mardi 12 juin 2012

Ezechiel 18:21-32

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Ezéchiel - Chapelle Sixtine
Ezéchiel 18 :21-32 dimanche 1 juillet 2012
 
21« Si un méchant renonce à ses mauvaises actions, s'il se met à obéir à mes règles et à agir conformément au droit et à la justice, il n'aura pas à mourir, assurément il vivra. 22Tous ses torts seront oubliés et il vivra grâce au bien qu'il pratique. 23Pensez-vous que j'aime voir mourir les méchants ? Je vous le déclare, moi, le Seigneur Dieu, tout ce que je désire, c'est qu'ils changent de conduite et qu'ils vivent. 24Par contre, si un homme juste renonce à se conduire bien, s'il se met à agir de manière aussi abominable que les méchants, pensez-vous qu'il pourra vivre ? Sûrement pas ! Toutes ses bonnes actions seront oubliées. Il mourra à cause de son infidélité et du mal qu'il commet. 25Vous dites : “Le Seigneur va trop loin ! ” Écoutez-moi bien, vous, les Israélites : Est-ce moi qui vais trop loin ? N'est-ce pas plutôt vous qui passez les bornes ? 26Si un homme juste renonce à se conduire bien, agit mal et meurt, il meurt à cause du mal qu'il fait. 27Si au contraire un méchant renonce à sa mauvaise conduite et se met à agir de manière juste et honnête, il sauve sa vie. 28Il peut continuer à vivre, puisqu'il s'est rendu compte de ses mauvaises actions et y a renoncé ; il n'y a plus de raison qu'il meure. 29Mais vous, les Israélites, vous dites : “Le Seigneur va trop loin ! ” Eh bien non, ce n'est pas moi qui vais trop loin, c'est vous qui passez les bornes !30Pour ma part, je jugerai chacun de vous selon sa propre conduite, je vous l'affirme, moi, le Seigneur Dieu. Changez donc de vie, détournez-vous de tout le mal que vous faites, ne laissez plus aucune faute causer votre perte. 31Renoncez aux mauvaises actions que vous commettez, transformez vos cœurs et vos esprits. Pourquoi voudriez-vous mourir, Israélites ? 32Vraiment je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu, je ne veux la mort de personne. Détournez-vous du mal et vivez ! » 



Que se passerait-il si l’humanité devenait tellement défaillante qu’elle entrainerait  sa propre disparition ? Dieu pourrait-il alors  substituer aux hommes,  qui se seraient  eux-mêmes condamnés à disparaître, une autre espèce intelligente qui pourrait prendre la relève ? Se pourrait-il que le mythe de la « planète des singes » puisse se réactualiser un jour ? Si nous posons ici la question cela ne veut pas dire que nous donnerons une  réponse. Cela  n’a qu’un seul but, celui  de nous amener  à réfléchir sur la réalité de l’humanité.

Pour le moment, nous rejoignons ce prophète visionnaire que fut Ezéchiel. On l’a pris pour un fou, et c’est sa folie qui m’a permis d’imaginer la question que j’ai posée en introduction. En réfléchissant ainsi, nous  retrouvons  aussi les interrogations de Paul quand il affirme que la prédication de la croix est une folie pour  ceux qui ne croient pas mais qu’elle était  une puissance de Dieu pour ceux qui croient. ( 1Corinthiens 1 :18)

N’est ce pas une folie de croire que les promesses de Dieu obéissent à des règles apparemment irrationnelles selon lesquelles Dieu  n’accorderait son salut qu’à l’infime partie de ceux  qui auraient intégré le message de Jésus Christ ? C’est ce que certains  chrétiens affirment  et essayent de faire croire aux autres. En nous appuyant sur ce passage que nous avons lu chez Ezéchiel, nous trouvons une réalité toute différente. Nous trouvons  que l’espérance prend une portée  universelle et qu’elle est promise à tous.

Ezéchiel, bien longtemps avant Jésus Christ avait percé ce mystère. Il avait découvert que l’homme était responsable des œuvres de mort  ou des œuvres de vie qu’il  accomplissait et que ces œuvres agissaient en positif ou en négatif sur l’avenir. Les œuvres que nous accomplissons ne sont donc pas sans conséquence, elles sont porteuses de vie ou porteuses de mort. Dieu prend en compte les actions que nous commettons et c’est à travers elles qu’il se fait connaître. Si elles sont porteuses de vie c’est la gloire de Dieu qui en  éprouvera les effets, si elles sont porteuses de mort, c’est l’incompréhension et l’incrédulité qui prendra le dessus, si bien que les chercheurs de Dieu ne le trouveront pas, c’est pourquoi, ils prétendront qu’il n’existe pas..

Dieu communique sa  capacité de vie  aux hommes qu’il inspire  et  les œuvres qu’ils font ont  des conséquences sur la manifestation  de Dieu. C’est de cette façon  que le monde  pourra découvrir que Dieu est en action parmi nous. Cette capacité de vie concerne, bien évidemment la vie du temps présent. Ezéchiel  n’envisage pas dans son propos la vie future dans l’au-delà. La découverte du salut qui découle de son propos concerne la vie des humains dans leur existence quotidienne. Il n’envisage pas les conséquences que tout cela pourrait avoir dans la vie future. Le salut tel qu’il est perçu ici ne concerne que le présent.

Ce n’est pas qu’Ezéchiel n’envisage pas une  vie future, il est sans doute le seul des prophètes à  en envisager la possibilité, mais  cette réalité n’entre pas dans  le  propos du passage que nous avons lu. Il ne parle pas non plus  de jugement final, même s’il parle de jugement.  Il nous laisse seulement envisager que  s’il y a une autre vie après la vie, il faut d’abord que la vie dans ce temps présent ait été porteuse de vie.  La question de  tous ceux qui quittent ce monde sans avoir eu connaissance de Dieu n’est nullement envisagée ici. Cela relève d’un autre registre.

Dans ce passage, nous nous contentons seulement de constater que les œuvres de vie commises par les hommes contribuent  à révéler la présence de Dieu. Dieu veut la vie pour tous. On comprend donc,  que déjà à l’époque d’Ezéchiel on avait conscience que Dieu  s’effaçait devant sa créature. Son projet de vie ne se révélait que si les hommes eux-mêmes entraient dans ce projet.   C’était comme si Dieu se cachait derrière les hommes pour se faire connaître. En cas d’échec de l’humanité, comme l’ont hélas démontré les génocides du  vingtième siècle par exemple, c’est la responsabilité de Dieu autant que celle des  hommes qui était mise en cause si bien  que la personne  de Dieu  en paraissait  affaiblie.



Dieu y perd-il alors son pouvoir ?  Cette question révèle une certaine impertinence de la part de ceux qui la poseraient. Pourrait-on  penser que l’humanité  aurait une emprise quelconque sur Dieu ?  La réponse à cette question  est évidente, mais il faut quand même  la donner. Les hommes ne peuvent en aucun cas altérer le pouvoir de Dieu car c’est volontairement qu’il  livre  sa divinité à l’influence des hommes. En en se retirant du devant de la scène publique, Dieu  n’abdique en rien sa souveraineté car la réalité divine n’est pas liée seulement à l’humanité, ni à l’action des hommes sur terre. Si  Dieu est présent dans le monde des hommes, il l’est aussi dans la vie des végétaux et dans  la vie de tous les animaux. Il donne ses lois aux  galaxies et il ne reste pas  indifférent aux êtres qui se meuvent  ailleurs dans l’univers, même si personne ne s’en soucie.

Pour ce qui concerne l’humanité, Dieu a décidé de ne rien faire sans elle, mais cela n’engage pas les autres créatures. Si dans sa folie, l’espèce humaine s’anéantissait elle-même et affectait par son échec une partie de la nature, rien n’empêcherait Dieu de provoquer chez un être pensant la même capacité à révéler sa gloire que celle qu’avaient les hommes jusqu’alors. On est en droit de se demander si le défi posé par le film intitulé la « planète des singes » ne pourrait pas devenir réalité. Je ne répondrai pas bien évidemment à la question, mais vous laisserai le soin d’y réfléchir.

Nous comprenons, maintenant combien il est urgent que les hommes qui croient en Dieu maintiennent avec lui un contact  personnel pour guider  leurs actions  en vue de favoriser la vie sous toutes ses formes. En effet,  nul ne peut  ignorer que le moindre  de ses gestes peut avoir un impact sur Dieu.  Il faut que chacun mette en œuvre  un contrat  avec Dieu selon lequel il s’engage à passer au crible de la prière  toutes les actions qu’il veut entreprendre afin qu’il  ne fasse  rien sans avoir sondé  son âme sous le regard de Dieu. C’est alors qu’il pourra être sûr   que c’est bien Dieu qui inspire ses actions et non pas ses désirs ou ses  pulsions intérieures.

Notre perspective de vie ne se réduit pas  aujourd’hui à l’approche que nous a donnée Ezéchiel, car nous sommes aussi et avant tout les héritiers de Jésus Christ. Même si nous découvrons entre Jésus et Ezéchiel  une communauté de pensée nous devons aller plus loin. Jésus n’a pas seulement été un enseignant, il ne s’est pas seulement contenté de  parler. Il a donné aux actions qu’il a faites  un poids particulièrement significatif. Sa vie s’est  terminée par une mort dramatique dans laquelle nous puisons une indéfectible espérance. Elle porte en elle une dimension de vie qu’il nous communique par son esprit par delà la mort.  Il y a dans la résurrection de Jésus l’expression du désir de Dieu selon lesquels il veut que tous les hommes puissent connaître la vie  quand bien même ils seraient morts. C’est ainsi que s’accomplit la promesse.

Pour entrer dans cette œuvre de vie acquise par Jésus sur la croix, il faut que chacun de nous accepte de déposer les œuvres de mort qui sont en lui, pour que Dieu en le convertissant    ouvre devant ses pas un chemin nouveau qui débouche  dans l’éternité.

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