vendredi 7 juin 2019

Jean 16/12/15 La vérité: réflexion sur l'avenir de la planète dimanche 16 juin 2019






La Vérité Jean 16:12-15


12 J'ai encore beaucoup à vous dire, mais vous ne pouvez pas le porter maintenant. 13 Quand il viendra, lui, l'Esprit de la vérité, il vous conduira dans toute la vérité ; car il ne parlera pas de sa propre initiative, mais il dira tout ce qu'il entendra et il vous annoncera ce qui est à venir. 14 Lui me glorifiera, parce qu'il prendra de ce qui est à moi pour vous l'annoncer. 15 Tout ce qu'a le Père est à moi ; c'est pourquoi j'ai dit qu'il prendra de ce qui est à moi pour vous l'annoncer.


Lire aussi : Jean 18/35-38

Matthieu : 27/24


Tout au long de l’Évangile de Jean, Jésus  s’interroge sur la Vérité. A la fin de ce même Évangile, Pilate en signant la condamnation à mort de Jésus se demande ce qu’est la Vérité. Mais en bon politique, il s'en lave les mains.  Bien qu’il en parle, la vérité ne fait pas partie de ses préoccupations principales. Ce qui compte pour lui, c’est sa vérité et non pas la vérité. En ce sens, nous lui ressemblons. La vérité semble donc être simplement une opinion,  pourtant, la recherche de la vérité fait partie des préoccupations spirituelles ou intellectuelles de tous les peuples et de tous les temps. C’est en son nom que l’on a fait les meilleurs et les pires des choses, c’est en son nom que l’on a fait taire les uns en les tuant, ou que l’on a fait crier les autres en les torturant. Pourtant la vérité est notre préoccupation première en matière de spiritualité.  La Vérité est au cœur de la Bible, car le Dieu d’amour, le Dieu de paix ou le Dieu de l’espérance, est aussi le Dieu de vérité


« Qu’est-ce que la vérité? » Demandera Pilate en se lavant les mains quelques jours après l’entretien de Jésus avec les siens sur la vérité, rapporté  dans l’Evangile de Jean. Pilate signifie par ce geste qu’il ne s’implique pas dans la mort de Jésus. Pourtant il va envoyer à la mort, sans état d’âme particulier, celui qui justement se propose de l’entretenir de la vérité, c’est dire que la vérité n’a aucun attrait pour lui, tout au moins la vérité telle qu’elle émane de Jésus. Pour Pilate, la vérité, c’est l’ordre, la discipline et la soumission. La vérité se limite à sa préoccupation immédiate. Il ne la vit que dans l’instant, mais cette vérité-là est éphémère, elle est très vite érodée par le temps. Quelques années plus tard, la décision de l’empereur qui enverra Ponce Pilate en exil changera, sans doute, sa conception de la vérité. De bourreau il deviendra victime, et il méditera alors d’une autre manière sur la vérité en attendant que la mort lui ferme les yeux sur sa propre vérité ou les lui ouvre sur la vérité de Dieu, mais on n’en sait  rien.



Ainsi il y a plusieurs vérités, il y a celles qui appartiennent à la logique des hommes, qui varient au gré du temps et des modes. Elles sont multiples et prennent  différentes formes suivant les temps et les moments. Mais il y a aussi une vérité qui dépasse l’homme qui est d’ordre métaphysique et qui ne s’accomplit qu’en Dieu. Il y a donc des vérités : Il y a la vérité toute relative qui est celle des hommes et qui s’oppose au mensonge tel que les hommes le conçoivent, et puis, il y a une vérité qui nous dépasse, qui vient d’ailleurs et qui est la seule qui soit digne de retenir notre intérêt parce qu’elle vient de Dieu, parce qu’elle est en Dieu. Sa recherche ne préoccupait pas particulièrement Pilate, comme nous l’avons vu, ni ne préoccupe pas beaucoup de nos semblables, comme nous le verrons. Quoi que ?



Cette aspect de la vérité qui se révèle en Dieu  nous dérange parce qu’elle a profondément divisé les croyants entre eux, c’est pourquoi   nous ne la saisissons que partiellement. On n’y entre que patiemment, et partiellement,  au prix de sacrifices  personnels qui nous amèneront à réviser certains aspects de notre foi.  Cela réclame toute notre attention et nous demande d’oublier et de dépasser  toutes les vérités relatives qui nous habitent, car c’est à ce prix que nous accéderons aux battements du cœur de Dieu.


Beaucoup d’entre nous pourtant limitent leurs relations à Dieu à l’acte de foi par lequel ils découvrent qu’ils sont  individuellement sauvés par grâce. Ils en font la seule vérité accessible à leur foi.  Ils  se limitent  au salut individuel qui concerne chaque individu, mais  le salut qui préoccupe aujourd’hui nos contemporains, c’est un salut collectif c’est celui de la planète toute entière, et c’est sur cet aspect des choses qu’il faut chercher la vérité de Dieu.

En fait, la foi ne doit pas se limiter au seul aspect, de notre relation personnelle à Dieu, elle doit dépasser notre souci individuel de relation avec lui pour s’étendre à toute la collectivité humaine.  Elle place Dieu devant nous comme Sauveur et Libérateur de   tous les hommes.

Le secret de notre foi dépend de la manière dont nous allons approfondir notre connaissance de Dieu en dépassant notre situation personnelle. Notre foi doit se remplir d’un contenu qui va donner du sens aux termes de Sauveur et de Libérateur du monde qui doit qualifier  Dieu. C’est ainsi que nous allons poursuivre notre recherche sur la Vérité.


Alors que les enjeux sur l’avenir du monde semblent de jour en jour s’aggraver, alors que les uns prophétisent un avenir sombre pour la planète et que d’autres tels Pilate s’en lavent les mains, nous avons peine à entendre la vérité telle qu’elle pourrait  émaner de Dieu. Les Eglises, quant à elles, pour la plupart du temps ne semblent faire écho qu’à des vérités émises par les penseurs qui les  ont pour la plupart empruntées  aux Ecritures elles-mêmes mais qui ne sont pas perçues comme pouvant venir de Dieu. On parle de solidarité, de partage, de responsabilité,  d’intérêt pour le prochain, les Eglises, comme le monde se colorent en vert mais l’espérance  ne semble pas s’imposer comme un élément déterminant pour l’avenir.  En parlant d’espérance pour qualifier leur attitude concernant l’avenir du monde  les églises donnent l’impression de botter en touche et de parler un langage obsolète. Or l’espérance, nous dit les Ecritures,  c’est le pari que Dieu a toujours fait sur l’homme.


Depuis l’origine des temps l’espérance a été inscrite comme élément décisif de la volonté divine, même si nous n’avons pas su et  ne  savons toujours pas la saisir. Ainsi, en guise d’exemple, je dirais qu’on on a toujours lu et interprété le récit d’Adam et Eve, comme celui de la chute  de l’homme qui l’a  enfermé pour toujours dans une culpabilité dont il ne se sort pas. Il a été considéré pour toujours comme  coupable  des échecs du monde liés à son péché qualifié d’originel. Cette tare se répéterait de générations en générations jusqu’à la fin des temps et aurait amené la planète à l’état où elle en est aujourd’hui. Seule le salut individuel acquis par Jésus pourrait modifier le sort de chacun. Mais n’est-ce pas  du sort de tous dont il s’agit ? 


N’y aurait-il pas une autre lecture possible de ce récit? Ne faudrait-il pas plutôt considérer ce mythe comme l’expression de la chance de l’humanité qui sous l’impulsion de Dieu, face au péché de l’homme l’aurait rendu  industrieux,  si bien qu’il  il se mettrait à inventer de nouveaux modes de présence au monde, il ferait face  à toutes sortes de situations hostiles et il s’en sortirait en inventant toutes sortes de situations  nouvelles. Il  inventerait l’industrie et construirait des villes, cultiverait les champs. C’est ce que dit le texte biblique. Pourtant les hommes, prisonniers de leur avidité, sont sans cesse  passés à côté de leur chance en ne tenant pas compte  de leurs semblables, les moins chanceux qu’ils n’ont cessés d’opprimer. Si leur avidité était la  cause  de tous  leurs échecs, la chance  n’a jamais cessé de s’offrir à eux comme un perpétuel défi qui se formulait toujours en termes d’espérance.


Dans leur perpétuelle fuite en avant, leurs intuitions étaient bonnes, mais ils se sont la plupart du temps mis à suivre la mauvaise voie  et à s’appuyer sur leur mauvais penchants dont seule une conversion radicale pourrait les libérer et les ouvrir à l’espérance. Dérapage après dérapage, les inventions humaines   ont conquis toute la planète et les plus forts ont toujours semblés  imposer leurs lois. Pourtant,  les plus optimistes ne baissent pas les leurs garde et c’est leur espérance qui finit par  s’imposer. 

Si la folie semble avoir    gagné du terrain, l’espérance aussi a sans cesse progressée. Quelques exemples : Jadis le moindre coupable selon la justice en vigueur était torturé  et devait rendre compte de ses forfaits en subissant une condamnation à mort qui se soldait par la perte de leur vie. Aujourd’hui  les exécutions capitales  sont en pleine régression et la vie reprend ses droits. Si jadis l’homme avait droit de vie et de mort sur les siens, aujourd’hui la violence contre les femmes et les enfants   est proscrite et punie presque de partout. Sans qu’on s’en rende vraiment compte c’est l’espérance  qui semble s’imposer. Alors que le monde fait mine de moins croire en Dieu, il  se contente  simplement de manifester sa foi en l’avenir de manière différente. 


Alors que de partout, en tout cas dans le monde occidental, on fait comme si Dieu n’avait plus d’influence et qu’on ne se souciait nullement de sa présence. C’est pourtant à une vie meilleure pour tous que l’on travaille  et que l’on repousse au loin toute menace de mort. N’est-ce pas là la promesse que Dieu nous fait dans les Ecritures ? Si le succès  de l’entreprise n’est pas acquis, il est en bonne voie. L’homme rejoint dans ses aspirations celles que Dieu lui a toujours révélées.  S’il nous apparaît que  la planète est en danger, il ne faut pas pourtant pas  négliger les mains qui travaillent à la sauver avec les bonnes armes qui sont celles de Dieu qui les arme de jour en jour d’epérance..  


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