jeudi 23 mai 2019

Jean 14/23-29 accueillir le Saint Esprit en nous dimanche 26 mai 2019


Jean 14/23-29 Jésus répondit : Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, et mon Père l'aimera ; nous viendrons à lui et nous ferons notre demeure auprès de lui. 24 Celui qui ne m'aime pas ne garde pas mes paroles. Et la parole que vous entendez n'est pas la mienne, mais celle du Père qui m'a envoyé. 



25 Je vous ai parlé ainsi pendant que je demeurais auprès de vous. 26 Mais c'est le Consolateur, l'Esprit saint que le Père enverra en mon nom, qui vous enseignera tout et vous rappellera tout ce que, moi, je vous ai dit. 



27Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Moi, je ne vous donne pas comme le monde donne. Que votre cœur ne se trouble pas et ne cède pas à la lâcheté ! 28 Vous avez entendu que, moi, je vous ai dit : Je m'en vais et je viens à vous. Si vous m'aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je vais vers le Père, car le Père est plus grand que moi. 29 Je vous ai dit ces choses maintenant, avant qu'elles n'arrivent, pour que, lorsqu'elles arriveront, vous croyiez.





Que celui qui est triste et se sent abandonné, qui vit dans ce monde comme un prisonnier dans des jardins secrets où la vie l’a enfermé, verrouillé à l’écart des hommes par des éléments de vie qui le tiennent  cloitrés ne se désespère pas. Dieu est au courant de sa situation et lui envoie son Esprit afin que tout soit mis en œuvre pour qu’il se sente libre à nouveau. Encore, faut-il qu’il y mette du sien.



Il n’y a pas de  honte à avoir des états d’âme, il n’y a pas de honte non plus à éprouver le besoin de sentir une présence à ses côtés, il n’y a pas de honte à sentir un cœur d’enfant battre dans sa poitrine d’adulte. Il n’y a pas de honte non plus à savoir que nous sommes des hommes et des femmes faits de chairs et de sentiments. Les épreuves du temps nous ont appris à nous blinder et à nous protéger à l’aide d’un masque que nous sauvegardons au mieux pour ne pas laisser transparaître la réalité secrète de notre personnalité. Derrière  les murs de l’apparence, nous gardons des secrets qui altèrent le cours de notre vie. 



Dieu se propose de forcer la porte des jardins secrets de notre histoire personnelle. Il se propose par sa présence  de produire en nous un effet bénéfique, de provoquer une sérénité nouvelle dont les effets sont inhabituels. «Je me tiens à ta porte et je frappe » dit le Seigneur et pour qu’il entre chez nous il a besoin qu’on lui ouvre la porte. C’est à cette démarche que, sur l’injonction de Jésus je vous propose de  faire ce matin. La porte ouverte, Dieu s’approche et nous offre les services de Consolation dont nous avons tant besoin.



Il n’est sans doute pas difficile d’ouvrir une porte dont on détient la clé, mais pourtant à force de rester dans le secret, les mécanismes ont fini par se rouiller et  la serrure s’est complètement bloquée tant il est difficile de s’ouvrir, même à Dieu, et surtout à Dieu  dirai-je, tant  nous redoutons son  regard sévère et son  jugement. Cinq siècles de Réforme ne nous ont toujours pas libérés de cet aspect redoutable  dont les siècles antérieurs ont revêtu Dieu. Sa proximité fait encore peser sur nos consciences un sentiment de culpabilité dont nous avons du mal à nous sentir libérés.



Pour rétablir des chances  de dialogue avec lui, Dieu se propose de faire une démarche nouvelle en notre faveur, il irradie  vers nous un supplément de sa puissance divine qui nous est présentée ici comme le « Consolateur ». En lui,  nous reconnaissons l’action du Saint Esprit que le texte de l’Évangile de Jean appelle le « Paraclet »



Nous avons déjà, bien entendu, repéré l’œuvre du  Saint Esprit, mais avons-nous réellement constaté son action en nous  et autour de nous? C’est par son action, selon les Ecritures que Dieu  est intervenu, à l’origine des temps pour créer  le monde. Il y est présenté comme la puissance créatrice de Dieu et il est sensé présider à la destinée du monde. Il  a  exploré l’immensité du chaos avant de l’organiser. Et les Ecritures déclarent que tout ce qu'il a fait était bon. Il n’y a pas de raison pour que cela s’arrête.  Il a permis à Abraham de parler  cœur à cœur avec Dieu. Il a parlé par les prophètes,  il est descendu sur Marie et s’est posé sur la poitrine du Messie. Il est enfin venu sur les apôtres le jour de la Pentecôte. Il continue son action en  provoquant le dynamisme de l’Église, il la rend active et missionnaire et la conforte dans sa fidélité. Nous le voyons  ainsi à  l’œuvre dans le monde  et  sur certains hommes remarquables, et bien souvent cela nous suffit. Mais pour Jésus, ça ne suffit pas, c’est pourquoi il attire ici notre attention. Il nous demande de considérer que le rôle  du Saint Esprit ne s’arrête pas là. Il a pour mission d’établir un lien particulier entre Dieu et chacun de nous. Dans ce rôle-là Jésus lui donne le titre de Consolateur, de « Paraclet ».



Le Paraclet, ou le Consolateur, c’est donc ce supplément d’Esprit que Dieu nous envoie pour nous convaincre de l’efficacité de l’œuvre de Jésus Christ en  nous. C’est grâce à lui que nous croyons  que Jésus Christ nous a réconciliés  ( mis en harmonie) avec Dieu. Il nous a révélé l’immense amour de son Père pour  chacun de nous  et pour le monde aussi. Nous savons que par sa mort il a vaincu notre mort. Mais ces arguments intellectuels, s’ils sont nécessaires à notre compréhension des choses ne remplacent pas notre conviction intérieure. C’est pour accomplir cette fonction que le Seigneur envoie sur nous ce supplément de son Esprit. C’est par lui que tous les acquis de la foi en Christ deviennent certitude et nous transforment en profondeur.



Il nous faut donc être prêts à accueillir le « Consolateur » en nous. Il nous faut prendre du temps pour travailler sur nous-mêmes par la méditation et la prière. C’est ainsi qu’il aura la possibilité de pénétrer en nous et  de faire sa demeure en nous.  Naturellement, quelques-uns parmi-vous vont considérer que je fais peu de cas de la grâce en évoquant cette nécessité de travailler sur nous et de faire des efforts sur nous-mêmes. Ils vont penser  que je renvoie la grâce au rayon des accessoires inutiles en préconisant d’une manière subtile le retour au salut par les œuvres.



Qu’on ne se méprenne pas. Le salut nous est acquis par grâce, nous n’y avons aucun mérite. Dieu, par une décision dont le secret n’appartient qu’à lui a décidé de ne pas tenir compte de nos péchés avoués ou pas et de nous ouvrir tout grands ses bras de Père. Cela n’est nullement remis en cause. Ce que je dis simplement, c’est que pour prendre conscience de cette grâce et de l’immense privilège qu’elle révèle et  pour vivre pleinement du bonheur de se sentir sauvés, il nous faut accueillir ce supplément d’Esprit que Dieu nous donne. 



 Pour  l’accueillir, il faut s’y  préparer. Pour s’y préparer il faut  en faire l’effort. Il faut d’abord désirer qu’il s’installe en nous pour participer à notre vie intérieure. Il se comporte  alors comme un baume bienfaisant qui oriente toutes nos pensées  pour qu’elles se mettent en harmonie avec celles du Père. C’est alors que les consolations que nous espérons pourront se produire. Un supplément de vie prendra  alors place en nous pour alimenter nos désirs car nous avons besoin que nos frustrations soient prises en compte, qu’elles soient dépassées et qu’elles ne  fassent plus frein à toutes nos entreprises.



Si on cherche l’étymologie du mot « Paraclet » que l’on traduit par « consolateur » mais aussi par défenseur ou avocat, nous découvrons en nous appuyant sur son sens en  hébreu qu’il vaudrait mieux traduire par « supplément de vie ».  Vous avez sans doute remarqué que c’est sur ce sens particulier que je me suis appuyé tout au cours de mon propos.  Si toutes les fois que vous lisez dans la Bible le mot « consoler », vous le remplacez par l’expression « donner un supplément de souffle » vous verrez alors quel dynamisme il y a dans ce mot.



Le supplément de souffle se comporte comme une bouffée d’oxygène que l’on ferait respirer au malade pour le ranimer. Nous sommes des êtres en manque de souffle, et Dieu nous envoie gracieusement et généreusement ce souffle qui vient de lui. Il nous appartient maintenant d’utiliser ce supplément d’énergie pour surmonter ce qui entrave nos désirs, c’est ainsi que nous verrons se cicatriser nos plaies intérieures. Ce supplément d’énergie nous permet de sublimer nos frustrations et de nous projeter sereinement dans l’avenir.



Je crois qu’aujourd’hui en 2019 nous ne prenons pas assez le temps de nous laisser habiter par ce supplément d’esprit. Nous sommes avides de connaissances, nous prenons du temps pour nous cultiver, ou pour nous divertir, mais nous ne prenons pas assez de temps pour reprendre souffle comme le coureur sur le bord de la piste. Nous ne prenons pas le temps de  descendre en nous-mêmes pour y saluer Dieu  qui habite déjà en nous et qui nous attend patiemment. C’est alors que nous pourrons  lui dire notre amour et nos inquiétudes. Nous devons nous ouvrir sans crainte à notre Dieu et il fera le reste. C’est en agissant ainsi que nous faciliterons l’accès   en nous au Saint esprit.  Prenez le temps de vous laisser bercer et cajoler par votre Dieu qui ne demande que cela. En acceptant cela vous découvrirez qu’il vous en donne encore  bien davantage.


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