Jean 14:15-21 l’amour de Dieu dimanche 17 mai 2020 repris et modifié pour le 14 mai 2023
15 Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements. 16 Moi, je demanderai
au Père de vous donner un autre défenseur pour qu’il soit avec vous pour
toujours, 17 l’Esprit de la vérité, que le monde ne peut pas recevoir, parce
qu’il ne le voit pas et qu’il ne le connaît pas ; vous, vous le
connaissez, parce qu’il demeure auprès de vous et qu’il sera en vous.
18 Je ne vous laisserai pas orphelins ; je
viens à vous. 19 Encore un peu, et le monde ne me verra plus ; mais vous,
vous me verrez, parce que, moi, je vis, et que vous aussi, vous vivrez. 20 En
ce jour-là, vous saurez que, moi, je suis en mon Père, comme vous en moi et moi
en vous. 21 Celui qui m’aime, c’est celui qui a mes commandements et qui les
garde. Or celui qui m’aime sera aimé de mon Père ; moi aussi je l’aimerai
et je me manifesterai à lui.
22 Judas, non pas l’Iscariote, lui dit :
Seigneur, comment se fait-il que tu doives te manifester à nous et non pas au
monde ? 23 Jésus lui répondit : Si quelqu’un m’aime, il gardera ma
parole, et mon Père l’aimera ; nous viendrons à lui et nous ferons notre
demeure auprès de lui. 24 Celui qui ne m’aime pas ne garde pas mes paroles. Et
la parole que vous entendez n’est pas la mienne, mais celle du Père qui m’a
envoyé.
25 Je vous ai parlé ainsi pendant que je
demeurais auprès de vous. 26 Mais c’est le Défenseur, l’Esprit saint que le
Père enverra en mon nom, qui vous enseignera tout et vous rappellera tout ce
que, moi, je vous ai dit.
Si nous
mettions en pratique les messages reçus de Dieu, c’est une immense bonté qui devrait habiter le monde,
mais il n’en est rien. La lecture de
nous journaux quotidiens semble même nous dire le contraire. Ils ne cessent de
nous énumérer tous les maux que les hommes font subir à leurs semblables, si bien qu’on a pris l’habitude de considérer
que le monde serait aux mains du « Mauvais » et que ce serait lui qui
en serait le maître. Si Jésus ne tombe pas dans le panneau, la plupart des
humains se laisse avoir.
Sans doute
les média, aussi se font prendre au même piège et s’ingénient à
présenter le mauvais côté des choses. Cependant, il suffit de jeter un
coup d’œil sur tout ce qui nous entoure pour constater la beauté qui irradie de toute part. Du lever
du soleil jusqu’à son couchant que de merveilles ne s’offrent-elles pas à nous !
Avec un peu d’attention nous voyons la bonté de tous les humains
quand ils s’entraident mutuellement. Nous nous laissons habiter aussi par cette
immense espérance qui fait vibrer nos cœurs et qui installe en nous
l’idée que demain portera des fruits meilleurs que ceux
d’aujourd’hui.
Il y a cependant un
fond d’optimisme en nous que nous prenons soin de cacher, comme si c’était
malsain de voir l’avenir sous un jour heureux. Ce fond d’optimisme correspond
sans doute à la trace de Dieu qui se promène incognito dans notre
monde (1) et qui sème quelques bribes de lui-même partout où il passe. C’est ce
qui nous permet inconsciemment de profiter de la vie.
Pourtant beaucoup
de ceux qui croient en Dieu sont habités par d’autres idées en ce qui le
concerne. Dieu serait perçu par beaucoup comme l’ « être
suprême » cher aux révolutionnaires. Il ne se soucierait pas
beaucoup du sort de l’humanité. On le considèrerait, dans le meilleur des cas
comme celui qui aurait jeté le monde sur sa lancée, mais qui, depuis le
big-bang qu’il aurait initié, le laisserait évoluer à sa guise. Ce
Dieu, malgré les prières de beaucoup d’humains ne se soucierait fort peu des guerres et des
tourments que se font les hommes se font subir entre eux, et qu’il ne ferait rien pour
les arrêter. Il n’empêcherait pas non plus les trains dérailler ni les petits enfants de souffrir de la
faim et du froid.
Telle est la
vision de Dieu qui se répand dans notre société, à ce point que certains
considèrent que l’on vit dans un monde
sans Dieu. Si malgré tout, certains se
disent encore croyants, le monde ou nous sommes ne se soucie que fort peu de
l’action de Dieu. Notre société évolue sur un fond de panthéisme qui nous
suggère qu’à la fin, notre vie s’achèvera dans un Grand Tout. Que
l’on imagine à notre guise. Nous nous approprions volontiers les idées d’un de nos anciens
président défunt qui avant de mourir laissait entendre qu’il ne nous
quitterait pas tout à fait parce qu’il croyait aux forces de l’esprit. Mais, qu’est-ce
que cela changerait dans le monde où nous sommes ?
Dans le
monde antique juif dont nous sommes héritiers et dans lequel vivait Jésus, il
n’en était pas ainsi. On pensait que Dieu était beaucoup plus présent dans le
monde dont il avait jeté les bases. On pensait qu’il pouvait intervenir
dans la société des hommes pour faire respecter ses préceptes et ses lois, sans
quoi le monde ne pourrait évoluer selon le programme que Dieu aurait établi. Le
Dieu créateur aurait fait l’homme libre. Seulement sa liberté se limiterait à
discerner sa volonté et à la respecter. Partant de préceptes remontant à Moïse,
et même au-delà de lui à Noé, les penseurs de la Bible ont rédigé tout un
arsenal de préceptes, au nombre de 613, qu’il fallait respecter, sous peine de
voir le visage de Dieu s’empourprer pour laisser éclater sa colère et punir les
contrevenants. Malgré tout, Dieu était cependant perçu comme infiniment bon
mais sa bonté, pour s’exercer impliquait que l’on respecte ses
commandements
C’est dans
ce double contexte du présent et du passé que nous nous approprions le message
de Jésus pour ce jour. Il précise ses rapports avec Dieu et avec nous.
Bien entendu il ne s’accorde avec aucune des thèses énoncées. Ce que nous
n’avons pas encore dit, c’est que ses rapports avec les hommes devraient être réglés par la notion d’amour.
L’amour de Dieu pour les hommes tel que Jésus l’enseigne est inconditionnel.
Dieu est perçu par Jésus comme un Père essentiellement aimant. Pour
que la bonté de Dieu se répande sur le monde et dont Jésus communique les
principes il nous faut être à l’écoute des Écritures qui nous révèlent le vrai visage de Dieu. La
présence de Dieu en nous se révèle dans notre capacité à aimer. Tel serait en
quelque sorte le testament spirituel de Jésus avant son départ de ce monde.
Bien que cet
enseignement nous soit connu de longue date, nous avons conservé de par
nous-mêmes des conceptions de Dieu qui relèvent encore de la conception
des contemporains de Jésus auquel il s’est vivement opposé. Un tel portrait de
Dieu où la notion d’amour serait dominante nous paraîtrait trop réducteur. Nous considérons que les
attributs traditionnels de Dieu n’y sont pas assez pris en compte.
Beaucoup trouvent que l’on n’insiste pas assez sur sa
toute-puissance, ni sur sa capacité à créer, ni sur sa justice. On va
même jusqu’à considérer que Dieu attribue plus d’importance à nos péchés
qu’à l’amour qu’il a pour nous.
En fait
Jésus ne met nullement en cause les attributs de Dieu, mais il rappelle que
l’essentiel dans la relation que Dieu veut entretenir avec les hommes est
l’amour qui caractérise sa loi. Sa justice ne peut être envisagée sans l’amour qui ne saurait s’appliquer sans le répandre autour de nous dans toutes nos relations avec les
hommes ; même ceux que l’on considère comme méchants. Si cette
capacité à aimer est première en Dieu, elle doit l’être aussi, bien évidemment
en l’homme. C’est en mettant l’amour en pratique que nous maintiendrons
une relation cohérente avec Dieu.
Il est
inutile d’énumérer toutes les paraboles qui insistent sur cet aspect des
choses. Il est aussi inutile de rappeler tous les passages où Jésus parle du
commandement d’amour.
L’histoire
du Christianisme nous enseigne que nous avons encore beaucoup à apprendre. Les
chrétiens se sont jadis séparés les uns des autres et se sont érigés en
églises distinctes sur des notions de justice. Ils se sont excommuniés
mutuellement sur des principes légalistes, et aujourd’hui encore ils
n’arrivent pas à se réconcilier en s’appuyant sur ces principes d’amour.
Jésus savait bien qu’une telle idée serait difficile à faire partager aux hommes, pourtant elle est la vérité la plus essentielle que Dieu a voulu nous transmettre. Curieusement les hommes l’admettent volontiers, mais pourquoi ne la mettent-ils pas en pratique ? Leur fierté personnelle et leur désir de supplanter les autres sont-ils si valorisants qu’il faille les mettre en rivalité avec Dieu ?
(1) Einstein
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