vendredi 17 décembre 2010

Matthieu 3:13-17 Le baptême de Jésus - dimanche 09 janvier 2011




Matthieu 3/13-17 Le Baptême de Jésus

13 Alors Jésus vint de la Galilée au Jourdain vers Jean, pour être baptisé par lui. 14 Mais Jean s'y opposait en disant : C'est moi qui ai besoin d'être baptisé par toi et c'est toi qui viens à moi ! 15 Jésus lui répondit : Laisse faire maintenant, car il est convenable que nous accomplissions ainsi toute justice. Alors Jean le laissa faire. 16 Aussitôt baptisé, Jésus sortit de l'eau. Et voici : les cieux s'ouvrirent, il vit l'Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. 17 Et voici qu'une voix fit entendre des cieux ces paroles : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection.


Nous avons périodiquement besoin de nous rappeler que nous ne sommes pas seuls sur cette terre. Nous ne sommes pas seulement le résultat de l’évolution des espèces qui en se spécifiant ont donné l’homo sapiens dont nous sommes tous les ultimes produits. L’être humain n’est pas seulement une merveilleuse combinaison de neurones qui feraient de lui la plus merveilleuses des machines à penser qui ait foulé le sol de notre planète. Il y a hors de nous  et en nous, un esprit créateur qui nous enveloppe de sa présence et qui fait de nous des êtres à part. Nous avons la possibilité d’être habités par lui, de l’accueillir en nous et de progresser grâce à lui sur les chemins de la perfection.

Qu’en est-il alors de notre liberté vont s’écrier les humanistes pointilleux ? Si nous avons la possibilité d’être habités par un esprit supérieur à nous-mêmes, nous ne sommes plus libres de nos initiatives et de nos mouvements. Nous ne sommes plus libres de gérer la terre comme nous voudrions le faire. Nos prétentions à développer notre intelligence par nous-mêmes jusqu’à l’infini est-elle vaine ?

Dès que l’on émet l’hypothèse d’un Dieu qui interviendrait dans notre évolution et qui orienterait nos actions, il se trouve toujours quelqu’un pour protester. Il est de bon ton de revendiquer ses droits à une totale liberté et d’accuser les tenants des religions de vouloir dominer les masses et de les empêcher de penser par elles-mêmes.  Il est vrai qu'au cours des siècles elles ont cherché à réguler le cours des choses, sur la face du monde, en fonction de leurs a-priori. 

Qu'il nous soit permis de jeter un œil critique sur la planète pour y vérifier si l’homme  aujourd'hui libéré du fardeau des religions  a su se mettre  en harmonie avec tout ce qui existe.

Même  si la chasse à la baleine risque d'être interdite sur toute la surface du globe, on assiste cependant depuis toujours, et ce n’est pas fini, à une tentative des hommes dominer le monde  pour le soumettre à leur seul  profit. Pire on assiste aussi à une  chasse à l’homme par l’homme. Les humains les plus nantis, tirent avantage de leur situation, ce qui a pour effet, d’asservir les autres en dépit des propos altruistes que profèrent les premiers. Ce n’est pas parce qu’un élan de générosité remarquable se produit parfois grâce à l’insistance appuyée des chaînes de télévision que l’humanité entière s’est convertie à l’altruisme. Il faudrait analyser en profondeur cet élan qui, s’il témoigne de nos capacités à réagir face à la détresse des autres n’a encore, pour le moment rien changé à nos instincts dominateurs.

Ce  constat est trop succinct pour conclure que l’instinct naturel de chacun est de dominer son voisin. Mais je donnerai quand même quelque crédit à notre bonne vieille Bible qui rapporte dès sa deuxième page le récit du rapport de force entre deux frères au cours duquel le plus fort supplante le plus faible. Ce qui tendrait à dire, dès les première plages du saint Livre que l’homme naturel semble ne pas être un modèle d’altruisme. Le contraire n' pas encore été démontré.

Profitant de ce constat, les mouvements spirituels, érigés en religion ont tendance à dominer leurs adeptes et à prétendre orienter leurs modes de penser vers un peu plus de générosité.  pour ce faire, ils  seraient  enclins à vouloir les priver de liberté. Toutes les religions sont tombées dans ce travers et continuent à le faire. Elles donnent prise à la critique de leurs adversaires, comme nous l'évoquions plus haut, mais nous verrons que c’est quand même eux qui sont dans l’erreur. Pourtant, si ce constat met en cause les religions, il ne met pas en cause l’aspiration à la spiritualité qui sommeille en chaque homme. La plupart des hommes aspirent  à recevoir la visite d’un souffle venu d’en haut qui les  pousserait  hors d’eux-mêmes pour les aider à se mettre en harmonie avec tout ce qui les entoure. Ce sentiment est partagé par beaucoup d’individus sur terre, qui, s'ils   cherchent à se libérer des religions,  ne cherchent pas à s'écarter de la spiritualité.

Forts de ces réflexions, somme toute bien banales, nous nous laissons saisir par le récit du baptême de Jésus tel que l’Évangéliste Matthieu nous le transmet. Il nous est dit que l’Esprit descendit sur Jésus et qu’une voix se fit entendre. Si c’est l’esprit qui descend, cela veut dire que ce n’est pas l’homme qui est à l’origine de ce mouvement. Les hommes ont tendance à croire qu’ils peuvent atteindre Dieu par leurs propres forces et qu’ils ont le pouvoir de pénétrer par leurs efforts personnels le mystère divin. Il n’en est rien.

Il nous est dit le contraire, l’homme reçoit la visite du divin qui vient habiter en lui et c’est le son de la voix de Dieu qui lui révèle la présence de l’esprit en lui. Cette voix ne se formule pas forcément de manière audible, mais elle se perçoit cependant à l’intérieur de la conscience de celui qui la reçoit. La présence de l’Esprit ne se cherche pas elle se constate. Ici, dans le récit de l’Evangile, la voix venue d’ailleurs révèle ce qui se passe. Il en va de même dans nos expériences personnelles. L’esprit descend en nous et nous bouscule. Personne n’est sensé échapper à cette visite de l’esprit, mais tout le monde ne la constate pas et ceux qui ne le font pas pensent qu’ils ont été oubliés.

Ici l’Evangile nous explique que c’est la voix qui se fait entendre qui donne l’explication : « celui-ci est mon fils bien aimé ». Nous devons être attentifs à cela car dans l’Écriture c’est la parole de Dieu qui crée. Dieu crée en mettant de l’harmonie dans le chaos et c’est par sa voix qu’il le fait. Donc c’est en constatant qu’il se crée en nous un désir d’harmonie que nous savons que l’Esprit de Dieu nous a visités.

Allons nous résister et passer à côté ? Nous allons sans doute nous laisser séduire par ce sentiment, et si nous persévérons dans ce sens nous finirons par découvrir la réalité de celui qui nous le fait éprouver. Il est Dieu. C’est alors que sa Parole prend du sens et que l’Écriture résonne en nous comme l’expression de sa volonté. La Bible dans laquelle il se révèle devient alors parole de Dieu pour nous. Elle nous guide pour que nous entrions dans ce mouvement créateur de Dieu dont l’amour est  le moteur. Le résultat de son action se découvre dans l’harmonie qui s’installe dans nos pensées et nos comportements.


Quand nous sommes, visités par l’Esprit de Dieu, il subsiste encore en nous des zones de résistance qui nous poussent à douter. Il y a des éléments qui font obstacle à l’instinct d’amour qui cherche à s'emparer de nous. C’est pourquoi l’Esprit ne cesse de souffler sur nous. Il nous pousse à nous dépasser et à combattre contre ce qui nous retient. Il nous aide à devenir libres, puisque la liberté consiste à aider les choses à se faire pour, le mieux être du pus grand nombre.

Les projets que nous entreprendrons désormais seront forcément porteurs de l’empreinte de l’Esprit de Dieu qui nous anime désormais. Sans nous en rendre compte, ainsi guidés par lui , nous continuerons son œuvre de création en mettant un peu d’amour, là où il n’y en a pas. C’est ainsi qu’imperceptiblement le monde entre dans le programme créateur de Dieu qui ne peut se mettre en place que par des hommes et des femmes habités par son Esprit. Ce récit du baptême de Jésus nous invite donc à faire le point sur nous-mêmes, pour que nous découvrions notre vocation à nous mettre à l’œuvre dans ce monde, sous la conduite de Dieu, afin qu’il devienne conforme au projet qu'il a formulé pour lui.

Peinture de Joachim Patenier

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