samedi 17 septembre 2011

Esaïe 45:1-6



Esaïe 45:1-6 :Un messie pour Israël - dimanche 16 octobre 2011


1 Ainsi parle l'Éternel à son messie, à Cyrus,
Qu'il saisit par la main droite,
Pour terrasser les nations devant lui

Et pour déboucler la ceinture des rois,

Pour ouvrir devant lui les deux battants,
Et que les portes ne soient plus fermées :
2 Je marcherai devant toi,
J'aplanirai les pentes,
Je briserai les portes de bronze

Et je mettrai en pièces les verrous de fer.
3 Je te donnerai des trésors enfouis,

Des richesses dissimulées,

Afin que tu reconnaisses

Que je suis l'Éternel qui t'appelle par ton nom,
Le Dieu d'Israël.
4 A cause de mon serviteur Jacob
Et d'Israël, mon élu,
Je t'ai appelé par ton nom,

Je t'ai paré d'un titre,
Sans que tu me connaisses.
5 Je suis l'Éternel,

Et il n'y en a point d'autre,

A part moi il n'y a point de Dieu ;

Je t'ai pourvu d'une ceinture,

Sans que tu me connaisses.

6 C'est afin que l'on reconnaisse,
Du soleil levant au couchant,
Qu'en dehors de moi il n'y a que néant :
Je suis l'Éternel,
Et il n'y en a point d'autre.édit de Cyrus


Y a-t-il un autre roi sur terre qui fut salué par Dieu de la même manière que le fut Cyrus, dans ce chapitre 45 du livre du prophète Esaïe qui le qualifie de Messie, lui, un roi païen ? Ce titre était conféré en Israël aux descendants du roi David. Mais à l’époque où nous sommes, il n’y a plus de roi depuis cinquante ans. Les notables d’Israël étaient partis en exil avec le dernier souverain vaincu par Nabukodonosor. Jérusalem était en ruines et les scorpions habitaient le temple dévasté.

Etait-il possible qu’un prince païen soit appelé par Dieu pour relever le trône renversé et restaurer un royaume qui avait disparu depuis deux générations ? Pourtant les paroles du prophète n’ont pas résonné dans le vide puisqu’elles ont été conservées dans les livres sacrées : « Ainsi parle l’Eternel à son Messie Cyrus qu’il a saisi par la main droite… »

A connaissance humaine, Cyrus ne s’est jamais vu signifier une telle prophétie ! Jamais le prophète Esaïe n’a approché le roi pour lui délivrer le message ! Alors comment un tel prodige a-t-il pu prendre corps dans la Bible et devenir réalité ? La chose s’est bien produite, Israël est bien revenu de son lointain exil, le temple fut rebâti et les murs de la ville relevés sur ordre de Cyrus.

Telle une vague de fond parcourant le croissant fertile au quatrième siècle avant notre ère, les armées de Cyrus avaient renversé les souverains et réorganisé les royaumes. Le nouveau conquérant s’empara même de Babylone et rien ne put arrêter l’armée de Cyrus qui vola de conquêtes en conquêtes. A la différence des autres envahisseurs, il ne sema pas la désolation sur son passage. Les rois détrônés ne perdirent pas la vie et ne furent pas envoyés en exil, mais se trouvèrent rétrogradés au rang de gouverneur. Les peuples ne furent pas déplacés comme cela avait été le cas auparavant, et ceux qui l’avaient été jadis retrouvèrent leurs anciennes patries. Un Edit publié par Cyrus précisa alors le droit des peuples. Ce document est considéré par les historiens modernes comme une première déclaration des droits de l’homme.

En exil à Babylone le prophète Esaïe assistait à ce grand bouleversement politique et social. Il avait vu le roi du moment détrôné, mais son sang n’avait pas coulé, il était devenu un gouverneur provincial. Le culte du Dieu Mardouk avait subsisté et ses statues n’avaient pas été renversées. Un mieux être semblait s’installer et l’espérance d’un retour prochain devenait une réalité. Il était clair que pour le prophète ce nouvel état des choses correspondait aux prophéties formulées par ses prédécesseurs : le premier Esaïe et Jérémie.

Le prophète Esaïe mentionné ici est un prophète anonyme qui vivait à l’époque de l’exil et dont les écrits ont été publiés à la suite de ceux du prophète Esaïe, c’est pourquoi il est convenu de l’appeler le second Esaïe. Il vivait donc 150 ans après le premier. Les prophètes qui l’avaient précédé se réclamaient d’un Dieu bon, prompt à la justice, lent à la colère, qui récusait la force. Il espérait que le roi soit pour lui un instrument de paix et assure le bonheur de ses peuples. Un seul roi, Josias avait correspondu à cet idéal et avait entrepris une grande réforme qui allait dans ce sens.

Les autres par contre avaient continué à voir en Dieu un Dieu fier et autoritaire qui se satisfaisait dans la soumission des peuples et trouvait sa gloire dans les victoires des armés royales. Le clergé du Temple soutenait cette position et organisait la persécution de ces prophètes semeurs de troubles.

L’histoire donna raison aux prophètes contre les rois. Entêtés dans leur vision des choses ils conduisirent leur peuple à la ruine et à la destruction. Contrairement à l’habitude qui veut que les dieux des peuples vaincus disparaissent après la défaite, le Dieu d’Israël et son culte subsista en exil, sans roi, sans clergé et sans temple. La vision de Dieu qu’avaient donnée les prophètes avait subsisté alors que l’image de Dieu imposée, par le clergé et les rois s’était effacée. Ainsi sur la terre de l’exil, le culte du Dieu unique, Dieu de miséricorde et de bienveillance, s’imposa, mais d’une toute autre manière qu’auparavant.

Cyrus surgit donc sur la scène politique au moment où ce nouveau courant de pensée concernant Dieu s’imposait et redonnait de l’espoir au peuple en exil. Il n’est pas étonnant alors qu’on considéra le conquérant comme celui qui allait relever le peuple d’Israël vaincu et restaurer le culte de son Dieu. Bien que païen il portait en lui les qualités du souverain tel que les prophètes les avaient décrites. Tolérant vis à vis des vaincus, il le fut aussi vis-à-vis des religions qui n’étaient pas la sienne. Il ne s’opposa à aucun culte et favorisa même les cultes bafoués, c’est ainsi qu’il ordonna le retour des juifs à Jérusalem et la reconstruction du Temple. Mais il n’ordonna pas davantage. Ce ne fut ni une restauration de la souveraineté ni une restauration de l’état. Cela n’advint que beaucoup plus tard.

Les juifs exilés avaient retrouvé espoir parce qu’ils avaient conforté leur foi en ce Dieu de miséricorde qui favorise la justice et qui s’oppose à la violence, c’est pourquoi la période de l’exil fut vécue comme une Réforme théologique radicale qui ne s’appuyait plus sur la monarchie de droit davidique, ni même sur les solennités du temple démoli, mais sur le culte en esprit et sur la sagesse que Dieu inspire au cœur des hommes.

Dans cet esprit on entreprit alors la rédaction des textes fondateurs de cette nouvelle pensée. Les écrits des prophètes furent repris, le Deutéronome fut actualisé et tous les textes que la tradition avait conservés furent écrits ou réécrits. Au contact des autres religions, la pensée théologique des juifs fut approfondie. Elle fut amenée à se préciser et à se radicaliser. Les courants théologiques rivalisèrent entre eux et s’exprimèrent en diverses écoles dont on trouve encore la trace dans les Bibles actuelles.

Toute cette effervescence intellectuelle et spirituelle a été dominée par cette image de Dieu héritée des prophètes. Stimulée par la perspective d’un retour prochain elle produisit beaucoup de textes conservés aujourd’hui dans nos Bibles. Même les textes bibliques qui nous paraissent porteurs des violences du passé portent la trace de cette nouvelle vision des choses. Le Dieu qui préconisait les conquêtes s’est fondu dans l’image de celui qui réclamait la justice et la miséricorde.

Pourtant l’histoire passant, les événements se succédant, c’est toujours cette image du Dieu violent qui transparaît encore aujourd’hui. Les textes qui nous en parlent sont bien réels. Il ne faut pas les écarter, mais il faut apprendre à les lire en considérant que les anciens qui nous les ont transmis n’ont pas voulu les réécrire de peur de les défigurer, car ils faisaient partie de l’héritage qu’ils avaient reçu. Mais malgré la violence qu’ils décrivent, ils parlent aussi de la tendresse de Dieu.

Par contre, si nous retenons trop souvent, à partir des Ecritures, l’image de ce dieu violent que nous contestons, c’est sans doute parce que nous avons la nostalgie d’un Dieu tout puissant et victorieux qui nous conforterait dans nos positions. Mais le culte de ce Dieu avait déjà été rejeté 4 siècles avant notre ère par ceux qui ont produit la dernière rédaction de nos Bibles. Les peuples n’ont jamais renoncé à justifier leur propre violence en s’appuyant sur lui. Pourtant son culte a apporté tant de désastres sur cette terre que la sagesse humaine aurait du le rejeter depuis longtemps.

Nous sommes encore réticents à adopter la vision de Dieu que nous ont transmis les prophètes et que Jésus a retenue pour sa part. Cette image du Dieu des prophètes a cependant imprégnée tous les écrits. C’est eux qui au cours des siècles ont ouvert la voie à Jésus Christ qui a d’abord été perçu comme l’un d’entre eux avant que l’on voit en lui l’image du Messie et du fils de Dieu.


le tombeau de Cyrus



Pour cette même semaine, la liste de lecture propose aussi un texte sur Matthieu 22:15-21. Nous avons publié en octobre 2008 un sermon sur ce sujet que je vous donne ici en appendice.

Matthieu 22 :15-21

(Publié sur ce site le 12 octobre 2008. C’est le sermon qui a été le plus visité sur mon blog)

Alors les pharisiens allèrent se consulter sur le moyens de prendre Jésus au piège de ses propres paroles

Ils envoyèrent auprès de lui leurs disciples avec les Hérodiens : Maître lui dirent-il, nous savons que tu es véridique et que tu enseignes la voie de Dieu en toute vérité, sans redouter personne, car tu ne regardes pas à l’apparence des hommes.

Dis-nous donc ce que tu en penses. Est-il permis ou non de payer le tribut à César ?

Mais Jésus qui connaissait leur malice répondit : Pourquoi me mettez-vous à l’épreuve, hypocrites ?

Montrez-moi la monnaie avec laquelle on paye le tribut. Et ils lui présentèrent un denier.

Il leur demanda : de qui sont cette effigie et cette inscription ?

De César lui répondirent-ils. Alors il leur dit : Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu.

Etonnés de ce qu’ils entendaient, ils le quittèrent et s’en allèrent.

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Matthieu 22/15-22

Dès que l’on parle d’argent la méfiance s’installe et les conversations prennent une autre tournure, car c’est l’argent qui provoque les cassures au sein de la société ou même au sein des familles. Il y a ceux qui ont de l’argent et il y a ceux qui n’en ont pas. A partir de ce fait incontournable, chacun y va de son couplet. Pour les uns il s’agit de le décrier comme la pire des choses quant aux autres ils s’accordent à dire que puisqu’il est nécessaire, il faut bien s’en accommoder. Dans la vieille Europe l’argent était considéré comme impur, c’est pourquoi on a laissé les marginaux s’en occuper: les Juifs d’abord, les Protestants ensuite. A eux de se salir les mains avec l’argent qui souille et pervertit, puisqu’ils étaient hors de l’Eglise - entendre hors du salut - A eux aussi de le faire fructifier pour ceux qui le leur confiaient et espéraient en tirer des bénéfices. On voit que l’hypocrisie des milieux religieux n’est pas nouvelle

On dit que l’argent est le nerf de la guerre et que c’est lui qui fait marcher le monde. Le phénomène de la mondialisation nous montre que ce sont les détenteurs de grosses fortunes qui gèrent le destin de la planète à l’instar des hommes politiques qui sont obligés de s’aligner pour garder l’illusion de gouverner. La toute récente actualité prétend le contraire aujourd’hui – mais cela reste à démontrer !

Quiconque veut avoir de l’influence en ce bas monde, quiconque veut faire valoir une idée a besoin d’argent pour séduire les médias et payer leur temps de pub ou d’antenne. Pour cela il doit se trouver un mécène disait-on jadis, un sponsor dit-on aujourd’hui, qui le soutient pour le prix de son talent ou de sa vertu.

Forcément ceux qui manient l’argent et qui ont du pouvoir grâce à lui cherchent à légitimer ce pouvoir en cherchant la caution de Dieu. C’est ce que font les interlocuteurs de Jésus, nous allons y revenir. Ils étaient déjà dans le courant moderne de notre temps. Le modernisme a besoin d’idées généreuses pour donner de la vertu à l’argent. C’est ainsi que les multinationales achètent des parts de bonnes actions auprès des ONG et à défaut de vertu s’acquièrent une morale. C’était aussi le but des prêtres du Temple de Jérusalem qui essayaient de trouver des valeurs morales au prélèvement de la dîme. La suite nous montrera que leur quête était sans fondement théologique.

Ne soyons donc pas surpris si les gens de pouvoir ont cherché à s’allier avec les gens qui relèvent du domaine spirituel, à moins que ce soit le contraire, car le mouvement va dans les deux sens. Cela est connu comme le principe de l’alliance du trône et de l’autel. L’Ecriture semble pourtant avoir mis des garde-fous en opposant Dieu et Mammon : « on ne peut servir Dieu et Mammon » disait Jésus et les hommes puissants de rétorquer : « nous ne servons pas l’argent, nous nous en servons pour servir Dieu. » Ce faisant, ils se comportent en bons théologiens, car c’est ainsi que Dieu entend les choses. Il nous confie l’argent comme un des nombreux outils qu’il met à notre disposition pour gérer heureusement l’évolution harmonieuse de la planète. C’est ainsi que les choses doivent fonctionner. C’est ainsi que l’homme a été prévu dès l’origine pour gérer la création. Mais les narrateurs de la Bible ont bien vu que cela ne cadrait pas avec la réalité. L’homme exploite plus la création qu’il ne la valorise. Pour remédier à ce constat désastreux, on a introduit le récit de la chute au milieu des récits de la création. Si nous sommes attentifs aux événements qui mettent notre société en émoi nous pourrons constater que la chute a été vertigineuse.

Pourtant, il est une tradition qui découle de l’Evangile et qu’on élève au rang de vertu: c’est la pauvreté volontaire. C’est ce que l’on retrouve dans les voeux monastiques. On est pauvre individuellement, mais on vit au sein d’une communauté qui gère l’argent de la collectivité pour le mieux être de chacun et des autres. Cet idéal que nous admirons a hélas montré qu’il pouvait être perverti. Les sectes mondialement connues ont profité de cet idéal pour asseoir leur pouvoir a des fins de dominations et non pas d’édification. A tout bon scientologue: Salut! Salut aussi à la foultitude de toutes les communautés qui se sont engouffrées dans la brèche utilisant la vie en collectivité pour cautionner leur soif de pouvoir et de domination sur l’autre par l’appropriation de ses biens. L’idéal monastique, mal conçu peut donner une perversion qui relève plus du pouvoir du diable que de la candeur angélique.

Ces quelques idées, glanées de ci, de là dans l’actualité nous permettent de comprendre l’ampleur du piège que l’on tend à Jésus quand on lui demande de choisir entre le pouvoir de l’argent et le pouvoir spirituel. Jésus sait que l’argent donne du pouvoir à celui qui en possède. Il sait que l’empereur s’enrichit ouvertement sur le dos des citoyens. Il sait aussi que les prêtres du Temple s’enrichissent sur le dos du bon peuple en lui laissant croire que Dieu cautionne la dîme et l’impôt ecclésiastique. Jésus va s’arranger pour ne pas leur donner tort sans leur donner raison, car pour lui ils sont à mettre du même côté que l’empereur. L’histoire montrera en effet que la foi juive subsistera fort bien après la destruction du Temple et que la fortune des prêtres amassée grâce à la dîme ne servait à rien. Voila pour les juifs, on parlera des chrétiens plus loin.

Jésus ne tombe pas dans le piège. Donnez à chacun ce qui lui revient dit-il. Le problème ne se pose pas au niveau de l’empereur. L’empereur récupère auprès des citoyens l’argent dont il a besoin. Mais le problème va se poser au niveau de Dieu. Dieu a-t-il besoin d’argent? . « Rendez à l’empereur ce qui lui est du et à Dieu ce qui lui revient. » Pour l’empereur, on l’a vu, ça ne se discute pas. Ce qui lui revient c’est une partie de notre argent. Jésus ne précise pas ce qui revient à Dieu: La dîme, l’impôt ecclésiastique ou autre chose? En fait, Dieu n’a pas besoin d’argent, en tout cas pas de la même façon que l’empereur. Mais les hommes qui se disent au service de Dieu ont besoin d’argent. Quant à Dieu lui-même, c’est un autre problème. Tout appartient à Dieu, tout doit lui revenir y compris l’argent que l’empereur nous prend! Il n’y a pas de partage entre le temporel et le spirituel. Tout va à Dieu, tout relève de Dieu. Cela appartient du domaine de la foi et ce n’est pas avec de l’argent que l’on rend son du à Dieu.

L’empereur nous prend ce qu’il ne nous a pas donné. En effet, l’impôt est une ponction sur nos revenus faite par le pouvoir en place. A l’opposé, Dieu nous donne ce qu’il nous demande de lui donner. C’est au niveau de l’amour que ça se passe. Dieu nous donne son amour et espère le nôtre. La relation n’est pas du tout, au même niveau que l’argent de l’empereur.

Si je dis que l’on doit seulement notre amour à Dieu, le trésorier de la paroisse ne va pas être content. Certes on peut manifester son amour à Dieu de plusieurs façons, avec son argent, avec son temps, avec son talent; avec ses dons, mais toutes ces choses que l’on donne à Dieu ne sont que des outils pour lui manifester notre amour qui demeure premier.

Mais que l’on y prenne garde, tout cela peut être perverti. Car certains pensent que l’on peut capitaliser toutes ces choses que l’on est sensé faire pour Dieu et qu’on peut espérer des avantages en retour. Plus on aura fait de gestes qui plaisent à Dieu pensent-on, plus notre place dans le Royaume sera assurée. C’est, sans doute la manière la plus mesquine d’apprécier nos actions car elle sous-entendrait que Dieu pourrait échanger notre amour contre des bonnes actions. L’amour ne s’échange pas, il ne se monnaie pas, on ne le capitalise pas bien sûr, il n ’ a aucune valeur marchande. Il ne se manie pas comme de l’argent. Pour subsister, l’amour doit continuellement se manifester, car comme notre coeur, notre amour est vivant et il doit être en activité sous peine de mort. Si l’amour de Dieu nous fait vivre, Dieu a besoin de notre amour pour exister lui aussi aux yeux du monde.

Nous sommes donc sur un tout autre registre que celui de l’impôt que l’on paye au roi ou à l’institution ecclésiastique. Notre relation a Dieu ne profite à personne si non à Dieu lui-même, pour son propre bien-être. C’est cela la gratuité du salut, c’est de savoir que l’on aime Dieu sans espérer de récompense de lui puisque nous avons déjà tout reçu. Son amour est total et il demande que nous le lui rendions totalement. C’est pourquoi Dieu réclame seulement notre amour et rien que notre amour. « Aime et fais ce que voudra » disait saint Augustin. Et Rabelais fit graver cette devise sur le fronton de l’abbaye de Thélème. Quant à notre argent il ne devrait nullement être concerné par notre relation à Dieu.

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