Alliance solennelle à Sichem
Dimanche 26 août 2012
1 Josué rassembla
toutes les tribus d'Israël à Sichem ; il convoqua les anciens d'Israël,
ses chefs, ses juges et ses secrétaires ; ils se tinrent debout devant
Dieu. 2 Josué dit à tout le peuple : Ainsi parle le SEIGNEUR, le Dieu
d'Israël : Vos pères, Térah, père d'Abraham et père de Nahor, habitaient
autrefois de l'autre côté du Fleuve et ils servaient d'autres dieux. 3 J'ai pris
Abraham, votre père, de l'autre côté du Fleuve et je lui ai fait parcourir tout
Canaan ; j'ai multiplié sa descendance et je lui ai donné Isaac. 4J'ai
donné à Isaac Jacob et Esaü. J'ai donné en possession à Esaü la région
montagneuse de Séir, mais Jacob et ses fils sont descendus en Egypte. 5 J'ai
envoyé Moïse et Aaron, et j'ai frappé l'Egypte par les fléaux que j'ai produits
en son sein ; puis je vous en ai fait sortir. 6 J'ai fait sortir vos pères
de l'Egypte, et vous êtes arrivés à la mer. Les Egyptiens ont poursuivi vos
pères à la mer des Joncs, avec des chars et leurs attelages. 7 Quand ils ont
crié vers le SEIGNEUR, il a mis des ténèbres entre vous et les Egyptiens ;
il a ramené sur eux la mer, et elle les a recouverts. Vos yeux ont vu ce que
j'ai fait contre l'Egypte. Et vous avez habité longtemps dans le désert. 8 Je
vous ai conduits au pays des Amorites qui habitaient en Transjordanie, et ils
vous ont fait la guerre. Je vous les ai livrés, vous avez pris possession de
leur pays et je les ai détruits devant vous. 9 Balaq, fils de Tsippor, roi de
Moab, a fait la guerre à Israël. Il a fait appeler Balaam, fils de Béor, pour
vous maudire. 10 Mais je n'ai pas voulu écouter Balaam ; c'est une
bénédiction qu'il a prononcée sur vous, et je vous ai délivrés de sa main. 11 Vous
avez passé le Jourdain et vous êtes arrivés à Jéricho. Les maîtres de Jéricho
vous ont fait la guerre — les Amorites, les Perizzites, les Cananéens, les
Hittites, les Guirgashites, les Hivvites et les Jébusites. Je vous les ai
livrés 12 et j'ai envoyé en avant de vous les frelons, qui les ont chassés
devant vous (ces deux rois des Amorites) . Ce n'était ni par ton épée, ni par
ton arc. 13 Je vous ai donné un pays pour lequel vous ne vous étiez pas
fatigués, des villes que vous habitez sans les avoir bâties, des vignes et des
oliviers dont vous vous nourrissez sans les avoir plantés.
14 Maintenant, craignez
le SEIGNEUR et servez-le avec intégrité et loyauté. Supprimez les dieux qu'ont
servis vos pères, de l'autre côté du Fleuve et en Egypte, et servez le SEIGNEUR
(YHWH) . 15 Mais s'il ne vous plaît pas de servir le SEIGNEUR (YHWH), choisissez
aujourd'hui qui vous voulez servir : ou les dieux que vos pères servaient
de l'autre côté du Fleuve, ou les dieux des Amorites dont vous habitez le pays.
Moi et ma maison, nous servirons le SEIGNEUR (YHWH) !
16 Le peuple
répondit : Jamais nous n'abandonnerions le SEIGNEUR (YHWH) pour servir
d'autres dieux ! 17 Car le SEIGNEUR (YHWH) est notre Dieu ; c'est lui
qui nous a fait monter de l'Egypte, de la maison des esclaves, nous et nos
pères ; c'est lui qui a produit sous nos yeux ces grands signes et qui
nous a gardés tout au long de la route que nous avons suivie et face à tous les
peuples parmi lesquels nous sommes passés. 18 C'est le SEIGNEUR (YHWH) qui a
chassé devant nous tous les peuples, les Amorites qui habitaient ce pays. Nous
aussi, nous servirons le SEIGNEUR (YHWH), car c'est lui qui est notre Dieu.
Il
est utile et même parfois nécessaire de faire le point sur le contenu de notre
foi et de repenser à ce que signifie notre relation à Dieu. Si on n’y
prend garde c’est l’habitude qui risque de prendre le dessus et de vider notre
foi de tout son contenu. On prie, on va à l’Eglise, on affirme même des vérités
sur Dieu, mais, tout cela risque de devenir de la routine, voire même du
confort intellectuel vide de sens. On se coule alors dans le moule de l’apathie
qui nous conforte dans une vie spirituelle
que rien ne semble devoir remettre en cause.
C’est
alors que la vie se charge de bousculer nos
habitudes. Un incident banal peut
remettre beaucoup de choses en question. Il suffit qu’un de nos proches, fort
en arguments, affiche des convictions qui heurtent les nôtres pour que nous mettions en cause nos certitudes. Il peut arriver qu’un événement imprévu ravisse à notre affection
quelqu’un qui nous est cher et que notre
esprit ne supporte pas le choc et se
mette à échafauder des théories hostiles
à Dieu que nous n’aurions pas imaginées jusqu’alors. Nous voilà tout à coup mal
à l’aise face à un Dieu qui nous devient étranger et dont l’existence cesse peut être de donner du sens à la nôtre.
La
tradition d’Israël connaissait ce danger qui risquait de mettre en cause la foi
de ceux qui se croyaient solides dans l’épreuve. C’est pour cela qu’elle avait instauré des fêtes de
renouvellement de l’Alliance ou de pèlerinage pour permettre au peuple entier de
faire régulièrement le point sur sa foi
et de se conforter dans ses convictions.
C’est
sans doute dans une telle fête que le texte que nous avons lu
trouve son origine. Nous en évoquerons les détails plus tard, mais déjà
nous constaterons que le culte
dominical, tel qu’il est célébré habituellement dans la tradition réformée,
nous donne tous les éléments suffisants pour maintenir notre foi en éveil et
nous faire réagir quand certains de ses éléments sont mis en cause.
Tous
les éléments de notre foi sont évoqués au cours du culte. Ainsi, l’invocation
qui ouvre notre célébration rappelle que
le Dieu que nous révèle Jésus Christ est un Dieu qui rend les hommes libres. Le
rappel de la Loi ou l’évocation de la volonté de Dieu sous une forme ou une
autre nous place devant nos responsabilités
de la vie quotidienne en nous redit que nous ne pouvons pas vivre chaque jour sans être en accord avec Dieu.
C’est sa présence qui doit éclairer et motiver nos actions. La prière qui suit, qu’on appelle
confession des péchés, repentances ou prière d’humiliation, nous replace face à Dieu et nous permet de
faire intérieurement le point sur nos actions de la semaine écoulée. Evidemment
nous en mesurons les faiblesses, c’est pourquoi il est nécessaire qu’une fois encore nous entendions les
promesses de Dieu qui annonce son pardon et qui effacent le souvenir de
toutes les défaillances que nous avons
pu avoir et que nous regrettons. Nous
nous sentons alors en union d’amour avec
lui.
Ayant
ainsi refait l’inventaire de tous les éléments de notre foi, nous pouvons écouter la lecture de la Parole de Dieu
et l’interprétation qui en est faite par le prédicateur pour nous permettre
d’actualiser notre foi. C’est alors le moment de formuler une fois encore les
éléments qui caractérisent notre relation à Dieu. C’est cet élément qui figure
dans notre culte sous le terme de confession de foi. Nous nous y
associons par la pensée et nous ne nous privons pas de formuler en
nous-mêmes les réserves que nous
pourrions faire quitte à en reparler
plus tard avec qui de droit.
C’est ainsi que nous gardons en nous une foi vivante qui résiste à l’usure du
temps, parce qu’elle est régulièrement révisée par notre esprit critique.
L’habitude
de fréquenter le culte fait que souvent nous oublions que chacun des éléments de
la liturgie est une proposition qui nous
est faite et qu’elle appelle une réaction de notre part. L’expression « amen » qui termine chaque élément du culte est une
invitation à donner notre approbation intérieure à ce qui vient d’être
dit. Il n’est pas opportun, bien
évidemment, d’interrompre le déroulement de la célébration pour exprimer notre
désaccord, le cas échéant. Mais il est bon après coup, de pouvoir en parler car
c’est ainsi que nous progresserons dans la foi.
Si
nous voulons que notre foi demeure vivante, il est important que nous prenions
conscience périodiquement des éléments qui la composent et que nous prenions
actes de l’évolution de notre pensée, qui peut différer par moments des opinions
que nous croyions fermement établies. Celui ou celle qui préside le
culte formule des propositions et il appartient à chacun des participants de se
situer dans la foi par rapport à ce qui est dit. Il est clair que nous sommes
nous-mêmes les arbitres et les ministres de ce que nous croyons, car nul ne
peut avoir raison contre ce que nous pensons. Chaque fois, alors que nous
participons au culte nous devons en
sortir fortifiés et notre foi solidifiée, non pas tellement par ce qui a été
dit que par ce que nous avons pensé par rapport à ce qui a été dit.
Nous
pouvons maintenant rejoindre le cours normal du texte que nous avons écarté
quelques instants pour envisager comment
au cours des semaines nous pouvons progresser dans la foi. Nous avons découvert qu’il nous est offert
chaque dimanche de faire le bilan sur ce
que nous croyons. Cette situation se produisait aussi dans l’Israël antique,
c’est dans ce but que l’on célébrait les grandes fêtes communautaires, et qu’on le fait encore.
Ces
fêtes étaient soigneusement préparées, les textes qui étaient proclamés étaient
judicieusement rédigés. Ils étaient ensuite
lus à haute voix et la lecture en était ponctuée par de
grands coups de cymbales sonores et accompagnée par la sonnerie du schofar. Le but de l’opération
n’était pas tellement de permettre à
chaque individu de préciser les éléments de sa propre foi mais de permettre à
la communauté entière de retrouver le chemin de la fidélité qui la liait à son Dieu depuis Abraham et les
ancêtres fondateurs. Malgré les erreurs commises à chaque génération, on
espérait que Dieu consentirait à ce que l’on renouvelle solennellement l’Alliance
passée avec lui. Par la même occasion on considérait qu’il renouvelait son pardon et permettait le
retour en grâce de tout le peuple devant lui.
Le
texte du Livre de Josué qui est
proposé à notre méditation aujourd’hui
porte les traces de cette tradition du
renouvellement de l’Alliance. Ecrit à une époque beaucoup plus récente que
l’événement qu’il évoque, il restitue
les éléments fondateurs de la foi d’Israël. Il les énumère chronologiquement en
commençant par Abraham et tous les patriarches mais il oublie
intentionnellement de mentionner les moments d’infidélité.
Cette
évocation a pour but, en effet de faire
grandir la foi collective de ce peuple et non de la rabaisser. De cette
évocation il ressort que Dieu est un
Dieu qui sauve son peuple et qui oublie ses moments de faiblesse et de
reniement.
Au
cours de la célébration évoquée ici, on ménageait un moment où le peuple pouvait à nouveau
s’engager et redire son attachement à Dieu.
Il confessait sa foi en affirmant que son Dieu n’était pas comme les dieux païens. Le Dieu d’Israël est fidèle à son peuple, il
le suit dans tous les lieux où il se trouve, et le peuple qui accepte de lui
être fidèle en sort grandi. Mais la grâce
qui repose sur cette fidélité a un prix, c’est le prix de sa propre
fidélité à laquelle il doit s’engager.
Accepteront-ils
d’en payer le prix ? Josué ici, bien entendu émet le doute qui les fait
réagir. Ils joignent alors leurs voix à celle de Josué et ils
répèteront de génération en
génération : « Moi et ma maison nous servirons le Seigneur »
Il
n’y avait alors, plus qu’à écrire dans le Livre, la résolution qui avait été
prise et à dresser une pierre pour en garder le souvenir. Ainsi chaque fois
que l’on célèbrera cet événement on se souviendra de tous les éléments
qui le composent. Ils se souviendront qu’ils ont fait alliance avec un Dieu qui libère et ne punit pas et qu’à leur
tour ils ont décidé de lui rester fidèles en agissant comme un peuple sauvé et
pardonné.
Il
appartient maintenant à chacun d’entre
nous de reprendre à son compte les différents éléments de sa foi en se souvenant du moment de sa propre
histoire où il a réalisé que Dieu était intervenu dans sa vie. Depuis la venue de Jésus notre relation à Dieu est devenue une
affaire personnelle. Nous sommes seuls à connaître les événements par lesquels
Dieu s’est manifesté à nous dans notre
vie, et nous seuls pouvons en faire état devant lui. C’est pourquoi nous devons périodiquement, en
faisant l’historique de tous les éléments de notre foi redire à nouveau :
« Moi et ma maison nous servirons l’Eternel »
Illustrations Max Leehnardt
Une autre proposition de sermon pour le dimanche 26 août 2018
Illustrations Max Leehnardt
Une autre proposition de sermon pour le dimanche 26 août 2018
Le Livre de Josué est un livre
de la Bible particulièrement intéressant car il est aujourd’hui beaucoup
critiqué par beaucoup de théologiens et d’historiens. Il est sans doute celui qui a été le plus malmené
par les archéologues car les récits qu’il rapporte ne sont pas confirmés par leurs
découvertes. Heureusement qu’il ne fait
pas partie des cinq rouleaux de la Tora qui le précèdent et qui sont considérés
comme les livres les plus vénérables de la Bible. On peut donc aborder le livre
de Josué avec un peu moins de scrupule
que les autres. Il n’empêche qu’il soulève des énigmes qui ne sont encore qu’imparfaitement résolues
aujourd’hui. Le simple fait de
découvrir que les récits de violence qu’il rapporte ne sont pas fondés
historiquement nous rassure sur la nature de ce Dieu qui les aurait ordonnés.
C’est en fait ce Dieu là qui va maintenant retenir notre
attention. Le récit qui nous intéresse
se situe au moment où le peuple ayant achevé son long périple dans le désert se
trouve en situation de vérité par rapport à lui, et ce passage nous interroge sur la nature de ce Dieu qui a
accompagné ce peuple à travers les périples de la traversée du désert depuis sa
sortie d’Egypte. Nous nous demandons s’il est
vraiment le même que celui auquel nous croyons et que Jésus nous a
révélé
La lecture habituelle que nous
faisons de ces récits nous donne l’impression que c’est un Dieu omniscient qui
prend toutes les décisions, qui entraine les hommes à sa suite et qui décide de ce qui est bien et bon pour son
peuple à qui il indique le bon chemin à suivre.
Par la bouche de Moïse d’abord, puis par
celle de Josué, ensuite Dieu communiquait ses décisions concernant les
routes à suivre et les moments de repos. Mais ce peuple au cou raide avait
tendance à se rebeller et Dieu devait sévèrement le remettre dans le droit chemin. Devant ce manque de
confiance qu’on lui opposait, Dieu décidait des châtiments à infliger aux
coupables. En fait le peuple devait marcher et obéir sans rechigner. C’était là
le prix de sa liberté. L’empreinte de ce Dieu qui sait mieux que nous ce qui
est bon pour nous, a laissé des traces durables
dans notre sensibilité et beaucoup
considèrent encore que c’est là un des
aspects de Dieu que nous ne devrions pas ignorer.
Bien que notre connaissance de
Dieu se soit affinée depuis cette époque
et malgré le message des prophètes, malgré la fantastique révolution
spirituelle apportée par Jésus, qui nous a révélé son amour, cette image de
Dieu continue à nous habiter. Nous cherchons encore à repérer en lui ce qu’il a décidé de bon pour
nous et comment il souhaite orienter notre vie et nous continuons à redouter ses colères.
Combien de croyants, oubliant la force du pardon apporté par Jésus Christ
considèrent que les échecs de leur vie
portent en eux la trace d’un jugement sévère de Dieu à leur égard. « Qu’ai-je
fait au bon Dieu pour qu’il m’arrive
ceci ou cela ? »
s‘interroge-t-on. Le Dieu sévère
et omni scient du temps de Josué n’est donc pas complètement oublié.
Malgré le coup fatal que Jésus
a porté à cette image d’un Dieu autoritaire qui déciderait de tout à notre
sujet, cette image subsiste encore.
C’est pourtant dans ce chapitre 24 du
livre de Josué que le premier coup a
été porté à ce Dieu qui ne s’impose plus
désormais comme un maître absolu, mais qui se laisse choisir par les hommes
qu’il se propose de guider sur le chemin de leur vie.
Dans ce passage, la voix de
Dieu se confond avec celle de Josué. Il demande aux hommes de faire un choix à son sujet. Une nouvelle tranche de vie s’ouvre devant
eux et il leur offre la liberté de choisir qui les accompagnera et comment il
les accompagnera si c’est lui qui doit
les accompagner. Il leur offre alors un portrait de lui-même qui ne correspond pas à ce que nous en avons
dit jusqu’à maintenant. Il n’est plus le Dieu qui décide, mais qui s’offre à
eux. En leur proposant ce choix il se
présente lui-même dans un portrait qui fait contraste avec les autres
possibilités qui s’offrent à eux.
Il n’est pas comme les dieux
de leurs ancêtres que vénéraient les parents d’Abraham. Ils présentaient un aspect sécurisant lié à la
tradition et aux coutumes de la terre. La vénération qu’on leur rendait établissait comme un pacte rassurant entre
eux et le pays où ils habitaient. A l’opposé,
Lui le Dieu qui s’est révélé à Abraham se présente comme celui qui
bouscule les traditions et qui fait de l’aventure le mode de vie qu’il propose aux
patriarches. Il a accompagné Abraham et sa tribu au travers du désert sans le
laisser se sédentariser sur une terre.
Il a supporté avec lui la malédiction que subissait Sarah à cause de sa
stérilité. Il a été à leur côté pour affronter avec eux la fatalité de leur
destin et assumer avec eux le poids de leurs erreurs. Le Dieu qui maintenant
s’offre à eux ne leur invente pas un avenir
mais, comme il le fit pour Abraham il se propose de les accompagner pour
construire avec eux un destin qui sera le leur.
Dans ce long résumé que le
texte fait de leur passé il leur est dit
que Dieu a toujours été du côté de l’aventure, ce qui n’est pas forcément très
rassurant ! Il les a entraîné à
travers les déserts sans eau, et leur a fait traverser le Jourdain vers une
terre inconnue que l’on disait habitée par des géants. Mais il a toujours été
là à leurs côtés quand Jéricho leur opposait des murs infranchissables. Le Dieu
qui s’offre à eux maintenant est le Dieu qui fait vivre. Il n’est pas celui qui
crée artificiellement des obstacles pour les en délivrer, mais il est celui qui
les remplit de force et d’espérance et qui les pousse vers l’avant.
Si leur espérance vient à faiblir et qu’ils redoutent l’avenir, il leur enseigne
qu’il est déjà dans l’avenir et que l’avenir se réalisera s’ils le suivent dans
l’aventure. Certes, j’ai ici moi-même employé un autre ton pour raconter cette
même histoire que celui qui était dans
le texte, mais je ne crois pas avoir modifié les traits que ce récit voulait donner à Dieu. Il ébauchait déjà les contours du visage de ce Dieu que Jésus nous précisera beaucoup
plus tard, d’une manière plus distincte et moins confuse, mais qui se profilait
déjà à l’origine de la révélation.
Le Dieu qui s’offre à leur
choix, et qui s’offre au nôtre ne s’impose pas, car il n’a pas qualité de le
faire. Il offre simplement le dynamisme nécessaire et la volonté de vivre qu’il porte en lui. Nous
verrons plus tard que ces qualités se
confondent avec l’amour qu’il nous réserve. Dieu en s’offrant à notre choix
nous apprend à découvrir que notre vie ne peut s’accomplir que si nous
choisissons l’espérance qu’il nous offre.
Sans doute les hommes
mettront-ils beaucoup de temps à découvrir le Dieu qui se donne à eux alors que
c’est un autre qu’ils cherchent, mais Dieu est patient et se laisse toujours
trouver.
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