sur la route de Jéricho que Jésus a campé l’histoire d’un Samaritain qui a secouru un homme qui est devenu son prochain. Il  révèle  alors que c’est l’attention que l’on porte à son prochain  qui donne du sens à notre vie. C’est  en le respectant que l’on opère la volonté de Dieu.  C’est ce que fit à l’origine Rahab la prostituée de Jéricho qui a sauvé la vie des espions de Josué  sans se soucier  sur le moment de sauver la sienne. Elle .mettait ainsi en pratique un Evangile qui n’avait pas encore été révélé.



Chacun de nous prend maintenant sa place parmi tous ces gens qui ont fréquenté de près ou de loin Jéricho, car c’est là que pour eux comme pour nous Dieu va s’y révéler. N’oublions surtout pas Rahab, la prostituée dont on vient de rappeler l’exploit. En  sauvant  les espions au mépris de sa propre vie, elle reçut en récompense la vie sauve, ainsi que celle de sa famille lors du sac de la ville



En dépit du contexte violent dans lequel cette histoire nous est parvenue, Jéricho est devenu le lieu où la miséricorde divine se révèle. Dieu y est perçu comme le pourvoyeur de vie des petits et des humbles. C’est là que la vie de Zachée, de Barthimée, et de l’homme sauvé par le samaritain a été transformée.



 Avez-vous remarqué que 3  de ces personnages sont désignés par leur nom. Comme pour nous dire  que quand Dieu se fait présent dans notre vie, nous prenons une personnalité devant lui.  Seul le samaritain n’est pas nommé. Posez-vous la question en vous demandant pourquoi il ne l’est pas en attendant que  je vous donne mon interprétation  dans quelques instants.



A Zachée qui découvre son indignité devant Dieu, à Bartimée qui retrouve la vue malgré sa cécité, à tous ceux qui cherchent où l’action de Dieu en eux peut les mener, c’est le Samaritain qui indique la voie à suivre, car le sens de notre vie n’est pas en nous, il est dans l’action que chacun va mener pour son prochain. Si dans tous les personnages nommés tout à l’heure, seul le samaritain ne porte pas de nom c’est que Dieu espère pouvoir  lui donner le nôtre.




Maintenant, les biblistes, les exégètes et autres théologiens vont me reprocher d’avoir fait des rapprochements artificiels et de m’être joué de la saine théologie biblique. Ils auront raison. Je suis parti d’un texte de l’Evangile de Marc proposé par la liste de lectures bibliques pour ce jour et je l’ai à peine effleuré, il nous a rapporté l’histoire de Bartimée. Je me suis attardé sur deux textes de l’Evangile de Luc,  l’un concernant Zachée, l’autre le Samaritain. J’ai créé des rapports entre eux qui n’avaient pas lieu d’être et qui n’étaient pas évidents. Je les ai introduits à la suite de Josué, ce prototype de Jésus, dans l’histoire de la chute de Jéricho qui faisait obstacle à l’avancée des Hébreux.  J’ai tourné  toute cette histoire à l’avantage d’une prostituée qui pour sauver la vie des espions a trahi son peuple et a causé la mort de ses concitoyens.  Par tous ces artifices, j’ai voulu montrer que la présence de Jésus dans notre vie grâce,  à son  évangile provoquait un bouleversement semblable à celui qui se produisit à Jéricho, et qu’ainsi l’Evangile nous ouvre les  portes d’une vie différente dans laquelle  l’amour pour le prochain tient la place principale.

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