samedi 11 juin 2011

2 Corinthiens 5:17-20 Dieu parle - Confirmation des catéchumènes, Pentecôte - dimanche 12 juin 2011



2 Corinthiens 5/17-19

17 Si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées ; voici : (toutes choses) sont devenues nouvelles. 18 Et tout cela vient de Dieu, qui nous a réconciliés avec lui par Christ, et qui nous a donné le service de la réconciliation. 19 Car Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même, sans tenir compte aux hommes de leurs fautes, et il a mis en nous la parole de la réconciliation. 20 Nous sommes donc ambassadeurs pour Christ, comme si Dieu exhortait par nous ; nous vous en supplions au nom de Christ : Soyez réconciliés avec Dieu !




Depuis longtemps, nous savons que Dieu intervient dans le monde par sa Parole. Il dit et la chose existe nous rapportent les Ecritures. Une telle affirmation devrait forcément m’inquiéter, puisque je vais user du même privilège que Dieu pour m’adresser à vous: la Parole. Mais si les Ecritures nous transmettent des Paroles venant de Dieu, nul ne les a vraiment entendues. Si Dieu fait entendre sa voix, c’est généralement par le relais de certains humains, qui parfois, sans en être conscients eux-mêmes transmettent un message qui résonne dans l’intimité du cœur de ceux à qui ils s’adressent. Ce relais humain n’est pas forcément nécessaire, mais c’est toujours dans son fort intérieur, que l’intéressé reçoit ce qui peut être un message de Dieu. C’est cependant toujours par l’action du saint Esprit qui agit en eux que les hommes identifient la voix de Dieu.

Si je parle maintenant devant vous, ce n’est pas pour dire la parole de Dieu, mais de dire une parole sur Dieu. C’est assez différent, mais la situation reste ambiguë car Dieu et les hommes ne parlent pas de la même façon. Pour ce qui le concerne, l’homme émet des sons articulés qui forment des mots et qui traduisent sa pensée. C’est ainsi que tous les hommes parlent. Dieu, quant à lui, vous l’avez bien compris, ne prononce pas de mots, mais il transmet sa pensée par intuition à des humains qui lui sont attentifs et qui utilisent des mots pour rendre compte de ce qu’ils ont perçu.

Par ces intuitions traduites par des mots, Dieu révèle sa pensée qui agit en chacun de nous. C’est ainsi que Dieu parle. Il n’y a pas d’autres êtres que les humains qui sur terre partagent avec Dieu ce privilège de se faire comprendre par la pensée exprimée en paroles. Nous sommes donc placés sur terre dans une position privilégiée par rapport à Dieu, si bien que l’on a pu dire que nous étions conformes à l’image de Dieu. Certainement certains vont me dire qu’ils parlent avec leur chat, ou leur chien et qu’ils se comprennent. La belle affaire ! La pensée d’un animal n’est pas du même ordre que celle d’un humain ou que celle de Dieu. Nous sommes donc sur un terrain d’entente, voire même de connivence avec Dieu.

Donc ce matin, si je ne veux pas me prendre pour Dieu, je ne dois pas parler à sa place, mais je dois le laisser parler. Mon propos doit donc s’efforcer de vous orienter vers Dieu et de vous suggérer dans quelle direction il faut vous tourner pour l’entendre. Je ne peux être que le doigt qui désigne Dieu. J’essaye donc d’agir comme le sage qui montre le ciel avec son doigt. C’est le sot dit le proverbe chinois qui regarde le doigt et non la direction qu’il désigne. Si donc à la fin de mon sermon, vous ne voyez pas dans quelle direction se trouve Dieu, c’est que le sot ce sera moi, qui me serai mal exprimé, ou ce sera peut-être vous qui n’aurez pas su regarder dans la bonne direction.

Si Dieu, vers lequel nous tendons les regards est à portée de voix, s’il parle, comme nous, c’est qu’il est tout proche de nous. Tous les grands témoins dont la Bible rapporte la rencontre avec Dieu ont éprouvé cette proximité avec lui. Quand il se fait connaître à Moïse par exemple, Dieu lui dit : « Je suis qui je suis » Etrange non ? Dieu se présente comme nous le faisons nous-mêmes. Quand on demande à quelqu’un qui es-tu, Il répond : « Je suis un tel ». Il utilise la même expression que Dieu pour se révéler : « Je suis. »

C’est ainsi que la Bible nous présente Dieu, comme un être si proche de nous que s’établit un lien de parenté entre lui et nous. Ce culte que nous vivons ensemble pour apporter un enfant devant Dieu ou pour accueillir des catéchumènes sera donc, d’abord une réunion où la famille de Dieu se rassemble autour de lui pour faire la fête, en l’honneur de ses enfants.

Il n’empêche que tout ne baigne pas dans l’euphorie comme je viens de le laisser entendre et qu’une trop grande proximité de Dieu nous gène. Il y a comme un non-dit quelque part qui nous maintient sur la réserve, et nous gardons en nous comme une crainte de Dieu, c’est pourquoi l’apôtre Paul a cru bon de dire les paroles que j’ai retenues aujourd’hui comme support à ce sermon : « Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même.

Tout se passe comme si nous avions des reproches à lui faire. Nous pensons qu’il peut tout, qu’il voit tout, qu’il a tout créé, et que malgré tout, ça va mal, non seulement dans le monde, mais aussi dans notre propre existence ! Pourquoi Dieu n’a-t-il pas écarté les malheurs qui nous font souffrir ? Pourquoi Dieu ne nous a-t-il pas fait tous égaux en poids, en taille, en intelligence ? Alain Souchon dans une chanson célèbre : « Maman bobo », reproche à sa mère, (pourquoi pas à Dieu ?) de ne pas l’avoir fait beau. Il exprime ainsi le désenchantement de tous ceux qui se sentent frustrés de quelque chose. Il y a en nous tellement de questions sans réponses, que nous ne pouvons pas vraiment être en intimité avec Dieu, c’est pourquoi, malgré tout, nous gardons nos distances.

Dieu sait bien tout cela, c’est pourquoi il nous a confié un livre de famille qui contient tout ce que nous devons savoir sur lui : La Bible. Il a envoyé Jésus Christ pour nous l’expliquer et rétablir l’harmonie avec lui, mais cela ne semble pas avoir amélioré la situation.

Certes, il paraît qu’on ne lit plus la Bible. Ce n’est pas forcément vrai ! Mais ce qui est vrai c’est que beaucoup d’entre nous lisent une autre Bible que celle que la tradition nous a confiée. Si on ne lit pas la Bible qu’on nous a remis au KT et qu’on lui laisse prendre la poussière sur les rayons de notre bibliothèque, cela ne veut pas dire que l’on n’a pas recours à la Bible.

On a recours à une autre Bible qui ne se trouve pas en librairie ni sur internet, c’est un ouvrage mythique, écrit par la rumeur et colporté de bouche à oreille, elle est pleine d’idées reçues, pleine d’affirmations non démontrées. Elle est composée de récits à consonance biblique améliorés par les romans et le cinéma tels les « dix commandements » de C.B. de Mille par exemple qui font de Moïse un prince égyptien et de Dieu un tyran vindicatif ou « Quoi Vadis » qui imagine la mort de Pierre, ou le Da Vinci Code qui fait de Marie Madeleine l’épouse de Jésus. Pendant deux ans, j’ai pu vérifier auprès des jeunes dont vous m’avez confié l’éducation religieuse combien cette autre Bible était différente de celle imprimée qu’on leur avait donnée. J’ai essayé d’en arracher quelques pages avec beaucoup de difficultés. C’est dans les pages non imprimées de cette fausse Bible, dont personne n’a la même, qu’on trouve le portrait de ce Dieu dont les jeunes générations ne veulent plus, et qu’ils confondent avec l’autre, le Tout Autre.

La pratique de cette fausse Bible, leur apprend que Dieu est présenté comme un Seigneur redoutable plus prompt à condamner qu’à pardonner, qui fait crasher les avions pour punir les uns et qui provoque les tsunamis pour affirmer aux hommes sa toute puissance.

Il aurait même nourri une colère tellement forte contre l’humanité, dit-on, qu’il aurait été jusqu’à provoquer la torture et la mort de son propre fils pour calmer sa fureur. C’est cet ensemble d’idées reçues, amassées dans notre inconscient qui fait que l’on se méfie de Dieu, qu’on doute de l’authenticité de l’amour dont Jésus a fait état en parlant de lui et que l’on trouve que la vie est fade et amère.

C’est pourquoi, il faut nous mettre à l’écoute de cette Parole de Dieu qui se fait entendre au plus profond de notre être. C’est d’elle dont Jésus fut le témoin. Il a mis en actes par ses dire et ses actions, par ses miracles aussi, tout ce que Dieu avait à dire aux hommes. C’est cette parole qui vibre en nous quand nous éprouvons des désirs, de paix, de joie et d’amour, et c’est elle qui habite nos pensées quand elles sont animées par des pulsions de vie, d’espérance, de partage. C’est alors que Dieu nous parle.

Dieu, celui de la Bible qui nous est présenté par Jésus comme un Père bienveillant a fait le pari que tout se mettrait à changer quand l’amour du prochain prendrait le pas sur toute autre vertu humaine. Les choses deviendront nouvelles, selon lui, si l’intérêt que l’on porte aux autres prend le pas sur tout autre intérêt. C’est cela que l’on trouve dans ce livre de famille qu’est la Bible.

Elle ne nous dit pas que c’est Dieu qui transformera notre vie, elle nous dit que c’est Dieu qui nous donnera l’énergie pour transformer notre vie. Elle ne nous dit pas que nous n’aurons pas de difficultés, que les malheurs ne nous désespéreront pas, que nous réussirons à nos examens, mais elle nous dit que Dieu inscrit l’espérance dans notre vie et que tout prend une autre dimension pour celui qui croit que Dieu veut d’abord notre bien.

Puisque nous sommes dans le temps de Pentecôte, souvenons-nous de ce que le récit qui nous rapporte l’événement nous en dit. Il nous dit que l’Esprit de Dieu est capable de pénétrer à l’intérieur de chaque être et de transformer ses craintes en espérance de vie capable de le combler de joie. Ceux qui ont acceptés cette visite de l’Esprit de Dieu en eux étaient tellement bouleversés nous dit-on qu’on a cru qu’ils étaient ivres. N’est-ce pas là tout un programme pour la vie qui s’ouvre devant nous ?







Ze Bible est la nouvelle traduction de la Bible pour les juenes

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